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La maturation des cellules dendritiques s'accompagne également d'une modification de leurs ca-
pacités de production de cytokines. L'immunothérapie spécifique de l'allergène permet ainsi
d'induire, selon les sous-populations de cellules dendritiques impliquées, une production d'IL-12/
INF, qui sont des cytokines pro-inflammatoires, ou d'IL-10 / TGF, qui sont des cytokines toléro-
gènes.
Si on ne connaît pas le rôle exact des différentes sous-populations de cellules dendritiques
impliquées dans l’immunothérapie spécifique de l'allergène, les cellules de Langerhans y sont
généralement décrites comme tolérogènes, ce qui pourrait jouer un rôle prédominant dans le
mécanisme de cette thérapeutique. Les cellules dendritiques myéloïdes sont également capables
d'induire de la tolérance, selon notamment leur degré de maturation ou selon les cytokines qu'elles
produisent après leur rencontre avec l'antigène.
La maturation induite par les allergènes s'accompagne également d'une migration des cellules
dendritiques vers les organes lymphoïdes secondaires, où se produit la rencontre avec les lym-
phocytes T naïfs. Cette migration se fait via les canaux lymphatiques sous la dépendance de chi-
miokines, dont la fonction est d'intervenir sur le chimiotactisme des cellules dendritiques. La dimi-
nution notamment de l'expression de CCR6, et l'augmentation de l'expression de CCR7 après la
rencontre avec l'allergène, permettent aux cellules dendritiques de se localiser au niveau des or-
ganes lymphoïdes secondaires dans lesquels certains vaisseaux et cellules stromales produisent
des ligands de CCR7 (CCL19, CCL21) orientant les cellules dendritiques vers les zones riches en
lymphocytes T.
Après avoir migré, les cellules qui ont rencontré l'allergène peuvent activer les lymphocytes T
naïfs. Cependant, l'immunothérapie spécifique de l'allergène est responsable du recrutement et de
l'activation de cellules dendritiques qui possèdent la capacité de produire des cytokines protoléro-
gènes ou inflammatoires. L'engagement du TCR des lymphocytes T naïfs par le complexe
CMH/peptides de la cellule dendritique, associé à l'engagement des molécules de costimulation et
à la présence des cytokines produites par la cellule dendritique, conduit à l'activation et à la diffé-
renciation lymphocytaire.
III-2.Réorientation des réponses immunes.
L'immunothérapie spécifique de l'allergène, de par sa capacité à induire des cellules dendritiques
produisant des cytokines tolérogènes ou immunogènes, permet de modifier la différentiation lym-
phocytaire préférentiellement Th2 observée chez le patient allergique.
III-2-a.Repolarisation vers la voie Th1.
L'immunothérapie spécifique de l'allergène conduit à la réorientation des lymphocytes T vers une
voie Th1. En effet, les cellules dendritiques qui produisent notamment de l'IL-12 favorisent une
différenciation des lymphocytes T naïfs Th0 vers une polarisation Th1. Ces lymphocytes
producteurs de cytokines inflammatoires (TNF, INF) peuvent alors inhiber la voie Th2 (IL-4, IL-
13, IL-5, IL-9), prédominante chez le sujet allergique. Les cytokines inflammatoires, comme l’INF,
peuvent également intervenir au niveau des lymphocytes B sur la commutation de classe des