FIMFA ENS Lundi 25 Janvier 2010 Durée : 3 heures
Examen de Topologie et Calcul Différentiel
(Les calculatrices, les téléphones portables et les documents sont interdits)
(Les deux problèmes sont indépendants. La partie II. du problème 2 est facultative)
Problème 1
Si Eest un espace vectoriel normé, on note E0son dual topologique, muni de sa norme usuelle. On
note E00 le dual de (E0,k·kE0)i.e. E00 = (E0)0. On munit E00 de la norme kϕkE0 0 = supk`kE01|ϕ(`)|.
Il existe une injection naturelle
j:EE00
xϕx
(1)
ϕxest la forme linéaire continue sur E0donnée par ϕx(`) = `(x). Comme
kϕxkE0 0 = sup
k`kE01
|`(x)|=kxkE,
jest une injection isométrique, qui permet de considérer Ecomme un sous-espace de E00.
1. (a) Soit c0le sous-espace de `(N,C)donné par les suites tendant vers zéro à l’infini. Montrer
que c0est un sous-espace fermé de `(N,C).
(b) Montrer que l’application
Φ : `1c0
0
a= (an)nx= (xn)n
+
X
n=0
anxn
est un isomorphisme.
2. Déterminer c00
0et montrer que l’image de la boule unité de c0par l’injection (1) est dense dans
la boule unité de c00
0pour la topologie faible-sur c00
0.
Le but du problème est de démontrer le théorème de Goldstine qui affirme que, si Eest un espace
vectoriel normé quelconque, la boule unité fermée BEde Eest dense dans la boule unité fermée
BE0 0 de E00 pour la topologie faible-.
3. Soient Fun espace vectoriel, θ, θ1, . . . , θNdes formes linéaires sur Ftelles que G=TN
j=1 Ker θj
Ker θ. Montrer que θest combinaison linéaire de θ1, . . . , θN.
4. Soit Fun espace vectoriel normé. Notons F0le dual topologique de F, désignons par F0
σl’espace
vectoriel F0muni de la topologie faible-et par (F0
σ)0l’ensemble des formes linéaires continues
sur F0
σ. Soit
jσ:F(F0
σ)0
xjσ(x)
(2)
avec jσ(x)(`) = `(x)pour tout xF,`F0(On remarquera que ``(x)est bien continue sur
F0
σpar définition de la topologie faible-sur F0).
1
(a) Montrer que jσest injective.
(b) Montrer que si ϕ(F0
σ)0, il existe x1, . . . , xnFtels que TN
j=1 Ker ϕxjϕ1(] 1,1[).
(c) Montrer que jσest surjective.
5. On note Vl’adhérence de BEE00 pour la topologie faible-σ(E00, E0). Montrer que Vest
compacte pour cette topologie.
6. Supposons que V6=BE0 0 et soit ϕBE0 0 V. Montrer qu’il existe θforme linéaire continue
sur E00 muni de la topologie faible-et αRtels que θ(ϕ)> α > θ(v)pour tout vV(On
rappelle que la topologie faible-est localement convexe).
7. Montrer qu’il existe `E0telle que k`kE0< ϕ(`).
8. Conclure que BEest dense dans BE0 0 pour la topologie faible-.
Problème 2
I. Soit Hun espace de Hilbert réel, H0son dual. Si F:HRest une fonction C1, on note
DF (x)∈ L(H, R)la différentielle de Fen x. Le théorème de Riesz permet d’identifier DF (x)H0
à un vecteur F(x)Hpar l’égalité DF (x)·h=h∇F(x), hipour tout hH.
On suppose donnée dans cette partie une telle fonction C1. On suppose de plus que cette fonction
vérifie la condition ()suivante :
(i) x→ ∇F(x)est lipschitzienne sur H,
(ii) F(0) = 0 et il existe des réels ρ > 0, α > 0tels que F(x)αpour tout xavec kxk=ρ,
(iii) Il existe un vecteur vHde norme kvk> ρ tel que F(v)<0.
On note Γ = {γ∈ C([0,1], H); γ(0) = 0, γ(1) = v}.
1. Montrer que le réel cdéfini par c= infγΓsups[0,1] F(γ(s)) vérifie cα.
2. Soient ]0,c
2[et MNles ensembles
M={xH;|F(x)c| ≤ et k∇F(x)k ≥ 2}
N={xH;|F(x)c|<2et k∇F(x)k> }.
Montrer que la fonction g(x) = d(x,HN)
d(x,HN)+d(x,M )est bien définie et localement lipschitzienne.
3. On pose, pour tout xdans H,X(x) = g(x)F(x)
k∇F(x)k. Montrer que pour tout xH, l’équation
différentielle
d
dtΦ(t, x) = X(Φ(t, x))
Φ(0, x) = x
admet une unique solution définie pour tout tR.
4. Montrer que pour tout réel tfixé, xΦ(t, x)envoie Γdans lui-même.
5. On suppose que pour tout xHvérifiant F(x)< c+, on a soit F(x)c, soit k∇F(x)k ≥ 2.
Montrer que si xvérifie F(x)< c+, alors F(Φ(1, x)) c. (Indication : calculer pour t[0,1]
F(Φ(1, x)) F(Φ(t, x)) comme l’intégrale de sa dérivée).
6. Montrer qu’il existe xHtel que |F(x)c|<  et k∇F(x)k<2(Indication : introduire γΓ
tel que pour tout s[0,1], F (γ(s)) < c +et raisonner par l’absurde).
On dit qu’une suite (xn)nde Hest une suite de Palais-Smale de Fau niveau csi F(xn)cet
F(xn)0.
7. Montrer que si Fvérifie (), il existe une suite de Palais-Smale au niveau c.
2
II. On note S1le cercle unité et on identifie systématiquement fonctions définies sur le cercle
unité et fonctions 2π-périodiques. On désigne par Pl’espace des polynômes trigonométriques de la
forme Re [PN
k=1 λkeikx](λkC) i.e. l’espace des polynômes trigonométriques à valeurs réelles, de
moyenne nulle sur [0,2π]. Si u, v ∈ P, on pose
hu, vi0=Z2π
0
u(x)v(x)dx, kuk2
0=hu, ui0,hu, vi1=Z2π
0u(x)v(x) + u0(x)v0(x)dx, kuk2
1=hu, ui1.
On désigne par E0(resp. E1) le complété de Ppour la norme k·k0(resp. k·k1). On définit pour
(x, y)[0,2π]2la fonction k(x, y) = {0<y<x}+y
2π. On prolonge kpar périodicité en une fonction
sur R2,2π-périodique en xet en y.
1. (a) Montrer que l’application uu0(x)définie sur Pà valeurs dans E0se prolonge de manière
unique en une application linéaire continue, que l’on notera x, de E1dans E0.
(b) Monter que l’injection de Pdans l’espace C0
0(S1)des fonctions continues 2π-périodiques de
moyenne nulle sur une période se prolonge de manière unique en une application linéaire continue
de E1à valeurs dans C0
0(S1).
(c) Pour u∈ P, on pose 1
xu=R2π
0k(x, y)u(y)dy. Montrer que 1
xse prolonge de manière
unique en une application linéaire continue de E0à valeurs dans E1.
2. En composant 1
xpar l’injection naturelle de E1dans E0, on peut considérer u1
xucome
une application de E0dans lui-même. Montrer que 1
xest compacte de E0dans E0.
3. Soit xa(x)une fonction C2π-périodique, Mun entier supérieur ou égal à 4. On pose pour
vE0
F(v) = 1
2kvk2
0Z2π
0
a(x)[1
xv]Mdx.
Montrer que Fest différentiable sur E0et que sa différentielle est donnée par
DF (v)·h=Z2π
0
v(x)h(x)dx Z2π
0
Ma(x)(1
xv(x))M11
xh(x)dx
pour tout hE0.
On admettra dans la suite qu’en fait Fest C2. On suppose désormais Mpair et a(x)>0pour
tout x.
4. Montrer que Fadmet une suite de Palais-Smale (vn)nà un niveau c > 0.
5. Montrer que la suite de la question 4. est bornée (Indication : On pourra calculer DF (vn)·vn).
6. Montrer que l’on peut extraire de la suite de Palais-Smale une sous-suite, également notée (vn)n,
telle que 1
xvnconverge dans E0vers une limite u.
Remarque : On peut montrer, en explicitant la condition DF (vn)0de la définition des
suites de Palais-Smale, que la limite uobtenue à la question précédente est dans E1et est
une solution (non identiquement nulle) de l’équation xu=M 1
xΠ[a(x)uM1], où Πest le
projecteur orthogonal de L2(S1)sur l’hyperplan fermé E0. Cette dernière équation peut d’ailleurs
se réécrire comme une équation différentielle 2
xu=MΠ[a(x)uM1].
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