A14 – Gestion des ressources humaines
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Les connaissances mobilisées dépassent alors celles de son poste de travail ; elles ne
renvoient pas seulement aux technologies, produits et procès de transformation locaux mais à
l'organisation de l'entreprise toute entière.
7.4.3 Une transformation de l'activité des opérateurs : l'importance des
"compétences cognitives"
Les nouveaux modes d'organissation entraînent un développement de la décentralisation et
de la communication horizontale, un enrichissement et un élargissement des tâches des
opérateurs et une accentuation du caractère collectif du travail liée à l'imprécision du travail
individuel (gérer des aléas, résoudre des problèmes…) .
On assiste également à la multiplication des tâches impliquant la manipulation de signaux, de
symboles, de codes liés au suivi de la fabrication. L'essentiel du travail de l'opérateur consiste
désormais à veiller au bon déroulement et à la continuité du processus de production. Il doit
détecter les dysfonctionnements, gérer les pannes et les incidents.
Alors que l'organisation tayloriste réduisait le travail à la répétition de tâches simples et
prescrites, l'opérateur doit maintenant souvent faire face à des tâches complexes qui se
caractérisent par la multiplicité, l'interconnexion et l'évolution des variables à prendre en
compte et par le caractère aléatoire et surprenant des événements qui peuvent se produire.
Par ailleurs, les salariés doivent faire évoluer en permanence leurs qualifications : ils doivent
faire la preuve de capacités d’adaptation.
7.4.4 Le rôle croissant du diplôme dans les recrutements
Ces évolutions conduisent à mettre l'accent sur le rôle du diplôme lors du recrutement. On
note en effet un accroissement du niveau de diplôme des jeune recrutés dans les entreprises
ayant adopté de nouveaux modes de production. Ce phénomène ne concerne pas uniquement
quelques entreprises remarquables par leurs transformations technologiques ou
organisationnelles, mais l'ensemble des professions.
Ce phénomène s'interprète en partie comme la conséquence de l'émergence d'un besoin
d'adaptabilité. Au-delà de la capacité immédiate à tenir un poste, c'est la capacité à s'adapter
dans le temps qui est déterminante pour ces entreprises. Celles-ci cherchent donc à recruter
les individus dont le " potentiel " est le plus élevé.
7.4.5 Un pilotage d'unités décentralisées et plus autonomes
La gestion par projet ou le management transversal
Depuis quelques années, pour répondre aux contraintes de flexibilité, de coûts et de qualité
qui s'imposent à elles, les entreprises développent la gestion par projet, qui constitue sans
doute la forme la plus avancée de l'organisation décentralisée.
L'introduction de projets n'est pas sans incidence sur la gestion des ressources humaines. Un
certain temps est nécessaire pour que la mutation culturelle qu'impliquent les projets soit
intégrée par tous les acteurs de l'entreprise, et en particulier, par l'encadrement que cette
organisation éphémère " désécurise ".
La gestion par projet pose en outre de nombreux problèmes spécifiques :