Clinicien plus • septembre 2013 3
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Quand un stimulant stimule
dans le TDAH
chez les jeunes
Le trouble du développement avec ou sans hyperactivité
(TDAH) chez l’enfant et l’adolescent est un diagnostic auquel
les médecins sont régulièrement confrontés en raison de sa
prévalence relativement élevée et de la présence d’hyperac-
tivité, d’impulsivité et d’inattention souvent associées à des
comportements d’opposition. Le traitement est multimodal
et implique une composante « médication » pour corriger les
anomalies des mécanismes de vigilance qui conduisent à un
processus de traitement de l’information inadéquat. La vigilance peut être déficiente ou encore excessive. L’usage de
stimulants (préparations variées de méthylphénidate et d’amphétamine) donne généralement des résultats positifs,
mais, dans les jours ou les semaines qui suivent, on peut assister à une augmentation des symptômes, particulière-
ment de l’agitation et de l’impusivité. En somme, il s’agit d’effets inverses à ceux attendus, ce qui inquiète évidemment
beaucoup l’entourage.
Il est recommandé d’évaluer alors la présence de comorbidité telle que troubles anxieux, la consommation de sub-
stances (alcool, nicotine, cannabis et autre drogues), les troubles des conduites et le trouble bipolaire. Le trouble bipo-
laire est rare chez les jeunes, mais prudence, car cette réaction inverse se rencontre régulièrement chez ceux qui
présentent un autre trouble de l’humeur, soit le trouble disruptif de régulation de l’humeur. Ce trouble de l’humeur se
caractérise par des crises de rage avec dysphorie entre les crises et touche environ 3 % des jeunes dans la popula-
tion générale. Il est répertorié dans le tout nouveau
Fifth Edition of the Diagnostic and Statistical Manual of Mental
Disorders
(DSM-5).
Au total, en présence de comorbidité, il est nécessaire de cesser le stimulant, d’évaluer et d’instaurer le traitement
du trouble mental associé, puis de reprendre l’approche pharmacologique du TDAH.
Jean-Jacques Breton, pédopsychiatre,
professeur agrégé de clinique, Département de psychiatrie, Université de Montréal