Lycée Montesquieu AP 2nd
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Articles du périodique Le Monde sur le thème de l'Euthanasie :
Fin de vie : le conflit se prolonge sur le site
de l’Assemblée nationale
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prolonge-sur-le-site-de-l-assemblee-nationale_4576628_3224.html#2P0fKvElCgZ9WWLX.99
LE MONDE | 14.02.2015 à 10h44 • Mis à jour le 14.02.2015 à 15h22 | Par François Béguin
Réelle « avancée démocratique » placée sous le signe de la « révolution numérique » ou
expérimentation de dernière minute mal fagotée et un rien démagogique ? A défaut de faire
l’unanimité, l’initiative du président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone d’ouvrir aux
commentaires des internautes les onze articles de la proposition de loi sur la fin de vie est
d’ores et déjà une honnête réussite en termes de participation.
Sans campagne de communication pour faire la promotion du dispositif, plus de 7 000
commentaires et témoignages ont été déposés depuis le 2 février sur le site de l’Assemblée, en
réaction au texte des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP). Cette première
« consultation citoyenne » doit s’achever lundi 16 février, la veille de l’examen du texte en
commission des affaires sociales.
Les contributions font à peu près toutes état de désaccords avec la proposition de loi qui
prévoit la mise en place d’une sédation « profonde et continue » pour les malades en phase
terminale et de directives anticipées contraignantes. Les déçus estiment que cela « n’apporte
rien de nouveau », les inquiets assurent qu’il faut « appeler un chat un chat : la sédation
profonde est un acte de mort, c'est l’euthanasie, c'est tout ». Mais des contributeurs, on ne sait
rien. Ni nom, ni âge, ni profession, ni lieu d’habitation.
Démarche « trop tardive »
Le député UMP Jean Leonetti, co-rapporteur du texte qui sera débattu le 10 mars dans
l’Hémicycle, attribue l’essentiel des textes déposés aux militants des associations pro-vie et
pro-euthanasie, mobilisés via les réseaux sociaux. Sceptique sur l’apport d’une telle
consultation à une question qui a déjà fait l’objet de nombreux rapports, avis et auditions
depuis l’élection de François Hollande en mai 2012, le député des Alpes-Maritimes assure ne
pas avoir découvert «d’interrogations révolutionnaires » dans les textes déposés sur le site de
l’Assemblée.
Pour lui, cette démarche est « trop tardive, trop courte, et en partie inadaptée ». « Si cela
avait été mis en place au début de notre mission, cela aurait pu être fait de façon plus
approfondie, avec plus de pédagogie », relève-t-il. « Un débat citoyen, ce n'est pas
uniquement mettre un texte en ligne et attendre les réactions », complète le député PS Alain
Claeys, l’autre rapporteur du texte, qui plaide lui aussi pour des « explications et des
éclairages » supplémentaires.