On observe d’abord que certaines catégories sont surreprésentées parmi l’ensemble des étudiants là où d’autres
sont sous-représentées, ce qui traduit une inégalité d’accès à l’enseignement supérieur. Par exemple, les enfants de
professions libérales, cadres et enseignants représentent près de 28 % de l’ensemble des étudiants néo-bacheliers
contre à peine 15 % pour les enfants d’ouvriers. Or on sait que les enfants d’ouvriers sont plus nombreux que les enfants
de cadres, professions libérales et enseignants dans la classe d’âge. Ils sont donc sous-représentés parmi les étudiants
alors que les autres sont surreprésentés.
L’écart semble même s’accentuer à mesure que l’on progresse dans la hiérarchie des filières. Dans les CPGE par
exemple, près de la moitié des effectifs sont des enfants de professions libérales, cadres et enseignants contre seulement
6,4 % d’enfants d’ouvriers et 9,1 % d’enfants d’employés.
Inversement, les filières jugées les moins prestigieuses recrutent un public moins favorisé. Les enfants d’ouvriers
représentent en effet 21,6 % des étudiants inscrits en STS alors que les enfants de cadres, professions libérales en
enseignants ne constituent que 13,6 % des effectifs.
Les données mettent donc en évidence le poids important de l’origine sociale dans l’accès aux études
supérieures et le caractère élitiste du recrutement des filières les plus prestigieuses.
Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que les variations de la demande
globale sont un facteur important des fluctuations économiques.
L’activité économique n’est pas stable dans le temps. La croissance économique, mesurée par l’augmentation
du PIB, connaît des périodes d’accélération ou au contraire de ralentissements. La croissance peut même être négative,
ce qui correspond à une diminution du PIB, même si c’est devenu rare depuis la Seconde Guerre mondiale. Parmi
l’ensemble des facteurs qui expliquent ces fluctuations économiques, la demande globale joue un rôle important.
Celle-ci correspond à la demande intérieure (la consommation et l’investissement) et à la demande extérieure (les
exportations).
Après avoir montré que l’on observe une très nette corrélation entre les variations de la demande globale et la
croissance économique (I), nous expliquerons cette relation en mettant en évidence le rôle central de la demande
intérieure (II), puis nous montrerons que le contexte extérieur, par ses effets sur la demande globale, peut aussi être un
facteur explicatif des fluctuations économiques (III).
Avant de s’interroger sur le rôle de la demande globale dans les fluctuations, on peut commencer par mettre en
évidence le lien statistique existant entre les deux variables. On observe en effet une forte corrélation positive entre les
variations de la demande globale et la croissance économique. Par exemple, lorsque la demande globale a reculé de
près de 3 % en 2009, le PIB réel a diminué presque exactement dans les mêmes proportions. De même, en 2010, les
deux variables ont progressé de 1,6 % environ (document 1). Il y a donc un lien statistique très fort entre les variations de
la demande globale et la croissance économique.
Pour expliquer cette corrélation, on peut mettre en lumière le rôle de la demande intérieure, composée de la
consommation et de l’investissement. Lorsqu’un ménage consomme ou lorsqu’une entreprise investit, cela se traduit par
un achat réalisé auprès d’une entreprise, ce qui constitue une demande pour cette dernière. Et, comme l’a montré J.M.
Keynes, la hausse de la demande – en particulier lorsqu’elle a pour origine une hausse de l’investissement – a un effet
amplifié sur la croissance économique, selon le principe du multiplicateur. Au contraire, un choc de demande négatif
comme celui que le monde a connu en 2008 et 2009, incite les entreprises à réduire leur production, ce qui entraîne la
montée du chômage, qui favorise à nouveau la baisse de la demande et alimente un cercle vicieux qui aboutit à la
récession. Un mécanisme dont l’Espagne, entre autres, a été victime, avec un taux de chômage de 26 %, soit 5 millions
de chômeurs en 2009 (document 2).
Toutefois, la demande globale ne se limite pas à sa composante intérieure, et pour comprendre les fluctuations
économiques, il est nécessaire de prendre en compte la demande extérieure. Une partie de la demande adressée aux
producteurs nationaux provient en effet de l’étranger et se traduit par des exportations. Les commandes d’avions Airbus,
par exemple, proviennent essentiellement de compagnies aériennes non résidentes. Si la demande extérieure a moins
d’importance dans la croissance économique que la demande intérieure – le volume des exportations étant beaucoup
plus faible que celui de la consommation et de l’investissement –, la forte volatilité des exportations peut contribuer à
amplifier les fluctuations économiques. Ainsi, le volume des exportations a reculé de plus de 11 % en 2009 en France, ce
qui a contribué à expliquer la baisse de près de 3 % du PIB réel cette année-là. Tout comme la hausse de 9 % l’année
suivante a contribué à la reprise économique (document 3). Le contexte économique mondial, et en particulier celui de
l’Union européenne où se situent les principaux partenaires commerciaux de la France, joue donc un rôle non négligeable
dans l’activité économique française.
En définitive, la demande globale est sans aucun doute le déterminant majeur des fluctuations économiques, à
défaut d’être le seul. Et si la demande intérieure joue un rôle prépondérant, le contexte extérieur revêt une importance
croissante dans une économie de plus en plus internationalisée.