dans le vie politique intérieure (impôt sur le revenu), mais aussi au niveau international,
contre la guerre, favorable à des solutions d’arbitrage pacifiques, d’où leur ralliement à la
SDN. Dans les années 20, c’est le philosophe Alain qui va compléter cette doctrine radicale,
professeur à Henry IV (Eléments d’une doctrine radicale, 1925 ; Le Citoyen contre les
pouvoirs, 1926), apparaissant plus pessimiste que ses confrères : il s’agit de défendre la
République contre les menaces, mais aussi défendre les citoyens contre les institutions qui
entravent ses libertés (la justice, l’Eglise, l’armée,…), le rôle du parti radical étant de
contrôler le régime politique et d’assurer la démocratie, la République devant trouver un
équilibre entre l’obéissance et la résistance. Le radicalisme des militants est plus simple,
résumé en un slogan du parti, « l’action laïque contre le cléricalisme, l’action démocratique
contre la dictature, l’action sociale contre la misère ». Ils se reconnaissent dans la république
démocratique et laïque, se reconnaissant dans des petits propriétaires indépendants, hostiles au
grand capital, mais refusant l’idée de la lutte des classes, au non du le principe de
solidarisme : ce sont les classes moyennes, les professions libérales, les propriétaires
exploitants agricoles, les commerçants, artisans, les petits industriels, les fonctionnaires,
milieu hétérogène, à mi-chemin entre la bourgeoisie et le prolétariat, « un parti de
propriétaires qui travaillent, et de travailleurs qui possèdent ». Herriot le définit comme le
parti des « Français moyens ». Le politologue Thibaudet le présente comme le parti de la
province. Deux bastions peuvent être distingués : Lyon et la vallée du Rhône, qui s’organise
autour de la figure d’Edouard Herriot ; Toulouse et tout le Sud-Ouest, avec la dépêche de
Toulouse, qui tire à près de 350 000 exemplaires, dirigé par les frères Sarraut (Maurice et
Albert).
A gauche du parti radical, c'est le parti socialiste, fondé en 1905, la SFIO- PSU,
formée par trois grandes familles: les anarcho-syndicalistes, les marxistes avec Jules Guesdes,
les réformistes (possibilistes) qui ont renoncé à la solution révolutionnaire, et exercent la
gestion de municipalités. Jean Jaurès réussit à réunir ces différentes familles, assassiné en
juillet 1914, ce qui conduit les socialistes à participer à l'Union sacrée. Cette ligne va poser un
problème durant le conflit puisqu'un courant d'opposition interne apparaît. Deuxième conflit
au sein du PS, celui issu de la révolution bolchevique, avec la question de la reconstruction de
l'Internationale socialiste. Une première Internationale avait été crée par Marx en 1864,
jusqu'en 1876, échouant face à l'opposition anarchiste. Une deuxième Internationale est mise
en place en 1889 lors du congrès de Paris, dont Jaurès avait voulu se servir pour éviter la
guerre, mais qui échoue avec les unions sacrées. En 1920, Lénine fonde la troisième
Internationale, posant 21 conditions pour les PS voulant y participer, les contraignant à faire
un choix. C'est un modèle de parti très centralisé est insurectionnel qui est défini par ces
conditions: obligation d'une organisation clandestine, amenée à passer à l'action lors de la
phase révolutionnaire; pratique de l'épuration; les décisions de l'Internationale ont autorité sur
les partis;... En décembre 1920, le congrès de Tours doit trancher cette question, avec deux
lignes opposées: le discours de l'adhésion avec Marcel Cachin, qui revient d'URSS,
expliquant que pour la première fois la question sociale est devenue une réalité en Russie, et
estimant que les Français n'ont pas à se méfier de la discipline bolchevique; le discours de
Léon Blum est hostile à l'adhésion, n'hétant pas hostile à la révolution ni à la dictature du
prolétariat, mais refusant une structure trop centralisée, où le débat est impossible, et contraire
au socialisme français, refusant des décisions prises par un état-major clandestin (« Dictature
d'un parti, oui, dictature du prolétariat, oui, dictature de quelques individus connus ou
inconnus, non. »). D'où une scission interne: un vote majoritaire se prononce pour l'adhésion,
fondant un nouveau parti, la SFIC ou PCF; une minorité restant à la SFIO, rejoignant la
deuxième Internationale refondée en 1922. La scission est de même syndicale, entre la CGTU
proche du PC, et la CGT avec la SFIO. En 1921, ceux qui sont restés à la SFIO sont dans une
situation difficile, avec 35 000 militants (100 000 pour le PC), perdant l'Humanité au profit du