BRIZEC Tiphaine LS1 Compte rendu de la colle d’Histoire (1er trimestre) Thiers chef de l’Etat mars 1871-mars 1873 Introduction C’est le 4 septembre 1870, dans le contexte de la guerre franco prussienne, que la IIIème République est proclamée à Paris et à Lyon par les républicains suite à la capitulation française de Napoléon 3 à Sedan. Ainsi nous assistons à la fin du Second Empire. Le 28 janvier 1871 c’est l’armistice. Il faut conclure la paix rapidement et c’est pourquoi le 8 février 1871 sont organisées des élections pour élire l’Assemblée Nationale. Ce sont les monarchistes qui sont élus car ils étaient partisans pour la paix alors que les républicains, Gambetta à leur tête passaient pour trop bellicistes. Par la suite cette droite royaliste élit le 17 février Adolphe Thiers « chef de l’exécutif de la République française en attendant qu’il soit statué sur les institutions de la France ». Adolphe Thiers (1797-1877) ancien orléaniste, ministre le Louis-Philippe, défenseur du régime parlementaire sous Napoléon 3 met fin à la guerre le 10 mai en signant le Traité de Francfort. En résumé, l’Alsace-Lorraine est cédée, la France doit payer des indemnités et Thiers autorise l’entrée des allemands à Paris. Ces conditions ne plaisent pas à la Commune de Paris en partie composée de l’extrême gauche et de républicains. Elle s’estime trahie par le gouvernement monarchiste. Une crise éclate alors dans la capitale et contraint l’Assemblée Nationale le 10 mars 1871 à s’installer à Versailles En quoi Thiers a-t-il essayé de s’imposer dans le contexte d’une république fragile qui demande à être réformée, stabilisée et structurée ? 1) Le fusilleur de la commune Le 18 mars 1871 Thiers envoie l’armée à Paris pour récupérer les canons et les fusils sur Montmartre. Cette mesure provoque la révolte parisienne : les généraux envoyés par Thiers sont fusillés. Thiers ordonne l’évacuation pour refermer la ville sur elle-même. La ville est alors assiégée d’une part par les troupes allemandes et d’autre part par les versaillais. A l’intérieur un conseil communal est élu : c’est la « Commune de Paris ». Mais leur manque d’union leur fait défaut. On parle alors de guerre sociale, la rue contre les urnes. Du 21 au 28 mai 1871 c’est la « semaine sanglante » : Thiers réprime sévèrement la Commune pour rétablir l’ordre. La Commune lui faisant obstacle à ses préliminaires de paix avec Bismarck et il devait affirmer son autorité de chef d’Etat. Il reprend la capitale. C’est épisode est une victoire pour Thiers il est considéré comme un homme d’ordre. A l’étranger il passe pour avoir restauré la puissance de la France. 2) Pourquoi les monarchistes le gardent-ils ? Pour les monarchistes Thiers assume ainsi tout le poids de la défaite dans la guerre franco prussienne et la dureté de la réprimande de la révolte de la Commune. Rappelons que c’est lui qui signe le traité de Francfort (lui faisant accéder à une stature internationale), ayant été élu comme pour parler par l’assemblée en majorité monarchiste. Bismarck exigeait ces élections pour conclure la paix. Par la suite Thiers va s’occuper aussi à tenir ses engagements vis-à-vis de l’Allemagne : Il parvient en moins de temps qu’il n’était prévu à rembourser l’indemnité de 5 milliards de francs or par les immenses succès de deux emprunts. De plus le 18 septembre 1873 les troupes allemandes quittent la France 18 mois avant le terme prévu. C’est alors qu’il n’est plus nécessaire aux monarchistes qui ne voulaient assumer aucunes responsabilités. 3) Thiers : promoteur de la République conservatrice ? Thiers a compris que la restauration était devenue impossible. Il est hostile à la Monarchie Absolue pensant que c’est un régime dépassé et qui n’est pas assez adapté à la France contemporaine. Il opte pour la république à condition qu’elle soit conservatrice (« La République sera conservatrice ou elle ne sera pas » Discours devant l’Assemblée Nationale le 13 novembre 1872). Il veut installer une République d’ordre étant contre la révolution (la Commune) et la réaction (La restauration de la Monarchie Absolue). Il n’y a pas d’accord possible avec le comte de Chambord et Thiers se sent alors plus proche des républicains conservateurs. Dans ce cadre de république conservatrice il commence déjà par établir les bases du gouvernement : le 31 août 1871 la loi Rivet définit les bases provisoires d’un régime parlementaire. Thiers est responsable devant l’Assemblée comme chef du pouvoir exécutif. Il est désigné président de la République. Il mène par la suite conformément à son vœu une politique conservatrice en vue de reconstruire le pays après ces crises successives : il refuse l’impôt sur le revenu, il laisse le soin au gouvernement de nommer les maires des villes de plus de 20 000 habitants et enfin il impose un service militaire de 5 ans le 27 juillet 1872 fondé sur un tirage au sort désirant ainsi reconstruire l’Armée fragilisée suite à la guerre. Conclusion Cette volonté d’une république conservatrice apparaît comme dangereuse aux yeux des monarchistes. Des désaccords éclatent entre Thiers et cette Assemblée à majorité monarchiste qui est favorable à la restauration. Le 15 mars 1873 le traité d’évacuation fait qu’il n’est plus pour cette majorité monarchiste « l’homme indispensable ». L’Assemblée se présente contre Thiers (360 voix contre 347). Le 24 mai 1873 il démissionne. Mac-Mahon est élu président de la République. Malgré quelques progrès en faveur de la République et qui auraient pu contribuer à des améliorations il est aussitôt invité à partir. Mais en 1875 par l’échec de la restauration la république s’impose comme le régime définitif. C’est une marque de victoire pour Thiers. Aussi lorsqu’il meurt à Saint-Germain-en-Laye en 1877 la République demande à sa famille des funérailles nationales ou un million de personnes assistent. Il est donc à la fois bourreau et fondateur de la République.