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INTRODUCTION.
Le capital démocratique et son patrimoine institutionnel et culturel, sont des actifs précieux
dans nos sociétés. Leur production et leur préservation résultent d’un long processus de
développement dont le coût matériel et humain est incommensurable.
Le secteur de l’économie sociale et solidaire participe de façon décisive de la durabilité du
capital démocratique. Mais l’action de ce secteur va naturellement très au-delà. Son spectre
d’activités est considérable, ce qui en fait un domaine privilégié du développement des
méthodes d’évaluation économique, chargées d’en mesurer les effets collectifs.
Notre objectif dans ce travail est de réfléchir, d’une part, à la pertinence de l’utilisation des
méthodes traditionnelles de l’évaluation économique des activités marchandes et non
marchandes, au domaine de l’économie sociale, d’autre part de proposer quelques
indicateurs d’évaluation et d’en présenter une première formulation.
Il existe trois options d’évaluation classiques, l’une macroéconomique, l’autre
microéconomique, la troisième mésoéconomique
1
. La première ne nous paraît pas permettre
de nous interroger sur la nature et la mesure de la valeur ajoutée sociale. Ne retenant que
des agrégats de la comptabilité nationale et publique, elle permet d’étudier, au mieux, les
modalités et flux de financement ainsi que l’existence d’équilibres financiers d’une partie du
secteur. Par contre l’approche microéconomique renseigne sur les composantes, très
diversifiées, de la production du secteur et autorise le développement de tentatives de
quantification.
Nous retiendrons donc cette dernière approche, en proposant une tentative de
conceptualisation de cette valeur sociale (sociétale) en termes de surplus directs et indirects
enfin de tenter d’appliquer les principes et concepts retenus à des situations complexes
concrètes.
Nous identifierons dans ce document comme surplus directs quatre modalités de variation
de la situation collective, que nous nommerons surplus de solidarité, de flexibilité, de
réversibilité et d’aménité. Le surplus indirect concernera ce que nous avons identifié comme
le coût évité qu’il soit public ou social.
Cette démarche constitue la suite d’une réflexion commencée avec un travail sur la région
Languedoc-Roussillon et poursuivie dans le cadre d’un groupe de recherche sur la valeur
ajoutée sociale (sociétale) à l’Université de Montpellier.
1 Nous avons retenu cette approche dans notre travail : Evaluation économique du secteur de
l’économie sociale en Languedoc-Roussillon Région L.R. Ocobre 1999, (155p).