Voici un exemple de lettre dont vous pouvez vous inspirer. Prenez note que l’ajout de
commentaires personnels a toujours plus de poids pour votre destinataire, nous vous
suggérons donc fortement de le faire.
Madame St-Pierre,
Je vous écris parce que, en votre qualité de ministre de la Culture, des
Communications et de la Condition féminine (MCCCF), je crois que vous pourriez
contribuer à sauver des milliers de vies partout au pays.
La présence exagérée, irréaliste et idéalisée du tabac à l’écran pousse chaque année
de nombreux jeunes à s’initier au tabagisme. Il faut dire que le tabac a souvent le beau rôle
à l’écran : utilisé à outrance dans les scènes de stress, de joie ou de séduction, il est
généralement associé à des personnages puissants, riches, sexys, rebelles, glamours ou
marginaux. Bref, à des modèles inspirants auxquels les jeunes tendent à s’identifier. Une
étude de Polansky, parue en 2010, rapportait que 44% des cas d’initiation au tabac chez
les Canadiens âgés entre 15 et 19 ans est attribuable aux films qui montrent des produits
du tabac
1
. D’autre part, une étude réalisée par Boujbel, Marticotte et St-Onge (2011) de
l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, révèle que 73% des films québécois du top
15 et 35 % des émissions de télévision québécoises contiennent du tabac
2
.
Personnellement, je trouve ces statistiques plus qu’inquiétantes, et j’appcierais
énormément que vous vous serviez de votre pouvoir pour éviter que le MCCCF ne
contribue à cette influence néfaste. Pourquoi ne pas tout simplement exiger que toutes les
productions cinématographiques et télévisuelles québécoises portent une mention comme
celle-ci : «Aucun membre de la production n’a été rétribué de quelque façon que ce soit
(argent comptant, cigarettes gratuites ou autres cadeaux, publicité sans frais, prêt d’argent
sans intérêts, etc.), par qui que ce soit, en échange des scènes de tabagisme de ce film »?
Cela permettrait à tout un chacun de s’assurer de l’intégrité et de l’indépendance des
membres de la production des films.
Et pourquoi ne pas baliser la psence du tabac à l’écran pour qu’elle reflète les statistiques
actuelles? Car, après tout, ce sont huit personnes sur dix qui ne fument pas. Et pourtant, on
fume autant au cinéma de nos jours que dans les années 50! Je souhaite de tout cœur que le
MCCCF se dote d’une loi restrictive en matière de tabac à l’écran, afin de protéger nos
jeunes de ce fléau.
J’ai confiance en votre jugement, et vous prie d’agréer, Madame St-Pierre, l’expression de
ma haute considération.
Signature
1
Polansky, J. (2010). Tobacco Vector, réalisé pour l’organisme Physicians for a Smoke Free Canada.
2
Boujbel, L., Marticotte, F. & St-Onge, A. (2011). Portrait de l’utilisation du tabac dans les films et les dramatiques
québécoises.
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