2) La démonstration des bienfaits du libre échange. Exercice

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Spé, échange international, mars, avril 2009
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CHAPITRE VI : INTERNATIONALISATION DES ECHANGES
ET MONDIALISATION
Au XVIIIè siècle, l’école libérale révolutionne la théorie économique en prônant le Libre Echange. La
question qui se pose est alors : un pays a-t-il intérêt à participer à l'échange international ? Pour Ricardo la
réponse ne fait aucun doute : un pays peut toujours tirer parti du commerce avec d’autres nations. Avec
une telle proposition Ricardo pose les fondements au début du XIXe siècle de la doctrine libre-échangiste,
doctrine qui s'inscrit dans la pensée libérale initiée par A. Smith.
Cette grande vertu attribuée au libre-échange marque une rupture évidente avec la conception
mercantiliste du commerce international. Pour les Mercantilistes, le commerce international est sujet à
l’affrontement et le gain dans le commerce extérieur d’un pays est aussi une perte pour le ou les pays
partenaires  Les excédents des uns étant les déficits des autres, le commerce international s'apparente
donc à un jeu à somme nulle : ce que gagnent les uns est perdu par les autres. Cette stratégie conduit
l'État à mener une politique protectionniste afin de protéger les marchandises produites sur le territoire
national de la concurrence étrangère.
Au contraire, pour Ricardo, le commerce international est un jeu à somme positive.
I/ Le libre-échange comme remède à l’état stationnaire de l’économie.
A. L’état stationnaire
Annexe 1 : Pourquoi un état stationnaire ?
Ricardo parle alors « d’état stationnaire » pour décrire une économie sans croissance.
Son raisonnement peut se résumer de la manière suivante :
 Le partage salaire / profit est au cœur de la dynamique économique
La valeur du travail humain, comme n’importe quelle marchandise, est fonction des coûts de production
nécessaires pour l’obtenir. Le prix du travail dépend donc du prix des subsistances qui permettent au travailleur de
reproduire sa force de travail et de subvenir à l’entretien de sa famille : c’est le fameux « salaire de subsistance ».
Ricardo établit la relation suivante entre le prix des denrées agricoles et le profit : si le prix des subsistances augmente
(essentiellement prix du blé), les chefs d’entreprise devront augmenter les salaires pour permettre aux ouvriers de subsister.
Les salaires auront une part plus élevée dans la VA et le profit ne fera que reculer.
 La loi des rendements décroissants :
On est en pleine révolution industrielle, la population a tendance à augmenter en raison d’une meilleure hygiène de
vie, de meilleurs soins. De plus, l’augmentation des salaires encourage les ouvriers à faire plus d’enfants, bref la population
augmente. Pour nourrir tout le monde, il faut mettre en culture des terres de moins en moins fertiles où le rendement
l’hectare est moins bon et les coûts de revient plus élevés (ces terres ont donc un rendement décroissant).
La « loi des rendements décroissants »
Cette loi stipule qu’au delà d’un certain seuil, l’augmentation d’un facteur de production utilisé entraîne une augmentation
proportionnellement moins forte de la production. Ainsi, par exemple si j’utilise 10% de capital en plus et que la
production n’augmente que de 6%, je suis dans une situation de rendement décroissants.
Les terres moins fertiles nécessitant plus de travail pour les cultiver vont entraîner une augmentation du prix du
blé, ainsi, que par voie de conséquence des salaires puisque l’achat du blé est nécessaire à la subsistance. Il en résulte que
les profits diminuent. Or le profit étant la motivation principale de la production et permettant le financement de
l’investissement, l’économie va tendre vers un état stationnaire, c’est-à-dire une économie sans croissance.
D’après Bréal, Enseignement de spécialité, 2003 et Les grands auteurs en Sciences économiques et sociales, de J.-C. Drouin.
Q1 : Sur quoi est indexé le salaire des ouvriers à l’époque de Ricardo ?
Q2 : Quel type de besoins permettait-il de satisfaire ?
Q3 : Comment qualifie-t-on un tel salaire ?
Q4 : Quelle relation fait-il entre le prix des denrées agricoles et les profits ?
Q5 : Expliquez la loi des rendements décroissants.
Q6 : Pourquoi est-elle présente dans l’agriculture ?
Q7 : Complétez le schéma suivant avec les expressions :  des salaires, chute des investissements et de la production,
croissance du prix des produits alimentaires, état stationnaire, croissance démographique, baisse des profits.
B. La solution : accepter le libre-échange. Doc 5 p 104
Q8 : Questions 13, 14, 15 et 17 du doc 5 p 104.
C. La théorie des avantages comparatifs.
1) Les hypothèses. Doc 4 p103
Q9 : Questions 9, 10 du doc 4 p 103.
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2) La démonstration des bienfaits du libre échange. Exercice p 101,102.
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rappel : la valeur d’une marchandise se mesure par la quantité de travail qu’elle contient.
définition du prix relatif = prix du bien A / prix du bien B
interprétation : si un magnétoscope vaut 200 euros et une TV vaut 400 euros  une TV vaut 2 magnétoscopes.
Q10 : Questions 1 à 4 p 101.
Q11 : Questions 5 à 9 p 102.
Q12 : Une spécialisation profitable au Portugal ?
En autarcie, contre combien d’unités de drap s’échange, au Portugal, une unité de vin ?
Après ouverture commerciale, grâce à la spécialisation portugaise en vin, contre combien d’unités de drap anglais une unité
de vin portugais s’échange-t-elle ? Peut-on dire qu’il y a « gain à l’échange » pour le Portugal ?
Q13 : Une spécialisation profitable à l’Angleterre ?
En autarcie, contre combien d’unités de vin s’échange, en Angleterre, une unité de drap?
Après ouverture commerciale, grâce à la spécialisation anglaise en drap, contre combien d’unités de vin portugais une unité
de drap anglais s’échange-t-elle ? Peut-on dire qu’il y a « gain à l’échange » pour l’Angleterre ?
Q14 : En reprenant les chiffres donnés par Ricardo, remplissez le tableau suivant. On admettra que le Portugal a besoin
chaque année d’une unité de vin et d’une unité de drap pour satisfaire les besoins de la population et qu’il en est de même
pour l’Angleterre. Avant la spécialisation, chaque pays produit son vin et son drap.
Quelle conclusion tirez-vous ?
L’économie de travail à l’échelle mondiale
Avant la spécialisation et l’échange
Après la spécialisation et l’échange
Portugal Angleterre
Coût de production
Portugal Angleterre
Coût de production
de 2 unités
de 2 unités
Vin
Drap
Temps de travail total
Q15 : Montrez que les économies d’heures réalisées par chaque pays grâce à leur spécialisation vont permettre une hausse
de la production mondiale.
Q16 : Questions 19, 20, 21 du doc 6 p 104.
II/ L’actualité de la pensée de Ricardo ?
A. Les limites actuelles.
Q17 : Question 22 du doc 7 p 105.
B. Le théorème HOS.
Q18 : Questions 24 et 25 du doc 8 p 106.
C. Le nouveau cadre du commerce international.
Q19 : Questions 32, 33 et 34 du doc 11 p 107.
Conclusion
La question d'avenir n'est plus le choix entre le libéralisme (développement extraverti) et le protectionnisme mais
comment réguler une économie mondiale en donnant une place aux pays les moins avancés qui s'enlisent dans le
sous-développement.
La leçon de l'Histoire est qu'aucun pays n'a pu se développer en se refermant sur lui-même, ni d'ailleurs en sacrifiant
son marché intérieur en privilégiant avant tout les activités productives liées à l’exportation.
La question devient donc : quelle spécialisation internationale choisir pour « faire sa place » sur le marché mondial,
sans pour autant négliger la croissance du marché intérieur, le respect des droits des travailleurs en tant qu’hommes
et la préservation de l’environnement.
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1) = 1 livre
A. Smith, aurait lui montrer que la GB devait importer les deux produits.
Mais une spécialisation absolue limiterait considérablement les échanges.
2) Remplissez le tableau en tenant compte des chiffres donnés par Ricardo.
Portugal
80
90
Vin
drap
Angleterre
120
100
Lecture : pour produire la même quantité de drap en un an, il faut 100 hommes en Angleterre contre 90 hommes
au Portugal.
3) Rappelez les théories des avantages absolus et comparatifs.
Ricardo reprend donc les travaux de Smith et montre que les deux pays ont intérêt à l’échange grâce aux calculs
des prix relatifs. Selon lui, chaque pays se spécialise dans les produits pour lesquels il dispose d’un avantage
relatif c’est à dire là où l’avantage est le plus grand ou le désavantage est le moindre. L’Angleterre gagne à
exporter son drap en échange du vin
4) Calculez alors les prix relatifs :
Ex : prix relatif du drap par rapport au vin : Pd / Pv ; cela correspond à la quantité de vin que l’on peut échanger
contre une unité de drap.
Qté de drap que l’on obtient
contre une unité de vin
Pv / Pd
Qté de vin que l’on obtient
contre une unité de drap
Pd / Pv
Portugal
80 / 90 = 0,88
une unité de vin s’échange
contre 0,88 unité de drap
90 / 80 = 1,125
une unité de drap s’échange
contre 1,125 unité de vin
Angleterre
120 / 100 = 1,2
une unité de vin s’échange
contre 1,2 unité de drap
100 / 120 = 0,83
une unité de drap s’échange
contre 0,83 unité de vin
Au Portugal : une unité de vin s’échange contre 0,88 unité de drap
Une unité de drap s’échange contre 1,125 unité de vin
En GB : une unité de vin s’échange contre 1,2 unité de drap
Une unité de drap s’échange contre 0,83 unité de vin.
On voit d’après le tableau que le vin contre le drap est moins cher au Portugal qu’en GB et inversement. Ce qui
confirme qu’un pays à intérêt à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels son avantage est le plus
grand ou son désavantage le plus faible.
5) En reprenant les chiffes donnés par Ricardo dans le document 1 p. 114, remplissez le tableau . on admettra
que le Portugal a besoin chaque année d’une unité de drap et d’une unité de vin pour satisfaire les besoins de la
population et qu’il en est de même pour l’Angleterre. Avant la spécialisation, chaque pays produit son vin et son
drap.
Avant la spécialisation
Portugal
Angleterre
vin
80
drap
90
Temps
de 170
travail total
120
100
220
Après la spécialisation
Coût
de Portugal
Angleterre
production
de 2 unités
200
160
190
200
390
160
200
Coût
de
production 2
unités
160
200
360
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6) Montrez que la spécialisation permet d’économiser des heures de travail
Conclusion de la démonstration : les bienfaits du libre échange
Doc. 4 p.115
1) Quel avantage en terme de commerce présente la théorie de Ricardo par rapport à celle de Smith ?
Déjà, précisons que cette loi donne au libre-échange un solide fondement puisqu’un pays ne peut que gagner à
pratiquer l’échange, même s’il est moins compétitif. Ainsi, aucun pays ne peut être exclu de l’échange.
2) = 1 livre
Le commerce international n’est pas un jeu à somme nulle dans lequel l’un ne gagne que ce que l’autre perd comme
le pensent les mercantilistes, mais bel et bien un jeu à somme positive. L’instauration du libre échange permet
d’améliorer la situation de chaque participant à l’échange.
3) Montrez que les économies d’heures réalisées par chaque pays grâce à leur spécialisation vont permettre une
hausse de la production.
Avec la spécialisation, en renonçant à produire chaque unité de vin, l’Angleterre « récupère » 120 heures qu’elle
réutilise pour la production de drap. Mais avec 120 heures, elle peut désormais produire 120 / 100 = 1,2 unité de
drap supplémentaire. De même, le Portugal libère sur chaque unité de drap 90 heures avec lesquelles il peut
produire 90 / 80 = 1,125 unité de vin supplémentaire.
Au total, pour 390 heures (100 + 120 + 80 + 90) de travail disponible au niveau mondial on produit :
- avant la spécialisation : 2 unités de draps (1 dans chaque pays) et 2 unités de vin (1 dans chaque pays) ;
- après la spécialisation : 2,2 [(100 + 120) / 100] unités de draps en Angleterre et 2,125
[(90 + 80) / 80] unités de vin au Portugal.
La spécialisation internationale permet donc une hausse de la production mondiale.
4) Pourquoi le bien-être de la population mondiale augmente-t-il ?
La possibilité d’obtenir une plus grande variété de biens à des coûts plus bas ne peut que réjouir les
consommateurs et les producteurs de tous les pays participant à l’échange. Cette démocratisation de l’accès aux
biens contribue donc à réduire les inégalités sociales.
5) Quel lien pouvons-nous faire entre LE et économies d’échelle ?
Lorsque la production s’accroît, cela permet à chaque nation de bénéficier d’économies d’échelle (réduction
du coût unitaire au fur et à mesure de l’augmentation des quantités produites) pour la ou les production(s) dans
lesquelles elle s’est spécialisée. Ce qui contribue à la réduction des coûts de production et se répercute sur le
prix de vente du produit.
6) Quel est l’intérêt politique de l’échange pour Ricardo ?
Il faut également rajouter à ces bienfaits d’ordre économique, un bienfait politique.
Ricardo voit en effet dans le commerce international un moyen de rapprocher les peuples : c’est donc un
instrument de pacification.
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II- ACTUALITE DE LA PENSEE DE RICARDO
A- Le théorème HOS (rappel)
La thèse de Ricardo a été le fondement des théories du commerce international depuis deux siècles. Elle a bien
sûr fait l’objet d’approfondissements.
Ainsi, le théorème énoncé par E. Heckscher, B. Ohlin et P. Samuelson (économistes du XXe siècle), mieux connu
sous le sigle HOS constitue un approfondissement de l’oeuvre de Ricardo en expliquant plus précisément l’origine
et le choix de la spécialisation d’un pays.
Ce théorème peut s’énoncer ainsi : « Dans l’échange international, en régime de libre-échange, les
pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions qui utilisent en plus grandes proportions le facteur dont ils
sont le mieux pourvu » […]. Ainsi, selon eux, les nations sont amenées à exporter les produits incorporant une
forte quantité du facteur de production qu’elles détiennent en abondance et à importer les produits incorporant
une forte quantité du facteur de production dont elles sont peu dotées.
Mais, on verra que cette thèse, tout comme celle de Ricardo est remise en cause.
B- Les nouvelles théories du commerce international
Dans sa théorie des avantages comparatifs Ricardo insiste sur le fait que c’est parce qu’un pays est plus
compétitif dans la fabrication d’un produit qu’il l’exporte. Les nouvelles théories du commerce international
développées par des auteurs comme Paul Krugman considèrent au contraire que c’est surtout en exportant qu’un
pays devient plus compétitif.
Dans l’analyse ricardienne : existence d’un avantage comparatif  ouverture aux échanges internationaux.
Dans les nouvelles théories du commerce international : ouverture aux échanges internationaux  naissance d’un
avantage comparatif.
Pourquoi ? Car ce pays bénéficie des économies d’échelle et des effets d’apprentissage. L’ouverture
internationale et l’accès à des marchés plus vastes permettent des rendements d’échelle croissants ; ainsi en
accédant à des marchés plus vastes, une entreprise peut mieux tirer parti de sa spécialisation. En effet, tout
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effort d’investissement (= augmentation du capital) afin d’améliorer sa compétitivité lui permet d’écouler sa
production auprès d’un nombre plus important de consommateurs que ne le permettrait le seul accès au marché
national, ce qui assure une meilleure rentabilité des investissements, l’amélioration des profits, etc.
Cette approche est d’une portée considérable. En effet, elle montre que les avantages comparatifs n’ont rien
de définitif, ni d’exclusif et peuvent être « construits », voire même «choisis arbitrairement » (= un pays
peut se « fabriquer » un avantage comparatif en privilégiant une certaine production même si au départ il n’est
pas particulièrement bien doté en facteurs de production pour y parvenir).
Une telle analyse ouvre des perspectives sans précédent pour le développement des pays rencontrant des
difficultés de développement économique.
L’ouverture internationale doit donc être la priorité des politiques de développement. Ainsi, Krugman préconise
une ouverture croissante des économies et donc une libéralisation du commerce tout en acceptant une politique
étatique volontariste d'incitation à l'exportation.
Mais il pense qu'une « politique commerciale stratégique » de subvention (aide financière gratuite) et même de
protectionnisme temporaire peut être profitable car elle permet de contrer le monopole étranger qui arrive sur
le marché national.
C) Le nouveau cadre du commerce international
La théorie du commerce international de Ricardo est souvent jugée en la confrontant aux évolutions
contemporaines de l’économie mondiale (rôle des FMN ou FTN, développement du commerce intra-branche, etc.)
et de ce point de vue, ses limites sont incontestables.
1) Spécialisation et Division Internationale du Travail (DIT)
L'analyse de Ricardo justifie la spécialisation internationale et donc la division internationale du travail. La DIT
traditionnelle repose sur la spécialisation des différents groupes de pays en fonction de leur avantage
respectif. Ainsi les pays du Sud seraient spécialisés dans les produits primaires et les pays du Nord dans les
produits manufacturés. En fait, la réalité montre que ce type de DITs'éloigne de plus en plus de la réalité pour
deux raisons principales :
· d'une part, le commerce est surtout un commerce de similarité, un commerce « entre
semblables » (de pays à pays s’échangent des produits le plus souvent identiques).
Aujourd’hui, par exemple près de 80% des flux commerciaux sont réalisés entre pays industrialisés.
Ainsi, les principaux partenaires de la France ne sont pas les pays qui, disposant de ressources différentes, lui
sont complémentaires, mais les pays de l'Union européenne, dont l'Allemagne, qui lui ressemblent en termes de
dotation factorielle et qui ont un niveau de développement et une spécialisation comparables. Le commerce
international est ainsi en grande partie un commerce intrabranche. L'exemple de l'automobile française est
éloquent : la France est à la fois exportatrice et importatrice d'automobiles.
Ce type d’échange s’explique en grande partie par le fait que le consommateur veut avoir le choix
entre un grand nombre de produits pour satisfaire un même besoin.
 L’échange intrabranche est donc contraire à l'analyse de Ricardo qui raisonnait dans le cadre d'un
commerce interbranche.
· D’autre part, la structure des exportations des différents groupes de pays est bien
différente de ce que laisserait entendre le concept de DIT.
En effet, l'ancienne DIT s'estompe au profit d'une nouvelle DIT. Il est possible de remarquer une part
croissante de certains PED dans les exportations de produits manufacturés (Exemple des NPI) et une part
croissante des PDEM dans celles de produits primaires, essentiellement de produits agricoles.
2) L’avantage comparatif n’a rien de définitif
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Dans sa théorie du commerce international, D. Ricardo explique les différents avantages comparatifs : pour lui,
la production dans laquelle se spécialise un pays du fait d’un avantage comparatif lui procure toujours (=
définitivement ) un gain. Ainsi, un avantage comparatif est donné une fois pour toute, il n’évolue pas, ce qui
interdit toute perspective de changement de situation pour un pays. L’émergence des NPI d’Asie du Sud-Est
semble aujourd’hui démentir cette approche.
3) Stratégie des Firmes Multi-Nationales (FMN) et Division Internationale des Processus Productifs
(DIPP)
Alors que Ricardo raisonnait dans le cadre d'un échange entre nations, la tendance est à la transnationalisation
des échanges en raison de l'importance croissante des firmes multinationales. Les échanges se réalisent moins
entre entreprises indépendantes ou entre pays, et de plus en plus « à travers » les pays.
Il est ainsi de plus en plus difficile de rattacher un produit fini à une seule origine nationale. La mondialisation
des marchés a ouvert des perspectives nouvelles aux firmes qui ne se contentent plus d’exporter leurs produits
mais vont elles-mêmes s’implanter à l’étranger dans le cadre d’une stratégie de production ou encore de
commercialisation. Ces comportements supposent une forte mobilité du capital qui invalide une des
hypothèses de départ de Ricardo.
L’ouverture des économies ne se mesure plus seulement en termes d’importations et d’exportations de
marchandises ou de services mais également par une mobilité croissante du capital liée aux stratégies des
firmes qui n’hésitent plus à délocaliser des segments (= parties) de leur production et envisagent désormais la
fabrication de leur produit à l’échelle internationale, chaque filiale implantée à l’étranger réalisant un stade
différent et complémentaire du processus de production. Ce phénomène conduit à une décomposition
internationale des processus de production (DIPP).
La division internationale du travail est donc de moins en moins une division en termes de produits ou de groupes
de produits, mais de plus en plus une division en terme d’organisation du travail et de la production ; tout se
passe comme si les frontières disparaissaient et que l'optimisation du processus de production se réalisait à
l'échelle du monde.
On ne peut plus alors seulement parler d’échanges internationaux, mais d’opérations internes aux groupes
(détermination du prix de facturation entre filiales, choix techniques et commerciaux spécifiques à l’entreprise,
etc.).
Aujourd’hui, près d’1/3 des exportations françaises de produits industriels sont des ventes de firmes installées
en France à des établissements installés à l’étranger et faisant partie du même groupe.
Conclusion
La question d'avenir n'est plus le choix entre le libéralisme (développement extraverti) et le protectionnisme
mais comment réguler une économie mondiale en donnant une place aux pays les moins avancés qui s'enlisent
dans le sous-développement.
La leçon de l'Histoire est qu'aucun pays n'a pu se développer en se refermant sur lui-même, ni d'ailleurs en
sacrifiant son marché intérieur en privilégiant avant tout les activités productives liées à l’exportation.
La question devient donc : quelle spécialisation internationale choisir pour « faire sa place » sur le marché
mondial, sans pour autant négliger la croissance du marché intérieur, le respect des droits des travailleurs en
tant qu’hommes et la préservation de l’environnement.
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