S1 - EG - Economie Générale ECONOMIE GENERALE SOMMAIRE I/ INTRO II/ LES PRINCIPAUX COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE TRADITIONNELLE CH1 : Le circuit économique et la mesure de l’activité économique nationale S1 : L’approche globale (holisme) S2 : Les flux et le circuit économique simplifié S3 : La mesure de l'activité économique nationale CH2 : La production S1 : Les concepts de production CH3 : L’investissement S1 : Les mobiles de l'investissement S2 : Le principe d’accélération S3 : Incertitude et tendance récente de l’investissement CH4 : La consommation IV/ V/ Page 1 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale I/ Intro / !\ L’économie est omniprésente (choix publics/privés) : (Élections, l’Etat joue un rôle important dans l’économie) L’économie a deux conceptions : o Science humaine (sociale) Derrière le fait de produire (consommer), les comportements humains ne sont pas réduits à une simple rationalité. H.DENIS : « l’objectif de l’économie n’est pas le seul problème des rapports entre l’individu et la richesse, c’est aussi et surtout celui des rapports que les hommes louent entre eux dans la recherche de moyens propres à satisfaire leurs besoins et de l’évolution de ces rapports » o Science exacte (comme les maths…) (=> bcp de modèles économiques) Science des choix L.ROBBINS : « c’est une science qui étudie le comportement humain comme une relation entre des faims et des moyens rares qui ont des usages alternatifs » => Calcul économique des richesses et de leur répartition ; Comment accéder à ces richesses ? (tenir compte des revenus des prix…) LE DEBAT ENTRE CES DISCOURS EST-CE QUI PERMET D’AVANCER II/ LES PRINCIPAUX COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE TRADITIONNELLE Page 2 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 1) CLASSIQUE (XVIII) Apparaît en même temps que la production industrielle, XVIII Scholastiques = auteurs (religieux) s’intéressant aux prêts d’argent, le juste prix. Le Juste prix est le prix ne lésant ni le consommateur ni le producteur. Il y a un phénomène de récurrence (des analyses existaient, ont disparu et reviennent aujourd’hui). Ex : revenu minimum (now RSA) ce sont des SUJETS A LA MODE. Mercantilisme (XVI -> XVIII) : Pratique économique qui a perduré pendant 3 siècles. C’est considérer le commerce comme une manière d’enrichissement. Commerce international. L’objectif est d’avoir la balance commerciale la plus excédentaire possible. La plupart des mercantilistes sont des hommes d’Etat, des ministres… Ex : COLBERT (ministre de Louis XIV) L’Ecole classique : école britannique/écossaise (A.SMITH, D.RICARDO, T.MALTHUS, J.B.SAY (->sucre Begin Say)). A.SMITH : philosophe à Glasgow, publié : La Richesse des Nations en 1776 Division du travail (manufacture d’épingles…). La richesse peut augmenter grâce à la division du travail. On recherche son intérêt personnel, l’intérêt propre de l’individu ; on centre l’intérêt sur l’individu. Si chaque individu ne se préoccupe que de son propre intérêt, cela mènera au bien général. Principe de la MAIN INVISIBLE (harmonie naturelle), recherche du plus de liberté possible. SMITH veut libéraliser l’économie L’Etat doit intervenir dans les infrastructures (contrairement à ce que pensent les ultralibéraux d’aujourd’hui). Libre fonctionnement du marché, il est aussi partisan de la concurrence sur les marchés. T.MALTHUS (XIX) Thèses sur la population Page 3 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale La population augmente à un rythme géométrique (2, 4, 16…) alors que les richesses augmentent à un rythme arithmétique (1, 2, 3…). on va donc buter sur le problème des ressources. Idée de développement durable. Pas de politique sociale pour aider les pauvres : Double frein alternatif : o Frein positif : manque de richesses => manque de nourriture => baisse de la population o Frein préventif : restreindre les naissances (célibat, recul de l’âge de mariage…) D.RICARDO (XIX) (homme politique élu à la chambre des communes) C’est un commerçant et un propriétaire foncier (terres). Il développe plusieurs analyses : Théorie de la valeur travail : la valeur du bien est propre au nombre d’heures passées à sa production (non à son appréciation). Théorie de la répartition : comment doit-on répartir les richesses ? Par le salaire Par le profit Par la rente (propriétaires fonciers (terres)) Théorie de la rente (only secteur agricole céréalier) : toutes les terres n’ont pas la même fertilité/taille... Page 4 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Si le profit diminue, les investissements deviennent de moins en moins rentables Ralentissement de l’activité économique Etat de stagnation Arrêt de l’investissement Il faut supprimer le protectionnisme agricole Possibilité d’acheter à d’autres pays CORN LAWS Chaque pays doit se spécialiser dans le domaine dans lequel il a le plus d’avantages. C’est l’ordre économique naturel *fin de l’école classique* J.B.SAY (libéral) Vulgarisateur de la pensée d’A.SMITH Loi des débouchés => l’offre crée sa propre demande (toute production va trouver sa propre demande (son débouché) (pas de surproduction)). 2) NEOCLASSIQUE (XVII – XVIII) Page 5 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Rénovation de la pensée classique en réponse au Marxisme, c’est un changement sur le fond. Les NEOCLASSIQUES rejettent la théorie de la valeur travail de D.RICARDO. Théorie de la valeur utilité (si utile, alors il y a valeur). 3 grandes écoles NEOCLASSIQUES : Ecole de Cambridge -> Marshall Ecole de Lausanne -> Walras – Pareto Ecole de Vienne -> Menger L’individu est un agent économique rationnel, c’est un HOMOECONOMICUS (individu indépendant). Il établi des choix rationnels en fonction de ses moyens, des prix, de ses envies… Il peut être consommateur ou producteur. Si l’économie fonctionne en toute liberté, on va tendre vers un équilibre général (emploi, stabilité des prix, pas de pénurie, pas de surproduction). L’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie. Marché de concurrence pure et parfaite : Atomicité des échanges (aucune entreprise n’a un poids suffisant pour modifier le marché à elle seule (pas comme la situation de monopole) Homogénéité des biens (pas de marques pas de différence si similarité entre les produits) Fluidité (libre entrée et sortie sur le marché pour les entreprises) Transparence ((l’information sur l’activité du marché est parfaite) Mobilité des facteurs de production L’analyse marginaliste : inspirée des néo-classiques, c’est une méthode formelle de calcul économique. On s’intéresse aux comportements à la marge (ex : la satisfaction qu’apportera un second verre d’eau). Rejet de la valeur travail au profit d’une valeur subjective (qui dépend de chaque individu valeur d’usage, d’échange. 3) La pensée marxiste Page 6 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale K.MRX : Le Capital (1867) : œuvre dans laquelle il montre que le système capitaliste correspond à une phase historique : esclavagisme, féodal, capitalisme, socialisme et enfin : le communisme. Il distingue le capitalisme comme un mode de production. Force productive : ensemble des ressources matérielles et humaines, elles interviennent dans la production rapport de production. Rapport de production : rapports de productivité sur les ressources matérielles et les relations entre les différents agents rapports d’exploitation : le capitalisme exploite le prolétariat. Théorie de la valeur travail : les biens ont une valeur en fonction du travail incorporé pour le réaliser. La seule différence entre le système capitaliste et le système moyenâgeux est que dans le système capitaliste, l’ouvrier n’est pas propriétaire des biens qu’il a produit, il vend sa force de T. Plus-value : ce que l’ouvrier crée en plus dans la journée. Taux de profit : plus-value/C+V (consommation = K constant, V = K circulaire) C/V = composition organique du capital. Progressivement, le capitalisme se développe, les entreprises sont de plus en plus C (machines) et de moins en moins V (T) (car plus efficace et moindres coups de production). Selon Marx, le système capitaliste a en lui les germes de sa propre destruction. 4) Le discours Keynésien (J.M.Keynes) Page 7 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale La Révolution Keynésienne 1936 : Théorie générale de l’Emploi, l’intérêt et de la monnaie. Keynes conteste l’analyse des néo-classiques : Remise en cause des vertus de la concurrence : il peut y avoir des périodes régulières de crises ne pouvant se résoudre elles-mêmes, SEUL L’ETAT DOIT INTERVENIR (contraire au néo-classiques) Point de vue macro-économique (néo-classiques = vision micro) : il faut se concentrer sur les grandes variables (consommation des ménages, production nationale, investissement…). Pour augmenter l’emploi, il faut augmenter l’activité et pour cela, il faut augmenter la demande Donc la demande crée l’offre (différent de ce que dis J.B.SAY). 5) Les débats contemporains Approfondissement des pensées néo-classiques : _ HAYEK : ultralibéraliste (thèse) : s’oppose au salaire minimum (car pertes pour l’entreprise) _ Ecole du Choix Public (Public Choice) aux USA : Y a-t-il une opportunité à garder des entreprises dans le secteur publique ? Car si l’on privatisait, il y aurait un meilleur rendement. Effet d’éviction : effet produit quand l’Etat intervient dans l’économie (souvent au détriment du secteur privé). _ Théorie de l’offre (courbe de Laffer) : si trop d’impôts, dé incitation au T. Objectif : réduire le prélèvement obligatoire. _ Les postkeynésiens s’intéressent aux politiques budgétaire et monétaire avec le modèle ISLM (fait de jouer avec ces politiques pour modifier les niveaux d’activité). _ Keynésionnisme du déséquilibre : montre que les ajustements sur les marchés peuvent se faire par les quantités et par les prix _ Les néo-keynésiens : établir les causes de l‘inertie dans les évolutions des grandeurs nationales (sur la base d’hypothèses, rationalité…). CH1 : Le circuit l’activité économique économique et la mesure de nationale Page 8 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale S1 : L’approche globale (holisme) L’économie est vue comme un circuit, on la pense comme un tout. F.QUESNAY (18ème siècle) : physiocratie : l’économie est u n circuit sur lequel circulent des richesses. Les propriétaires fonciers sont au cœur du système. On dispose d’instruments pour mesurer la comptabilité nationale. 1) Rappel historique La comptabilité nationale se construit à la fin de la 2GM (l’Etat intervient donc dans l’économie). Dés le 18ème, il y a volonté de comptabiliser les richesses du pays. La richesse d’un pays est sa puissance. A la période contemporaine, l’Etat se dote d’instruments pour mesurer sa richesse (like INSEE = « Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques »). La comptabilité nationale a connu sa première version en 41. En 50, on va construire un système de comptes normalisés qui seront utilisés par tous les pays occidentaux pour faciliter les comparaisons. Fonctionnement : elle saisie tous les flux économiques puis évalue quantitativement ces flux. 2) Les facteurs économiques Les sociétés non financières (entreprises) : unités institutionnelles dont la fonction économique principale est de produire des biens et des services. Elles tirent la moitié de leurs ressources de la vente de leur production (entreprises privées et publiques) Les ménages : consommer est leur première fonction, ils sont classés en CSP. Les sociétés financières : fonction = financer l’économie, transformer l’épargne et la redistribuer (assurances). Fonction = garantir un paiement en cas de réalisation de risques. Les administrations publiques : fonction = production de biens et services non marchands destinés à la collectivité et à la répartition du revenus et du patrimoine o 3 rubriques : administration publique centrale (Etat + quelques organisations) administrations publiques locales (région, département, communes…) administrations de sécurité sociale (CAF, CNAV, CAÔ…) institutions sans but lucratif au service des ménages (leurs ressources proviennent des ménages ainsi que des administrations publiques) : elles interviennent dans des domaines variés (monde associatif (sport…).) reste du monde : regroupe toutes les opérations qui s’effectuent entre les unités institutionnelles et les non-résidents, c'est à dire, ceux qui résident dans la communauté EU, les autres pays… Page 9 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 3) Les opérations Les actions économiques font des opérations dans le champ de l’économie que l’on classe en 3 rubriques : a) Les opérations sur les biens et services Production, consommation, investissement, X, importation (PCIXM). Ces opérations sont reliées entre elles par une égalité : P+M = C+I+X. (Où p + m = offre (ressources), c = consommation intermédiaire + consommation finale et c + i + x = demande (emplois)). b) Opérations de répartition Page 10 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Opérations de distribution ou de redistribution. 2 types de revenus : revenus issus de la production (en Travaillant) revenus issus d’un mécanisme redistributif : on nous enlève une partie de notre salaire pour le redistribuer (cotisation, retraite…) (ex : ISF, retraite, RMI, allocs…). c) Opérations financières Opérations s’attachant à définir le financement de l’économie, il modifie les créances et les dettes (ex : opérations par lesquelles les capacités de financement sont mises en relation avec les besoins de financement) Elles sont la contrepartie : _ D’une opération sur les biens et services _ D’une opération de répartition (payer ses impôts par chèque) Plusieurs supports comme les instruments de paiement (chèques, cb…), de placements (actions, livrets bancaires…) ou de financement (prêts). S2 : Les flux et le circuit économique simplifié La production est le point de départ dans un circuit économique, c'est la base. Elle permet le départ de ce circuit. L'importation fait partie de a production. 1) La notion de flux Flux = actes économiques (dépôt d'argent dans une banque, dépenses...) mettant en relation des agents/acteurs économiques. Ces opérations sont saisies à partir de flux : 2 sortes de flux : _ Flux réels (lorsqu'on vend un produit, il y a un échange de marchandise) : tous les flux réels ne font pas l'objet de flux monétaires (ex : opération d'amortissement : il n'y a pas de flux monétaire) (ex : quand on fait un achat à crédit : on achète un bien, mais le remboursement se fait progressivement) _ Flux monétaires (échange moyennant rémunération (argent)) : ils mesurent l'activité économique. Page 11 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Quand on comptabilise tous les flux monétaires, on ne tient pas compte de la hausse des prix (problème de l'inflation). 2) Représentation simplifiée de la réalité économique : le circuit a) Présentation du circuit en présence des ménages et des entreprises IL faut que les entreprises anticipent un bon niveau de production (puis le profit généré). Page 12 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale b) Page 13 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale c) Les limites d'une telle production 1ère limite : l'ensemble des conditions pour que le circuit soit bouclé et réuni. COURS ANTHONY L'Etat a deux solutions pour compenser des dépenses qui ne correspondaient pas à des recettes : _ L’emprunt : il s'endette _ La création monétaire Page 14 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale On doit également prendre en compte un autre agent : "une extérieure". En effet, aucune économie ne vit en autarcie complète puisque des flux circulent entre les nations. Ainsi, une partie des dépenses peut être faite à partir de produits importés. Il n'y a donc aucune incidence sur la production nationale. L'acquisition de biens à l'étranger aussi bien dans le domaine de la consommation que dans celui de l'investissement représente une fuite des capitaux. Cette fuite peut être compensée par les exportations. (L’égalité n'est pas automatique car les imports/exports ne sont pas forcément les mêmes) S3 : La mesure de l'activité économique nationale Agrégats = valeurs synthétiques (le plus connu est le PIB, PNB, Y national, C, S, formation de K fixe...). 1) Notion Produit Intérieur Brut et de valeur ajoutée. PIB = l'ensemble des biens et services produits dans une économie nationale pendant une période donnée et qui sont disponibles pour des emplois finals (Cf, I, variation de stock et X). Il s'exprime par rapport à la valeur ajoutée : PIB (évalué au prix du marché) = VA/nombre de travailleurs (auxquels on ajoute la TVA et les droits de douane). VA = P - Ci VA = contribution productive de chaque employé. Comment peut-on évaluer la production non marchande ? (ex : comment prendre en compte les services publiques ?) Pour les administrations, la production marchande pourrait être égale à son coût. Rémunération des salariés + amortissement du K. Les biens non marchands ne sont pas seulement produits par les administrations. Il y a également les ménages (ex : éducation des enfants, activités ménagères = activités gratuites non prises en compte). Page 15 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Deux activités non marchandes prises en compte dans la comptabilité nationale : _ Les jardins familiaux _ Le logement (ex : quand on n’est pas propriétaire, on paye un loyer -> rémunération donc comptabilisé) Le PIB peut aussi être calculé par rapport à la demande et aux emplois. 3 destinations du PIB : _I _X _ Stockage L'INSEE effectue des enquêtes de consommation des ménages. Les entreprises : L'I des entreprises et les stocks dont elle dispose sont évalués en fonction des déclarations fiscales des entreprises. Les X sont évaluées à partir des statistiques douanières. Les administrations : PIB + M = (RESSOURCES (+ TVA + DD (droits de douane) Cf + Ci + I + X + G (dépenses gouvernementales) (EMPLOIS => évalués au prix du marché) P - Ci + TVA + DD = Cf + G + I + (X - M) 2) Evaluation à prix courant et évaluation à prix constant Quand on évalue le PIB, on l'évalue avec une unité monétaire (en UE : l'€). Cette unité monétaire permet d'avoir des productions différentes. Cependant, les prix ne sont pas stables. Evaluation à prix courant : évaluation faite à un moment donné (Q 2007 X prix 2007). Evaluation à prix constant : évaluation faite sur une durée (Q 2007 X prix 2006). Page 16 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH2 : La production L'histoire économique nous montre comment les hommes se sont organisés pour produire. Au départ, il s'agit d'une production de subsistance (autoconsommation). Puis il y a eu une production sociale (au niveau d'une région) accompagnée d'une évidente division du travail. Today, il y a diversité et complexité de la production (biens agricoles, non agricoles, production de services) dont une grande partie de ces biens produits sont marchands, certains sont non marchands (autoproduction). Si la comptabilité nationale retient surtout l'ensemble de ces éléments, la théorie économique est davantage centrée sur la production industrielle. S1 : Les concepts de production L'activité de production se matérialise par l'output et l'input. L'output n'a été possible que par la combinaison d'un certain nombre d'inputs (MP, biens intermédiaires, machines, L). Toute production nécessite l'utilisation d'un certain nombre d'inputs. On parle de facteurs de production. L’analyse classique a retenu 3 facteurs de production : Le facteur travail Le facteur capital Le facteur terre (foncier, MP...) La théorie néoclassique ramène l'ensemble des inputs à 2 facteurs : Le travail Le K Page 17 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Le premier problème de la production est le choix de la meilleure combinaison de ces facteurs de production : L 200 150 150 50 A B C D capital 6 10 10 40 La combinaison A nécessite beaucoup de travail et peu de capital => faible intensité capitaliste. La combinaison D nécessite peu de travail et beaucoup de capital => forte intensité capitaliste. On élimine donc la combinaison possible B (car inefficace). Le choix de la meilleure combinaison dépendra du L, du prix et du K. Prix des facteurs Coût de la production K L A C D Cas 1 50 3 200X3 + 6X50 = 150X3+10X50= 50X3 + 40X50 = 900 950 2150 Cas 2 20 5 200X5 + 6X20 = 150X5+10X20= 50X5 + 40X20 = 1120 950 1050 Cas 3 15 5 200X5 + 6X15 = 150X5+10X15= 50X5 + 40X15 = 1090 900 850 Quand le coût de travail est faible, on a intérêt à choisir la combinaison A. Quand le coût de travail est moyen, on a intérêt à choisir la combinaison B. Quand le coût de travail est élevé, on a intérêt à choisir la combinaison C. Page 18 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 1) La productivité des facteurs La production est le résultat de 2 facteurs qui peuvent être fixes ou variables : Facteur fixe : la quantité de ce facteur qui est nécessaire pour produire reste inchangée quel que soit le niveau de la production. Il se traduit par une dépense constante (appelée : coût fixe) Facteur variable : la quantité de ce facteur nécessaire pour produire un bien varie en fonction de la production réalisée. Il se traduit par un coût variable. La productivité totale d'un facteur est la quantité du bien fixe qui peut être obtenue en combinant une quantité variable de ce facteur avec une quantité fixe de l'autre facteur (le facteur K). Productivité du travail : volume P/volume L Productivité totale : Volume de la production/f (L + capital utilisé) (Où K reste inchangé) Productivité moyenne : Productivité totale/quantité de L (Où L = f (L + capital utilisé)/L) Productivité marginale (moyenne) : Productivité marginale : accroissement de la production produite par une unité supplémentaire d'une unité de production : DeltaX/DeltaL (variation Q sur variation L) Les productivités moyenne et marginale augmentent, sauf à un certain seuil où elles diminuent Productivité moyenne = variation de la productivité totale induite par une hausse unitaire de la quantité incorporée du facteur. Cas pratique : Productivité totale Productivité moyenne (marginale) Productivité du travail 1 43 43 2 160 80 112 3 330 110 190 4 600 150 270 5 900 180 300 Page 19 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Lorsque la productivité marginale est à son maximum, c'est que nous sommes dans la phase des rendements croissants (phase 1). A partir du point B, il y a un changement dans le rythme de rendement. Il faut modifier le rapport entre le travail et le capital pour pouvoir moduler cette loi des rendements décroissants. La loi des rapports décroissants est une loi qui détermine deux phases principale : quand on augmente la quantité de travail en phase de rendement croissant, la production augmente de manière plus que proportionnellement quand on augmente la quantité de travail en phase de rendement décroissant, la production augmente de manière moins proportionnelle Tant que la productivité marginale est supérieure, on constate que la productivité moyenne augmente. Quand elle passe en dessous, la productivité moyenne commence à diminuer. Page 20 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 2) La notion d’iso produit (ou Isoquant) P = f(K, L) veut dire que le capital et le travail sont des facteurs de la production. Isoquant = niveau de production permettant de combiner du travail et du capital dans des proportions variables. Pour ce niveau de production, les combinaisons de capital et de travail sont de possibilités infinies. (Si on voulait une plus forte production, on devrait augmenter le capital ET le travail. Page 21 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 3) Le taux marginal de substitution technique C'est le taux qui permet de calculer le rapport selon lequel on peut substituer du capital au travail (ou l'inverse) pour obtenir le même niveau de production. Par définition, ce taux est négatif puisqu'on doit diminuer un facteur pour en augmenter un autre. Taux (TMS) = - (différence K / différence L) (CF : TMS) Si les résultats sont différents, c'est que le facteur travail n'a pas la même efficacité à tous les endroits (à cause de la loi des rendements décroissants). La substitution entre les facteurs s'effectue en fonction de leur productivité marginale, hors, la productivité marginale n'est pas constante, elle décroit au fur et à mesure qu'on utilise ce facteur de production. Le TMS est donc égal au rapport des productivités marginales des deux facteurs. dY = f`de K * dK+f` de L = 0 (où dY = dP (pour moi)) f` de K * dK + f`de L * dL = 0 f` de K * dK = -f`de L * dL (f` de K)/(f`de L) = dL/dK = TMS f` de K = productivité marginale du K / dK f` de L = productivité marginale du L / dL Page 22 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale 4) Les différentes formes de la fonction de production Les fonctions dites homogènes : Lorsque nous multiplions chacun des facteurs de production par un coefficient (petit t), alors la fonction est multipliée par t puissance a. Il y a divers degrés d'homogénéité. Quand les facteurs sont multipliés par t, les rendements sont croissants. Les fonctions dites substituables et complémentaires. Fonction substituables : fonctions où l'on peut remplacer un facteur par un autre Fonction complémentaires : fonctions où on ne peut pas remplacer un facteur de production par un autre. 5) Les coûts L'activité de production est caractérisée par des coûts qui sont composés d'éléments fixes et d'éléments variables. Les coûts fixes sont indépendants du niveau de production. Les coûts variables dépendent du niveau de production. Coût total = coût fixe + coût variable Coût moyen (ou coût unitaire)= Coût total / Q Coût marginal = variation coût total / variation Q Page 23 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Lorsque le coût marginal est au plus bas dans le graphique 2, il y a un changement de rythme dans le graphique 1. Les coûts totaux progressent d'une manière modérée par rapport à la quantité produite. La phase des coûts décroissants s'explique par le faible poids croissant des coûts fixes et par le fait que nous sommes dans une phase de rendements croissants (faible coût de production). La phase des coûts croissants s'explique par les rendements croissants (la modération des coûts fixes ne joue pratiquement plus). Tant que le coût marginal se situe en dessous du coût moyen, le coût moyen diminue. Dés qu'il se situe au dessus, le coût moyen augmente. Page 24 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale B) Quels sont les déterminants des coûts? Les coûts de production sont constitués par : Des coûts en capital Des coûts en Ci Des coûts en MP Des coûts en L Ces coûts subissent des variations pouvant être liées à des tendances de long terme, aux fluctuations de l'activité économique (le niveau taux d'intérêt joue sur les coûts de P, le taux de change), modalités d'organisation du travail et du PT. J. Schumpeter (théoricien de l'innovation) : le rôle du PT. Il détermine deux concepts : L'invention : découverte d'un principe nouveaux ou d'un produit nouveau L'innovation : mise en application de l'invention 5 catégories d'innovation : Fabrication d'un bien nouveau Introduction d'une nouvelle méthode de production L'ouverture de nouveaux débouchés pour un produit La découverte d'une nouvelle source de MP Réalisation d'une nouvelle organisation Innovation de produit et de procédé : De produit : se traduit par le lancement d'un nouveau produit -> apparition d'un nouveau marché. (Dépend souvent du GOÛT DU RISQUE des chefs d'entreprises, c'est l'entrepreneur qui est le recteur du PT) De procédé : se qui conduit à la baisse du cout de production obtenue avec ou sans modification du rapport K/L. Page 25 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale C) Les autres variables qui influencent les coûts _ La courbe d'expérience (courbe d'apprentissage, courbe d'XP). Cette courbe traduit la baisse de coût qu'entraine l'expérience accumulée. _ L'économie d'échelle (Alfred Marshall) : réductions de coût permises par une augmentation de la taille des installations de production. L'accroissement de la taille d'une entreprise permet de réaliser des économies. L'industrie est soumise à deux types d'économie d'échelle : Les économies internes : dépendent des ressources des firmes individuelles, de leur organisation et de leur efficacité dans la gestion. les économies externes : favorisent la croissance des rendements. A. Marshall donne 3 raisons à cela : les améliorations des méthodes et des moyens de transports qui deviennent accessibles à de nombreuses entreprises les entreprises s'assistent mutuellement (ex : concentrées dans les mêmes lieux) formation d'une main d'œuvre qualifiée qui profite à toutes les entreprises Externalité : effet positif ou négatif qu'entraine l'activité d'un agent économique à l'extérieur de ses activités ou que subi cet agent en provenance de l'extérieur. Une déséconomie d'échelle signifie qu'une trop grande organisation devient de plus en plus difficile à gérer (bureaucratisation). La théorie contemporaine voit surtout l'effet d'entrainement (concept : tout phénomène de croissance économique prend naissance dans un point précis et se propage dans l'ensemble de l'économie de manière plus ou moins illégale). Il y a des effets en amont et en aval (ex : barrage en amont et industries de collecte d'eau en aval). De BERNIES : Concept d'Industrie Industrialisante Il existe des séquences d'industrialisation qui enclenchent des véritable processus d'industrialisation. D'ou industries industrialisantes... qui mettent en place une cohésion industrielles cohérente, endogène etc. et entraine une multiplication des échanges. Page 26 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Mais ces industries ne sont pas les mêmes dans le temps et dans l'espace (ex : une entreprise industrialisante en France n'est pas la même qu'une entreprises industrialisantes en Algérie). Notion de filière production : ensemble articulé de l'activité économique intégrée, intégration consécutive à des articulations en termes de marché de technologie. Organisation du travail : étudier l'articulation des tâches mise en œuvre dans le cadre d'un processus de production. Tout processus du travail se traduit par une combinaison spécifique d'hommes et de machines. Taylorisme : double division du travail : Division verticale : séparation entre le travail manuel et intellectuel, appropriation par la direction des entreprises du savoir-faire des ouvriers par l'analyse scientifique des temps et des mouvements de travail division horizontale : partialisation des tâches Tout en faisant évoluer la production, il faut faire évoluer les salaires des ouvriers car on s'adresse à une plus grande partie de la population. Fordisme : Triple procès de la production : travail à la chaine Consommation de masse : 5$/jour Le travail à la chaine est de Ford : processus d e partialisation des tâches, de mécanisation (on remplace les individus par les machines) et de circulation des pièces (principe du convoyeur). 3 avantages techniques : Les pièces circulent automatiquement Économies en temps de travail Contrôle du rythme de travail de l'ouvrier Page 27 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Contrairement à Taylor, Ford va accorder une importance primordiale au problème des salaires : Pour que les ouvriers puissent acheter les produits (voitures Ford) il faut leur payer des salaires plus élevés (5$/jour). On lutte donc également contre l'absentéisme (arrêts maladie...). Ce développement du fordisme et du taylorisme a permis d'importants gains de productivité. Entre 1896 et 1965, la productivité du travail a augmenté de 2.1% en moyenne. Cela a provoqué finalement une véritable crise du travail dont les conséquences ont été négatives sur la rentabilité des entreprises (=> grèves pour améliorer les conditions de travail, => absentéisme, => malfaçons). On doit donc passer à un nouvel ordre de production : L’INFORMATISATION. Depuis la crise des années 70 on a donc cherché de nouveaux modes de travail. -> Relance des gains de productivité -> Emergence de nouvelles normes de consommation (tel portables...) -> Développement de nouvelles fonctions En particulier la fonction de contrôle/surveillance : Augmentation du travail de nuit Augmentation du travail d'équipe Ces nouvelles technologies ont fait baisser la productivité. L'introduction de la technologie pose plus souvent des problèmes qu'elle n'apporte de solution. Avec l'informatisation, les économies se sont recentrées autour du service personnalisé. L'entreprise va s'organiser autour de l'information. Meilleure adaptation de l'offre à la demande. Page 28 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale C'est la nature humaine du travail qui est modifiée. Travail à flux tendus (éviter au max le stockage des produits). On peut suivre en temps réels les flux d'un magasin. On peut donc prévoir des grilles de travail adaptées. Ces nouvelles technologies ont, au final, contribué à améliorer la productivité horaire du travail (since 1995). Le taux de croissance annuel moyen de la productivité horaire du travail est évalué à 1.7% /an. La contribution de ces nouvelles technologies à cette amélioration de la productivité du travail est évaluée en moyenne à 0.3 pts/an et récemment à 0.7 pts/an. On peut donc considérer qu'1/4 de la croissance économique est due à l'application de ces nouvelles technologies de l'information et de la communication. Page 29 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH3 : L'investissement L'investissement est d'abord un composant de la demande (avec la C, les G et les X). L'investissement est une opération économique qui se traduit par l'acquisition et la constitution d'éléments nouveaux de capital technique. 2 types d'investissement : L'investissement de remplacement : destiné à compenser l'usure ou l'évolution technologique (amortissement, on remplace à l'identique) L'investissement net/brut : pour augmenter le stock de capital d'une entreprise (investissement de capacité/productivité) Ils constituent la formation brute de capital fixe. S1 : Les mobiles de l'investissement On investi pour des raisons de rentabilité et pour ensuite mettre en jeu des techniques d'actualisation. Il existe aussi des variables (like taux d'intérêt, le Y, le niveau des prix). 1) La rentabilité de l'investissement et les techniques d'actualisation 3 techniques : (petits a, b, c). a) Le délai de récupération Technique consistant à calculer le nombre d'années nécessaire à la récupération de la mise de fond initiale. Temps avant que l'entreprise devienne rentable (après avoir investi). L'entrepreneur se donne un délai maximal de rentabilité (3, 4, 5 ans...) puis il va ensuite sélectionner tous les investissements dont le délai de récupération est inférieur ou égal à 5 ans. Page 30 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Il n'est toutefois pas tenu compte de deux choses : Recettes obtenues après la fin du délai de récupération Les profits actualisés b) La valeur actualisée du bénéfice Avant d'investir, le chef d'entreprise anticipe son rendement. Il doit tenir compte de la dépréciation du futur : il va devoir comptabiliser ses recettes en fonction de la valeur actualisée (dont la valeur est calculée sur la base d'aujourd'hui). La valeur actualisée nette représente le profit (ou non) après la date maximale du délai de récupération. Si elle est positive, c'est good, sinon, c’est pas good Il faudra faire un classement selon leur taux de rentabilité des différents investissements. Le taux d'actualisation est ici un taux non déterminé à l'avance. Les valeurs actualisées sont liées au taux d'actualisation. Le choix du taux d'actualisation affecte directement la rentabilité de l'investissement. Plus il sera haut, moins les investissements seront rentables. Plus l'investissement est risqué, plus l'entrepreneur va choisir des taux d'actualisation élevés. c) Le taux de rendement interne Taux de rendement interne d'un projet d'investissement : c'est le taux d'intérêt pour lequel la valeur actualisée des bénéfices est égale au montant de l'investissement initial. Ce taux abouti au résultat nul (ni pertes, ni bénéfices). 2) Les déterminants de l'investissement a) Le taux d'intérêt Le taux d'intérêt constitue une charge financière importante. C'est une charge financière qui va peser sur le résultat. Plus il est faible, plus les entreprises vont vouloir emprunter. Il doit être comparé au taux de rentabilité interne. Page 31 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Ce taux de rentabilité interne est ce que l'on appelle dans le langage Keynésien : le taux d'efficacité marginal du capital. Tant que le taux de rentabilité interne est supérieur au taux d'intérêt l'entreprise va réaliser ses projets d'investissement. S'il est inférieur, l'entreprise peut faire des placements financiers plutôt que d'investir. L'investissement est une fonction décroissante du taux d'intérêt. C'est une fonction dont la variable joue en sens inverse. b) Le revenu La relation précédente supposait que l'investissement soit autonome... Les investissements autonomes existent, mais il y a aussi des investissements sucités par l'évolution de la demande (variation du goût des agents économiques, évolution démographique, PT). Il s'en suit une relation positive entre le niveau de revenu et le niveau d'investissement. Un niveau élevé de revenu, d'activité exige un niveau élevé d'investissement. 2 formes d'investissement : Investissement autonome Investissement induit (est fonction du revenu (revenu étant la propension à investir)) L'investissement global est fonction de 2 variables : l'intérêt et le revenu. Il y a donc une relation entre intérêt et revenu. La relation entre l'investissement et le revenu conduit à une autre analyse : l'influence du revenu sur le volume d'investissement. Principe d'accélération (voire plus tard). Page 32 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale c) Les autres variables explicatives La situation concurrentielle. Dans le cas ou une entreprise doit faire face à des concurrents, pour sauver sa part de marché, va être obligée de procéder à des investissements de rationalisation (investissements de productivité : indépendants du taux d'intérêt). Rôle d'anticipation des entrepreneurs : variable essentielle (ils prévoient ou non d'investir selon leur estimation d'une évolution favorable ou non). L'attitude à l'égard du risque étant très forte, les investissements en dépendent beaucoup. Keynes considère que l'Etat peut jouer un rôle complémentaire dans la mesure où il peut se substituer aux entreprises et investir lui-même, il peut aussi mettre en place une politique industrielle, il peut, dans le cadre d'une politique conjoncturelle favoriser l'investissement par le biais de la fiscalité. S2 : Le principe d'accélération 1) Le mécanisme C'est par l'intermédiaire de la demande en biens de consommation que les variations de revenu vont affecter l'investissement. Ainsi, une variation du revenu est généralement à l'origine d'une augmentation de la demande de biens de consommation. Cette demande de biens de consommation devra nécessiter une augmentation de l'investissement. Le principe de l'accélérateur : une variation de la demande de biens de consommation entraine une variation plus que proportionnelle de la demande de biens d'investissement. L'investissement est proportionnel à la demande selon un coefficient appelé l'accélérateur. (Cela fonctionne aussi bien en sens inverse) Conditions : Le coefficient moyen de capital doit être constant Le coefficient d'accélération doit être égal au coefficient marginal de capital Le mécanisme d'accélérateur ne s'applique qu'à l'investissement net et non à l'investissement de remplacement L'appareil productif doit fonctionner à pleine capacité (pas de capital oisif) Page 33 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Cas pratique : Périodes Demande (D) Capital (K) 1 2 3 4 5 200 210 230 230 220 400 420 460 460 440 Investissement Investissement Investissement supplémentaire de TOTAL remplacement / 40 40 20 40 60 40 40 80 0 40 40 -20 40 20 Sion veut produire pour une demande de 200, il nous faudra un capital de 420. A une hausse de la demande de 200 à 210, l’effet accélérateur connait une hausse de 40 à 60 : on augmente de 5% dans la demande alors qu’on augmente de 50% dans l’investissement total. 2) Conséquences et limites de la relation d'accélération. Grande instabilité. Beaucoup de limites : Les entrepreneurs font des prévisions (seulement censées se réaliser, rien de certain) Trop global du fait de l'absence de différenciation sectorielle mesurant le degré d'accélération dans chacun des secteurs L'accélérateur prend en compte l'investissement induit par la demande, or, cette hypothèse est irréaliste dans le mesure où il faut également tenir compte du PT qui est source d'investissement On à donc recours à l'accélérateur flexible : Il répond aux insuffisances de l'accélérateur simple: à savoir celles où le capital s'adapte parfaitement à la production. A savoir que l'investissement augmenterait proportionnellement à la production. S'il y a ralentissement de la demande, les entrepreneurs ne désinvestissent pas forcément, ils vont se constituer un "capital oisif" ; en cas de reprise de la demande, les entrepreneurs font appel à ce capital oisif. Page 34 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale S3 : Incertitude et tendance récente de l'investissement 1) Les incertitudes Le comportement de l'investissement n'est pas toujours prévisible (motifs d'investissement apparaissant de manière aléatoire (ex : new produits)) et investir représente un risque pour les entrepreneurs. D'autant plus que nous sommes dans un contexte de concurrence. 4 types d'incertitude limitant la fiabilité des rendements anticipés : Incertitude sur la durée d'utilisation des biens d'équipement (machines productives etc.) Incertitude sur les perspectives de vente (liées à l'évolution de la conjoncture, de la demande, à l'introduction de nouveaux concurrents...) Incertitude sur les coûts de production (évolution des prix, des MP, des salaires...) Incertitude sur les taux d'intérêts futurs (emprunts à taux variables) En raison de ces incertitudes, la rentabilité effective d'un investissement ne peut être connue, au final, qu'à posteriori (après). Les décisions d'investissement doivent tout de même être prises dans le temps présent. C'est l'ETAT DE CONFIANCE. Concept élaboré par Keynes : La décision de l'investissement repose sur l'état de confiance. Ces prévisions se font en fonction des conditions économiques présentes. Les conditions économiques font l'objet de prévisions, l'entrepreneur va projeter dans le futur la situation présente (extrapolation des variables de rendement). L'investissement dépend de l'état de confiance présent déterminant les probabilités de risques à venir. Les facteurs psychologiques et subjectifs sont plus importants lors de la décision d'investissement que les déterminants mathématiques. L'état de confiance est déterminé par l'état historique du capitalisme. Page 35 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale Au 19ème siècle, le capitalisme est fondé sur des entreprises de taille modeste (caractère familial), les décisions d'investissement vont s'appuyer sur le goût du risque, recherche d'une satisfaction personnelle. Au 20ème siècle, c'est le marché boursier qui va devenir le principal déterminant de l'investissement. 2) Les tendances récentes de l'investissement La crise financière de 2001 a touché beaucoup d'entreprises, des groupes importants... Elle a déstabilisé les structures financières. Elle a rendu les conditions de financement de plus en plus difficiles (réduction des dettes). La baisse des investissements observée en 2001 a été effective jusqu'à fin 2002. Parallèlement, les entreprises françaises industrielles ont été confrontées en 2002 à une chute de leur carnet de commande et donc à une perte de leur profitabilité. Cette période a été très stagnante. Ce n'est qu'à partir de 2003 qu'il y a eu une reprise sur le marché boursier et une poursuite de la baisse des taux d'intérêt à long terme. Amélioration des conditions de financement externe des entreprises. Les chiffres : 2002, les investissements réduits de 3.6% 2003, réduits des 1.3% Cette baisse a été observée dans l'industrie, mais aussi dans le secteur tertiaire. Page 36 sur 37 © Julien Bouttier S1 - EG - Economie Générale CH4 : La consommation Page 37 sur 37 © Julien Bouttier