o Mesure par rapport à un référence externe stable. Il existe un mètre de référence au
musée de l’homme à Paris.
Pour les caractéristiques psychiques:
o Mesure indirecte: on assume (suppose) que les réponses, qui sont de l’ordre du
comportement, ont un rapport plus ou moins stable et fiable par rapport à ces
caractéristiques. On donne des questionnaires au sujet. C’est très différent par
rapport à une mesure avec un mètre.
o Mesure par rapport à une référence interne et parfois changeante. Par exemple,
l’anxiété de la population en chiffre est très changeante, de plus il faut être plus
intelligent aujourd’hui pour être dans la norme. ex. la ‘Weschler Adult Intelligence
Scale’ (la WAIS)
La normalité est une mesure de non-différence avec l’autre. Cette normalité est très
instable: elle varie avec le groupe et avec le temps. Ex. l’effet Flynn pour le QI: il se
pourrait donc que ce qui était normal avant l’an 2000 ne le soit déjà plus….
Le deuxième :
Si le normal est une mesure de non-différence avec l’autre, il semble absurde de se servir
du normal pour la clinique. Car la clinique est un accueil à la différence.
Cette moyenne n’est pas toujours la situation la plus ‘heureuse’ (ou la moins éloignée du
‘malheur humain ordinaire’):
o Ex. le médicament le plus utilisé aux Etats-Unis en 2005 est un antidépresseur ,
o Ex. quelques 7,5 milliards de pilules ont été avalées en 2008 en Belgique
L’essence même du travail clinique consiste en l’accueil de l’altérité, puisqu’il s’agit là de
la notion même de rencontre. Il faut s’ouvrir à l’autre, ce qui est radicalement différent,
tomber de ses repères car on est pris par quelque chose qu’on ne connaît pas.
3. La normalité est l’idéal
Les normes cliniques sont données par un groupe de caractéristiques idéales.
Quels sont ces normes idéales, comment les déterminer? Qui va établir les idéaux ?
o Ces normes varient (très largement) avec le temps et la culture.
Jones [1879-1958], psychiatre anglais: critère de bonheur: ‘être ‘libre de
toute anxiété’ (1931) mais on aurait plus de désir et donc de but pour faire
les choses; Bettelheim [1903-1990] psychanalyste et pédagogue américain:
l’anxiété est là force motrice humain.
’70-’80: l’authenticité, la spontanéité et l’assertivité. « Tout ceux qui se
rebellent sont anormaux ». « Sois spontané » : très contradictoire.
Qu’est-ce qui est le plus pathologique ? L’indifférent qui fait tout ce qu’on
lui dit ou celui qui se rebelle, qui ne se laisse pas faire. La protestation est
une force vitale.
o Si ces normes varient qui les détermine dans le cadre clinique?
Le clinicien en position de maître, de ‘moraliste’: il ‘juge’ le patient par
rapport à ces idéaux et son ‘manque à gagner’. C’est assez violent, on
impose une norme et on établit de point à gagner pour arrivé à un état
donné.
Szasz [°1920], psychiatre et psychanalyste américain: « Toute règle, toute
norme de santé psychique crée une nouvelle catégorie de malades
mentaux. »