Définition des objectifs et schéma d`intention

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Le tram dans la rue Saint-Léonard :
utopie ou opportunité ?
Exercice intégré
Anne Godard
Anne-Marie Veithen
MCUAT, 2008-2009
Université de Liège
Sommaire
1. Introduction
3
2. Analyse de la situation existante du quartier Saint-Léonard
3
2.1. Situation de droit
2.1.1. Situation juridique
2.1.2. Propriétés publiques
3
3
5
2.2. Situation de fait
5
2.2.1. Bref rappel historique
2.2.2. Quelques données socio-économiques
2.2.3. Etat et typologie du bâti
2.2.4. Morphologie du quartier
2.2.5. Paysage perçu et occupation du sol
2.2.5. Accessibilité et circulation
2.2.6. Fonctions présentes dans le quartier
2.2.27. Identité et sentiment d’appartenance
5
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9
10
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3. Objectifs
13
4. Schéma d’intention et schéma de circulation
15
4.1. Schéma d’intention
4.2. Schéma de circulation
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5. Aménagements prévus
5.1. Traitement de la rue Saint-Léonard
5.2. Traitement des quais
5.2.1. Séquences du quai
5.2.2. Proposition pour la descente du pont Atlas
5.3. Traitement du pôle
5.3.1. La rue
5.3.2. L’intérieur d’îlot
6. En guise de conclusion
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1. Introduction
Ce travail concerne l’intégration d’une ligne de tram dans le quartier Saint-Léonard à
Liège. Le tracé retenu est celui qui passe par la rue Saint-Léonard, après avoir emprunté
la rue Féronstrée. Ce tracé a été retenu parce qu’il permet non seulement de desservir
de manière optimale les quartiers traversés mais également un accès ultérieur vers le
quartier d’Outremeuse.
Dès le départ de notre réflexion, de nombreuses contraintes sont apparues : largeur trop
étroite dans plusieurs parties de la rue, inaccessibilité de la rue en voiture, rues
perpendiculaires transformées en cul-de-sac en sont des exemples. Notre objectif sera
de voir si ces contraintes trouveront des solutions adéquates et si leur mise en œuvre
fera du tram un élément véritablement structurant et donc une opportunité pour le
quartier.
2. Analyse de la situation existante du quartier Saint-Léonard
Les principales sources utilisées pour la réalisation du diagnostic sont :
- le projet de quartier, partie analyse, qui date de 1997 et qui a été réalisé par
Jacques Antoine ;
- l’étude d’accessibilité des quartiers Saint-Léonard et Coronmeuse, réalisée par
Transitec en 2004 ;
- les cartes réalisées par les groupes d’étudiants du MCUAT en octobre 2008 ;
- les présentations de G. Stangherlin (Chef de projet de la ZIP-QI du quartier Nord)
et de J.-F. Leblanc (conseiller en mobilité de la Ville de Liège) ;
- des relevés personnels lorsque cela s’est avéré nécessaire.
2.1. Situation de droit
2.1.1. Situation juridique
La quasi-totalité du quartier (130 ha) est reprise en zone d’habitat au plan de secteur, à
l’exception du site de la gare de Vivegnis et d’un site proche des Forges (ancien domaine
militaire) qui sont repris en zone de services publics et d’équipements communautaires.
Une toute petite partie du quartier (façade du quartier sur l’esplanade Saint-Léonard et
sur la place des Déportés, la partie de la rue Vivegnis jusqu’à la Brasserie Haecht, y
compris des parties des rues Maghin, Jonruelle, David, etc.) appartient au centre ancien
protégé (figure 1). Les constructions et les transformations y sont soumises au règlement
général sur les bâtisses.
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Figure 1 : Espace appartenant au centre ancien protégé
Le plan particulier d’aménagement (PPA) 14/2 couvre la partie est du quartier entre la
rue des Steppes et la rue Morinval (Figure 2). Ce PPA délimite deux zones destinées aux
PME, commerces et artisanat : une au nord de la rue des Steppes et une sur l’îlot entre la
rue des Steppes, la rue des Bayards et la rue Morinval.
Le coin formé par la rue des Steppes et la rue des Bayards est également repris en zone
de PME, mais avec une surimposition « à impact visuel particulier ».
Figure 2 : Périmètre et affectations du PPA
Tout le quartier appartient à un périmètre de rénovation urbaine (et plus récemment à
celui d’une ZIP-QI), qui a été défini en juillet 1998. L’opération de rénovation urbaine
visait à rénover du logement, des espaces verts ou des commerces en bénéficiant de
subsides de la Région wallonne variant entre 90 ou 60 %.
Le 14 décembre 2006, un périmètre de revitalisation urbaine a été défini autour de la
place Vivegnis, où la construction de logements groupés (projet des Zurbains) permettra
de bénéficier de fonds de la Région wallonne pour l’aménagement d’espaces publics, y
compris de la passerelle qui permettra de relier plus facilement le quartier aux coteaux.
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Plusieurs périmètres de sites d’activités économiques ont été délimités :
- en SAED en rénovation : l’ancien site CE+T (4/4/2000), l’ancien site Vivegnis (à
l’ouest de la Brasserie) (14/12/1990), l’ancienne linière (actuel Hotel Ramada)
(30/3/1992), situés respectivement rue Saint-Léonard (à hauteur du site Pieper
réaménagé par la SPI+), rue Vivegnis et quai Saint-Léonard ;
- en SAED en désaffectation: le site Mercier G. (28/11/2002), les anciens
établissements Sacré (31/3/2003), tous deux situés rue Vivegnis ;
- en SAR : l’ancien SPAR (actuel Aldi) (31/10/2008), situé rue Saint-Léonard.
En 1977, l’ancienne Bure du Bâneux (recouvrant une partie des Coteaux, le site des
Zurbains, etc.) a également été reconnue comme site d’activité économique désaffecté.
En ce qui concerne les bâtiments classés, le quartier n’en comporte que 2 : une maison
du 18ième siècle au n°6 de la rue Regnier Poncelet et le château des Quatre Tourettes, rue
St Léonard n°535. Une partie des Coteaux de la Citadelle est également protégée en tant
que site.
2.1.2. Propriétés publiques
La ville de Liège possède de nombreux terrains/bâtiments au sein du quartier : écoles
communales (dont l’état est le plus souvent assez dégradé), anciens ateliers, petits
espaces utilisés comme parkings, de nombreuses parcelles autour de la rue Morinval, le
parking de l’entreprise Vanwevers (rue J.B. Cools), l’ancien commissariat de police rue
des Armuriers (actuellement en transformation).
La Maison liégeoise est le deuxième grand propriétaire public du quartier. Elle possède 3
bâtiments de logements sociaux : rue Forir (19 appartements, 1 commerce), rue des
Bayards (69 appartements, 2 commerces), rue des Franchimontois (144 appartements,
77 garages).
La Communauté française est propriétaire de l’ensemble de l’espace occupé par l’Athénée
Liège Atlas. Cette parcelle occupe une position centrale dans le quartier. C’est d’ailleurs
sur une partie de cette parcelle que le schéma directeur prévoit l’aménagement d’une
place structurante pour le quartier.
La SNCB est propriétaire de l’ensemble de la ligne de chemin de fer qui longe le bas des
coteaux et les DGO1 et 2 (ancien MET) sont propriétaires des voiries sur le quai et gèrent
la Meuse et ses abords.
2.2. Situation de fait
2.2.1. Bref rappel historique
De tout temps le quartier nord a été localisé en-dehors des murs de la ville de Liège, et
était accessible via les portes Saint-Léonard et Vivegnis (situés approximativement à
l’intersection des rues du même nom avec l’esplanade St Léonard). La rue Saint-Léonard
reliait la ville avec Herstal (camp de Charlemagne) dès le 8 ième siècle, alors que la rue
Vivegnis apparaît au 12ième siècle. Ces deux voies de communication structurent dès lors
le quartier depuis des siècles.
Dès le 11ième siècle, le centre du quartier était situé à l’emplacement de l’actuel Athénée
Liège Atlas, autour de l’abbaye St Léonard. Ce pôle est encore visible sur la carte de
Ferraris (figure 3), qui date de la fin du 18 ième siècle. Sur cette même carte, on peut
observer que les deux rues structurantes (et déjà presque complètement bâties) du
quartier sont effectivement la rue Vivegnis et la rue St Léonard, et que le reste du
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quartier est essentiellement agricole. Le tracé sinueux des deux rues structurantes du
quartier est donc la conséquence de leur ancienneté.
Figure 3 : Extrait de la carte de Ferraris (1777) ; Source IGN
Au 19ième siècle, le quartier va fortement se modifier grâce à l’industrialisation. L’espace
disponible attirera de nombreuses entreprises actives dans des secteurs divers, y compris
l’industrie minière (surtout à proximité du versant de la Meuse) mais également
l’industrie des Armes, voire du textile. Cette forte présence d’usines nécessitait
également des logements pour les ouvriers : la Cité Benoît en est un des exemples-type
(rue Brailly-rue Bailleux).
Comme le montrent la figure 4, la structure du quartier ne s’élabore définitivement que
dans la seconde moitié du 19ième siècle, puisque de nombreuses voiries ne sont ouvertes
qu’à ce moment. Ce sont également ces voiries les plus récentes qui accueillent
aujourd’hui un bâti plus homogène de maisons surtout unifamiliales, qui ont été
construites suivant des plans d’alignement déterminés. Les rues plus anciennes
présentent un caractère plus hétérogène que ce soit en termes de qualité de bâti,
d’alignement ou de gabarit.
Figure 4 : Extrait de la carte de Vander Maelen (1846-1854)
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La rue Saint Léonard peut être considérée comme l’épine dorsale du quartier vu son
ancienneté, sa position centrale et le fait que c’est la seule rue qui traverse le quartier
d’est en ouest.
2.2.2. Quelques données socio-économiques
La première constatation à faire est la densité importante du quartier avec 7.456
hab/km² (le quartier correspondant à 3 secteurs statistiques : Maghin à l’ouest, BonneNouvelle au centre et Coronmeuse-Jolivet à l’est), tandis que la ville de Liège compte en
moyenne 2.660 hab/km² (INS, 2007). Cela correspond à des densités rencontrées dans
le centre ville. Cette densité n’est cependant pas partout la même puisque elle est
décroissante depuis l’ouest vers l’est (de 10.044 à 4.416 hab/km²).
La population connaît une légère augmentation de près de 3 % entre 2001 et 2007 pour
atteindre les 10.061 personnes, croissance supérieure de 1 point par rapport à celle
observée pour la Ville de Liège. Cette tendance positive est récente puisque le quartier a
perdu plus de 200 habitants dans les années 80 et 90 (la population était encore de
10.205 habitants en 1981). Des disparités internes existent également sur ce point :
c’est la partie centrale du quartier qui connaît une augmentation (+4 %), alors que la
population du reste du quartier stagne.
Fin décembre 2006, les ménages d’une personne représentaient 62% des ménages du
quartier ce qui est largement supérieur à la moyenne de la Ville (54%).
La ZIP-QI observe de manière plus attentive l’évolution des logements dans les quartiers
statistiques Maghin, Bonne-Nouvelle et Coronmeuse. La comparaison entre les
recensements de 1991 et 2001 pour les superficies moyennes des logements fait
apparaître une augmentation de près de 400 logements (on passe de 4.380 à 4.751
logements). La tendance lourde est la diminution, voire la disparition des logements
de plus de 105 m², et ce au détriment surtout des logements plus petits que 55 m².
Tableau 1 : Evolution de la superficie des logements
Total
<35
Superficie du logement en m²
10535-54
55-84
85-104
124
>125
pas de
réponse
2001
Liège
%
St Léonard
%
1991
Liège
%
St Léonard
%
86.989
100,0
4.751
100,0
11.502
13,2
907
19,1
18.798
21,6
1.096
23,1
22.506
25,9
1.047
22,0
14.916
17,1
729
15,3
7.342
8,4
310
6,5
83.779
100,0
4.380
100,0
7.761
9,3
484
11,1
6.108
7,3
377
8,6
11.716
14,0
668
15,3
9.328
11,1
525
12,0
19.123
22,8
968
22,1
4.375
5,0
183
3,9
7.550
8,7
479
10,1
13.590
9.684
16,2
11,6
708
383
16,2
8,7
Sources : ZIP-QI, INS
De plus, la part des propriétaires est nettement inférieure dans le quartier, toujours en
comparaison avec la moyenne de la ville : respectivement 33-34 % et 49 %. Les projets
concernant les logements sont donc particulièrement importants dans le quartier, qu’ils
soient menés par la ville (réhabilitation du site des Forges), par le CPAS (construction rue
des Franchimontois), par la ZIP-QI (rénovation rue des Armuriers) ou encore par des
privés (projet des Zurbains, place Vivegnis).
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2.2.3. Etat et typologie du bâti
L’étude réalisée pour le projet de quartier relève que le bâti est « globalement défraîchi à
dégradé » (état de la situation en 1997). A ce moment, les situations les plus délicates
se concentraient dans les rues Vivegnis et St Léonard. En ce qui concerne la rue St
Léonard, nos visites de terrain ont effectivement montré que le bâti de la partie ouest de
la rue (entre l’esplanade et Liège Atlas) est globalement en moins bon état : maisons
surpeuplées, anciens rez-de-chaussée commerciaux réaffectés en logements, bâtiments
partiellement rénovés, etc.
Suroccupation des logements rue St Léonard
Les rues perpendiculaires aux 2 anciennes rues historiques sont plus attractives car le
bâti est de meilleure qualité : rue des Armuriers, rue Mosselman, etc.
En ce qui concerne la typologie du bâti, on doit constater qu’il est majoritairement assez
homogène, puisqu’il date de la fin du 19ième et du début du 20ième siècle, période pendant
laquelle le quartier a connu son essor.
Bâti homogène, rue des Armuriers
Maisons unifamiliales Place Vieille Montagne
Le quartier accueille quelques bâtiments publics de type moderniste ou typique de
l’architecture publique, souvent des écoles. Dans la partie est du quartier, on retrouve
des maisons type « cité-jardin » (rues A. Borgnet et des Vignerons) ou encore la cité
Benoît, rues de Brahy et Bailleux, accueillant des maisons dos à dos précédés d’un
jardinet.
Cependant, le quartier recèle également de nombreuses ruptures typologiques, que ce
soit par leur gabarit, leur implantation ou les matériaux utilisés : l’immeuble des
Franchimontois, l’immeuble de la police fédérale, les immeubles de l’école Maghin, les
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bâtiments de l’Athénée et évidemment les immeubles des quais (surtout du quai St
Léonard), qui sont en rupture totale avec le quartier et qui créent une « barre » qui
sépare les quais du quartier.
Vue panoramique du Quai St Léonard
Pour rappel, le premier building de Liège a été construit dans le quartier St Léonard, à
l’entrée de la rue (actuellement le nom du café « Le building » fait encore référence à
cela).
Soulignons la présence d’anciens bâtiments industriels qui possèdent souvent de belles
qualités architecturales. Deux bâtiments ont été rénovés il y quelques années :
l’ancienne linière (actuellement l’hôtel Ramada) et l’ancienne Brasserie Haecht
(actuellement bâtiment de quartier).
Ancienne brasserie Haecht
Ancienne linière réaffectée en hôtel
2.2.4. Morphologie du quartier
L’ensemble du quartier Nord se situe dans le fond de vallée de la Meuse et ne présente
dès lors quasi pas de dénivellation. Cependant, la morphologie du quartier est
fortement imprégnée par différents éléments naturels ou artificiels. C’est ainsi que le
quartier s’étire sur plus de 2 km est-ouest dans la plaine alluviale, entre les versants
nord de la Meuse et le fleuve (la largeur varie entre 450 et 700 m, 250 m à l’extrémité
est) : ce sont là deux limites naturelles fortes.
Ces limites physiques ont été renforcées par la construction du chemin de fer au pied du
versant, dont la présence limite fortement les points de passage vers les coteaux
(espaces qui n’ont pas été construits au cours du temps) et le remplacement des quais
de Meuse par une autoroute urbaine sépare non seulement physiquement le quartier du
fleuve, mais réduit également les points d’entrée au quartier. Parallèlement à la mise en
place des voies de circulation sur le quai, celui-ci à vu la construction de buildings (R+12)
qui rendent le quartier pratiquement invisible depuis le quai.
A l’est et à l’ouest, la délimitation du quartier est également aisée : à l’ouest, c’est
l’actuelle esplanade St Léonard qui sépare le quartier du centre-ville, esplanade qui fut
un bassin du port de Liège avant d’accueillir la prison. A l’est, c’est le rétrécissement de
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la plaine alluviale en rive gauche qui sépare le quartier de Coronmeuse et d’Herstal,
matérialisé par le grand rond-point de Coronmeuse.
Le quartier est donc segmenté de manière horizontale par de nombreux éléments forts
qui s’étirent d’ouest en est qui sont plus ou moins perméables. Depuis le sud : la Meuse,
les quais, les rues Saint-Léonard et Vivegnis, les voies de Chemin de fer et tout au nord
les coteaux (avec leur relief).
2.2.5. Paysage perçu et occupation du sol
Comme la photo aérienne le montre clairement, la densité du bâti est très élevée,
conséquence du passé industriel du quartier ; certains îlots sont même complètement
bâtis, alors même que la taille des îlots n’est pas petite. Cette quasi imperméabilisation
est due à la présence d’ateliers, d’impasses et d’annexes construits au cœur des îlots.
Ces bâtiments sont parfois vides ou sous-utilisés et leur présence diminue l’existence de
jardins ou d’espaces verts, qui font cruellement défaut dans le quartier. L’exception est le
jardin du château des Quatre Tourettes qui sera acheté par la ville de Liège pour en faire
un espace vert ouvert au public. Cet espace se situe à l’est du quartier, dans la partie la
moins habitée.
Le seul espace public est l’esplanade St Léonard prolongé par le parc du Potay qui offre
non seulement de l’espace, des jeux mais également des vues lointaines que ce soit vers
la Meuse ou vers les coteaux. Malheureusement cet espace situé à la limite du quartier
possède une situation excentrée.
Quelques autres « respirations vertes » existent : la brasserie Haecht, le pied de
l’immeuble des Franchimontois et l’Athénée Liège Atlas. Les deux dernières ne sont
actuellement malheureusement pas accessibles au public.
Les coteaux et le parc Astrid sont peu accessibles depuis le quartier, pour le premier à
cause du manque de points de passage au-dessus de la ligne de chemin de fer et du
relief, pour le deuxième par la difficulté (quasi impossibilité) de franchissement des quais
et du relatif éloignement (entre la Darse et la Meuse).
Trois places de petite taille donnent un peu d’air au quartier : la place Vieille Montagne,
la place Bonne-Nouvelle et la place Vivegnis, dont l’aménagement reste cependant très
léger.
2.2.5. Accessibilité et circulation
Le quartier est relativement enclavé, puisqu’il n’est relié aux quartiers et espaces
environnants que par quelques points de passage.
L’accès au Thier à Liège et au Fond des Tawes se réalise historiquement au niveau de
l’actuel pont des Bayards ou par la rue Jolivet. Depuis la fin du Moyen-âge, le quartier
d’Outremeuse est accessible par le pont Maghin, alors que le Pont Atlas n’a été construit
qu’en 1927. Les liaisons avec le centre-ville et Herstal sont, comme nous l’avons vu cidessus des liaisons très anciennes.
Les points de passage avec les quartiers environnants sont donc réduits. Cet
enclavement est encore renforcé par la présence des bandes de circulation « rapides »
des quais qui ne permettent des échanges avec le quartier qu’à quelques endroits.
Vu sa position péricentrale, le quartier est soumis à une forte circulation de transit que le
plan de mobilité estime à 20-22.000 véhicules par jour. Ce transit emprunte également
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certaines rues du quartier dont le gabarit ne correspond pas aux charges de trafic
observées.
Quelques chiffres : la fréquentation du Pont des Bayards est de 16.500 véhicules par
jour, 18.600 traversent le Pont Atlas, 10.000 empruntent la rue St Léonard jusqu’à la rue
Bayards, 8.500 la rue Bonne-Nouvelle, alors que sur les quais, la circulation est de
30.000 véhicules entre la place de Déportés et le pont Atlas, et de 20.000 entre le Pont
Atlas et Coronmeuse.
En ce qui concerne le transport en commun, le quartier nord est bien desservi, que ce
soit sur les quais (entre 400 et 500 bus par jour), dans la rue St Léonard (sens ouestest) ou par les rues Lamarck-Maghin (sens est-ouest) : 362 bus par jour.
En ce qui concerne la qualité de l’accueil de l’utilisateur, la situation sur le quai n’est pas
optimale, vu les difficultés d’accès (traversée de la bande de circulation locale, souvent
sans passage pour piéton, bandes de séparations surélevées, etc.) et le manque
d’aménagement des arrêts de bus (peu d’arrêts couverts, arrêts étroits, par ex.).
Aménagement (ou non) des arrêts de bus du quai
Depuis la fermeture dans les années 70 des gares de Vivegnis et de Jolivet, le quartier
n’est plus desservi par le train.
En ce qui concerne le stationnement des habitants en 1996, on comptait 450 habitations
avec garage et 700 box de garage, qui d’après les auteurs du projet de quartier sont
souvent sous-utilisés. Dans la rue Saint-Léonard, les places de stationnement sont
estimées à peu près au nombre de 200.
Aucun aménagement cycliste n’existe dans le quartier, même si depuis quelques mois,
des panneaux type système « points-nœuds » fleurissent dans le quartier et sur le pont
Atlas, par exemple. Or, la proximité non seulement du RAVeL mais également du centreville et de ses emplois plaident pour ce type de déplacement.
La proximité du quartier avec le centre-ville, également situé dans le plaine-alluviale, est
d’ailleurs un des points forts du quartier puisqu’elle permet un lien mobilité douce aisé.
2.2.6. Fonctions présentes dans le quartier
Les fonctions économiques sont essentiellement localisées le long des quais et dans la
partie est du quartier (au-delà de la rue des Bayards). Deux espaces d’activités
économiques sont développés par la SPI+ sur d’anciennes friches industrielles, à savoir
le site Pieper (à l’est) et l’ancienne brasserie Haecht (au nord). Les entreprises présentes
dans le quartier utilisent le plus souvent des bâtiments déjà existants et plus rarement
des bâtiments neufs. C’est la rue des Steppes qui accueille le nombre le plus important
de bâtiments neufs et aussi les plus grandes entreprises. D’après les statistiques
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existantes, on recense plus de 800 emplois dans le secteur privé, auxquelles il faut
ajouter une centaine d’emplois dans le secteur associatif.
La fonction commerciale est traditionnellement très présente dans les rues
péricentrales de la ville. Cependant, depuis de nombreuses années déjà on peut observer
un déclin de la fonction commerciale dans le quartier, qui se traduit par un nombre
important de rez-de-chaussé transformés en logements. Actuellement, on peut identifier
la présence de quelques petites concentrations commerciales dans la rue Saint-Léonard :
- autour de la place des Déportés et à l’entrée de la rue Saint-Léonard qui est
également tourné vers le centre-ville ;
- entre la rue Laport/ Mosselman et des Armuriers/ Troclet.
De plus, la Place Bonne-Nouvelle accueille également quelques commerces, liés à la
présence de l’arrêt de bus.
En règle générale il s’agit d’un commerce de proximité sans spécialisation. D’ailleurs
d’après une enquête, beaucoup de personnes fréquentent des moyennes surfaces
alimentaires situées en-dehors du quartier. Cette situation devrait évoluer avec
l’installation d’un Aldi dans la rue Saint-Léonard, complété par la présence de 2 GB
Express situés Place de Déportés et rue Des Bayards et surtout du Delhaize de la Rue
Marengo. La même enquête a également relevé que plus de 40 % des personnes se
déplaçaient à pied pour faire leurs courses et 15 % utilisaient le bus.
Les services publics (outre la fonction scolaire, traitée ci-dessous) sont rares dans le
quartier, même s’ils fournissent un nombre important d’emplois : la police fédérale dans
la partie ouest de la rue St Léonard (246 emplois) et certains services travaux de la ville
de Liège (107 emplois) plus à l’est, qui occupent d’anciennes friches industrielles.
La fonction scolaire est très présente dans le quartier avec plus de 1.100 élèves et près
de 120 emplois. On y trouve de nombreuses écoles primaires, mais également 2 écoles
secondaires et plusieurs écoles spécialisées. Seules les écoles de Liège Atlas et de Ste
Foy touchent la rue St Léonard.
La forte présence des fonctions sociale et culturelle est une autre caractéristique
majeure du quartier. Il s’agit dans le fait d’une multitude d’associations qui se
répartissent à travers l’ensemble quartier.
La fonction principale du quartier est évidemment le logement, puisque le quartier
accueille 10.000 habitants pour plus de 4.700 logements. C’est également une des
fonctions qui pose le plus de problèmes : logements petits, suroccupés, peu salubres…
Les espaces verts sont absents du quartier. Seules les places Bonne-Nouvelle et Vieille
Montagne accueillent un peu de mobilier urbain leur procurant une certaine attractivité.
Les autres espaces verts sont situés en bordure du quartier : les coteaux, l’esplanade
Saint-Léonard et le parc Astrid.
2.2.7. Identité et sentiment d’appartenance
D’après le projet de quartier, rares sont les personnes qui s’identifient comme habitants
du quartier Nord, mais plutôt à une des 2 grandes sous-unités : Saint-Léonard et JolivetCoronmeuse. Dans ce cas, c’est la rue des Bayards qui joue le rôle de limite. Déjà dans
les statistiques démographiques abordées ci-dessus, des différences apparaissaient entre
ces unités.
Le quartier Jolivet-Coronmeuse possède d’ailleurs son propre comité de quartier.
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En ce qui concerne Saint-Léonard, il semblerait que les buildings du quai forment une
sous-entité, en tout cas en termes sociologique (habitants belges, plus âgés et de niveau
socio-économique supérieur), sans que l’on puisse toutefois pouvoir parler d’unité de vie.
Par contre, les habitants dans une zone dont les limites restent floues, s’identifient aux
deux petites places du quartier (Vieille Montagne et Bonne-Nouvelle). Elles représentent
des espaces de respiration et la présence de la fonction scolaire induit de nombreux
déplacements piétons qui favorisent les contacts.
Plus au nord, la
d’appartenance.
rue
Vivegnis
semble
également
faire
l’objet
d’un
sentiment
Le seul lieu qui appartient à tous est la rue Saint-Léonard grâce à la présence de la
fonction commerciale et de son statut de voirie de transit. Elle joue ce rôle dans un
quartier à la structure linéaire qui a été peu propice à l’apparition d’une centralité forte
(par ailleurs, il n’existe pas de place réellement structurante dans le quartier).
Cependant, en terme de lieux symboliques dans le quartier, une enquête a montré que,
d’une part, deux tiers des interviewés n’a cité aucun lieu et, d’autre part, que l’église
Sainte Foy et les 2 placettes du quartier sont des lieux symboliques (repères) importants.
Sur les bordures du quartier, se sont les coteaux (en relation visuelle avec le quartier), le
parc Astrid et l’Esplanade Saint Léonard (rupture avec le centre-ville) qui sont souvent
évoqués par les habitants, de même que les quais et les berges de la Meuse. Pour ces
derniers, les habitants souhaitent un réaménagement complet, laissant la place aux
modes doux.
La même enquête a permis d’en savoir plus sur l’image véhiculée par le quartier. Au sein
du quartier même, deux images antagoniques cohabitent : « pour certains habitants, le
quartier est comparable à un gros village caractérisé par son multiculturalisme et son
côté vivant et convivial, alors que pour la plupart des habitants, le quartier est un
quartier poubelle, délaissé par les pouvoirs publics ».
La majorité de la population liégeoise a, par ailleurs, une perception très négative du
quartier, même s’il attire également de nombreux artistes séduits par l’ambiance de ce
quartier.
3. Objectifs
Suite à l’analyse effectuée sur le quartier, nous avons définis six objectifs déterminants
pour notre projet, c’est-à-dire pour le passage du tram dans la rue Saint-Léonard. Ces
objectifs définissent donc les apports que le passage du tram pourra apporter au
quartier.
Objectif 1 : Renforcer la place symbolique de la rue dans le quartier grâce au
réaménagement de qualité de façade à façade et au choix de localisation des
arrêts.
Actuellement, la rue Saint-Léonard se caractérise surtout par l’importance de sa
circulation, par des tronçons avec un bâti de qualité médiocre et sur-occupé et un
aménagement qui privilégie l’automobile.
Au travers de cet objectif l’importance historique de la rue est remise en avant, de
même que son importance en tant que seule rue qui traverse l’ensemble du
quartier et à laquelle l’ensemble de la population du quartier s’identifie. Le choix
des arrêts devra tenir compte non seulement de l’interdistance « théorique »,
mais également de leur effet structurant sur le quartier.
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Objectif 2 : Initier un changement d’image du quartier par la mise en œuvre de
projets innovants aux endroits étroits de la rue et sur les îlots limitrophes.
Actuellement le quartier Saint-Léonard se caractérise par une image négative que
ce soit par les habitants eux-mêmes ou par les liégeois en général, même si
depuis quelques années de nombreux projets publics ont été menés à bien dans le
quartier.
Le passage du tram au cœur du quartier (et non sur le quai) et la mise en œuvre
de projets innovants sur les endroits étroits, bénéficiant d’une très bonne visibilité
sont autant de signes que le quartier compte pour les pouvoirs publics.
Objectif 3 : Réaménager les quais afin de désenclaver le quartier et permettre
un accès mobilité douce au fleuve.
Actuellement, les quais et leur aménagement en autoroute urbaine ne permettent
pas l’accès au fleuve pour les habitants du quartier. En effet, seul un feu situé au
niveau du Pont Atlas permet d’accéder de manière sécurisée au fleuve, mais
également au parc Astrid. De plus, l’aménagement actuel, pensé pour faciliter
l’entrée et la sortie de ville, ne permet presque pas d’échanges avec le quartier.
Au travers de cet objectif, il apparaît clairement que, même si le tram passe rue
Saint-Léonard, il est indispensable d’également proposer un réaménagement du
quai, afin de rendre à l’ensemble du quartier, y compris à ses pourtours, une
structure urbaine.
Objectif 4 : Revoir le plan de circulation du quartier afin de le drainer de
manière optimale.
Quelques axes du quartier Saint-Léonard accueillent actuellement un important
trafic de transit, essentiellement vers le Thier-à-Liège et le centre-ville. En outre,
les points d’accès au quartier sont en nombre réduit.
Il s’agit donc, grâce à la venue du tram de rejeter au maximum le trafic de transit
sur les pourtours du quartier et de drainer le quartier de manière optimale malgré
la présence du tram, qui empêchera tout trafic dans la rue Saint-Léonard ellemême, vu le gabarit relativement étroit de l’espace-rue : ceci sous-entend la
gestion des carrefours traversant, des cul-de-sac et de mettre en place un
système de boucles. De plus, la présence du tram dans la rue Saint-Léonard
permettra de laisser une place beaucoup plus importante aux usagers faibles
(cyclistes et piétons).
Objectif 5 : Utiliser l’opportunité du passage du tram pour dédensifier les îlots
limitrophes afin de créer des zones de respiration à l’intérieur du quartier.
Actuellement le quartier Saint-Léonard se distingue surtout pas l’extrême densité
de construction, qui mêle logements, box de garages et anciens ateliers. La
majorité des constructions date de la fin du 19ième et du début du 20ième siècle.
Au travers de cet objectif, de nouveaux projets pourront se développer qui
permettront d’améliorer la qualité de vie du quartier grâce à la dédensification
possible et à la mise en place de nouvelles constructions innovantes.
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Objectif 6 : Permettre aux activités économiques actuelles et futures de se
développer dans la rue Saint-Léonard, grâce à une mise en place de systèmes
alternatifs pour les accès (livraisons, clients, etc.).
La rue Saint-Léonard et son voisinage immédiat accueillent un nombre important
d’activités, qu’elles soient économiques, sociales ou d’enseignement. Le passage
du tram ne doit pas mettre en péril ses activités. Des solutions innovantes
doivent dès lors être mise en place afin de pérenniser les activités existante et
d’en accueillir de nouvelles.
4. Schéma d’intention et schéma de circulation
4.1. Schéma d’intention
Faire passer le tram au sein du quartier, c’est-à-dire rue Saint-Léonard, lui permet d’être
générateur de nouveaux projets dans la rue et dans le quartier. Le tram devient dès lors
un élément structurant pour le quartier, malgré le fait que la voiture ne sera plus admise
dans la rue.
La localisation des arrêts se fait aux endroits des polarités existantes ou futures. Leur
position offre également la desserte la plus adéquate pour toucher un maximum
d’habitants du quartier, en tenant compte d’une zone d’influence de 500 m de rayon pour
un tram (150 à 200 m pour un arrêt de bus).
Situer le tram dans la rue St-Léonard offre, de plus, des possibilités ultérieures pour une
liaison vers Outremeuse (puisque le tram venant de la rue Féronstrée pourrait bifurquer
vers le pont Saint-Léonard). Un changement de mode de transport tram-bus se fait à
Coronmeuse pour les lignes de bus 76-79 (Bassenge), 24 (Vottem), 27 (Oupeye). Ceci
sous-entend qu’il n’y aura plus de bus qui transitent par le quartier après l’installation du
tram.
Des projets multifonctionnels offrant une mixité de fonctions, sont mis en place aux
endroits des 5 tronçons trop étroits pour le passage du tram et qui nécessitent dès lors
une réflexion propre à chacun (une quarantaine de bâtiments devraient être détruits).
Ces projets sont également développés sur les friches, sur la place structurante du
quartier qui devrait se situer à proximité de Sainte-Foy, et là où se trouvent actuellement
des box de parkings qui deviendront inaccessibles dès la mise en place du tram dans la
rue St-Léonard.
Rendre la rue St-Léonard inaccessible aux voitures engendre la suppression d’un grand
nombre de place de parking dans le quartier. Dès lors, il semble indispensable de palier
à ce manque en réalisant des espaces de parking (riverains, livraisons et clients) à
plusieurs endroits à proximité de la rue. Des projets de parking en sous-sol, en
bâtiments ou en zones extérieures peuvent se développer dans des îlots bordant la rue.
Ces aménagements participent aussi à l’aération de certains îlots dans un quartier très
densément construit.
Mettre en place un réseau d’espaces publics répartis sur l’ensemble de quartier afin
d’offrir aux habitants des lieux de détente publics, actuellement peu nombreux. Pour
établir des relations internes, il serait envisagé de réaliser diverses interventions au sein
du quartier, telles qu’aménager l’espace au pied du building des Franchimontois,
réhabiliter le parc Morinval en accord avec le projet de quartier, proposer une place
structurante à proximité de l’Athénée Atlas. En bordure du quartier, des connexions
peuvent également être établies avec les coteaux au nord du quartier et la darse dans sa
partie est. L’aménagement d’une promenade en bordure de l’eau et en lien avec le
RAVeL existant réaliserait des liens entre l’extérieur du quartier et le quartier.
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4.2. Schéma de circulation
Le schéma de circulation s’appuie sur trois grands principes :
- l’impossibilité de circuler en voiture dans la rue Saint-Léonard,
- le réaménagement complet des quais en boulevard urbain,
- la réduction du trafic qui transite par le quartier.
En fonction de ce point de départ, il a été imaginé que les quais accueilleront une bande
de circulation locale (est-ouest) complétée par deux bandes de circulation de transit (une
dans chaque sens). Ce nouvel aménagement sera complété par 5 ronds-points situés à
hauteur de la place de Déportés, des rues Laport, Pieper, du Tir et à Coronmeuse. Ces
ronds-points permettent l’ensemble des changements de direction. Aux autres carrefours
qui débouchent sur les quais, seuls des tourne-à-droite seront possibles. Le nombre de
connections avec le quartier sera donc nettement plus élevé qu’aujourd’hui.
La circulation de transit ouest-est et est-ouest est donc sensé passer par les quais. La
circulation venant du Thier-à-Liège passera par la rue des Steppes, rue assez large pour
accueillir ce type de circulation et le point d’échange sera situé au niveau du rond-point
avec la rue du Tir.
La mise en place d’un système de boucles au sein du quartier évite au maximum le
trafic de transit. Ces boucles permettent également une desserte aisée de l’ensemble des
rues du quartier, tout en permettant des liaisons faciles avec le quai (par l’installation de
6 carrefours traversant au niveau de la rue Saint-Léonard)
La création d’une nouvelle rue est prévue pour prolonger la rue Chéri vers le quai, en
profitant de la présence de quelques bâtiments en ruine à cet endroit. Cette nouvelle rue
améliorera également sensiblement l’accessibilité à l’hôtel Ramada qui est actuellement
difficile.
5. Aménagements prévus
5.1. Traitement de la rue Saint-Léonard
1) L’emprise du tram est de minimum 6,3m. Il est nécessaire de prévoir une largeur
libre d’1m50 de chaque côté pour les piétons. Cependant, la rue ne présente pas
une largeur suffisante sur l’ensemble de sa longueur. Dès lors, les tronçons trop
étroits peuvent devenir des lieux de projets innovants dans le quartier et porteurs
d’un dynamisme. Ces projets peuvent intégrer des petites surfaces commerciales
au rez-de-chaussée et de l’habitat aux étages. Ils pourraient être l’occasion
d’amener dans le quartier un type d’architecture davantage contemporain (au
niveau des matériaux utilisés, de l’organisation spatiale proposée ou encore de
l’intégration du concept de développement durable).
2) Le réaménagement de la rue proposé ne prévoit plus de différences de niveaux.
En effet, les trottoirs et la zone réservée au tram (mais qui pourra être traversée
facilement ou être empruntée par des cyclistes) seront au même niveau (à
l’exception des arrêts). La présence de caténaires ne sera pas nécessaire vu que
des systèmes à suspension existent, qui s’intègrent mieux dans un espace-rue
peu large et construit des 2 côtés.
3) Le passage du tram en site propre dans la rue St-Léonard conduit à la suppression
du passage automobile dans la rue. Dès lors plusieurs rues débouchant sur la rue
St-Léonard deviennent des culs-de-sac. Ceci s’intègre dans un plan de mobilité à
l’échelle du quartier (organisation de boucles permettant une circulation de
desserte dans tout le quartier) mais doit également pouvoir se résoudre au niveau
du carrefour avec la rue. L’aménagement de ces zones doit permettre aux
automobilistes d’effectuer un demi-tour, tout en proposant des zones de
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stationnement réservées aux riverains. Il est nécessaire de mettre en place des
dispositifs empêchant l’accès à la rue St-Léonard.
4) Les carrefours traversant seront munis de feux intelligents qui se mettront au
rouge lorsque le tram arrive.
5) Les arrêts seront situés après les carrefours dans le sens de circulation du tram
afin d’améliorer sa vitesse commerciale.
6) Le passage du tram dans la rue St-Léonard ne permettant plus aux voitures d’y
circuler, il est nécessaire de proposer aux véhicules circulant dans les rues
perpendiculaires un espace libre afin d’y effectuer un demi-tour. Cette zone serait
traitée dans le même revêtement sol que celui des trottoirs afin de manifester
l’interdiction d’y stationner.
Freiburg : traitement de la rue sans dénivelé,
utilisation multi-usages de l’espace
Valenciennes : carrefour traversant
Valenciennes : espace-rue sans caténaire
Lyon : aménagement d’un cul-de-sac
5.2. Traitement des quais
5.2.1. Séquences du quai
Le quai sera aménagé de telle sorte que les différents utilisateurs aient une place
appropriée tout en permettant aux usagers faibles de se déplacer facilement dans cet
espace :
1. L’aménagement comprendra une zone de desserte reprenant un espace de
parking riverains (en revêtement perméable), un espace permettant la circulation
des riverains (automobilistes, cyclistes et piétons), traité de façon la plus
homogène possible afin, d’une part, de signaler aux automobilistes qu’ils se
trouvent en zone lente et d’offrir aux riverains un espace permettant une mixité
des usages. Pour cela, la zone de circulation automobile pourrait être séparée de
la zone réservée aux usagers faibles uniquement par le filet d’eau, sans présenter
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de différences de niveaux. De cette façon, les piétons et cyclistes disposent d’une
grande liberté de circulation sur l’ensemble de cet espace, sans se sentir menacé
par la présence des voitures, qui elles-mêmes sont amenées à ralentir sous l’effet
de l’aménagement proposé, (pavé ou revêtement peu adapté à une conduite
rapide, étroitesse de l’espace entre le parking et le filet d’eau). Le parking riverain
sera localisé à proximité de la zone de transit, afin de créer une séparation entre
usage local et de transit et de laisser le plus d’espace libre possible devant les
constructions.
2. Une zone de transit, séparée de la zone de desserte par une bordure large
végétale sur laquelle les piétons peuvent circuler et faire une halte dans leur
cheminement vers le bord de l’eau. La largeur des bandes de circulation a été
déterminée en fonction de la vitesse maximale autorisée qui sera réduite à
50 km/h.
3. Une zone de loisirs longera la Meuse, réservée aux usagers lents. Sa largeur
variera en fonction de la largeur du quai et des aménagements particuliers seront
prévus à certains endroits, permettent de descendre au niveau de l’eau. Cet
espace accueillera également du mobilier urbains et des espaces de jeu. Une
attention particulière a été portée à l’accessibilité et à l’attractivité des ces
espaces pour le plus grand nombre (installation de rampes, d’espaces de repos et
de jeux). De plus, de nombreux espaces imperméables (donc verts) agrémentent
cette zone de loisirs.
Lyon : traitement de la promenade
Lyon : intégration d’un escalier et d’une rampe
5.2.2. Proposition pour la descente du pont Atlas
Une attention particulière a été accordée à l’aménagement du pied du pont Atlas, endroit
stratégique vu qu’il permet le lien avec le RAVeL et le parc Astrid. Grâce au gain de place
réservé à l’espace piéton crée par la réduction du nombre de bandes de circulation sur le
quai, la solution proposée prévoit:
- de supprimer la circulation sur la partie ouest du pont et de rabattre l’ensemble de
la circulation vers le rond-point prévu au niveau de la rue Pieper, ce qui permettra
de libérer un espace de grande taille située en face de l’Athénée et du début de la
darse
- de créer une passerelle en bois qui permet de monter au niveau du pont et
ensuite de reprendre le RAVeL ou bien de traverser le pont pour accéder au parc
Astrid ;
- de maintenir la présence du double escalier monumental qui est situé dans l’axe
du pont, mais décentré par rapport à la rue Commandant Marchand ;
- de créer un nouvel axe visuel et de cheminement qui permet un accès direct à la
darse, située légèrement en contre-bas, en passant en-dessous de la nouvelle
passerelle et de là, parcourir les berges vers l’est ou vers l’ouest ;
- de créer un espace de jeu et de repos au niveau de la darse (à l’ouest du pont).
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Lyon : utilisation des berges pour l’installation
pour le skat-board
Lyon : espace repos et enfant
5.3. Traitement du pôle
Le pôle développé regroupe différentes problématiques inhérentes au passage du tram :
un tronçon étroit, un arrêt et un intérieur d’îlot. Il est délimité au niveau de la rue SaintLéonard à l’ouest par le bâtiment de la police fédérale et à l’est par celui de la police
locale.
Deux sous-espaces ont été traités :
- le tronçon de rue, y compris les zones d’arrêt et l’immeuble des Franchimontois,
- l’intérieur d’îlot situé entre les rues Marengo, Saint-Léonard et Laport.
5.3.1. La rue
Dans la zone traitée se présente l’opportunité de créer une rue dans l’axe de la rue Chéri
afin d’éviter un demi-tour et d’offrir aux usagers venant de cette rue la possibilité de
poursuivre leur trajet jusqu’au quai. Des places de stationnement pourront être créées à
proximité de cette nouvelle rue. Il semble effectivement nécessaire de proposer de
nouvelles possibilités de parking dans le quartier étant donné la suppression du
stationnement situé dans la rue St-Léonard et dans les box de parking rendus
inaccessible via la rue St-Léonard.
A l’angle de la rue St-Léonard et de la rue Chéri, se trouve un espace d’environ 1200 m²
actuellement utilisé comme parking par la police. Sur ce terrain sera proposé un projet
d’habitations mixtes (duplex, appartements, loyers mixtes). Les étages accueilleront des
appartements diversifiés tandis que le rez-de-chaussée proposera des emplacements
pour des commerces de proximité. Un accès latéral vers la rue Chéri sera réservé pour
la police. L’intérieur d’îlot sera aménagé en espace extérieur collectif destiné aux
habitants du nouveau bâtiment.
Sur le tronçon nord de la rue, situé entre la rue Chéri et la rue des Franchimontois, est
développé un projet de reconstruction d’habitation. Cette partie de la rue est trop étroite
pour permettre le passage du tram et laisser suffisamment de place pour les usagers
faibles.
Des logements mixtes y seront également proposés. Le projet est une
opportunité de développer une architecture contemporaine au sein du quartier, intégrant
des concepts de logements durables et soucieux de l’environnement. Sur les parcelles
proches de l’angle avec la rue des Franchimontois, pourront se développer au rez-dechaussée des commerces ou des activités publiques vu leur proximité avec la zone
d’arrêt davantage fréquentée. Le bâti présentera un porte-à-faux permettant d’élargir au
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sol la surface réservée au piéton à proximité de la zone d’arrêt du tram et intégrant, dès
lors, une zone d’attente protégée des intempéries.
Le passage du tram dans ce tronçon étroit est également l’occasion d’élargir la rue de
telle sorte que le bâtiment des Franchimontois prenne pleinement sa place. En reculant
le front bâti, l’espace-rue à l’endroit de l’arrêt de tram peut se transformer en petite
place. Cette place sera délimitée par les fronts bâtis des habitations et du building des
Franchimontois qui participe de la sorte à l’espace créé. Des gradins permettront non
seulement l’accès au plateau surélevé sur lequel est établi le bâtiment mais ouvriront
également l’espace de la rue vers cette espace surélevé.
L’espace au pied des
Franchimontois sera aménagé en espace public vert proposant des variations de
plantations saisonnières à proximité de la crèche et de la rue des Franchimontois, offrant
ainsi aux passant une vue diversifiée. Les murs séparant l’espace des arrières des
constructions voisines seront verdurisés afin de participer à l’ensemble de
l’aménagement proposé et d’établir un rapport visuel agréable.
5.3.2. L’intérieur d’îlot
Le tram entraînera également des questions au niveau des accessibilités pour les
livraisons des commerces situés dans la rue St-Léonard. La présence d’entrepôts dans
les intérieurs d’îlots permet une conversion en espaces verts après démolition de ces
bâtiments. Dans le cas présent, environ 3800 m² pourront être réaménagés entre la rue
Marengo et la rue Saint-Léonard.
La création d’un accès à partir de la rue Marengo vers l’intérieur d’îlot et qui se prolonge
jusqu’à la rue St-Léonard pour les usagers faibles permet de créer une zone de
respiration à proximité de la rue St-Léonard dont l’environnement est densément
construit. Par les aménagements proposés, cet espace de grande taille sera divisé en
deux sous-espaces aux caractéristiques différentes mais complémentaires. Les sousespaces ainsi créés resteront d’échelle « humaine » et permettront des nouveaux
cheminements piétons à travers de l’îlot.
Un nouveau projet d’habitation sera proposé rue Marengo tout en proposant un accès
latéral vers l’intérieur d’îlot. Un autre projet d’habitation se situera au centre de l’îlot dont
la superficie le permet. C’est aussi l’occasion de dynamiser l’espace afin qu’il ne
devienne pas une zone sans vie. En fonction de l’emplacement et de l’ensoleillement,
certains rez-de-chaussé pourront servir de zone de rangement (vélos, poussettes, etc.).
Un cheminement piéton est proposé entre la rue Marengo et la rue St-Léonard. A
proximité de la rue St-Léonard une zone libre est réservée afin de permettre aux livreurs
de décharger leur véhicule. Les commerces pourront être desservis par l’arrière des
bâtiments donnant sur la cour intérieure.
L’espace est partagé entre des espaces verts et des espaces minéraux. Un espace
suffisamment grand est délibérément resté dégagé afin de permettre aux jeunes d’y
jouer, à proximité des logements et des zones de repos aménagées.
6. En guise de conclusion… Utopie ou opportunité ?
Cette question a guidé toute la réflexion de ces derniers mois concernant l’optique de
départ de faire passer le tram dans la rue Saint-Léonard.
Arrivé au terme du travail, il nous semble que le passage du tram dans la rue SaintLéonard peut être une véritable opportunité pour le quartier Saint-Léonard et ses
habitants. En effet, le passage du tram contribuera à :
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améliorer la qualité de vie dans le quartier, comme cela est d’ailleurs souhaité par
le projet de quartier, au travers notamment du réaménagement complet de la rue
Saint-Léonard et de la suppression du trafic de transit dans l’ensemble du
quartier ; la rue Saint-Léonard deviendra ainsi la colonne vertébrale du quartier
tout en offrant une qualité de vie à la mesure de sa position centrale ;
valoriser le quartier en tant que milieu de vie par la présence au centre du
quartier d’un transport public structurant et rapide et par la mise en place de
projets de qualité, diversifiant les types de logements ou d’espaces publics ; la
mise en place du tram serait ainsi générateur de nouveaux projets, permettant de
dynamiser l’ensemble du quartier ;
renforcer la place symbolique et la position centrale de la rue Saint-Léonard, un
élément auquel tous les habitants du quartier se réfèrent, en créant également la
place structurante tant souhaitée par les habitants ;
de donner accès au fleuve non seulement aux habitants du quartier, mais
également à l’ensemble des liégeois ;
de diminuer au maximum la présence de l’automobile dans cette partie de la ville,
vu la mise en place d’un transport public structurant et la diminution de la surface
réservée à la voiture.
Toutefois, cette solution pourrait relever de l’utopie si les décideurs, au vu des difficultés
du projet (qui sont nombreuses : expropriations, accès des riverains, durée des travaux,
etc.) rejettent cette solution d’office sans tenir compte des effets positifs cités ci-dessus.
Le risque serait d’envisager le tram comme seul élément technique sans percevoir sa
qualité réelle d’élément structurant pour le quartier. Il doit être perçu non seulement
comme un moyen de transport alternatif mais également comme le point de départ d’un
nouveau dynamisme pour le quartier. L’enjeu réel se situe dans la manière dont le tram
pourra générer d’autres projets conduisant à valoriser le quartier et dans la manière de
mener à bien ces projets en parallèle avec la réalisation de la ligne de tram. Dans cette
perspective, le projet de tram dans la rue St-Léonard acquiert dès lors de nombreuses
potentialités.
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