Biomécanique respiratoire
La fonction respiratoire est partiellement involontaire. Pour des raisons de clarté, nous diviserons
la présentation de la rééducation respiratoire en deux fonctions :
1. la fonction pulmonaire, qui comprend bronches et tissus pulmonaires ;
2. la fonction biomécanique, qui comprend la cage thoracique, le diaphragme, le squelette en
entier et tous les muscles du corps.
Avec ou sans maladie pulmonaire, la biomécanique joue un rôle capital dans l’efficacité et le
confort respiratoire. Pour une efficacité optimale lors des activités quotidiennes, le niveau de
tension de tous les muscles du corps, et non seulement des muscles inspiratoires et expiratoires,
doit être équilibré. Par exemple, le niveau de tension des psoas et des carrés des lombes aura un
impact majeur sur la lordose lombaire, donc sur l’horizontalité des côtes. Plus les côtes sont
horizontales au repos (et encore plus à l’effort ou à la marche) plus l’inspiration sera courte et
l’expiration forcée. Dans ce cas, le centre d’appui sera plus haut et l’équilibre sera sous tension.
Cet équilibre aura un impact sur le mouvement de la cage thoracique et de la colonne vertébrale,
donc sur la posture.
Cet équilibre se fait par l’intermédiaire :
de la nuque, des épaules et du larynx pour la partie supérieure du corps ;
des hanches, du pubis et du sacrum pour la partie inférieure du corps.
En conséquence, une attention doit être portée aux poignets et aux chevilles, qui sont sous
tensions permanentes et influencent la stabilité du tronc, du mouvement, de la respiration et de la
posture. Par exemple, nous constatons très souvent que des tensions dans les poignets peuvent
empêcher d’avoir une respiration adéquate !
Il ne faut donc pas se surprendre que les soignants interviennent par des mobilisations, massages
ou exercices sur les mains, les jambes ou les pieds, puisque ce sont les fondements
biomécaniques de l’être humain en activité.
Cet équilibre est peut-être fortement perturbé et forcé par le tueur silencieux qu’est le stress
chronique. Dans ce cas, les muscles de l’appareil locomoteur ne réagissent plus selon les
fonctions anatomiques et physiologiques habituelles et considérées « normales ». Voilà pourquoi
il a été nécessaire de développer un concept d’évaluation et d’intervention appelé « bandes
anatomiques de stress ».