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Le maraviroc, page 1 sur 7
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En bref
Le maraviroc est un type de médicament anti-VIH appelé antagoniste du CCR5 ou
inhibiteur de l’entrée. Les effets secondaires courants du maraviroc peuvent comprendre
fièvre, douleurs musculaires et éruptions cutanées. La posologie du maraviroc dépend
des autres médicaments se trouvant dans la même combinaison. Le maraviroc peut
être pris avec ou sans aliments.
LE MARAVIROC (Celsentri)
Qu’est-ce que le maraviroc?
Le maraviroc, vendu sous le nom de marque
Celsentri (également appelé Selzentry), est un
type de médicament anti-VIH appelé
antagoniste du CCR5 ou inhibiteur de l’entrée.
Le maraviroc est utilisé en association avec
d’autres médicaments anti-VIH pour traiter
(mais non pour guérir) le VIH/sida.
Comment
le maraviroc
agit-il?
La plupart des médicaments approuvés pour
le traitement de l’infection au VIH agissent en
interférant avec le virus après qu’il a infecté
une cellule. Le maraviroc est différent parce
qu’il agit avant que le VIH entre dans la cellule.
Son action consiste à bloquer l’accès à une
molécule appelée CCR5 qui est présente sur
la surface des cellules du système immunitaire.
Le VIH doit s’attacher au CCR5 afin d’entrer
dans les cellules et de les infecter. En bloquant
l’accès au CCR5, le maraviroc empêche le
VIH d’entrer dans les cellules, d’où son
appartenance à la classe de médicaments anti-
VIH appelés inhibiteurs de l’entrée. Lorsque
le maraviroc est utilisé en association avec
d’autres médicaments, le VIH est moins
capable d’infecter les cellules et la production
de nouvelles copies virales est grandement
réduite.
Les co-récepteurs
Le VIH a besoin de plusieurs co-récepteurs
pour être capable d’infecter les cellules. Le
premier co-récepteur est la CD4. Ce dernier
se trouve sur plusieurs cellules du système
immunitaire, y compris les cellules T et les
macrophages.
Le VIH a également besoin d’au moins un de
deux autres co-récepteurs—le CXCR4 (ou X4)
et le CCR5 (ou R5)—pour être capable d’entrer
dans les cellules. On dit que les souches du
VIH qui préfèrent les récepteurs R5 sont des
VIH à tropisme R5, alors que les souches qui
préfèrent le récepteur X4 sont des VIH à
tropisme X4. Certaines souches du VIH
peuvent s’attacher à l’un ou l’autre de ces co-
récepteurs; on appelle ces dernières des VIH
à tropisme mixte ou double.
Afin de déterminer quelles souches du VIH
sont prédominantes chez les personnes vivant
avec le VIH (PVVIH), la compagnie Monogram
Biosciences a mis au point un test appelé
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Trofile. Ce test permet de déterminer le
tropisme du VIH par l’analyse d’un échantillon
de sang.
Avant que le maraviroc soit prescrit, un test
Trofile doit être effectué pour aider les
médecins à décider si le médicament est
susceptible d’agir efficacement.
Le point sur le test Trofile
Afin d’établir le profil de tropisme du VIH vis-
à-vis des co-récepteurs, le sang des patients
souhaitant avoir recours au maraviroc doit être
évalué par le test Trofile avant que le traitement
puisse commencer. Cette étape est importante
parce que certaines personnes présentent un
tropisme pour le CXCR4 alors que d’autres
présentent à la fois un tropisme pour le CXCR4
et pour le CCR5. Puisque le maraviroc agit
seulement contre les VIH à tropisme R5, le
test Trofile aidera les médecins à déterminer
quels patients pourront bénéficier de l’usage
de maraviroc.
Le test Trofile peut donner lieu à trois résultats :
tropisme R5 – le VIH du patient préfère le
co-récepteur CCR5; le maraviroc sera donc
efficace;
tropisme X4 – le VIH du patient préfère le
co-récepteur CXCR4; le maraviroc sera donc
inefficace;
tropisme mixte/double – le VIH du patient
peut s’attacher indifféremment au co-
récepteur X4 ou au co-récepteur R5; le
maraviroc n’aura pas de bienfaits
importants.
Comment les personnes vivant
avec le VIH/sida utilisent-
elles le maraviroc?
Le maraviroc est utilisé en association avec
plusieurs autres médicaments anti-VIH, le
plus souvent des analogues nucléosidiques
(INTI), des analogues non nucléosidiques
(INNTI) et des médicaments d’autres classes
tels que les inhibiteurs de la protéase. Les
associations de ce genre s’appellent une
multithérapie antirétrovirale fortement active.
Pour en savoir plus sur la multithérapie
antirétrovirale, consultez la publication de
CATIE intitulée Un guide pratique de la
multithérapie antirétrovirale pour les personnes
vivant avec le VIH/sida à l’adresse
www.catie.ca/PG_HAART_f.nsf.
Pour beaucoup de PVVIH, le recours à une
multi-thérapie antirétrovirale a provoqué une
augmentation de leur compte de cellules
CD4+ et une réduction de la quantité de VIH
dans leur sang (charge virale). Ces effets
bénéfiques contribuent à réduire le risque de
contracter une infection potentiellement
mortelle. Ni le maraviroc ni aucun autre
médicament anti-VIH ne permet de guérir le VIH/
sida. Il est donc important de faire ce qui suit :
consulter régulièrement son médecin pour
assurer le suivi de son état de santé;
continuer de pratiquer le sécurisexe et de
prendre d’autres précautions pour éviter de
passer le VIH à d’autres personnes, ainsi
que pour se protéger contre l’infection par
d’autres souches du VIH et d’autres
microbes.
Avant de commencer à prendre le maraviroc,
les utilisateurs potentiels doivent faire évaluer
un échantillon de leur sang par le test Trofile.
Trofile est un test très dispendieux qui coûte
des centaines de dollars. Toutefois, puisque
le choix d’utiliser le maraviroc repose sur la
connaissance des préférences de co-
récepteurs du VIH, Pfizer a accepté d’assumer
les coûts du test Trofile au Canada. Trofile
devrait être offert sous peu dans les grands
centres de traitement du Canada.
Mises en garde
Il ne faut pas oublier que le maraviroc est un
médicament relativement nouveau. Plusieurs
années pourraient donc s’écouler avant que
nous en connaissions tous les effets
secondaires.
1. Santé hépatique
On a observé des lésions du foie chez certaines
personnes qui ont reçu le maraviroc. Dans
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certains cas, une réaction allergique s’est
produite avant que le foie ait été endommagé.
Cette réaction allergique peut s’accompagner
des symptômes suivants :
une éruption cutanée qui démange;
coloration jaune de la peau ou des yeux,
ainsi que des urines plus foncées;
• vomissements;
douleurs abdominales.
Si vous éprouvez ces symptômes, contactez
votre médecin sans tarder.
2. Infections et cancer
En théorie, il est possible que le maraviroc et
les médicaments apparentés nuisent au
système immunitaire, augmentant le risque
d’infections et, possiblement, de cancer. Le
risque d’infections herpétiques semble avoir
augmenté légèrement lors des études menées
chez des personnes traitées par maraviroc. Le
fabricant recommande donc que les
personnes recevant le maraviroc soient suivies
de près afin de pouvoir déceler tout symptôme
d’infection.
On n’a rapporté aucune augementation du
risque de cancer associé au maraviroc lors
des études menées chez des humains sur une
période d’un an. Les risques à long terme ne
sont pas connus.
Effets secondaires
1. Général
Les effets secondaires courants qui ont été
signalés par certains utilisateurs du maraviroc
comprennent les suivants :
• toux;
• fièvre;
infections pulmonaires;
éruptions cutanées;
douleurs musculaires;
douleurs abdominales;
• étourdissement;
• constipation;
• démangeaisons;
difficulté à dormir.
2. Système cardiovasculaire
Selon le fabricant, le maraviroc doit être utilisé
« avec prudence » chez les patients présentant
des antécédents de maladie cardiovasculaire
ou un risque accru de crise cardiaque, d’AVC
ou de toute autre complication cardio-
vasculaire.
La prudence est également recommandée
lorsque le maraviroc est utilisé par des
personnes souffrant d’hypotension ou qui
prennent des médicaments pour réduire leur
tension artérielle. Les personnes souffrant
d’hypotension qui utilisent le maraviroc
risquent d’éprouver des vertiges ou même de
s’évanouir lorsqu’elles se lèvent.
3. Hépatite
Le maraviroc n’a pas été bien étudié chez les
personnes co-infectées par le VIH et les virus
responsables des hépatites, notamment le
virus de l’hépatite B et le virus de l’hépatite
C. Ces virus peuvent endommager le foie; si
l’état du foie s’aggrave durant un traitement
comportant le maraviroc, le fabricant fait valoir
que les médecins doivent envisager
d’interrompre ou de cesser l’usage de ce
médicament.
4. Grossesse
Si vous êtes enceinte ou souhaitez avoir un
bébé, parlez-en avec votre médecin. Le
fabricant recommande que le maraviroc ne
soit utilisé durant la grossesse que lorsque
les bienfaits potentiels l’emportent sur les
risques potentiels pour le fœtus.
5. Syndrome de lipodystrophie
Le terme syndrome de lipodystrophie du VIH
désigne un éventail de symptômes qui risquent
de se manifester au fil du temps chez les
personnes en multithérapie antirétrovirale.
Voici quelques caractéristiques du syndrome :
perte de graisse sous la peau (graisse sous-
cutanée) du visage, des bras et des jambes;
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veines saillantes dans les bras et/ou les
jambes en raison de la perte de graisse sous-
cutanée;
dépôts de graisse à l’arrière du cou (« bosse
de bison ») ou à la base du cou (« col de
cheval »);
augmentation du tour de taille ou de la
bedaine;
petits dépôts de graisse sur l’abdomen;
augmentation du volume des seins
(femmes).
En plus de ces changements physiques, la
lipodystrophie peut s’accompagner de
changements métaboliques qui se révèlent
dans les résultats d’une analyse sanguine.
Parmi ces dernières, mentionnons :
augmentation du taux de triglycérides
(lipides);
augmentation du taux de cholestérol LDL
(le « mauvais »);
augmentation du taux de sucre sanguin
(glucose);
augmentation du taux de l’hormone
insuline;
sensibilité réduite à l’insuline (insulino-
résistance);
baisse du taux de cholestérol HDL (le « bon »).
La cause précise de la lipodystrophie n’est
pas connue et le syndrome s’explique
difficilement parce que ses manifestations
varient beaucoup d’une personne à l’autre.
Par exemple, certaines personnes perdent de
la graisse, d’autres en prennent et d’autres
encore connaissent des pertes et des gains
de graisse. Ce qui ressort de plus en plus
clairement est que les changements nuisibles
qui se produisent au fil des ans dans les taux
de glucose, de cholestérol et de triglycérides
font augmenter le risque de diabète et de
maladie cardiovasculaire. Toutefois, jusqu’à
présent, les nombreux bienfaits de la
multithérapie l’emportent sur le risque accru
de maladie cardiovasculaire ou d’autres effets
secondaires.
Le maintien d’un poids santé, de bonnes
habitudes alimentaires, l’arrêt du tabagisme
et un programme d’exercices réguliers sont
tous importants pour réduire le risque de
diabète, de maladies du coeur et d’autres
complications. Les consultations de suivi et
les analyses sanguines régulières constituent
également un élément crucial d’un bon suivi.
Si cela s’avère nécessaire, votre médecin sera
en mesure de prescrire un traitement visant à
abaisser les taux de lipides.
Les chercheurs poursuivent leur étude du
syndrome de lipodystrophie afin d’aider les
PVVIH à éviter ou à atténuer ce problème.
Pour en savoir plus sur la prise en charge des
divers aspects du syndrome de lipodystrophie,
consultez Un guide pratique des effets
secondaires des médicaments anti-VIH dans
le site de CATIE à l’adresse www.catie.ca/
sideeffects_f.nsf.
Interactions médicamenteuses
Consultez toujours votre médecin et
pharmacien au sujet de la prise de tout autre
médicament, qu’il soit livré sur ordonnance
ou en vente libre, y compris les plantes
médicinales, les suppléments et les drogues
récréatives.
Certains médicaments peuvent interagir avec
le maraviroc. Cette interaction peut faire en
sorte que le taux de maraviroc augmente ou
diminue dans votre corps. L’augmentation du
taux de maraviroc peut provoquer de nouveaux
effets secondaires ou aggraver des effets
secondaires existants. Par contre, si le taux
de maraviroc diminue excessivement, le VIH
peut acquérir une résistance et vos options
de traitement futures risquent de s’en trouver
limitées.
Si vous devez prendre un médicament qui est
susceptible d’interagir avec vos médicaments
existants, votre médecin peut faire ce qui suit :
ajuster les dosages de vos médicaments anti-
VIH ou de vos autres médicaments;
prescrire d’autres médicaments anti-VIH
pour vous.
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Interactions médicamenteuses
avec le maraviroc
Le maraviroc a le potentiel d’interagir avec
plusieurs médicaments couramment utilisés.
Le fabricant a formulé des suggestions
pertinentes en ce qui concerne l’usage de
maraviroc avec la posologie habituelle de
divers médicaments. Le présent feuillet
d’information contient plusieurs listes
décrivant des ajustements de dosages;
n’oubliez pas que ces listes ne sont pas
exhaustives.
Analogues non nucléosidiques
• éfavirenz (Sustiva, également dans Atripla)
– la dose de maraviroc devrait être
augmentée à 600 mg deux fois par jour;
delavirdine (Rescriptor) – la dose de
maraviroc devrait être réduite jusqu’à
150 mg deux fois par jour.
Inhibiteurs de la protéase
• atazanavir (Reyataz) avec ou sans ritonavir
(Norvir) – la dose de maraviroc devrait être
réduite jusqu’à 150 mg deux fois par jour;
darunavir (Prezista) avec ritonavir – la dose
de maraviroc devrait être réduite jusqu’à
150 mg deux fois par jour;
saquinavir (Invirase) avec ritonavir – la dose
de maraviroc devrait être réduite jusqu’à
150 mg deux fois par jour.
Analogues non nucléosidiques et inhibiteurs
de la protéase
lopinavir/ritonavir (Kaletra) et éfavirenz – la
dose de maraviroc devrait être réduite
jusqu’à 150 mg deux fois par jour;
saquinavir/ritonavir et éfavirenz – la dose de
maraviroc devrait être réduite jusqu’à
150 mg deux fois par jour;
éfavirenz et ddI-EC (Videx EC) et ténofovir
(Viread) – la dose de maraviroc devrait être
augmentée à 600 mg deux fois par jour;
névirapine (Viramune), 3TC et ténofovir –
la dose de maraviroc devrait être 300 mg
deux fois par jour.
Autres combinaisons de médicaments anti-
VIH
éfavirenz et Combivir (AZT et 3TC) – la dose
de maraviroc devrait être augmentée à
600 mg deux fois par jour;
lopinavir/ritonavir et 3TC et d4T (stavudine,
Zerit) – la dose de maraviroc devrait être
réduite jusqu’à 150 mg deux fois par jour.
Agents antifongiques
kétoconazole (Nizoral) – lorsque le
kétoconazole est utilisé à raison de 400 mg
par jour, la dose de maraviroc devrait être
réduite jusqu’à 150 mg deux fois par jour;
itraconazole (Sporanox) – la dose de
maraviroc devrait être réduite jusqu’à
150 mg deux fois par jour;
voriconazole (Vfend) – le fabricant
recommande qu’une dose de 300 mg deux
fois par jour soit utilisée avec prudence.
Antibiotiques
rifampine / rifampicine – lorsque la rifampine
est utilisée à raison de 600 mg/jour, la dose
de maraviroc devrait être augmentée à
600 mg deux fois par jour;
clarithromycine (Biaxin) ou télithromycine
(Ketek) – la dose de maraviroc devrait être
réduite jusqu’à 150 mg deux fois par jour.
Agents contre la dysfonction érectile
sildénafil (Viagra) – le sildénafil et le
maraviroc ont tous deux été associés à
l’hypotension. Ainsi, le maraviroc devrait être
utilisé avec prudence à raison de 300 mg
deux fois par jour.
Résistance et
résistance croisée
Au fur et à mesure que de nouvelles copies
de VIH sont fabriquées dans le corps, le virus
modifie sa structure. On appelle ces
modifications des mutations; les mutations
peuvent permettre au VIH de résister aux effets
des médicaments anti-VIH, ce qui veut dire
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