Commerce et développement entre l`UE et l`Afrique de l`Ouest :

Commerce et
développement
entre l’UE et
l’Afrique de l’Ouest :
un partenariat
qui compte
© UNIDO
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Le commerce entre l’Afrique de l’Ouest et le reste du
monde a plus que triplé durant les dix dernières années.
Malgré cette tendance positive, le commerce intra-
régional reste limité, ce qui met en évidence les défis
de l’intégration en Afrique de l’Ouest.
Chaque pays d’Afrique de l’Ouest partage ses frontières
avec en moyenne quatre autres pays : l’intégration
régionale constitue donc une opportunité significative
pour permettre aux pays d’Afrique de l’Ouest de profiter
de la mondialisation en termes de croissance inclusive,
de diversification des activités productives et d’emplois
décents.
AFRIQUE DE LOUEST UE
POUR UNE MEILLEURE INTÉGRATION
DES ÉTATS ET DES PEUPLES
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Les Accords de Partenariat Économique (APE) sont de nou-
veaux accords de commerce et de développement, qui
incluent 32 pays africains, près de 70% de la population
de l’Afrique subsaharienne ainsi que près de 80% de son PIB.
Un APE a été conclu entre l’UE et l’Afrique de l’Ouest
– une région qui comprend 16 pays ouest-africains (les 15
États membres de la CEDEAO et la Mauritanie), 2 organisations
régionales (CEDEAO, UEMOA) et représente plus de 330 millions
d’habitants.
L’APE a un but principal : aider
les pays de l’Afrique de l’Ouest en
stimulant leurs économies.
Les Accords de Partenariat Économique (APE)
s’appuyer sur le commerce pour promouvoir
le développement
La Communauté Économique des États de l’Afrique de
l’Ouest (CEDEAO) est une organisation régionale compre-
nant 15 pays, avec un mandat qui promeut l’intégration
économique dans tous les secteurs d’activité des pays
membres.
Les pays membres de la CEDEAO sont le Bénin, le Burkina
Faso, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana,
la Guinée, la Guinée Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le
Nigeria, la Sierra Leone, le Sénégal et le Togo.
L’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
est une organisation régionale de 8 pays ouest-africains :
Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali,
Niger, Sénégal et Togo.
L’APE aide les entreprises d’Afrique de l’Ouest à importer des
intrants de qualité pour un moindre coût, à acquérir de nouvelles
technologies, à attirer des investissements et à mieux exporter
grâce à une meilleure compétitivité ainsi qu’à l’accès au marché
européen sans droit de douanes ni quota. Cette hausse de la
production créera des emplois et stimulera le développement
économique.
L’APE aide les consommateurs ouest-africains en améliorant
le choix des produits tout en diminuant leurs prix.
L’APE : un partenariat
à long terme
L’APE est favorable à l’Afrique de l’Ouest car il prend en
considération les différences en matière de développement entre
les deux régions : alors que l’UE offre aux produits ouest-africains
le plein accès à son marché dès le début de la mise en œuvre
de l’accord, l’Afrique de l’Ouest supprimera seulement une partie
des droits de douanes, sur une période transitoire de 20 ans.
L’APE protège les produits d’agriculture sensibles, ainsi
que les biens de consommation finis produits dans la région
ou pour lesquels la région a l’intention de développer une capa-
cité de production dans le futur, en permettant de maintenir les
droits de douanes actuels. Dans le même temps, les droits de
douanes seront éliminés progressivement sur des produits comme
les équipements ainsi que d’autres intrants industriels pour les
rendre moins chers pour les entreprises locales.
Grâce à des règles d’origine flexibles, les pays d’Afrique de l’Ouest
seront en mesure de produire des biens pour l’exportation vers
l’Europe en utilisant des intrants provenant d’autres pays sans
toutefois perdre l’avantage de l’accès libre au marché européen.
Ceci améliorera la capacité de production de l’Afrique de l’ouest
d’ouverture immédiate
des marchés pour les
produits ouest-africains
d’ouverture
graduelle des
marchés sur une
période de 20 ans pour
les produits européens
100% 75% Afrique
de l’Ouest
L’APE : focus sur l’agriculture
L’APE prévoit la mise en place d’un dialogue de haut niveau
sur les politiques agricoles pour renforcer la transparence et
améliorer la cohérence au sein de la région et avec l’Europe.
La plupart des produits agricoles sont protégés par l’APE.
Les plus importants pour l’Afrique de l’Ouest sont notam-
ment la poudre de cacao, la tomate, l’oignon, le poulet, ou
la pomme de terre. Les rares produits agricoles qui seront
libéralisés sont ceux pour lesquels la production locale est
insuffisante ou inexistante du fait des conditions clima-
tiques. De plus, l’APE ajoute une protection supplémentaire
en permettant à l’Afrique de l’ouest d’adopter des mesures
de sauvegarde spécifiques en cas de menace sur la sécurité
alimentaire.
Enfin, un soutien financier et technique est fourni afin d’ai-
der les fermiers ouest-africains à se conformer aux normes
sanitaires et phytosanitaires européennes. Des inspecteurs
de l’Office Alimentaire et Vétérinaire sont envoyés réguliè-
rement afin de donner des recommandations et résoudre
des problèmes liés à l’exportation.
L’APE encourage la diversification
de la production
Alors que certains pays d’Afrique de l’Ouest ont réussi à
diversifier leur production, d’autres pays ont une base éco-
nomique plus limitée, dont les matières premières repré-
sentent la plus grande partie.
Afin de changer cela, ces pays auraient besoin d’opérer une
montée en gamme dans vers des produits et services à plus
forte valeur ajoutée. Ceci n’est pas possible sans un bon
accès à des produits intermédiaires. L’APE facilite l’entrée
de ces produits intermédiaires à des prix moins élevés. Les
règles d’origine plus flexibles permettent aux entreprises de
s’approvisionner dans différentes régions, de transformer le
produit en Afrique de l’Ouest et de l’exporter vers l’UE en
bénéficiant encore de l’exonération de droits de douanes.
L’APE assure une coopération pour limiter les obstacles
techniques aux échanges et améliorer la transparence de
l’environnement commercial.
L’APE facilite le commerce
L’APE contient des provisions sur les questions douanières
et la facilitation des échanges, qui visent à harmoniser les
procédures d’import-export ainsi qu’à fournir une assis-
tance aux administrations douanières ouest-africaines.
Cela constituera un avantage important dans l’optique de
la construction d’un bloc commercial efficace.
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et lui permettra de bénéficier d’opportunités sur le marché euro-
péen et de participer à des chaînes de valeur au niveau mondial.
Les accords prévoient également une coopération renforcée
dans les domaines de l’agriculture et de la pêche. Afin de sou-
tenir l’agriculture en Afrique de l’Ouest, l’UE s’est engagée à
ne pas subventionner les exportations des produits agricoles
européens vers la région.
Le Programme APE pour le développement (PAPED) sera un
instrument pour mettre en œuvre le volet développement de
l’APE. Ce programme aidera l’Afrique de l’ouest à bénéficier
pleinement des APE et, en même temps, répondra aux besoins
d’adaptation et d’ajustement dans les domaines économique,
social et fiscal.
Nous voulons encourager
la production. Il faut préparer
l’Afrique à être un vrai partenaire
commercial qui ne demande pas de
faveurs, mais qui joue d’égal à égal.
Ahmed Hamid, Commissaire au Commerce, aux Douanes et à la Libre circulation, CEDEAO.
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Si nous continuons à ce rythme,
nous pourrons bientôt exporter
au-delà du Cap Vert.
João S. F., producteur local
L
e secteur horticole du Cap Vert était traditionnellement une
source importante d’aliments nutritifs dans cet archipel peu
pourvu en ressources. Dans les années 90, la plupart des
plantations furent dévastées suite à la sécheresse, la pollution
et les maladies. Les faibles perspectives d’une reprise du secteur
mettaient en péril les moyens de subsistance, le développement
socio-économique, et la sécurité alimentaire.
En vue de renverser cette tendance, l’Union Européenne finança
le développement d’un système d’irrigation sur l’île de Santiago
avec la construction de grands réservoirs d’eau et l’installation
de silos proches des nouvelles plantations où un réseau de
canalisation permis de distribuer de l’eau à intervalles réguliers.
Avec ce système en place, c’était maintenant aux fermiers
récemment responsabilisés, comme João S.F. de Santa Cruz (un
des bénéficiaires du projet) de faire le reste. Il laboura le sol et
planta des plants de bananier importés des Îles Canaries et du
Brésil, grâce aux financements de l’UE. Par la suite, avec son
équipe, il entretint et contrôla la culture jusqu’à ce que les arbres
arrivent à maturation pour la récolte.
Avec le rétablissement de la production bananière, João a
commencé à diversifier ses cultures en introduisant des mangues,
des ananas et du sucre de canne. La recherche horticole,
financée par l’UE, lui a en outre permis d’améliorer sa capacité
de production, d’augmenter la qualité de ses produits vers des
standards plus élevés et de mettre en place des stratégies afin
de réduire l’exposition de ses cultures aux maladies et de garantir
une meilleure longévité.
Le projet a poussé 178 fermiers, parmi lesquels 43 femmes,
vers le développpement de leurs propres cultures. « Le projet
est très durable », affirme l’Ambassadeur de l’UE José Manuel
Pinto Teixeira, « car les pieds peuvent servir pour de nouvelles
plantations ». 22,2 ha de nouvelles plantations ont été créés
Cap Vert : La micro-irrigation renforce les fermiers
en 2013, dont 19 ha de bananes, 0,7 ha d’ananas et 2,5 ha de
mangues.
Cette récente reprise du commerce agricole a un impact significatif
sur le développement économique local et la sécurité alimentaire.
Même si la production de João est en priorité destinée aux
marchés locaux, il a aussi commencé à exporter vers les autres
îles, en particulier celles touristiques. « La capacité de production
et la qualité sont très élevés », explique-t-il, « si nous continuons à
ce rythme, nous pourrons bientôt exporter au-delà du Cap Vert » .
Cette hausse de la production locale profite également aux
communautés, grâce à une diminution des prix et l’apport
d’éléments nutritifs essentiels. En réduisant l’extrême pauvreté,
la malnutrition et la mortalité infantile, le programme contribue
donc aux Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Ce développement des plantations de bananes illustre bien
l’importance des projets de micro-irrigation pour le développement
socio-économique et symbolise l’engagement de l’UE à promouvoir
la sécurité alimentaire locale, un environnement durable ainsi
qu’une croissance inclusive.
Ainsi que João le déclare: « Avec des bananes, plus personne
n’aura faim maintenant ! »
João et sa sœur Maria, contrôlant leur plantation
João, producteur local, partage son expérience avec l’ambassadeur de l’UE
José Manuel Pinto Teixeira, à Santa Cruz
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