apparue, à partir de la fin du XIXesiècle, autour de l’énergie électrique, de la chimie, de l’au-
tomobile. La croissance a été impulsée par une productivité du travail élevée ayant permis
une distribution accrue de revenus, ainsi qu’une baisse des prix relatifs, ce qui a favorisé le
développement d’une consommation de masse. Des économistes français, Jean-Jacques
Carré, Paul Dubois et Edmond Malinvaud, ont tenté de déterminer la contribution de
chaque facteur à la croissance. En France, il apparaît qu’entre 1951 et 1969 le capital et le
travail n’expliquent que 2,5 % des 5 % de croissance annuelle moyenne de la production.
Le reste, appelé par les auteurs le « facteur résiduel », traduit pour l’essentiel le rôle du
progrès technique et l’amélioration de la gestion des entreprises sur cette période.
LE RÔLE DES FACTEURS SOCIAUX ET INSTITUTIONNELS
qLe rôle des changements culturels
L’évolution des mentalités est un vecteur de croissance dans la mesure où elle joue en
faveur de l’innovation, donc du progrès technique. Ainsi l’émergence, au moment de la
révolution industrielle, de l’esprit de rationalité, consistant à rechercher des moyens com-
patibles avec les fins visées, a constitué un puissant levier pour la croissance économique.
qL’influence du facteur démographique
Un accroissement de la population peut, sous certaines conditions, stimuler les débou-
chés et apporter une main-d’œuvre supplémentaire. Mais si les autres conditions ne sont
pas réunies (insuffisance de profit, faiblesse de la demande), ce phénomène peut aboutir à
une croissance trop faible pour absorber le surplus de population (croissance régressive).
qLe rôle de l’État
Au cours du XIXesiècle, le rôle des pou-
voirs publics semble restreint (État-
gendarme). Pourtant, l’État a participé à la
croissance, notamment en adoptant des
lois favorables aux libertés économiques
afin d’assurer l’essor de l’économie de mar-
ché et du capitalisme. L’État a influé par
ailleurs positivement sur la croissance en
protégeant le marché national, en favori-
sant le développement de l’industrie natio-
nale (Allemagne, Japon), en prenant en
charge le système éducatif… Depuis la
Seconde Guerre mondiale, le rôle de l’État,
devenu l’État-providence, s’est étendu. Son
rôle est de favoriser la croissance et d’assu-
rer la cohésion sociale par la redistribution
des revenus et la prise en charge des ser-
vices collectifs qui répondent à des besoins
ne pouvant être satisfaits par le seul marché (formation…). L’État intervient aussi par la poli-
tique économique et la prise en charge d’activités productives (entreprises nationalisées).
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Croissance intensive
et extensive
La production dépendant du capital et du
travail, la croissance économique peut
être liée au volume de travail et de capital
utilisé (croissance extensive) ou à la quali-
té de ces facteurs (croissance intensive).
L’importance de l’accroissement naturel
combiné à un solde migratoire élevé
contribue à fournir une main-d’œuvre bon
marché favorisant une croissance de type
extensif. Aujourd’hui, l’amélioration de la
qualification de la main-d’œuvre et le
progrès technique engendrent une crois -
sance intensive, car ils favorisent les
gains de productivité (voir fiche 7).