
originelle. La liberté de l'homme, en elle-même, est impuissante. Ainsi la véritable liberté,
confirmation de la volonté dans le Bien par la grâce, tend-elle à une perfection réservée aux
bienheureux dans l'au-delà.
Alors que les protestants, ont intégré, d’après Max Weber, que la rationalité dont ils
doivent faire preuve se traduit par la mise en œuvre de la doctrine de la prédestination
élaborée par Calvin, qui énonce que le jugement spirituel de l’individu dépend de son
appartenance au peuple élu : « l’humanité est donc partagée entre les élus destinés au salut et
les autres qui seront damnés. Mais le fait d’appartenir à une communauté chrétienne donnerait
une certitude d’être élu ». Ainsi, une application pratique de ce précepte a pu être constaté en
Allemagne, où le capitalisme s’est exprimé comme étant avant tout une éthique, une manière
de considérer et de vivre sa vie, qui passe concrètement par l’augmentation du capital.
Cependant, c’est un moyen en soi, et non une fin, car c’est un labeur, un devoir dont il ne faut
pas profiter matériellement : le calvinisme condamne la jouissance des richesses, qu’il
s’agisse de thésaurisation ou de dépenses, comme étant dangereuse pour le salut de l’âme.
De cette concept de prédestination va découler la notion de libéralisme, et plus
particulièrement de libéralisme économique. Ce libéralisme se situe à deux niveaux :
Le libéralisme politique, qui est basé sur une réflexion philosophique autour de laquelle
la liberté est naturelle : « l’homme règle son action sur la morale naturelle grâce à sa
raison »
. Donc, elle dépend de l’homme lui-même et non de son souverain, principe qui sera
confirmé par la révolution française.
Le libéralisme économique, reconnu par Thomas Malthus en Angleterre, puis Jean-
Baptiste Say en France, dont les propositions conduisent à élargir les libertés économiques -
liberté d'entreprendre, liberté de la propriété et des échanges - en réduisant autant que possible
les interventions de l'Etat.
Cependant, même si les différents courants religieux reconnaissent l’existence de la liberté
qui appartient à chaque homme, leurs points de vue divergent quand il s’agit de définir cette
même liberté. Pour les protestants, le libéralisme politique signifie une totale distinction des
préceptes de l’Etat et ceux liés à la pensée religieuse, puisque selon Calvin, « toute l’existence
est soumise aux exigences du christianisme », tout en « critiquant les prétentions des
princes ». Alors que les catholiques demandent le respect de ces derniers, pour conserver une
vision hiérarchisée de la société, et dans les limites de la loi divine. De ce fait, le libéralisme
John Locke, 1689 : « Du gouvernement civil ».