suppose qu’un commissaire priseur (Walras) recueille et distribue l’information, sur un marché donné, pour que le prix
d’équilibre soit atteint. Alors peuvent intervenir les transactions.
Or la plupart des transactions n’obéissent pas à ce modèle : dans la réalité, les agents fixent les prix, quite à ce que
s’instaure un processus de tâtonnement pour atteindre le prix d’équilibre (personne ne connait le prix d’équilibre a priori).
Il y a donc des stratégies (regroupement d’offreurs, de demandeurs), qui créent une série de formes de marché, selon une
concurrence imparfaite. La forme de concurrence correspond à la formation des prix selon telle ou telle forme de marché.
3 grands régimes de concurrence pour la théorie de la régulation :
Régime concurrentiel : tout au long du XIXeme, processus permanent de réajustements qui ne converge jamais vers un prix
d’équilibre de longue période
Régime monopoliste : après la 2nde GM (pour les biens industriels) : concentration de la production et du capital : le prix
n’est plus une variable et est calculée par l’unité productrice en fonction du coût unitaire, et de la rentabilité moyenne du K.
[La théorie du déséquilibre montre que si les prix s’écartent de l’équilibre walrassien : risque d’un chômage classique
(salaire réel trop haut) ou chômage keynésien (demande effective insuffisante).
Régime de concurrence administrée : également après 2nde GM, plein-emploi, tensions inflationnistes : Etat met en œuvre
une procédure de formation des prix par différents leviers.
De la demande de travail au rapport salarial (3ème forme institutionnelle)
Théories classiques : travail (L) = marchandise, salaire (prix) selon une O et une D. Chômage ne peut être que
volontaire.
Mais le L n’est pas une marchandise comme les autres : il concerne l’activité de production + Anthropologie
éco de Karl Polanyi (1946) montre qu’il fait partie des trois marchandises fictives (avec monnaie et nature) : on
ne peut confier leurs productions aux seuls mécanismes de marché, même si elles sont nécessaires au
fonctionnement du marché. Surtout, « nouvelles théories du marché du L » montrent une double composante
du L :
Un conflit stratégique au cœur du L : salariés sont embauchés en l’échange d’un salaire. Ensuite, salariés
soumis à l’autorité de l’entrepreneur pour la pd° : intérêts contradictoires (pour un salaire donné, les uns ont
intérêt à minimiser leurs efforts, les autres à le maximiser). Conflit peut pas être résolu par le marché : variétés
de dispositions juridiques, institutionnelles, organisationnelles (ex : la pointeuse) mais aussi négociations
collectives (conventions sur contenu du contrat). Dispositifs si important que la caractéristique marchande du L
est effacée : le salaire peut par exemple être supérieur à celui du marché, si cela permet d’obtenir un effort
plus intense des salariés (salaire d’efficience). Le marché du L ne s’équilibre plus par les prix.
Aspects collectifs du contrat de L : notion de rapport salarial, chaque entreprise fixe les composantes de
l’organisation du L, la durée, les salaires, tout cela dans le cadre d’un système juridique et institutionnel.
Du producteur à la firme conçue comme organisation
Dans le cadre des 3 formes institutionnelles, activité de l’entreprise.
Selon théories micro traditionnelles, le producteur est un simple gestionnaire des facteurs de production: s'intéressant aux
prix relatifs, il ajuste le niveau de production et la demande de facteurs. Mais sous une autre approche, il est à la recherche
d’une organisation compatible avec les formes institutionnelles. Pour sa stratégie elle s’intéresse à la forme de
concurrence en vigueur ; pour la gestion des salariés : rapport salarial ; accès au crédit : régime monétaire, en plus des
relations du régime monétaire et financier (pour d’autres formes de financement).
Analyse institutionnaliste de la firme. La viabilité de cette dernière dépend de l’adéquation de sa stratégie avec les
institutions.
>> La question centrale de la théorie de la régulation
Dans éco capitaliste, multiplicité des formes institutionnelles. Mécanismes susceptibles d’en assurer la cohérence et la
viabilité ? Deux mécanismes soutiennent l’hypothèse de la viabilité de ces institutions : on peut observer la compatibilité
du comportement de ces agents avec les institutions. Quand au contraire, il y a crise et déséquilibre, les règles du jeu
codifiées par les institutions sont redéfinies. On ne saurait concevoir une économie pure, dénuée d’institutions, de droit,
d’ordre politique.