Module Sciences humaines : L’organisation de la personnalité
Année 2005
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1 Le développement intellectuel selon PIAGET
De la naissance à l’adolescence, l’intelligence de l’enfant évolue en 4 phases.
Chaque stade correspond à l’interaction entre des facteurs liés à la croissance organique
(maturation) et aux facteurs liés à l’environnement (la famille, l’école). Chacun des stades
exprime une adaptation physiologique et psychique de l’enfant à cet environnement.
Pour PIAGET, l’intelligence correspond à la capacité de s’adapter.
1er stade : le stade sensorimoteur (de 0 à 2 ans). L’enfant
voit, entend, touche, goutte et il réagit à ces sensations par des mouvements
(c’est le coté moteur) (ex : regarder des objets qui tombent, tourner la tête vers
un bruit). A ce stade, la vie mentale se manifeste par des réflexes
(comportements innées = succion, marche, nage) qui lui permettent de s’adapter.
Petit à petit, il organise ses actes sensorimoteurs en relation avec
l’environnement (il arrive à amener à lui un objet du fond du lit).
2eme stade : le stade préopératoire (de 2 à 7 ans). Ce
stade commence avec l’apparition de la représentation mentale et symbolique,
c'est-à-dire que chaque objet est représenté mentalement et qu’il arrive à
évoquer son image mentale même en son absence. Cette intelligence
représentative se développe grâce à l’imitation, il imite des situations qui l’ont
marqué.
3eme stade : le stade des opérations concrètes (7 à 11
ans). Ce stade marque l’entrée dans la socialisation. Il apparaît à ce stade, des
actions réversibles et coordonnées les unes aux autres. Il prend conscience de
sa pensée et de celles des autres, il est également capable d’anticiper par la
pensée le résultat d’une action.
4eme stade : le stade des opérations formelles (11 à 13
ans). Il marque l’entrée dans l’adolescence. L’intelligence prend ses distances
par rapport au réel pour imaginer ce qui peut être possible, on est dans le
raisonnement. Ce raisonnement s’applique à des données symbolisées comme
les énoncés, les mathématiques.
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2 Le développement psychomoteur selon WALLON
Pour WALLON, la fonction tonique est la contraction musculaire qui apparaît avant la
fonction cinétique, c'est-à-dire les déplacements du corps. L’action réciproque de ces deux
fonctions est le résultat du passage des différents stades du développement psychomoteur.
Jusqu’à l’acquisition du langage et de la parole, l’enfant traduit sa vie psychique que par le
mouvement (l’acte).
2.1 Premier stade : le stade impulsif
Il est consécutif à la naissance et se caractérise par des décharges musculaires ou se mélangent
des actions toniques et cinétiques mais ne sont pas différenciées, ce sont les cris, les spasmes.
Ces décharges constituent les réponses à des besoins organiques (faim, soif, etc.).
2.2 Deuxième stade : le stade émotif
Il apparaît vers 6 mois. Le mouvement commence à se transformer en un premier moyen de
communication et de pression sur l’entourage. Le mouvement devient également un moyen
d’expression et d’imitation, en effet les cris expriment des besoins ou des appels et ils se
différencient selon les réponses de l’entourage.
2.3 Troisième stade : le stade sensori moteur
De 11 à 24 mois en moyenne. Les mouvements commencent à se diriger vers le monde
extérieur et se différencient. Il produit tel mouvement afin de reproduire un effet sensoriel
particulier. En tâtant plusieurs parties de son corps, il prend ainsi conscience progressivement
de son corps et associe les parties avec les mots qu’on peut dire. Il y a également une
évolution au niveau de la préhension car au début, l’enfant saisissait à deux mains puis
progressivement, ses mouvements se sont séparés, il saisit avec les paumes puis avec
l’ensemble des doigts.
2.4 Quatrième stade : le stade projectif (vers 2 ans)
Le mouvement devient alors un moyen d’action sur le monde extérieur, il commence à
explorer les objets dans leur relation avec les autres. Ce stade permet aussi qu’il se représente
mentalement certaines de ses activités, il imite les gestes et les sons.
Les activités tonique et cinétique permettent le passage du mouvement et de son action du
plan moteur au plan mental.
Vers 3 ans, l’enfant oriente toutes ses activités vers le jeu et commence à les interrompre pour
parler.
Sur la période de 6 à 12 ans (age scolaire), la vie en groupe prend une place de plus en plus
importante, ses capacités motrices lui permettent de mettre en valeur ses possibilités et de se
mesurer aux autres. On constate que la coordination motrice s’améliore (il maîtrise l’écriture,
utilisation de ciseau,…), que sa force physique augmente (goût pour les jeux violents) et que
la rapidité, la précision et l’endurance sont plus marqués et se manifestent dans les jeux de
compétition.
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3 Le développement social
Jusqu’à 3 mois, le bébé est complètement absorbé par lui-même, son seul soucis est son bien
être digestif et postural.
A partir de 3 mois, la coordination des mouvements tête/yeux ainsi que le développement de
la préhension lui permettent d’explorer son environnement proche.
Vers 6 mois, le bébé fait la connaissance de ses voisins immédiats, les enfants placés sur le
même tapis se recherchent et se touchent.
Vers 8-9 mois, grâce à la locomotion se développe la recherche des autres, les enfants
s’observent, s’imitent et le jeu à deux commence, soit agressivement, soit affectueusement.
Vers 10 mois, apparaît la jalousie quand l’adulte s’occupe d’un autre que lui, ainsi
apparaissent les premiers conflits pour un objet.
Vers 18 mois, il essai de consoler l’autre, il éprouve de la sympathie, il ne pleure plus avec
les autres et commence à faire la différence entre lui et les autres.
De 2 ans à 8 ans, il désire être avec les autres, il a besoin de compagnie, mais l’égocentrisme
reste central, c'est-à-dire qu’il ne peut considérer qu’un seul point de vue, le sien.
A 4 ans, les échanges restent très limités, chacun joue à la même chose mais chacun pour soi
et sans se soucier de l’autre.
Vers 5 ans, les interactions se multiplient et les enfants agissent ensemble.
Vers 6 ans, l’enfant présente des comportements socialisés (respect des autres et la prise de
conscience des qualités de l’autre).
Vers 8 ans, l’enfant passe de l’égocentrisme à l’aptitude à se mettre à la place de l’autre. Il
arrive à se représenter les intentions.
4 Le développement affectif selon FREUD
Il constitue le point de vue génétique, c'est-à-dire l’évolution individuelle postérieure à la
naissance. Il souligne la notion d’évolution dans le temps, caractérisé par l’enchaînement
successif de stades. Ce point de vue aborde les conduites et les traits de personnalité en terme
de développement. Ainsi, les histoires individuelles suivent tout de même des constantes dans
la succession des stades.
Le stade constitue un degré d’organisation libidinale dans le développement de l’individu.
4.1 La naissance
Elle constitue le premier traumatisme et la première séparation.
L’affectivité du nourrisson est marquée par l’indifférenciation. Il perçoit de façon imparfaite
les stimulations du monde extérieur, il est impuissant à maîtriser ses besoins et à agir sur le
monde extérieur, il est dépendant de la mère ou de tout substitut, tout est apporté par elle.
4.2 Les stades
Freud a attiré l’attention sur la sexualité infantile ; il postule l’existence d’une énergie : la
libido à partir de laquelle se transforme la pulsion sexuelle.
A mesure que l’enfant grandit, l’excitation sexuelle investit des zones érogènes différentes et
s’adresse à des objets différents.
On a d’abord la libido narcissique qui concerne le sujet lui-même puis la libido objectale qui
s’adresse à un objet extérieur.
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4.2.1 Les stades prégénitaux
Le stade oral : il recouvre la première année. La source pulsionnelle est la zone
érogène buccale et oesophagienne. La succion du sein maternel constitue la première
activité sexuelle.
L’objet pulsionnel est représenté par le sein ou son substitut. Le plaisir oral s’appuit
sur l’alimentation qui est une fonction vitale essentielle.
La pulsion sexuelle s’en détache rapidement et l’enfant recherche la succion pour elle-
même, c'est-à-dire non plus téter pour s’alimenter mais pour le plaisir.
C’est ce qu’on appelle les conduites auto-érotiques.
Le but pulsionnel est le plaisir autoérotique obtenu par la stimulation de la zone orale
et associé au désir d’incorporer (de mettre à l’intérieur de soi). En effet, l’ingestion
d’aliment est associée au désir de l’enfant de s’approprier des qualités de l’objet. Les
angoisses spécifiques à cet âge sont les angoisses d’engloutissement et de dévoration.
Le stade anal (1 à 3 ans) : il se caractérise par l’acquisition du contrôle des
sphincters. La source est la muqueuse ano-rectale, elle est stimulée par l’expulsion des
matières fécales puis par leur rétention. L’objet, c’est les selles. Le but est le plaisir
auto-érotique lié à une partie de lui-même à expulser ou à retenir. Par la rétention,
l’enfant satisfait sa pulsion de maîtrise, parallèlement se développe la tendance à la
cruauté, au sadisme et au masochisme en raison de l’importance des pulsions
agressives qui apparaissent.
La relation à l’objet est dominé par l’ambivalence, c'est-à-dire que l’amour et la haine
coexistent et sont éprouvés envers l’objet quand il commence à énoncer des interdits.
L’éducation sphinctérienne est également la source de conflit et de face à face entre la
mère et l’enfant.
L’autonomie, la honte et le doute ont leur origine dans cette période.
4.2.2 Les stades génitaux
Le stade phallique (3 à 4 ans) : il est centré autour de l’absence ou de la présence de
pénis. La relation duel entre la mère et l’enfant cède la place à une relation triangulaire
ou intervient le père.
La source est la zone génitale ; les premières excitations et satisfactions sont en
rapport avec la miction. L’objet est le pénis ou le phallus. Le but est le plaisir auto-
érotique excrétoire comme le fantasme d’uriner sur autrui. L’enfant présente entre 3 et
6 ans des comportements typiques comme la masturbation, le voyeurisme et
l’exhibitionnisme.
Il s’intéresse aussi à l’origine des enfants. C’est à ce stade que se manifeste la curiosité
sexuelle infantile et que l’enfant prend conscience de la différence des sexes. Il élabore
des théories quant à la fécondation.
Le garçon constate l’absence de pénis chez la fille, il croit qu’elle a été castrée. Pour
éviter l’angoisse qu’on la lui coupe, l’enfant surinvestit le pénis sur le plan libidinal
(satisfaction sexuelle recherchée par la masturbation) et sur le plan narcissique
(tendance à m’exhibitionnisme).
La fille constate aussi l’absence de pénis et elle le vit comme dévalorisant, elle tient la
mère pour responsable de cette castration, ce qui amène la fille à se détacher de la
mère pour se rapprocher du père.
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Le complexe d’Œdipe (entre 4 et 7-8 ans) : c’est le moment fondateur de la vie
psychique, il correspond à l’attirance pour le parent de l’autre sexe et à des
sentiments de haine ou de rivalité pour le parent de même sexe. L’angoisse typique
de cet âge est l’angoisse de castration.
Chez le garçon, ce complexe se manifeste par des tendances libidinales plus ou moins
génitalisées de posséder la mère pour lui tout seul, ainsi que la culpabilité éprouvée à
vouloir se débarrasser de son rival, le père. Ces sentiments entraînent une menace
fantasmatique d’être castré par le père. Cette menace provoque de l’angoisse, celle-ci
est surmontée par l’identification au père qui est à la fois objet d’amour et de haine.
Le complexe d’Œdipe est résolu quand le garçon renonce à sa mère qui est un objet
incestueux et que l’enfant accepte l’interdit de l’inceste.
Chez la fille, l’absence de pénis est ressentie comme un préjudice qu’elle cherche à
nier, à compenser ou à réparer. C’est cela qui la conduit au désir Oedipien. L’attirance
pour le père est reliée aux déceptions éprouvées dans sa relation avec la mère. Elle est
persuadée que si on lui a coupé le pénis, c’est à cause d’une faute de la mère et elle
cherche à se rapprocher du père dans l’espoir d’en avoir un.
L’idée du pénis est progressivement remplacée par le désir d’enfant.
Le désir d’enfant du père remplace le désir d’avoir un pénis qui est refusé par la mère,
le complexe d’oedipe est résolu quand la petite fille commence à s’identifier à la mère,
qu’elle renonce au père et qu’elle accepte l’interdit de l’inceste.
La phase de latence (entre 5 et 8 ans) : l’enfant sort de la crise Oedipienne, elle est
constituée par le déclin du conflit Oedipien jusqu’à la puberté. Elle est caractérisée par
la diminution des activités sexuelles. La tendresse prévaut sur les désirs sexuels, la
pudeur, le dégoût et les inspirations morales font leurs apparitions. L’enfant utilise ses
pulsions sexuelles vers de nouveaux buts plus valorisés. La curiosité sexuelle devient
alors une pulsion de savoir et de recherche. La sexualité est sublimée, c'est-à-dire
qu’elle est orientée vers des activités intellectuelles et artistiques. Il n’apparaît pas de
nouvelles zones érogènes, mais les anciennes gardent leurs attraits.
Les relations d’objet vont se diversifier et aller au delà du couple parental. L’amnésie
infantile caractérise aussi cette période, l’enfant oubli ses pulsions sexuelles et ses
expériences passées. Même si l’enfant est plus discret envers l’adulte, ses activités de
masturbation, de voyeurisme et d’exhibitionnisme ne cessent pas.
Le stade génital (en tant que tel) : la source est la zone génitale, elle prime sur toute
les autres. L’objet est que la pulsion sexuelle n’est plus auto-érotique mais elle
s’attache à un objet sexuel.
Le but est l’émission de secrétions et de produits génitaux car un nouveau but sexuel
apparaît, la procréation.
La puberté concerne les manifestations physiques de la maturation sexuelle.
L’adolescence concerne le processus psychologique d’adaptation à l’état de puberté.
La puberté modifie le schéma corporel et l’adolescent se cherche alors une nouvelle
identité d’où l’opposition et les conflits avec les parents.
L’adolescent pubère est capable de rapport sexuel et cette période s’accompagne de
masturbation avec des fantasmes érotiques.
La culpabilité et l’angoisse associée sont liées à la pression du monde extérieur. Il
renonce à ses premiers objets d’amour, les parents et il établit de nouvelles relations
objectales.
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