Actualités thérapeutiques récentes Focus sur la neuro-psychiatrie et la pharmacovigilance Prof. J.M. Maloteaux Pharmacologie (UCL -5437), Université catholique de Louvain Neurologie (1080), Cliniques St. Luc, B-1200 Brussels, Belgium [email protected] I. Parkinson et syndromes extra-pyramidaux • • • Azilect® (rasagiline), IMAOB Duodopa® (via sonde jejunostomie) Stalevo® levodopa-carbidopa-entacapone (I-COMT) (! Dyskinésies car 150&200 mais 100&200 + 50&200 = 150&400) • Tasmar® tolcapone (inh. COMT) ! Toxicité hepatique • Indication des agonistes dopaminergiques dans le syndrome des jambes sans repos (pramipexole, ropinirole) Risque de fibrose et valvulopathies par certains agonistes dérivés de l’ergot de seigle (retrait du pergolide aux EU) • Le “Syndrome des jambes sans repos” (SJSR) Le SJSR est une affection courante du système sensorimoteur, caractérisée par : – un besoin irrésistible de bouger les membres inférieurs, souvent accompagné de sensations désagréables dans les jambes, – amélioré par le mouvement, – survenant ou exacerbé au repos, – survenant ou aggravé le soir ou la nuit. Le Syndrome des Jambes Sans Repos (SJSR) Le SJSR est associé à • des troubles du sommeil (endormissement, maintien du sommeil, durée et qualité) • des troubles du fonctionnement diurne : fatigue, somnolence, asthénie, diminution de l’efficacité au travail • des troubles de l’humeur (dépression et anxiété) • fatigue et mauvais état de santé général • une diminution de la qualité de vie et du rendement professionnel. SJSR associé à d’autres conditions (et donc pas initialement extra-pyramidaux) Insuffisance rénale sévère et patients dialysés (30%) Neuropathies périphériques Anémie ferriprive Effets secondaires des antidépresseurs (tricyliques et bloqueurs de la recapture de la 5HT) Diabète Grossesse (20%) …. Traitement non pharmacologique S’abstenir de nicotine, caféine et alcool Faire des activités de relaxation mentale Maintenir un rythme d’éveil-sommeil régulier Eviter l’utilisation des antinauséeux, neuroleptiques classiques ou antidépresseurs de type ISRS si pas indispensable. Activité physique, mais sans exces Eviter la privation de sommeil Traitement médicamenteux du SJSR 1) Agents dopaminergiques • • 2) 3) 4) (Levodopa) Les agonistes dopaminergiques ** Benzodiazépines (rivotril®) Gabapentine (neurontin®) (Opiacés) Agonistes dopaminergiques Dérivés de l’ergot Pergolide (Permax) Cabergoline – Bromocriptine Non-dérivés de l’ergot Pramipexole (Mirapexin) 0.09 mg/j (1/2co) Æ 0.54 mg/j (3co le soir) Ropinirole (Requip) 0.25 mg/j (1co) Æ 2 mg/j (1co) Efficacité à court terme Efficacité et sécurité à long terme Taux de rémission complète entre 60-80% Sifrol® (pramipexole) •Une prise par jour 2 à 3 heures avant le coucher •Prise pendant ou en-dehors du repas •Titration simple •Boîte de 30 comprimés dosés à 0.18 mg Etape Durée Dose quotidienne Nbre max. de conditionnements par an 1 4-7 jours ½ x 0.18 mg 6 2 4-7 jours 1 x 0.18 mg 12 3 4-7 jours 2 x 0.18 mg 24 4 4-7 jours 3 x 0.18 mg 39 II. Risques de certains dérivés de l’ergot • Risque liés à certains dérivés de l ’ergot : antimigraineux, anorexigènes, « ecstasy », agonistes dopaminergiques : – mécanisme de stimulation de récepteurs sérotoninergiques 5-HT2B. – risque de fibroses et de valvulopathies cardiaques. – usage prolongé à éviter. III. Alzheimer and memory disorders Alzheimer disease : effects of cholinergic drugs (modest) interest in moderate forms – early use Mild cognitive impairement : anticholinesterasic drugs ? Dementia and mild cognitive impairment: distinction of subtypes • • • • Alzheimer disease (SDAT) 55% Vascular dementia 20% Diffuse lewy body disease 15% Fronto-temporal dementia 5% • • « Subcortical dementia » of several origins Mild (or age associated) cognitive impairment (MCI) Annual Rates of Conversion from MCI to Dementia Over 48 Months 100 0 12 24 MCI, % 80 36 48 Alzheimer's disease 60 100 40 88 76 MCI 64 20 0 0 12 24 Months 36 52 48 Cholinesterase inhibitors • • • • • • In Alzheimer disease* In Parkinson’s disease associated dementia* In mixed degenerative (AD) and vascular dementia In vascular dementia In diffuse Lewy bodies disease In Mild Cognitive Impairement : No, increased death risk ! * marketing authorization Exelon 4.6*, (5cm2) ou 9.5**, (9.5 mg/2h h., 10cm2 patch transderm. (36* ou 90** p) Indication maladie d’Alzheimer Efficacité : comparable au tt. per os (modeste), 1/jour Effets indésirables un peu moins nombreux (transderm. versus per os) Le type d’effets indésirables est identique (infections urinaires, anorexie, anxiétédépression, céphalées, syncopes, tremblements accrus, bradycardie, rashs, réactions cutanées locales, perte de poids...) La tolérance digestive de la forme patch est meilleure que pour la forme orale (mais la tolérance digestive dans les études récentes est meilleure (92%), que dans les études plus anciennes (75%) aux doses élevées (rivastigmine orale 12 mg/j) Demi-vie plasmatique 3.4 h, ½ vie inhib. cholinesterase 9 h. Prix plus élevé, intérêt réel très limité. IV. Multiple sclerosis (Sclerose en plaques) Natalizumab (tysabriR) ; a promizing drug in Multiple sclerosis and Crohn disease induces rare cases of lethal viral progressive multifocal leukoencephalitis (PML). Natalizumab: efficacy (2003) Natalizumab: severe risks (July 2005) Natalizumab : efficacy (2006) PML : 0/627 Evaluation of the risk of PML after natalizumab treatment Natalizumab, tysabri® : - marketing authorization (FDA) in november 2004 - withdrawal in february 2005 - re-evaluated and approved in march 2006 (FDA), april 2006 (EMEA) with a special distribution program and a risk management plan (FDA) Etanercept (embrel®) : exacerbation de poussées de sclérose en plaques (SEP) ? - 2007: 16 cas en France de poussées de SEP (11PR, 2SpAnk., 1 psoriasis, 1 PCJuv., 1 spondylarthropathie) - nombreux cas publiés dans le monde (etanercept et infliximab) - le plus souvent réversible à l’arrêt de l’etanercept - pré-existance de SEP et exacerbation de poussées ? - desciption aussi de cas de Guillain-Barré, de CIDP… Symbole dans le Répertoire en regard des spécialités contenant un nouveau principe actif Le symbole figurera sur notre site Web (www.cbip.be) à partir de janvier 2008 en regard des spécialités contenant un nouveau principe actif et commercialisées depuis le 1er janvier 2005; le symbole apparaîtra aussi dans la prochaine édition imprimée du Répertoire Commenté des Medicaments. Une liste des médicaments concernés par le symbole sera mise à jour mensuellement et sera disponible sur le site Web de l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS: www.afmps.bewww.afmps.be " Liste des nouveaux médicaments portant le symbole "). V. Antidépresseurs Wellbutrin®, bupropion ( = zyban®) • • • • • Bupropion comp. 150 mg Antidépresseur proche des tricycliques (surtout inhibiteur de recapture de dopamine et noradrenaline) Déjà enregistré dans la prise en charge du tabagisme Efficacité comparable aux autres antidépresseurs ! Si épilepsie, accidents vasculaires, pathologie coronaire, alcoolisme, dépendances… VI. Toxicomanies Suboxone ® • Association buprenorphine et naloxone en comprimés – Moins d’utilisation iv chez toxicomanes (car syndrome de manque si IV alors que le médicament est utilisé pour la substitution per os) – A ne pas utiser comme analgésique ! La dose de buprenorphine est très élevée et pas du tout la dose utilisée comme antalgique (cfr. Temgesic® 0.2mg versus Subutex® 2 ou 8 mg/co !) VII. Ophtalmologie, traitement de la DMLA • Traitement de la dégénérescence maculaire (humide) liée à l’age (DMLA) Æ Inhibiteurs de l’angiogenese : Pegaptinib, ranibizumab Pegaptanib (macugen®) et ranibizumab (lucentis®) sont des inhibiteurs du VEGF (qui est responsable de prolifération vasculaire, œdème et dégénérescence maculaire). Le bevacizumab (avastin®), utilisé comme anticancéreux a des effets identiques mais pas d’enregistrement officiel. Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) : traitement par anti-VEGF (macugen®, lucentis®) • • • • • Efficacité démontrée : stabilisation voire amélioration de la vision Peu d’effets indésirables (jusqu’à présent), locaux (injections) ou généraux. Cout élevé (5.000 à 10.000 €/an) Techniques ophtalmologiques (injection intravitréenne) et expérience requises (autres traitements; visudine-laser, corticoides, antioxidants et vitamines…) Dégénérescence maculaire liée à l’âge Vitamines A, C, E; anti-oxidants, zinc; cuivre, omega 3… AREDS studiesÆ « AREDS formula » ( >22 rapports, pas d’approbation FDA…) Mises sur le marché début 2008 ? • Melatonine (circadin®) : hypnotique > 65 ans ? (2008) • Agomelatine (valdoxan®) : antidépresseur / enregistrement 2008 • Zonisamide (zonegran®) : antiépileptique (2008) • Paliperidone (invega®) : neuroleptique, métabolite de la risperidone ! (2008) ZONEGRAN®, zonisamide • • • • Antiépileptique (co. 25, 50, 100 mg) Eisai Ltd Add-on pour l’épilepsie partielle avec ou sans généralisation secondaire chez l’adulte (AMM EMEA, 2006) Benzisoxazole (radical sulfamidé) Mécanisme d’action: inhibition de flux ioniques, activation GABAergique. Inhibition de l’anhydrase carbonique (cfr. Topamax) • • Doses : début 25 mg 2x/j , dose entretien 300-500 mg/j • • • Éruptions (allergie sulfamidés) Effets indésirables: somnolence, vertiges, agitation, diplopie, anorexie-perte de poids, troubles du sommeil Pas avant l’age de 18 ans Métabolisme par CYP3A4, peu d’interactions (induction-inhibition) avec CYP450 (contraceptifs) ZONEGRAN®, zonisamide (suite) • • Très bonne biodisponibilité Liaison prot. plasm. 40% • 4 essais, double av. contrôlés, 12-24-36 semaines, environ 900 patients Toujours en add-on (avec carbamazepine, valproate,…) deuxième ligne. Très proche du topiramate Coût = 20x ac. Valproique Pas d’études comparatives; pas d’études long terme • • • • • Conclusion : un antiépileptique de plus sans indication spécifique supplémentaire « Paliperidone », (invega®), nouveau neuroleptique ? Métabolite de la risperidone (fin de brevet) Aucun avantage réel Etudes cliniques (6 semaines) sans comparaison avec la risperidone Présentation oros « retard » sans réel bénéfice Effets indésirables comparables à la risperidone (prise de poids, allongement QT, troubles extra-pyramidaux, troubles digestifs) Effets comparables à ceux de l’olanzapine, de l’haloperidol (moins cher) Etudes cliniques versus olanzapine ou placebo ! Pharmacovigilance Rimonabant (acomplia®) : antagonist of CB1 cannabis receptor ; higher risk of depression and suicide ? RIO North America: durable weight maintenance (kg) at 2 years (Mean ± SEM) Baseline mean (SD) 103.7 (21.1) ITT, LOCF Weight change (Kg) 0 -2 -4 -6 -8 -10 Weeks 0 8 16 24 COMPLETERS* Placebo: -2.9 kg 32 40 48 20mg/placebo: -2.7 kg Placebo 56 64 72 80 88 96 104 LOCF 20 mg/20mg: -7.9 kg (p<0.001 vs. placebo) Rim 20mg/placebo Rim 20mg/20mg Pi-Sunyer FX et al, 2006; *data on file Rimonabant, acomplia® • • antagoniste CB, indication de perte de poids/diabète type II. dépressions, suicides, troubles psychiatriques fréquents – – – – Risque x 2 (essentiellement si antécédents) AMM EMEA, pas de remb. en Belgique Pas d’AMM FDA Effet du médicament ? Cfr dépression, perte de poids et chirurgie gastrique. – Eviter le rimonabant si antécédents de dépression ou si antécedents de traitements récents ou en cours par antidépresseurs (y compris traitement de troubles anxieux) Médicaments et risque de dépression et suicide Rimonabant (acomplia®) Antidépresseurs (tous) chez les enfants et adolescents Interférons (Interf.α en tt hépatites chroniques) Varenicline (champix®) • • Possibilité d’une augmentation du risque de dépression et du risque suicidaire EMEA et AFSSAPS insistent sur le besoin de pharmacovigilance Isotretinoine (roaccutane® et génériques) • • • Augmentation du risque de dépression, du risque suicidaire, de troubles psychiatriques y compris psychotiques. (1592 notifications en GB, jusqu’en 2007, dont 38 décès, 25 par suicide) Risque pendant le traitement et à son arrêt (ne pas oublier en outre la teratogénicité importante) Rohypnol®, flunitrazepam • • • • • Hypnotique rapide, puissant Toxicomanie, mésusage (viols) Prescrition surveillée depuis decembre 2000 Rapport récent (nov. 2007) : toujours délivrance importante (plus d’un million de boites de 10 co/an dont 2/3 génériques) Plusieurs cas très suspects (un médecin a prescrit en un an 7720 co à un seul patient !) Æ Éviter ! Nimesulide, mesulid® • • • A ne plus prescrire Plusieurs cas d’hépatite toxique fulminante (beaucoup plus fréquent qu’avec d’autres AINS) dont plusieurs mortels ou ayant nécessité une greffe. Retrait en Belgique, mais la procédure européenne n’a pas conclu à la nécessité de retrait global jusqu’à présent. Pharmacovigilance active ; Projets de l’Agence fédérale des Médicaments (AFMPS) -Collaboration avec la médecine générale (SSMG-SSPF) et pharmacies hospitalières. -Projets de fiches de pharmacovigilance informatique « online ». -Attention particulière aux populations à risque (enfants, femmes enceintes, personnes très âgées). -Attention particulière pour les médicaments récemment mis sur le marché (sigle CBIP ) ,les vaccins, les médicaments qui influencent l’immunité.