Guide compétences cliniques Système respiratoire

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UNITE D’APPRENTISSAGE : SYSTEME RESPIRATOIRE
Introduction
Globalement, en termes de mortalité, d'incidence, de prévalence et de coût, les maladies
pulmonaires se situent en deuxième position (après les maladies cardio-vasculaires). Dans
certains pays (p. ex. la Grande-Bretagne), elles constituent déjà le principal tueur.
Un accroissement du nombre de décès dû aux maladies respiratoires est à prévoir entre
maintenant et 2020, en particulier lié aux broncho-pneumopathies chroniques obstructives
(BPCO), cancers pulmonaires et tuberculoses (TB). En 2020, sur les 68 millions de décès
dans le monde, 11.9 millions seront causés par des maladies pulmonaires (4.7 par la BPCO,
2.5 par la pneumonie, 2.4 par la TB et 2.3 par le cancer pulmonaire).
Le coût financier total des maladies pulmonaires en Europe approche les 102 milliards
d'euros, un chiffre comparable au produit domestique annuel brut de la République
d'Irlande. La BPCO y contribue pour presque la moitié de cette somme, suivie par l'asthme,
la pneumonie, le cancer du poumon et la tuberculose.
Finalité de l’apprentissage
La finalité visée par l'enseignement préclinique dans le domaine des maladies respiratoires
est d'amener l'étudiant à acquérir les compétences cliniques de base nécessaires à la prise
en charge des patients qui souffrent d’une affection respiratoire.
Prérequis
Revoir la physiologie et l’anatomie du système respiratoire.
Compétences
1. Réaliser l’anamnèse d’une anomalie respiratoire chez un patient réel ou simulé,
posant les questions clés relatives à une plainte de douleur thoracique, dyspnée, toux,
hémoptysies, cyanose ou sibilance en recherchant les symptômes liés à une pathologie
du système respiratoire.
2. Réaliser l’examen clinique systématique de l’appareil respiratoire, identifiant les
principales anomalies que l’on peut observer au niveau de l’inspection, à la palpation,
la percussion et l’auscultation.
3. Mener la démarche diagnostique chez un patient réel ou simulé permettant de préciser
l’origine de la pathologie respiratoire et établir un projet thérapeutique pour le patient.
Objectifs
 Décrire les principaux symptômes et signes cliniques des plaintes se rapportant au
système respiratoire, en précisant leurs caractéristiques ainsi que leur
physiopathologie et mécanismes de production.
 Recueillir en interprétant de façon systématique les informations concernant le passé
médical, l’histoire familiale, le contexte de vie et les caractéristiques des plaintes
concernant les symptômes liés à une pathologie du système respiratoire.
 Reconnaître visuellement les altérations éventuelles de la forme du thorax, les
mouvements respiratoires et les signes de difficulté respiratoire.
 Palper le thorax pour percevoir l’ampliation de la cage thoracique pendant la
respiration ou la transmission des vibrations vocales.
 Pratiquer la percussion afin de délimiter la limite inférieure des deux plages
pulmonaires, puis comparer la sonorité des plages pulmonaires gauche et droite à
différents niveaux et symétriquement.
 Ausculter les deux poumons et reconnaître le bruit physiologique de la respiration
ainsi que ses modifications pathologiques et expliquer leur mécanisme.
 Décrire les quatre types de bruits advantices (sibilances, ronchis, râles fins et râles
grossiers) et leur origine.
Contenus
1.
Symptômes et signes cliniques concernant la sphère respiratoire
2.
Anamnèse respiratoire
Anamnèse générale
A) Passé médical
- hospitalisations pour maladie respiratoire
- asthme dans l’enfance
- toux chronique
- pneumonie
B) Histoire familiale
- Tbc, emphysème, troubles du sommeil, malformations…
C) Environnement
- tabac
- allergies
- profession, expositions particulières (amiante, carrosserie, agriculture…)
Anamnèse spécifique
Toux
- chronique, récente
- productive, sèche
- horaire (matinale, diurne, nocturne…)
- saisons
- expositions (allergies, pollution, profession…)
- liée à la prise alimentaire
- …
Si productive, qualité des expectorations
-
mousseuses
muco-purulentes
mucoïdes
hémoptoïques
nauséabondes
…
Dyspnée
-
définition
estimation de la sévérité (échelles de Borg, EVA, NYHA)
aiguë, chronique, épisodique…
à l’effort, nocturne …
orthopnée, platypnée
Douleurs thoraciques
-
trachéo-bronchiques
œsophagiennes
pleurétiques
diaphragmatiques (référées)
angineuses (coronariennes…)
Hémoptysies
-
massive versus mineure
dd hématémèse
étiologies classiques
Cyanose
-
définition
relation au taux de Hb
centrale, périphérique
Sibilances
-
horaires
facteurs déclenchants
symptômes associés
Troubles associés au sommeil
-
ronflement
apnées observées
insomnie, dyspnée paroxystique
somnolence diurne
L’observation du patient
La posture
-
recherche d’un appui sur les coudes
orthopnée
Le visage et son expression
-
détresse
cyanose
battement des ailes du nez
expiration lèvres pincées
état de la dentition (les risques de la broncho-aspiration)
respiration audible (sibilances, stridor)
Le cou
-
-
utilisation de la musculature accessoire
. Trapèzes
. Sternocléidomastoïdiens
. Scalènes
. Pectoraux
surélévation des clavicules et apparition des fosses supra-claviculaires (tirage)
distension des veines du cou
emphysème sous-cutané
La configuration du thorax
-
augmentation du diamètre antéropostérieur (déformation en tonneau (rapport
diamètre antéropostérieur/diamètre latéral : 5/7 ou ½)
volet costal (mouvement paradoxal)
cyphoscoliose
pectus excavatum
pectus carinatum
Le rythme respiratoire et le type de respiration
-
évaluer le rythme sur 30 sec (norme 8 – 15 cycles /min)
bradypnée
tachypnée
respiration de Cheyne-Stokes
apnées
respiration de Biot (ataxique)
respiration de Kussmaul (hyperpnée d’origine métabolique)
le mode ventilatoire (rapport entre temps inspiratoire et expirat0ire : 1/2 à 1/3
L’excursion du thorax
-
observation en position debout et couchée de l’excursion du thorax et du diaphragme
observer
le tirage sus-sternal, supraclaviculaire, intercostal
la respiration paradoxale
la respiration alternante (paradoxale et normale alternées)
le signe de Hoover : dans l’emphysème, en raison de l’augmentation de la capacité
pulmonaire, le diaphragme est aplati. Il en résulte une attraction des côtes vers
l’intérieur en fin d’expiration.
Les mains
-
hippocratisme digital
I épaississement des tissus fibro-élastiques
II perte de l’angle obtus au bas de l’ongle
III bombement de l’ongle (ongle en verre de montre)
IV épaississement de la partie distale de la dernière phalange
-
cyanose.
3. L’examen physique respiratoire
Repères topographiques
-
Repères thoraciques
Creux sus-sternal
Angle manubrio-sternal (angle de Louis)
Apophyse épineuse de C7
Lignes médioclaviculaires
Les côtes flottantes
les lobes pulmonaires
.
.
.
.
.
-
La petite scissure se projette au niveau de la 4ème côte sur la ligne médioclaviculaire et
au niveau de la 5ème sur la ligne axillaire. La partie inférieure de ce lobe se projette au
niveau de la 6ème côte sur la ligne médioclaviculaire.
Les grandes scissures ont leur origine postérieurement au niveau de C3 et cheminent
obliquement vers le bas et antérieurement jusqu’au niveau de C6 sur la ligne
médioclaviculaire.
Les aires ganglionnaires
-
voir ORL
palpation des creux susclaviculaires
Palpation du thorax
-
zones douloureuses
symétrie et ampliation thoraciques
vibration vocale (frémitus)
(« dites 33 » et palpation de la vibration vocale transmise ou non à l’aide du bord
cubital de la main appliqué au niveau de la cage thoracique postérieurement ; tester la
symétrie. La vibration vocale est augmentée en regard d’une consolidation
pulmonaire, diminuée en présence d’un épanchement pleural)
Percussion
-
-
-
Le médius de la main droite percute la phalange distale le la gauche appliquée seule
sur le thorax
percussion antérieure
submatité du foie : 4ème espace intercostal
matité du foie : 6ème espace
percussion postérieure
délimitation des bases pulmonaires
évaluation de l’expansion thoracique (différence inspirium- expirium : 4 – 5 cm
percussion anormale
hypersonorité ou tympanisme (emphysème ou bulle)
matité (condensation parenchymateuse)
Auscultation pulmonaire
Application « ferme » du diaphragme du stéthoscope sur la peau du thorax
-
murmure vésiculaire
bruit normal de la ventilation (symétrie)
bruits adventices (voir tableau)
-
-
souffle tubaire (normal au niveau trachéal, mais anormal au niveau des champs
pulmonaires : condensation parenchymateuse
altération de transmission de la voix au stéthoscope
égophonie : changement du son i en e : consolidation pectoriloquie aphone :
transmission de la voix chuchotée
autres bruits
stridor
frottement pleural
Méthodologie
L’apprentissage se base sur une méthodologie active et se déroule sous forme d’atelier.
Un atelier symbolise à la fois une rencontre et une session d'entraînement entre plusieurs
participants. Un atelier mélange la transmission d’informations avec un aspect de travaux
pratiques.
Cela favorise les échanges et ouvre la discussion sur différents thèmes de la pratique
médicale. Cette méthode permet aussi d'avoir un retour rapide grâce à un feedback
immédiat. Certains entretiens et explorations physiques du patient peuvent être filmés de
manière à pouvoir permettre une auto-analyse par l’étudiant et une hétéro-analyse par le
tuteur et les autres étudiants.
Déroulement pratique des ateliers
Trois ateliers interactifs d’une durée de 2 heures en petits groupes de 5-6 étudiants avec
un patient (réel ou simulé) par atelier sous la supervision d’un tuteur (médecin cadre).
Le dernier atelier de l’unité d’apprentissage a lieu à l’hôpital.
Ressources d’apprentissage
Bruits respiratoires adventices
Français
Râles bronchiques
(rhonchi)
Râles grossiers
(bulleux, humides)
Râles fins
(secs, « velcro »
Sibilances
Allemand
Anglais
Brummen
Rhonchus
Grobe RG
Coarse crackles
Feine RG
Fine crackles
Giemen, Pfeifen
Wheezing
Ressources bibliographiques et audiovisuelles générales pour l’étudiant :
• En version allemande : Anamnese und Klinische Untersuchung (***), M. Middeke und
H.S. Füeßl, Thieme (ISBN-13: 978-3131268839)
• En version française : Guide de l'examen clinique(*), B. Bates, L.S. Bickley, et P.G.
Szilagyi, Arnette Blackwell, (ISBN-13: 978-2718411330).
Evaluation
A la fin des ateliers les étudiants bénéficient d’une évaluation formative, afin de valoriser
les compétences acquises et déterminer les points faibles que l’étudiant devra continuer à
travailler pour l’examen final.
L’examen final a lieu chaque année au mois de juin sous forme d’OSCE.
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