Résumé : L’enfant IMC et son rapport au corps, une prise en charge psychomotrice L’enfant IMC et son rapport au corps, une prise en charge psychomotrice. A. Moisan Hôpital d’Enfants Chez l’enfant IMC, même si la symptomatologie est centrée sur le trouble moteur, d’autres grandes fonctions peuvent être touchées. En effet, l’atteinte cérébrale peut entraîner des perturbations sensitives, sensorielles, cognitives, comportementales ou encore des troubles psychomoteurs. Après un bilan psychomoteur, un projet est élaboré et discuté en équipe pluridisciplinaire. Les axes de la rééducation psychomotrice, comme les médiations utilisées, peuvent être très variées. Ainsi, le psychomotricien peut effectuer avec l’enfant une rééducation neuro-motrice pour favoriser l’évolution motrice dans un bien–être purement fonctionnel, peut proposer un travail basé sur la qualité relationnelle (interactions comportementales, affectives et émotionnelles,…), la régulation tonique, l’organisation spatio-temporelle, la latéralité, les coordinations globales, les capacités attentionnelles,…Mais ce qui est le plus fréquent, ce sont les séances liées aux troubles du schéma corporel et de l’image du corps ou plus globalement le rapport difficile qu’entretien le jeune avec son corps. IMC : trois lettres pour désigner « un handicapé » qui prend le dessus en reléguant « La » personne au second plan. Dès le plus jeune âge, le déficit moteur est mis en avant et le corps handicapé devient l’objet central des préoccupations du sujet, de sa famille et du corps médical. Pourtant, l’atteinte corporelle n’est que la partie visible d’une souffrance bien plus grande. En effet, le fait de vivre avec un corps infirme n’est pas sans retentissement sur la vie psychique de l’individu. Corps dépendant, manipulé, douloureux, appareillé, observé… Autant d’obstacles à la fonction unificatrice de la peau et la mise en place de limites corporelles précises. Or, comme le démontre Didier Anzieu dans le « Moi peau », la peau dans sa notion d’enveloppe du corps participe au développement psychique de l’enfant. Par conséquent, une telle réalité corporelle est difficile à admettre et perturbe la représentation que l’enfant IMC se fait de son corps. Face à une problématique à la fois corporelle et psycho-affective, la thérapie psychomotrice trouve tout naturellement sa place dans la prise en charge du sujet. Le psychomotricien accompagne la personne handicapée dans la recherche d’une relation plus harmonieuse à son corps propre, vers un sentiment de bien être et un vécu corporel plus agréable. Pour cela, il va donc proposer aux enfants ou aux adolescents des activités suscitant du plaisir, en enrichissant et en affinant leurs perceptions corporelles, en instaurant ou réinstaurant une certaine unité corporelle, ainsi qu’en valorisant leur image du corps. Dans cette optique, des temps de conscience corporelle (relaxation, médiation aquatique,..), d’expression corporelle (danse, théâtre,…), peuvent trouver tout leur intérêt. Par son approche globale, le psychomotricien va leur permettre de s’affirmer, de se situer en tant que sujet, de s’ouvrir au monde environnant. En effet, lorsqu’ils sont amenés à mieux connaître leur corps, leurs possibilités et à éprouver du plaisir avec ce corps, l’envie de communiquer est stimulée. Au-delà des temps rééducatifs, il est important que d’autres moyens au quotidien soient mis en œuvre pour permettre au jeune de se vivre en tant que personne. Alors pourquoi pas lui proposer un temps d’accompagnement de type snoezelen ?