Qu’est-ce qu’une économie de marché ? (1)
Qui a rencontré un homo œconomicus ?
1.1.2. Dès son apparition, la dimension caricaturale de cette notion lui a valu
d’être critiqué.
Le concept de l’homo œconomicus été critiqué de différentes manières. Une des
critiques à été de dire que l’individu ne fonctionne pas ainsi. Certes, mais la seule
question est de savoir si le modèle sert à quelque chose, s’il est utile ou non.
L’autre critique, plus idéologique : Boukharine (Critique du marginalisme), on est
dans la phase de l’opposition entre économistes dit bourgeois et marxistes, et tout cela
ne servirait qu’à justifier l’individualisme et à conforter « l’économie des rentiers »
(économie d’oppression des uns et de rente des autres).
Ce concept a tout de même connu un grand succès, car c'est un outil performant.
Il faut se garder de croire qu’un sultat obtenu à l’aide de ce modèle est directement
applicable à la société.
Il y a un écart entre la réalité et la représentation qu’on en fait (différence entre la
carte et le territoire = il y a une différence entre la carte et la réalité du territoire)
1.1. Le cadre d’analyse conçu pour l’homo œconomicus
1.1.1. L’agent économique est pluriel
En quoi ce raisonnement est utile ? Tout d’abord, dans tous les comportements, on a
un agent économique qui a plusieurs caractéristiques qu’on distingue pour l’analyse et
que parfois on oppose :
La consommation et la production ; l’individu est à la fois consommateur et
salarié, ce sont les mêmes gens dans des fonctions différentes.
Ex : le débat sur les délocalisations peut être pris par deux bouts : l’individu pris
comme producteur perd son emploi à cause de la délocalisation de la production des
tournevis en Chine, mais le consommateur achète moins cher le tournevis quand il
vient de Chine. L’individu-producteur perd d’un côté, mais y gagne en temps que
consommateur.
Le problème est que l’on voit les difficultés du côté de la production, mais que l’on ne
mesure pas les gains dans la consommation. Il faut être capable de réconcilier ces
deux aspects dans la réalité pour tirer un bilan.
Il exerce ces fonctions simultanément ou successivement : simultanément dans
le cadre du salarié/consommateur, successivement dans le cadre de la retraite :
Ex : On peut être successivement actif puis retraité un instant donné on n’est pas
actif et retraité). L’individu y perd lorsqu’il cotise quand il est salarié, mais il y gagne
une fois retraité.
On va regarder notre bonhomme en tranches, lorsqu’il est consommateur, producteur,
offreur, demandeur de travail…
Ce qui a fait le succès de ce mode d’analyse c'est que ces différents comportements
sont étudiés à partir d’un cadre d’analyse formel qui est le même. On applique à la
consommation, à la production, à la demande de travail, les mêmes outils. Limites :
tentation d’appliquer ces outils hors du cadre économique (cf. école de Chicago :
économie du suicide, du mariage)
1.1.2. Cette pluralité de fonctions peut être étudiée au moyen d’un cadre
d’analyse unique
L’analyse néoclassique utilise des outils novateurs :
Chez Beccaria, on trouve les courbes d’indifférence qu’on va beaucoup utiliser : il a
fait un raisonnement sur l’équilibre des contrebandiers (ie. si ça vaut le coût ou pas
d’être contrebandier). Il introduit l’idée des courbes d’indifférence, qui n’aura de
succès que plus tard, lorsque celle-ci sera formalisé avec les outils mathématiques.
Pourquoi est-ce que le calcul différentiel se développe au XIXe siècle ? C'est le
développement de l’électricité, qui conduit les physiciens à interroger les
mathématiciens : l’émergence de ce calcul différentiel conduit à fournir les outils de
la formalisation de ces courbes d’indifférence.
Maximisation sous contrainte : on a des contraintes, et on va chercher à maximiser
son profit, son utilité… C'est Lagrange qui le met au point.
Ces outils s’appliquent à l’ensemble des comportements des individus, qu’ils soient
producteurs ou consommateurs :
Les courbes d’indifférence
Ces différentes courbes s’appellent une carte d’indifférence.
Le taux marginal de substitution (TMS) : à un point donné, à quel taux vous
échangez le bien Y contre le bien X. Si la pente = -1, une unité de bien X contre une
de Y. c'est la pente de la courbe qui me donne le taux de substitution. A la gauche du
graphique, perdre une unité de bien X demande beaucoup d’unité de biens Y.
Texte de Pareto. Il s’agit de chercher le lieu
des points où il y a indifférence.
Courbe rouge : tous les points je suis
indifférent (comparaison entre les paniers).
Forme : elle est décroissante, et concave : une
unité de plus de pain rapporte une satisfaction
moindre que la précédente (renvoie à l’utilité
marginale).
Plusieurs courbes d’indifférence reflètent des
niveaux de satisfactions différents : C est
supérieur à A et B, elles ne peuvent pas se
croiser.
Pommes
Pain
A
B
C
TMS : A un endroit donné du graphique, pour monsieur Dupont qui a son panier avec
3kg de pain et 3kg de pommes, à la marge quelle est la substitution qu’il accepte :
combien va-t-il vouloir de pain si on lui enlève 100g de pommes ?
Biens substituables et biens complémentaires
Biens complètements substituables :
Biens parfaitement complémentaires :
TMS = (-)dY/dX
Bien Y
Bien X
Si on m’enlève l’un des deux, l’autre
m’est inutile. on ne peut pas les
compenser.
Lacets
Chaussures
Pommes
Poires
Ces outils s’appliquent de la même manière au producteur : ce sont des isoquantes.
Au lieu d’avoir deux biens, on va considérer les deux facteurs de production : le
travail (L) et le capital (K).
Taux marginal de substitution technique :
Pour rester au même niveau de production, combien il faut de travail en moins quand
on augmente d’une unité le capital.
Par exemple, pour nettoyer la salle, on a besoin de beaucoup de gens avec des
chiffons et des balais, ou une personne avec un aspirateur, mais il n’y a pas une
infinité de techniques possibles, toutes les situations intermédiaires n’existent pas.
La droite de budget
J’ai un revenu R, le bien Y et X (PY = prix du bien Y, PX = prix du bien X). Si je
consomme tout mon revenu en bien Y, combien de Y puis-je acheter ? = PY/R.
Si je suis en dessous du triangle, je n’ai pas tout dépensé, si je suis au-dessus, ce n’est
pas atteignable. Si je suis sur la droite, c'est merveilleux, j’ai tout dépensé.
Comme on nous prend pour des êtres au cerveau sous-irrigué, on mettra la courbe
d’indifférence plus tard.
K
L
Isoquante : je produis la même quantité
(d’acier)
Je produis la même quantité d’acier avec
plus de capital et moins de travail (A),
plus de travail et moins de capital (B)
Pente = -Px/PY
A
B
Y
X
Les déplacements de la droite de budget
La droite d’isocoût
PL (ou w) = salaire, PK (ou i) = prix du capital ou taux d’intérêt.
K = PL/PK*L + C/PK
K = -(w/i)L + C/i
La droite se déplace si j’ai augmenté mon
revenu (plus le revenu est élevé, plus elle
va se déplacer vers la droite, mais la pente
est pareille)
Lorsque les prix changent (là, c'est le prix
du pain qui a doublé = je peux avoir autant
de pommes qu’avant si je n’achète pas de
pain)
Pommes
Pain
Droite : je peux mettre plus de K et moins de L
À gauche je n’ai que des robots (du capital, K). À droite
je n’utilise que de la main d’œuvre (du travail, L). Entre
les deux, j’ai différentes techniques de production
possibles
Pente = -PL/PK
K
L
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