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Notions sur le langage cinématographique
Document établi le 30/01/05 par Véronique Daveau-Martignoles.
Source : synthèse d’un stage « La publicité audiovisuelle : langage et analyse », organisé par
le 3ème Oeil au Carré Amelot à La Rochelle et animé par Marianne Salmas, réalisatrice,
monteuse, formatrice.
Le cinéma se rencontre dans 3 domaines :
1) le domaine du créatif,
2) le domaine de l’information (attention aux risques de manipulation, à la musique dans
les documentaires, aux cadrages, qui vont influencer la perception du message et qui
font que l’information n’est plus objective),
3) le domaine de la vente (le message est perçu par l’inconscient. Être vigilant car on n’a
pas le temps au quotidien d’analyser le film).
L’analyse cinématographique va permettre de repérer, nommer et identifier les techniques
utilisées pour faire passer un message et montrer l’intention du réalisateur.
Le scénario : description détaillée des événements qui se succèdent dans un film.
Le synopsis : c’est le résumé en quelques lignes du sujet du film. (Qu’est-ce-que ça raconte ?)
L’intention, c’est le message que le réalisateur veut faire passer ; Pour réussir, il va utiliser
des techniques d’image, de son, de montage. Toutes ses actions sont réfléchies dans le but de
faire passer un message ;
L’écriture audiovisuelle fait appel à deux notions fondamentales : le plan et les séquences.
Le plan, c’est une suite d’images sans interruption, c’est ce qui est filmé entre le début et la
fin de la prise de vue par la caméra et qui est gardé sans coupure au montage.
Une séquence regroupe plusieurs plans à la suite du montage et forme une unité narrative.
Les publicités sont souvent faites en une seule séquence.
Un plan-séquence : la totalité d’une action est filmée en une seule prise de vue. C’est le
temps réel de l’action.
1) Analyse de l’image :
1.1) Les différents plans
Le plan d’ensemble :
C’est un plan large, le plus large possible qui
montre la totalité d’un décor ou d’un paysage,
avec éventuellement des personnages.
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Le plan de demi-ensemble : présente les
personnages dans leur environnement. Il
permet souvent de capter une action.
Le plan moyen présente le personnage en
entier. Le personnage prime.
Le plan américain cadre le personnage à mi-
cuisse. (exemple : cow-boy en action dans les
westerns)
Le plan rapproché est un plan de
proximité. La tête du personnage est de
taille réelle. (Impression qu’il nous
parle).
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L’échelle de plan peut varier à l’intérieur d’un même plan grâce aux mouvements de caméra.
1.2) Les mouvements de caméra
Le panoramique : c’est un mouvement de la caméra autour d’un axe fixe.
Le travelling : c’est le déplacement de la caméra posée sur un chariot pour découvrir un
décor, suivre un objet ou un personnage en mouvement, saisir plusieurs aspects d’une même
scène. Le travelling avant : s’approche de l’objet filmé.
Le travelling arrière : la caméra s’éloigne de l’objet filmé.
Le travelling latéral : la caméra accompagne une action ou parcourt un décor.
Le travelling ascendant : la caméra s’élève au dessus du sujet filmé.
Le travelling descendant : la caméra descend sur le sujet filmé.
Le zoom : c’est un travelling avant ou arrière réalisé à l’aide de l’objectif-zoom, sans
déplacement de la caméra (comme en photo) ;
1.3) Les angles de prise de vue
Ils sont définis par l’emplacement de la caméra.
La plongée : c’est une prise de vue faite d’un point d’observation plus élevé que le sujet.
Elle a tendance à déformer le personnage, à l’aplatir.
La contre-plongée : c’est une prise de vue faite d’un point d’observation moins élevé que le
sujet. Elle grandit le personnage. Les hommes politiques, les dictateurs sont très souvent
filmés en contre-plongée.
Le puissant est filmé en contre-plongée et le faible en plongée.
Le cadrage penché : La caméra est volontairement penchée. Le cadrage penché peut être
utilisé pour faire ressentir une impression de malaise chez le spectateur ou quand le message
est pauvre. (Voir la publicité « je veux des huîtres »)
Le cadrage à niveau : on s’adapte à la taille du sujet. Par exemple pour filmer un enfant, on
se met au niveau de l’enfant pour que le spectateur se mette aussi au niveau de l’enfant.
1.4) Les champs
Le champ, c’est l’espace visible à l’écran, délimité par le cadre.
Le contrechamp est la portion d’espace opposé à la précédente. Le dialogue entre Patricia et
Christine à la cantine, dans l’extrait du film « Elle est des nôtres », visionné en stage de
communication, montre les deux personnages à tour de rôle, dans un montage « champ-
contrechamp ».
Le hors champ est l’espace conti au champ, non visible à l’écran, comprenant ce qui se
passe hors du cadre.
La profondeur de champ montre un premier plan et un second plan en même temps.
Le gros plan cadre le personnage au
visage. (Nous sommes en prise directe
avec le personnage).
Le très gros plan isole un détail. C’est un
effet de loupe, qui permet de pointer du
doigt pour donner à voir au spectateur ce
qu’il ne pourrait pas voir dans l’échelle
normale. Il est souvent utilisé pour
produire un effet hyper dramatisant.
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1.5) La caméra subjective et la caméra objective
On parle de caméra subjective lorsqu’elle est à la place du personnage. (Exemple : la publicité
de France Télécom 2000, la caméra est à la place de la petite fille), sinon il s’agit de caméra
objective.
1.6) Les effets spéciaux
Vers la fin des années 70, le début des années 80, les effets électroniques apparaissent au
cinéma (table de trucage, mosaïque, colorisation….). Dans les années 90, l’ordinateur fait son
entrée dans le monde de l’audiovisuel. Ce sont les effets invisibles (on efface les antennes
TV), les effets qui se voient beaucoup, les effets qui font le design audiovisuel pour créer une
identité graphique et sonore.
o Les effets sur les couleurs : utilisation de filtres. Actuellement le vert, le bleu
symbolisent l’urbain, la technologie, l’hygiène, la santé (exemple : la publicité pour le
dentifrice Sanogyl où tout est artificiel).
o Les effets sur les mouvements, sur la vitesse : l’enchaînement des plans, leur
longueur, leur nombre va donner une impression de lenteur ou de rapidité à l’action.
o Les effets sur les textures (grain, rayures, etc.) : on baisse la qualité de l’image pour
faire plus vrai.
o Les fondus ou volets : pour souligner un enchaînement. En début ou en fin de plan,
un fondu fait apparaître ou disparaître progressivement le plan. Le fondu enchaîné fait
disparaître progressivement un plan en lui superposant le début du plan suivant.
o Les incrustrations : l’image dans l’image.
o Les effets en 2 dimensions, en 3 dimensions.
o Le morphing : transformation continue, animée d’une image en une autre.
2) Analyse du son
2.1) 2 techniques de prise de sons
Les sons synchros sont enregistrés au moment du tournage, ce qui donne une impression de
véracité à l’action….
Les sons post-synchronisés ou post-sonorisés sont enregistrés après. C’est une technique
très fréquente en publicité où il est extrêmement rare de trouver des publicités en son synchro.
(un exemple : la publicité de France Télécom « Beaucoup d’histoires commencent avec les
pages jaunes » ; les films de Fellini et de Tati sont en post-synchro.)
2.2) Les catégories de sons
6 catégories de sons au cinéma : la voix, la musique, les bruits, le silence, les effets, les
ambiances.
La voix : c’est en principe l’élément qui prédomine. En publicité, elle donne l’information
commerciale. Il y a les voix que l’on reconnaît qui donnent une notoriété, une crédibilité (une
voix caution) et les voix de comédiens inconnus.
La musique : elle a une fonction émotionnelle importante, elle accompagne la psychologie
d’un personnage, elle donne une couleur,…..
L’utilisation de plus en plus fréquente de la musique dans les documentaires, le journal
télévisé pose le problème de l’objectivité.
Pour le choix de la musique, il y a 3 possibilités :
o le recours à un compositeur pour créer la musique permet une identification totale
entre la musique et le message, mais les découvertes sont rarement utilisées en
télévision pour des raisons de budget et de délai….C’est très rare en publicité sauf
pour les grandes campagnes comme celle en 2000 de France Télécom.
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o Le recours à une musique existante : cette musique présente l’avantage d’emporter
l’adhésion car elle est connue et appréciée (exemple : Petit papa Noël dans une
publicité de BMW). On comprendra le pouvoir manipulateur d’un tel choix ! à
condition que le alisateur tienne compte de l’histoire de la musique choisie qui doit
être en cohérence avec le reste.
o Le recours à des musiques d’illustration : ce ne sont pas des musiques qui innovent, ce
sont des musiques à la manière de…… Elles sont peu utilisées en publicité car elles
sont peu connues.
Les bruits et les ambiances :
o Le bruit ou bruitage est un son ponctuel qui correspond à une action ou à un geste
précis (une porte qui claque, un tiroir qui se referme). Le son participe beaucoup à
l’effet de rapidité (conseil pour s’en rendre compte : regarder des publicités ou des
extraits de film sans la bande son).
o L’ambiance, c’est le paysage sonore de la scène. Il ne change pas d’un plan à
l’autre si on reste dans la même séquence.
Les effets sonores :
o L’effet de réverbération, de cathédrale : le son est amplifié. (Exemple : Côte d’or, le
chocolat qu’on casse)
o L’effet de délai : c’est l’écho dans la montagne, le son qui ricoche
o L’effet d’équalizeur déforme le timbre de la voix pour qu’elle soit non reconnaissable.
o L’effet d’échantillonneur : on enregistre avec un micro un son, puis on le numérise et
on agit dessus. Ceci permet de réinjecter des sons via un clavier numérique, qui
deviendra musical avec le pianiste. (Exemple : le policier dans Kit et Kat ).
Les silences :
Dans un film, c’est un son qui s’arrête brutalement. L’impact est très particulier : l’image
prend plus de place, c’est dramatisant.
2.3) Le cadrage sonore
Le son in : on voit la source du son à l’écran.
Le son hors champ : le son est issu de la scène, est relié à l’action mais on ne voit pas sa
source à l’écran.
Le son off : le son n’est pas lié à la scène. (Exemples : une musique, un slogan,…)
2.4) La valeur du plan sonore
Le plan d’ensemble : les sons sont éloignés.
Le plan moyen : les sons sont plus près.
Le gros plan : les sons sont très présents.
2.5) Les sons subjectifs et objectifs
En son subjectif, on entend à la place du personnage alors qu’on ne devrait pas entendre.
Par exemple, au téléphone, une tierce personne (NOUS) ne devrait pas entendre la
conversation. C’est du son objectif. En son subjectif, elle entendrait.
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