Le visage est le vecteur principal des émotions fondamentales (joie, tristesse,
colère, peur, surprise, dégoût). Les expressions faciales ou mimiques renforcent le
discours en le rendant plus vivant et trahissent aussi nos émotions : un sourcil froncé,
un front plissé, un rictus au coin des lèvres sont des signes de préoccupation.
Le regard est le moyen le plus direct d’expression. Il est utilisé pour engager,
suspendre ou reprendre un dialogue. Il renseigne aussi sur la nature de la relation
existant entre les acteurs. Le regard fuyant est souvent un aveu d’hypocrisie : le
regard fuit quand la bouge ment ! Cependant, le contact visuel direct n’est une
marque d’honnêteté et de franchise qu’en occident : en Asie, regarder quelqu’un
droit dans les yeux est in signe d’insolence, d’irrespect ou de provocation. Une
étude comparant le fonctionnement des négociations commerciales a montré
que la durée des contacts oculaires étaient de 13% seulement au Japon contre
33% aux Etats-Unis ou 52% au Brésil.
Le sourire est un signifiant comportementale, porteur de sens. Le sourire qui évoque
la joie a des chances de détendre les relations car il est contagieux. Il rassure,
désamorce l’agressivité, c’est une marque de sympathie et d’intérêt. Des
chercheurs ont montré qu’au cours d’un jugement, si le délit est mineur, l’accusé
souriant est jugé moins sévèrement. Mais le sourire n’exprime pas toujours la joie : il
peut exprimer la gêne, la honte ou la moquerie, l’hypocrisie.
Le paralangage : il s’agit de la dimension vocale de la parole. La voix agit sur la
sensibilité de l’interlocuteur et contribue à créer le climat de la conversation. Nous
sommes très sensibles : à son volume, son timbre (grave ou aigu), aux intonations (38%
de la compréhension !), à la prononciation (notamment l’accent), à son débit (en
moyenne, 120 à 150 mots par minute, le seuil de compréhension et d’écoute étant à
160). Les pauses et les silences permettent un meilleur transfert de la parole en divisant
le discours en unités compréhensibles. Ils peuvent donner du poids à ce qui été dit
mais ils peuvent servir également à empêcher une communication ou à exprimer une
angoisse, un malaise. Le silence (et sa longueur) est perçue différemment selon les
codes culturels : il est plus long en moyenne de 2 dixièmes chez un Americain que
chez un Français (3/10 de seconde) ce qui conduit les premiers à « se faire doubler »
par les seconds quand ils se rencontrent !
► Exercices 2 et 3 du TD 6.1
B. La construction du sens : obstacles et solutions
Les bruits rendent parfois l’interprétation d’un signe incertaine ou difficile, peut être à
l’origine de malentendus ou mêmes de conflits, de difficultés relationnelles. Pour éviter ces
désaccords, il convient de se mettre à la place de l’autre.
1. Les obstacles à la construction du sens.
Les malentendus ou quiproquos : le fait de se méprendre sur le sens de ce qui est dit,
de commettre une erreur qui conduit à prendre une chose, ou une personne, pour
une autre n’est pas toujours dû au langage lui-même mais à la divergence de points
de vue des interlocuteurs ou au manque d’informations dont disposent les acteurs.
Exemple de la « guerre des mots » : Pendant la guerre, des soldats ont capturé un
ennemi en haut d’une colline. L’adjudant téléphone au capitaine qui se trouve dans
la vallée : « Qu’est ce qu’on fait du prisonnier, mon capitaine ? ». Le capitaine, qui
désire interroger le prisonnier, répond à l’adjudant : « Descendez-le ici !». Dans le
téléphone, on entend une rafale de mitraillette….