SRC1 – Communication Interpersonnelle – UE1 S2 – DM Santini – 14 février 2013
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3 Communiquer sans les mots
Lorsqu’on écrit un scénario ou un roman, il est impossible de décrire les relations
interpersonnelles en rapportant seulement les dialogues. Pour faire comprendre ce qui se passe
entre deux ou plusieurs personnes, il faut parler de leurs mimiques, de leurs gestes, de leurs
regards, de la longueur de leurs pauses et de bien d’autres signes non verbaux utilisés par
elles. Un simple regard peut exprimer la tendresse, l’amour, le désir sexuel, la colère, la haine,
l’ennui, la tristesse, la peur, l’incompréhension, la surprise, etc.
Tambouriner des doigts ou du pied peut exprimer la nervosité, l’impatience, l’ennui. Par
l’expression de son visage, un interlocuteur signale s’il a compris et s’il accepte un message.
Il peut aussi transmettre de la sorte les sentiments qui l’animent à ce moment précis. On ne
peut comprendre les relations interpersonnelles sans reconnaître la place prépondérante qu’y
occupe la communication non verbale.
Quelques suggestions :
- Analysez vos propres modes de communication non verbale. Pour que ce cours soit
utile, l’auto-analyse est essentielle pour modifier par exemple quelques uns de vos
comportements.
- Observez vos propres comportements mais aussi ceux des gens qui vous entourent.
Sachez décoder vos comportements quotidiens.
- Résistez à la tentation de tirer des conclusions des comportements non verbaux.
Elaborez plutôt des hypothèses sur ce qui se passe et vérifiez-en la validité par
d’autres indices.
- Etablissez des liens avec la communication verbale.
1. les messages non verbaux véhiculent l’information affective
Les signes non verbaux sont impuissants à transmettre des idées abstraites. Ce sont les
mots qui le font. Les messages non verbaux traduisent facilement notre opinion devant
une situation, mais ils s’avèrent peu propices à communiquer des idées plus complexes.
(Clinton trahi par l’ « effet Pinocchio »)
2. Primauté des messages non verbaux
Les signes non verbaux sont plus spontanés, plus difficiles à feindre et moins aptes à la
manipulation que les signes verbaux.
3. les messages non verbaux renseignent sur autrui.
Parce que les signes non verbaux sont plus difficiles à feindre, ils nous apparaissent plus
fiables que les mots pour connaître autrui.
4. les messages non verbaux peuvent être ambigus.
Si nous faisons davantage confiance à la communication non verbale pour détecter les
désirs et les sentiments d’autrui, cela ne signifie pas que nous formulons des messages non
verbaux toujours clairs et univoques. Les signes non verbaux sont parfois très ambigus et
peuvent mener à de graves malentendus dans les relations personnelles. Comme les mots,
les signes non verbaux sont décodés en fonction de leur contexte d’émission. Ce que nous
connaissons sur la personne ainsi que le contexte fournit la réponse. Cette réponse découle
d’un mécanisme inconscient et très complexe qui utilise en les combinant toutes sortes de
renseignements disponibles : sur la personne et sur sa culture, sur la nature de la relation
que nous croyons avoir avec elle, sur le contexte dans lequel se situe cette relation. Tous
ces éléments d’information sont confrontés aux connaissances que nous avons tirées de
nos expériences passées. Les signes non verbaux révèlent ainsi leur signification
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particulière seulement lorsqu’ils sont insérés à l’intérieur d’un ensemble beaucoup plus
vaste de significations.
Les canaux de la communication non verbale
- L’apparence corporelle : la taille, la couleur de peau, le poids, les cheveux, la coiffure,
la beauté
- La posture indique le degré d’accueil ou de rejet des uns envers les autres. Tourner le
dos, se rapprocher, etc. La position debout, élevée est signe de domination. Cette
interprétation tire son origine des rapports enfants-parents. Cette position est inscrite
dans les conventions sociales (tribune, estrade, etc.). On peut avoir une posture
« ouverte » ou « fermée », ce signes émis de façon très involontaire renseignent les
autres personnes sur nos états émotionnels et nos attitudes vis à vis d’elles.
- Les gestes. 5 catégories :
o Les gestes emblématiques : directement traduisibles en mots (le pouce levé qui
signifie bravo). Ces gestes sont liés à la culture, donc prudence.
o Les gestes illustratifs : renforcent les messages verbaux qu’ils accompagnent.
On se sert de ces gestes pour montrer la direction, la taille, la forme, etc.
o Les gestes régulateurs visent à contrôler les échanges verbaux. Hocher la tête
pour dire à son interlocuteur de continuer à parler.
o Les gestes adaptatifs sont des gestes qui satisfont un besoin personnel (se
gratter la main, la barbe ou le nez, etc)
o Les gestes manifestant de l’émotion (mains qui tremblent, expressions du
visage, mimiques)
- Le visage. Notre visage est la partie la plus expressive de notre corps, c’est sur elle
que porte notre regard lorsque nous échangeons avec une autre personne.
o L’expression des émotions : la joie, la colère, la peur, la surprise, le dégoût,
émotions innées et universelles. Ce sont les six émotions de base. En
combinant les mouvements du front, du regard, de la mâchoire et de la bouche,
notre visage réussit à refléter très subtilement bien d’autres états d’âme :
l’inquiétude, l’intérêt, la honte, la douleur, l’extase, l’amusement , le
questionnement, la curiosité, le désarroi.
o Le contrôle des expressions faciales (exagérer sa surprise, dissimuler sa joie,
cacher sa tristesse, faire semblant d’être content). Les règles sociales (liées à la
culture) dictent les sentiments devant ou ne devant pas être exprimés dans telle
circonstance.
- Le regard a un pouvoir évident. Il varie selon l’intensité de l’émotion ressentie. Ce que
nous attribuons au regard ne vient donc pas seulement des yeux (expression du visage,
gestes, posture. Le regard mutuel procure un sentiment d’intimité, d’attraction
réciproque, d’ouverture de soi. Il est tellement associé à l’intérêt pour l’autre qu’il peut
même révéler une attirance (pupille qui se dilate). Le contact visuel favorise les
relations interpersonnelles.
o Les fonctions du regard
Percevoir les réactions des auditeurs
Inviter l’autre à parler
Renseigne sur la nature de la relation existant entre les interlocuteurs
Raccourcit psychologiquement parlant la distance entre les
interlocuteurs
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o Le pouvoir du regard. Un regard peut :
« lancer des flèches »
« caresser »
« déshabiller »
« être pénétrant »
« ensorceler »
- le toucher
o Sens premier
o Communiquer une émotion positive (soutien, appréciation, inclusion, intérêt
sexuel, affection)
o Faire part de son intention de jouer (affectivement ou agressivement)
o Dicter des comportements des attitudes ou des sentiments (« regarde-moi »)
o Respecter un rituel (dire bonjour, au revoir)
o Accomplir une tâche (chasser une poussière de son visage)
La signification par le toucher varie selon les cultures. Ainsi les touchers dans une activité
professionnelle sont acceptés presque partout mais ils peuvent être mal vus dans certaines
cultures.
L’évitement du toucher a un rapport direct avec la peur de communiquer (psychologie ou
convention sociale).
- le paralangage
Aspect vocal mais non verbal de la parole. C’est la manière de dire les choses (timbre, débit,
intensité, résonance, inflexions, articulation, accents, intonation et pauses).
Pour comprendre le paralangage, il suffit d’énoncer une même phrase en prononçant plus
fortement un des mots qui la composent.
Rythme, + sons qui accompagnent pleurs, chuchotements, gémissements, rôts, bâillements,
cris.
La façon de dire « allo » influence la suite de la communication.
L’expression vocale seule nous permet d’avoir une idée de l’état émotif de notre interlocuteur,
si nous parlons la même langue que lui. Dans le cas contraire, il est impossible de le savoir.
La vitesse d’élocution rend souvent plus persuasif (jusqu’à une certaine vitesse).
- les silences
les trous de communication entre deux interlocuteurs sont parfois difficiles à combler et il est
difficile de « meubler ».
les silences peuvent donner au locuteur le temps de réfléchir, d’organiser son propos. Le
silence prépare le terrain.
Le silence peut être une arme, une réaction à l’anxiété.
Il peut servir à empêcher la communication de certains messages (garde à vue).
Il peut aussi communiquer des réactions émotionnelles (refus de coopérer, rébellion contre
l’autorité (en refusant la communication verbale, nous défions l’autre ou la légitimité de la
position qu’il occupe.), la contrariété (faire la moue les bras croisés sur la poitrine) mais aussi
l’amour (contemplation, béatitude)
Bien sur, il peut signifier que nous n’avons rien à dire.
Les silences par eux-mêmes ne veulent rien dire. Ce sont les autres indices non verbaux qui
renseignent sur le sens à donner (posture, expressions faciales, gestes.)
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- l’utilisation des objets
Les objets influent sur la communication et sont eux-mêmes porteurs de messages. Les
meubles incitent ou empêchent la communication, les confidences, la convivialité, etc.
Effets de l’éclairage sur la communication. Les gens parlent moins fort dans une ambiance
feutrée.
Les objets disposés à la vue des visiteurs sont autant de messages qui leur sont adressés
(goûts, sens de l’esthétique, rang social, niveau de vie, etc.). L’absence d’objets spécifiques
est tout aussi révélatrice.
Les vêtements, la coiffure, les bijoux et les parures sont autant d’éléments qui permettent aux
autres de porter des jugements sur nous.
- l’utilisation de l’espace et du temps
La territorialité : lieux habituels de fréquentation (parking, bar, terrasse, bureau, etc.)
La territorialité varie selon le statut social. La taille du territoire augmente à mesure que l’on
gravit l’échelle sociale.
Dans les relations interpersonnelles, le territoire procure un avantage à son propriétaire qui s’y
sent plus à l’aise et en position d’autorité.
Un statut social élevé autorise une invasion du territoire du subalterne.
La proxémie : E. T. Hall (1971) distingue 4 zones :
- la distance intime (0-45 cm)
- la distance personnelle (45- 120 cm)
- la distance sociale (1,20 m-3,60 m)
- la distance publique (3,60 m – 7,50 m)
Les personnes d’un même rang social maintiennent entre elles des distances plus courtes
qu’elles ne le feraient avec des personnes d’un autre rang.
Les membres de cultures différentes traitent différemment l’espace.
L’utilisation du temps
La communication temporelle est la manière d’utiliser le temps et d’y réagir ; par extension, il
s’agit des messages que cette attitude particulière communique.
On peut être tourné vers le passé, vivre dans le présent ou regarder l’avenir.
On peut être monochrone ou polychrone. La perspective temporelle varie selon la culture, la
classe socio-économique et l’expérience personnelle.
La culture et la communication non verbale
Rapports aux cadeaux, au temps, au temps social
La communication verbale et la communication non verbale
- les différences entre les deux types de communication.
o la communication verbale exprime mieux les idées, la communication non
verbale, les sentiments
- les liens entre les deux types de communication. Six liens possibles (Knapp et Hall,
1992)
o l’accentuation (mise en évidence d’une partie du message verbal) : intonation,
prononciation, expression du visage, geste
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o le complément : la communication non verbale permet de compléter et de
renforcer plus ou moins un message verbal.
o La substitution (signes, mimiques, regards)
o La répétition : joindre le geste à la parole
o La régulation : velléité de prise de parole et contrôle de la parole de l’autre
o La contradiction : exemple , le sarcasme (raillerie acerbe ou insultante qui peut
survenir lorsque le message verbal est dissonant face à la situation et aux
signes non verbaux émis à ce moment là.)
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