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Si nous continuons à ce rythme,
nous pourrons bientôt exporter
au-delà du Cap Vert.
João S. F., producteur local
L
e secteur horticole du Cap Vert était traditionnellement une
source importante d’aliments nutritifs dans cet archipel peu
pourvu en ressources. Dans les années 90, la plupart des
plantations furent dévastées suite à la sécheresse, la pollution
et les maladies. Les faibles perspectives d’une reprise du secteur
mettaient en péril les moyens de subsistance, le développement
socio-économique, et la sécurité alimentaire.
En vue de renverser cette tendance, l’Union Européenne finança
le développement d’un système d’irrigation sur l’île de Santiago
avec la construction de grands réservoirs d’eau et l’installation
de silos proches des nouvelles plantations où un réseau de
canalisation permis de distribuer de l’eau à intervalles réguliers.
Avec ce système en place, c’était maintenant aux fermiers
récemment responsabilisés, comme João S.F. de Santa Cruz (un
des bénéficiaires du projet) de faire le reste. Il laboura le sol et
planta des plants de bananier importés des Îles Canaries et du
Brésil, grâce aux financements de l’UE. Par la suite, avec son
équipe, il entretint et contrôla la culture jusqu’à ce que les arbres
arrivent à maturation pour la récolte.
Avec le rétablissement de la production bananière, João a
commencé à diversifier ses cultures en introduisant des mangues,
des ananas et du sucre de canne. La recherche horticole,
financée par l’UE, lui a en outre permis d’améliorer sa capacité
de production, d’augmenter la qualité de ses produits vers des
standards plus élevés et de mettre en place des stratégies afin
de réduire l’exposition de ses cultures aux maladies et de garantir
une meilleure longévité.
Le projet a poussé 178 fermiers, parmi lesquels 43 femmes,
vers le développpement de leurs propres cultures. « Le projet
est très durable », affirme l’Ambassadeur de l’UE José Manuel
Pinto Teixeira, « car les pieds peuvent servir pour de nouvelles
plantations ». 22,2 ha de nouvelles plantations ont été créés
Cap Vert : La micro-irrigation renforce les fermiers
en 2013, dont 19 ha de bananes, 0,7 ha d’ananas et 2,5 ha de
mangues.
Cette récente reprise du commerce agricole a un impact significatif
sur le développement économique local et la sécurité alimentaire.
Même si la production de João est en priorité destinée aux
marchés locaux, il a aussi commencé à exporter vers les autres
îles, en particulier celles touristiques. « La capacité de production
et la qualité sont très élevés », explique-t-il, « si nous continuons à
ce rythme, nous pourrons bientôt exporter au-delà du Cap Vert » .
Cette hausse de la production locale profite également aux
communautés, grâce à une diminution des prix et l’apport
d’éléments nutritifs essentiels. En réduisant l’extrême pauvreté,
la malnutrition et la mortalité infantile, le programme contribue
donc aux Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Ce développement des plantations de bananes illustre bien
l’importance des projets de micro-irrigation pour le développement
socio-économique et symbolise l’engagement de l’UE à promouvoir
la sécurité alimentaire locale, un environnement durable ainsi
qu’une croissance inclusive.
Ainsi que João le déclare: « Avec des bananes, plus personne
n’aura faim maintenant ! »
João et sa sœur Maria, contrôlant leur plantation
João, producteur local, partage son expérience avec l’ambassadeur de l’UE
José Manuel Pinto Teixeira, à Santa Cruz