Cours n°2 : La fragile détente des années 20

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Relations Internationales
21/10/11
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Mardi 25/10 10h30-12h St Charles STC005
Jeudi 3 novembre 16h30-19h30 H327
Cours n°2 : La fragile détente des années 20
I.
La difficile après-guerre
1) L’empoisonnement de la question des réparations
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La question des dettes-interalliées. Ce sont les dettes que les euros ont souscrites
pendant la guerre dans le cadre de l’entente (gb fr ita …) auprès des usa surtout,
leurs partenaires pour un total de 11 mds de dollars valeur 1914. Somme énorme. En
comparaison le plan Marshall c’est 13 mds $. Le dollar en 1914 = 30 dollars once d’or.
Aujourd’hui c’est 2000 $ once d’or. Rapport de 60. Donc environ 700 - 800 mds $
actuels ! (baril de pétrole : 1$ en 14, 80$ aujourd’hui). Cette somme ce soont des
prêts publics de l’Etat US pour ¼, des prêts privés des banques US pour ¾ soit à l’Etat
français le plus souvent ou à des banques des pays qui ont reprêté l’argent x aux
Etats sous la forme de bons d’Etat ou aux entreprises. Système mixte et complexe.
Les dettes s’encastrent les unes dans les autres. Rôle d’intermédiation des banques
gb, Londres est plaque tournante de la finance mondiale avant 14. Souvent les crédits
US y transitent avant d’être reprêtés à France, Italie, …. Une banque US prête à une
banque GB qui reprête. France est endettée vis-à-vis de la GB et des USA, GB est
endettée par rapport aux USA. En Allemagne c’est différent l’Etat est aussi endetté
que l’Etat français mais à l’égard de sa population, n’ayant pu s’endetter auprès de
l’étranger. Les états européens surtout la France et l’Allemagne, les ressources de
l’Etat paient 30% de l’effort de guerre tout au plus avec des impôts décroissants
divisés par 2 : les personnes mobilisées ne paient pas d‘impôt car ils ne sont
quasiment pas rémunérés. L’activité économique se ralentit spectaculairement (-35%
pour le PIB français par exemple) : toute la production et la conso se rétractent. Les
dépenses explosent, multipliées par 2. En France 16%, Allemagne 20%, GB 30% de la
guerre sont financés par les impôts. Une des solutions est d’émettre la monnaie :
c’est une bombe à retardement pour les générations futures sur qui repose le
remboursement et ça créera de l’inflation pour l’après-guerre. Pour la France
l’endettement couvre 50% de l’effort de guerre et 35% c’est l’inflation. La dette
française est mixte : 50% par les épargnants français à des taux d’intérêts de 7-8%
(grand emprunt de guerre), 50% par les crédits US. 40% des crédits US ont été
accordés à la France. Mais en Allemagne 50% de l’effort de guerre financés par
l’emprunt mais c’est 100% de la dette intérieure. C’est pourquoi l’Allemagne peut
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laisser filer sa monnaie, s’effondrer le mark car elle ne peut payer les réparations. La
dette disparaît littéralement (cf. cours précédent). La France non car elle effacerait la
dette intérieure mais tout se reporterait sur la colossale dette extérieure à
rembourser en dollars. La France a une contrainte de plus malgré son statut de
vainqueur. L’Etat allemand ruine sa population par l’hyper inflation.
- S’y greffe un problème diplomatique : la France est le pays le plus endetté, la
dette allemande est effacée malgré les prêts astronomiques faits par la
population. La France a une dette partagée entre population française en francs
et les USA en dollars. C’est un vainqueur et c’est le pays qui a le plus souffert de la
guerre. Après la guerre, les problèmes financiers continuent. Les budgets d’aprèsguerre jusqu’en 23-24 sont très déficitaires : les recettes sont très faibles, la
production reprend très difficilement (- 35% pendant la guerre) qu’en plus se
pose un problème de reconversion (usines fondées par André Citroën qui
fabriquaient 15 OOO obus/jour à la chaîne => voitures). Les dégâts sont liés à la
guerre, les champs ravagés, les mines de charbon noyées, les lignes de chemin de
fer. Stock de capital de machine usées est à remplacer on a sous-investit. Pendant
3-4 ans, les impôts vont mal rentrer, les dépenses de guerre sont terminées mais
sont plus élevés que pendant la GM, les exportations sont très faibles. L’Etat paie
la reconstruction sans les remboursements de l’Allemagne sans ravages, et les
énormes pensions, à payer pour un siècle : 3 000 000 de mutilés dont 1 000 000
de grands invalides de guerre et jeunes, veuves (« c’est une espèce résistance, la
veuve ! »), 1 500 000 d’orphelins (jusqu’à leur majorité). Un océan de dépenses
qui engage sur le long terme. Le retour au libéralisme est impossible, l’Etat
providence naît par la guerre, pour la 1e fois l'Etat donne de l’argent par transfert
social à des personnes sous forme de pensions. La France est dans une situation
éco catastrophique. D’où la clause de sauvegarde : les dirigeants français
déclarent que si l’Allemagne ne paie pas les réparations, la France pourrait ne pas
rembourser les dettes. Le vainqueur deviendrait vaincu par ses ravages et ses
ruines, et son obligation de rembourser sans avoir reçu les réparations. A l’égard
des US et des GB. Les français rajoutent qu’ils ont payé le prix du sang (1.4 million
de morts) et que les US sont les principaux bénéficiaires de la guerre. Durant la
GB, le PIB US double en 4 ans. Les US répondent après le retour à l’isolationnisme
(1920 élection du républicain Harding, 1918 Sénat républicain). Ils dénoncent
l’entrée en guerre et veulent se recentrer sur eux-mêmes (« America first »). La
dette doit être remboursée, fallait y réfléchir avant. Cela dit, les US ont une
position moins tranchée. Ils sont intransigeants sur la clause de sauvegarde : pas
question de rentrer dans le chantage français car les USA perdraient le contrôle
de leur créance. Pas question de lier les deux questions des réparations et des
dettes. Mais ils sont prêts à aménager le remboursement, à les étaler et à baisser
la créance. Les banquiers US y sont prêts car ils voient que les capacités de
remboursement françaises sont limitées, qu’elle ne peut rembourser la totalité
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de la somme prêtée. 20s sont signés toute une série d’accord : 1923 accords
Baldwin Mellon. Les GB obtiennent un rabais de 30%. 1926 : Béranger-Mellon
réduction de la dette française de 40%. Pour les US, il vaut mieux toucher moins
que rien toucher du tout. 1927 : 60% de remise pour l’Italie. Les GB acceptent de
diminuer leur créance vis-à-vis de la France de 60% lors d’un accord conclut en
1925. Pour les français, les 2 questions restent liées d’où le fait que les US
rentrent dans la danse. Le but est d’éviter un effondrement allemand pour que la
France rembourse ses dettes. Dans le cadre du plan Young en avril 29
(Conférence de la paix), les US admettent une clause de sauvegarde « à
l’envers » : si les USA renoncent à une partie de leur créance envers la France (ce
qui est le cas), l’Allemagne pourra payer d’autant moins les réparations à la
France. C’est accepter qu’il y a un lien entre les questions des dettes et des
réparations tout en gardant le contrôle. Les USA sont les maîtres du jeu.
On croit alors la question réglée mais en 32 arrive la crise éco, l’Allemagne
demande entretemps un moratoire sur les paiements pour l’année 31. On arrivé
à la conférence de Lausanne en juin 32.Le plan Young prévoyait pour l’Allemagne
2 années de joker sur les paiements et obtient le moratoire Hoover en 31, elle
s’enfonce dans la crise éco, pourtant la France paie. Le moratoire n’a servi à rien,
l’année 32 est la pire pour l’Allemagne, 7 000 000 de chômeurs (43 %) et le
nazisme est en pleine montée. En avril 32, élections présidentielles après le
septennat de Hindenburg (droite conservatrice). Il est réélu. En raison de
multiples dissolutions, il y aura des législatives en octobre. Lors des
présidentielles, Hitler rassemble 32% des voix. Enorme pression des anglo-saxons
sur la France, ils veulent empêcher la montée du nazisme ils sont inquiets. Le
climat de violence allemand est terrible. La France est préservée par la crise
jusqu’en 31-32. Pour eux, il faut que la France renonce aux réparations pour
empêcher aux nazis de prendre le pouvoir. Que Brüning, chancelier de Weimar,
présente un succès à l’opinion allemande. Herriot gouverne alors la France et il
cède. C’est une énorme concession. Les nazis avant même leur arrivée au pouvoir
tuent le traité de Versailles par intimidation, bluff et menace sans tirer un coup
de feu. En décembre 32, le Parlement français met ses menaces à exécution.
Rentrée dans la crise éco, elle décide que le reliquat important des dettes US ne
sera pas remboursé malgré la diminution de 40%. Tous les autres pays débiteurs
des Usa suivront cette tendance : tous annoncent le non-remboursement des
dettes dans le cadre de la crise, de l’effondrement du commerce mondial, … Les
USA sont alors au fond du trou : 14 000 000 de chômeurs (35%). Roosevelt vient
d’être élu président de surcroît, pas encore rentré en fonction. Ça provoque une
indignation sans mesure possible dans l’opinion américaine : ça renforce le
courant isolationniste dans des USA scandalisés, au fond du gouffre. 34-37 ; lois
de neutralité archi-isolationnistes votées sous l’égide de Roosevelt, le pdt le plus
isolationniste. Elles vont plus loin que les mesures prises dans les années 20. La
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loi Johnson Act (1934) stipule que tout pays n’est pas à jour du remboursement
de toutes ses dettes vis-à-vis des USA n’a droit à aucun crédit des banques US. Le
seul pays à jour est la Finlande. Les lois de neutralité visent à empêcher que les
USA se retrouvent impliqués dans un conflit européen comme dans le cadre de la
1e GM. Tout citoyen US ne peut rentrer dans un navire, un avion d’un pays en
guerre par exemple. Toute exportation est interdite à tout pays en guerre. On
coupe avec l’Europe en général. La loi Cash & Carrys aménage les lois
isolationnistes en 37 : on peut faire du business sur du matériel civil avec un pays
en guerre. Les produits militaires et stratégiques comme l’aluminium ou le
pétrole, c’est pas possible. Les pays doivent payer cash et transporter les produits
par leurs propres moyens. Les US ne veulent pas de guerre sous-marine, comme
en 17. C’est une bourde psychologique commise par le Parlement français. Fin
mai 40, le président du Conseil français désespéré se tourne vers les USA qui
l’envoient paître. Cette question générale fortifie la vague isolationniste surtout
dans les années 30. La crise éco provoque un repli sur soi et une guerre éco de
tous les Etats.
II.
Limites et ambiguïtés de la détente
1) La SDN et le désarmement
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La SDN ne s’est jamais remise, comme un coup mortel, de la non-participation US.
C’est une faiblesse structurelle car les US en étaient les concepteurs et c’est le pays
1e puissance globale mondiale (éco, financière, navale). La SDN est handicapée par
plusieurs absences : les vaincus qui y rentreront progressivement et lentement,
l’URSS (entrée/sortie : 34-39). Mis à part quelques pays latino-américains, 3 ou 4
pays africains parmi les rares indépendants (Ethiopie, Libéria, Egypte), ou asiatiques,
la SDN est comme un club de vainqueurs européens. Ça limite la portée de ses
décisions : Irak (31) et l’Inde (appartenant à la GB) sont parmi les exceptions.
Elle tente au début des 20s de trouver sa voie et connaît quelques succès, arbitrages
sur des questions mineures. Elle opère le partage (conférence de San Remo avril 20)
du Moyen-Orient en plusieurs mandats entre la France et la GB. 21 : elle trouve un
compromis sur le partage de la Haute-Silésie entre Allemagne et Pologne. 24 :
compromis Roumanie-Bulgarie pour le conflit de la Dobroutja (traité de Neuilly) dont
une partie est rétrocédée à la Bulgarie. 26 : entrée de l’Allemagne à la SDN. Le traité
de V. prévoyait que pour qu’un pays (même vaincu, dont l’entrée est prévue à long
terme) devienne membre de la SDN, il doit être parrainé par un membre et affronter
un vote de l’AG. Pour l’Allemagne du chancelier Stresemann c’est la France de
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Briand : symbole de la détente des 20s et l’un des plus beaux succès de la SDN. Dès
24-26, les grands leaders européens commencent à prendre l’habitude de parler
depuis la tribune de Genève (cf. discours de Briand) et ses discours sont suivis par
l’opinion. Ces succès sont partiels : la SDN reste entravée par ses statuts et connaît
un échec retentissant avec le désarmement.
Mais c’est un échec des Etats membres, pas de la SDN. C’est la somme des volontés
des Etats qui la composent, cette volonté est inexistante. Pas d’accord entre les Etats
24 : proposition de la réforme des statuts par le pdt tchèque Benej. Le protocole de
Genève lui donnerait une efficacité accrue. La France le soutient avec l’espoir qu’il
échoue. Renforcer sécurité collective, désarmement, arbitrage : les 3 raisons d’être
de la SDN. Le conseil peut voter des sanctions écos, voire militaires. Mais il n’y a pas
d’armée permanente pour les appliquer et tous les Etats membres, dont les 5
membres de droit ont droit de veto. L’idée est de passer à une majorité des 2/3 au
lieu de l’unanimité. Ça faciliterait les prises de décision. Il propose de renforcer le
caractère supra-national de la SDN qui pourrait imposer des décisions à ses membres
via le Conseil, de créer une cour d’arbitrage permanente et de lancer la question du
désarmement via une conférence. Le protocole fut un échec car la GB était hostile au
passage au vote majoritaire. Elle ne veut pas être entraînée dans une suite infinie
d’opération de police internationale, c’est la 1e puissance navale. La France fait tou
pour le faire échouer malgré un semblant de soutien pour garder leur droit de veto.
La SDN garde ses statuts originels très faibles jusqu’à la fin.
Le désarmement est un grave échec : c’est le but de la création de la SDN. Dans son
pacte, le désarmement allemand est présenté comme le préalable d’un
désarmement général. Sur le fond, les divergences sont profondes entre les grandes
puissances, un accord est impossible.
- GB : ils gardent une immense puissance navale amoindrie par rapport à avant 14,
mais n’est que force coloniale. Elle n’a quasiment plus d’armée de terre, elle l’a
liquidée. Ils défendent la thèse d’un désarmement terrestre général,
inconditionnel, immédiat. Ça met la France dans le collimateur et ça ne lui coûte
rien.
- France : elle dit vive le désarmement mais vaut comme condition préalable de
trouver un accord général de la SDN sur la sécurité. La France soutient le
protocole de manière ambiguë car elle veut démontrer que tout accord est
impossible et répliquer à la GB. La France rend impossible un accord sur la
sécurité en mettant la barre haut : procédure d’arbitrage systématique sur les
conflits. Elle veut une armée permanente. La France a la même position qu’à la
Conférence de la paix sur la question de la sécurité collective. Pas d’accord sur la
sécurité : elle ne souhaite pas le désarmement dans ce cas. Son atout c’est
l’armée de terre dans les 20s, surtout par rapport à son empire colonial.
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Allemagne : ils ont déjà désarmé. Ils veulent le principe juridique de l’égalité des
droits, être traités comme les autres après la GM. Ils veulent commencer à
désarmer quand les autres seront revenus à leur niveau.
Débat antagoniste, plusieurs conférences : ce sera un échec et une suite
d’affrontement continus entre ces 3 tendances. Mais conférence de Washington sur
le désarmement naval donne lieu à un accord en 22. C’est en dehors du cadre de la
SDN, une initiative américaine (limites de l’isolationnisme US). En 21, Harding invite
les grandes puissances à réfléchir à un désarmement naval car ça paraît être le plus
simple face au blocage français sur la question terrestre. C’est également une
invitation à débattre sur l’extrême Orient comme les USA n’ont pas pu se partager les
restes coloniaux de l’Allemagne du fait de sa non-participation à la SDN. LA France
accepte s’il n’y a pas de révision des traités sur l’Orient. Donc on n’y parle que du
désarmement naval. En février 22, l’accord se fait largement au profit des anglosaxons :
- Définir des équivalences de puissance entre les grandes marines. USA et GB : leur
marine vaut 5. Japon : 3. France/Italie : 1.75.
- Décision de vacance navale pendant 10 ans : gel des constructions lourdes
pendant cette période.
Le vrai vainqueur sur la question, c’est les puissances anglo-saxonnes. La conférence
est valable a priori sans limite de temps : une suprématie de leurs 2 marines est
organisée pour l’avenir. Surtout, une suprématie US face à un décrochage GB. Leur
puissance a baissé, bien que toujours en tête. Leur puissance est sacralisée. La France
et le Japon, bien que vaincus et organisant leur faiblesse navale, signent le traité. Le
Japon est en pleine crise économique. Les US veulent contrôler leur montée en
puissance navale sur le Pacifique. Le Japon n’a pas le choix : c’est un vainqueur qui a
besoin des crédits US à la fin de la GM. La France, quant à elle, est le grand vaincu, la
marine française est humiliée et ramenée au niveau de l’Italie. Sa situation financière
est catastrophique et ne peut financer une grande marine. Le message envoyé aux
GB à la Conférence, c’est que la France accepte de limiter sa puissance navale, mais
en échange elle ne veut plus entendre parler de la question du désarmement
terrestre. La France se considère désarmée. Accord conclut théoriquement pour 50
ans : il tient 10 ans car tout le monde se réarme, les japonais les 1ers.
Le désarmement terrestre général est un échec. Une conférence siège entre 25 et 32
à Genève. La seule idée retenue dans le protocole ne donne lieu à rien. En mai 32,
elle jette l’éponge. Elle reconnaît seulement le principe de l’égalité des droits de
l’Allemagne. Elle considère alors qu’elle obtient le droit au réarmement.
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2) Le rapprochement franco-allemand et ses limites
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En 23, on est au bord de la guerre après l’occupation de la Ruhr par la volonté de
Poincaré. En quelques mois, le climat change totalement et brusquement entre 2425. Détente franco-allemande. Elle est portée par 2 hommes :
- Aristide BRIAND, homme politique ancien socialiste à la longue carrière politique.
C’est un indépendant il se recentre, personnage type de la 3e république. C’est un
personnage lyrique, dans l’improvisation mais avec une part de sincérité. 16 : pdt
du Conseil. Chef du gouvernement pendant la guerre. Il devient l’archange de la
paix. Il est réaliste. Il a été ministre des affaires étrangères de Poincaré dès 26.
Dans cette génération de dirigeants français de la Grande Guerre, il y a l’idée que
la France n’a pas les moyens sur la durée d’exercer, d’imposer à l’Allemagne
l’application par la force du traité de V. Il y a le poids géographique, éco,
démographique de l’Allemagne malgré (grâce ?) à la guerre. C’est la 1e puissance
en Europe : contrairement à la France, elle n’a pas été dévastée sur son territoire.
Son idée est de garantir la sécurité de la France en faisant accepter, moyennant
des concessions, librement à l’Allemagne le traité de V ; dans une perspective
conservatrice. Ces dirigeants étaient les mêmes à avoir pris des mesures très
dures jusqu’alors.
- STRESEMAN, nationaliste, droite conservatrice. Sa position est complexe. La
plupart de la classe politique allemande (dont le SPD au pouvoir dès 28) hormis
les 2 extrêmes radicaux qui en 32 représentent un allemand sur deux (52%). La
coalition du centre (catholiques, libéraux, SPD) demeure révisionniste en termes
de politique étrangère. On rejette les clauses radicales du traité de V. Pour lui, il
convient sur le long terme de modifier le traité. Il fait une lettre (secrète,
découverte bien plus tard) avant la signature des accords de Locarno destinée au
prince héritier (monarchie impériale renversée) en cas de restauration de
l’Empire. Son but est d’obtenir un démantèlement du traité de V. : le plein retour
de Dantzig à l’Allemagne, l’anschluss (réunion Allemagne et Autriche), fin du
désarmement, des zones d’occupation avant les 15 ans, rectification des frontière
à l’Est, renégociation coloniale. Il ne resterait rien du traité ! il engage cette
détente avec l’idée d’obtenir la renégociation globale. Il compte s’appuyer sur les
anglo-saxons => fin des réparations en 32. Mais il pense aussi qu’il peut l’obtenir
par la négociation. Il est prêt à des concessions : il veut reconnaître les frontières
occidentales de 19, dont la perte de l’Alsace-Lorraine. Ce règlement doit s’opérer
sur 15 à 20 ans selon lui.
Mais la crise éco arrive, ça exacerbe les égoïsmes nationaux.
Accords de Locarno (octobre 25). C’est le grand traité de la détente des 20s. En
février, c’est une initiative de Streseman proposant un pacte France-Allemagne-GBItalie de renonciation à la guerre : c’est une mise en route des négociations sur les
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frontières. Briand pose pour condition l’entrée de l’Allemagne à la SDN. Un dialogue
s’installe. Ça va plus loin que le pacte à 4 : le nb de participants augmente avec
Belgique, Tchéquie, Pologne. Un traité clé en ressort, symbole de la détente et de ses
ambiguïtés.
- L’Allemagne reconnaît librement ses frontières occidentales. L’Italie et la GB s’en
portent garants si l’Allemagne conteste les frontières à la France. Une sorte de 2 e
traité de V. renforcé car obtenu librement. La perte de l’Alsace et Lorraine est
reconnue, ainsi que les 2 cantons au profit de la Belgique. La France serait
appuyée de manière obligatoire par la GB et l’Italie en cas d’agression par
l’Allemagne
- Les zones de démilitarisation en Allemagne sont confirmées.
- 2 traités bilatéraux franco-polonais et franco-tchèque sont associés. On n’évoque
pas les frontières, mais par ces traités, la France et la Tchécoslovaquie se
confirment une assistance mutuelle en cas d’agression extérieure.
- Stresemann n’a pas à reconnaître les frontières orientales malgré des pressions
de la France et GB. Ça ouvre la porte à des discussions sur la renégociation de ces
frontières. La Pologne et la Tchécoslovaquie sont les vaincus, car le pacte
d’assistance signé avec la France ne porte pas sur la reconnaissance des
frontières européennes orientales.
- L’Allemagne veut entrer à la SDN en demandant un siège de membre permanent
(2 sièges vacants : USA et Chine). La France dit ok. Mais Stresemann est traité
symboliquement comme un vainqueur, ça renforce la question de l’égalité des
droits côté allemand, et obtient un droit de veto.
- Elle demande un droit aux colonies et veut rouvrir le dossier du dédommagement
quant aux colonies perdues. Elle veut l’annulation de l’article 231 où elle est
reconnue comme l’unique responsable de la guerre.
Septembre 26 : entrée de l’Allemagne à la SDN accueillie par la France.
En même temps, conférence (informelle) de Thoiry. Briand et Stresemann se
rencontrent. Briand met sur la table un pacte engageant l’Allemagne assez loin. Il
propose l’arrêt rapide de l’occupation de la Rhénanie, la restitution de la Sarre, la fin
du contrôle militaire français. En échange de quoi, il lui demande de renoncer aux
colonies, à toute négociation sur la question des réparations et demande une
compensation financière car le franc est en crise. L’Allemagne va refuser après
réflexions.
Série d’accord entre sidérurgistes français et de la Ruhr. La France s’engage à vendre
sans taxes douanières des produits plats (sidérurgiques semi-finis : tôles par ex.) dans
une espèce de zone de libre échange du fer et de l’acier, mécanisme de la future
CECA. 2 régions qui ont vécu l’une avec l’autre signent un accord. La France s’engage
à vendre du fer à prix raisonnable à l’Allemagne.
Les allemands négocient à l’Ouest (France) mais aussi avec l’Est (URSS). Avec l’URSS,
il y a des divergences flagrantes mais des intérêts communs. Conférence de Gênes en
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22 qui refonde le système monétaire internationale : l’Allemagne et la Russie se
rencontrent à Rapallo hors de la Conférence. Ils signent un traité de commerce mais
qui établit des relations diplomatiques. Ils se reconnaissent réciproquement. Il y a
derrière l’amorce d’un rapprochement germano-soviétique. L’URSS en pleine MEP,
en pleine reconstruction, a besoin de produits finis, technologies, ingénieurs, … Le
commerce extérieur de l’Allemagne est cloisonné par le traité de V . et elle a besoin
de matières 1ères à bas coût.
Dès Rapallo, toute une série d’accords entre eux se signent au cours des 20s. Staline
va autoriser la Reichswehr (armée allemande) à se réarmer progressivement sur le
sol soviétique. La France le sait pertinemment. Il y a des retombées militaires pour
l’Allemagne. Ce rapprochement sera brisé par Hitler jusqu’au pacte germanosoviétique de 39 qui remettra en marche les relations économiques et militaires
entre les 2 Etats. L’URSS fournit les matières 1ères, L’Allemagne livre les prototypes
d’armes, des alliages spéciaux (chars, avions, …).
La politique menée par l’Allemagne quoique pacifique reste révisionniste en
s’appuyant sur les anglo-saxons et sur la négociation. La politique de la détente des
20s est ambigüe, également du côté français.
L’URSS commence à être intégrée à la SDN. Au début des 30s c’est lié à la politique
antifasciste de Staline, elle se normalise. Le régime soviétique est reconnu en 24 par
la France et la GB : une ambassade soviétique est ouverte à Paris. En 26, la GB rompt
ses relations avec l’URSS à cause de la grève des ouvriers britanniques dont le
cerveau serait selon eux l’URSS.
34 : Admission de l’URSS à la SDN. Logique antifasciste des années 30. Décembre 39 :
expulsion de la SDN, seule acte d’autorité de son histoire, à cause de l’invasion de la
Finlande (guerre russo-finlandaise) (cf. polycopié)
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