Laboratoire Epsylon Séminaire plénier 28 janvier 2013 Impulsivité et prise de décision dans le syndrome des jambes sans repos : effet des agonistes dopaminergiques S. Bayard CHU de Montpellier Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est une affection neurologique fréquente dont le diagnostic est uniquement clinique. L'efficacité des agents dopaminergiques dans le soulagement des symptômes sensori-moteurs a permis d’avancer l’hypothèse d’une transmission dopaminergique altérée à l’origine de cette affection. Plusieurs études ont tout récemment décrit, à l’instar de la maladie de Parkinson, la présence de trouble impulsifscompulsifs chez des patients atteints d’un SJSR et traités par agoniste dopaminergique. Ces troubles sont le jeu pathologique, l’hypersexualité, les achats compulsifs, les troubles alimentaires compulsifs, les comportements répétitifs, non-orientes vers un but (punding), ainsi que l’usage compulsif des médicaments dopaminergiques. Dans un premier travail, nous avons étudié la prévalence de ces troubles au sein d’un échantillon de patients non-traités atteints d’un SJSR (n=60) comparativement à un groupe de participants contrôles (n = 50). Par ailleurs, nous nous sommes également intéressés au profil de prise de décision de ces derniers dans les tâches de l’Iowa Gambling Task (IGT) et de Game of Dice Task (GDT). Dans un second travail, nous avons répliqué cette méthodologie à laquelle a été ajouté un groupe de 3 patients traités par agoniste dopaminergique. En présence d’un traitement ou non, nous n’avons pas observé une augmentation de la prévalence des troubles du comportement au sein des échantillons de patients. Par ailleurs, nous avons observé au sein des deux groupes de patients une diminution de la prise de décision à l’IGT (i.e., préférence pour les choix risqués) comparativement aux participants contrôles. Aucune relation n’a pu être établie avec les variables cliniques et polysomnographiques de la maladie. En conclusion, à de faibles doses les agents dopaminergiques n’apparaissent pas induire significativement plus de troubles impulsifs-compulsifs dans le SJSR. L’étude des corrélats cliniques et polysomnographiques de l’altération de la prise de décision dans le SJSR demeure encore une question de recherche ouverte.