Fiche n°43 :
Quelles sont les 3 familles de risques majeurs auxquels sont exposées les banques ?
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INTRODUCTION :
II y a une vingtaine d'années encore, on évoquait une liste restreinte de quatre risques majeurs :
contrepartie, taux, liquidité et marché. Depuis, sous l'impulsion préventive du Comité de Bâle d'une part
et le vécu de dysfonctionnements au niveau domestique d'autre part, la définition des risques s'est
précisée et le nombre de ceux-ci s'est développé au point qu'il est indispensable de les classer par
famille pour en faire une approche cohérente. C’est pourquoi, dans un premier temps, nous
concentrerons notre analyse sur les différents risques bancaires, puis dans un second temps, nous
nous pencherons sur les différents risques opérationnels et enfin sur les risques de gouvernance.
I LES RISQUES BANCAIRES
Ce premier ensemble regroupe les sources de risques caractéristiques des entreprises bancaires
ou tout au moins, prenant une importance particulière dans le cadre de leurs travaux d'intermédiation
sur les marchés de capitaux et activités connexes.
A - Le risque de liquidité (dit aussi d'illiquidité)
Il s'alimente à une configuration du bilan selon laquelle, à un moment donné, la banque ne
présenterait pas un volume d'actifs mobilisables suffisant pour faire face à une demande de
remboursement des ressources (retraits espèces, soldes de compensation...). Cette situation sous-entend
que le trésorier n'avait pas conservé de trésorerie oisive (il n'a pas à le faire) et que faute d'actifs
mobilisables, le rating de la banque n'est pas assez bon pour emprunter en blanc sur l'interbancaire ; il est
exacer par le manque de qualité des emplois ou la trop grande volatilité des ressources.
B - Le risque de contrepartie (ou de crédit ou de signature)
Il s'alimente à la défaillance d'une contrepartie, incapable de faire face à ses engagements d e
débiteur. En termes de prévention, on rappellera combien est essentielle la « découverte du client »
lors de l'ouverture du compte. Quant à la maîtrise du risque, elle repose sur les facteurs suivants : une
politique de risque clairement définie par les instances dirigeantes avec des limites par nature, par
activités et par contrepartie donc un niveau d'exposition en cohérence avec la stragie et en
harmonie avec les fonds propres ; une procédure de sélection assurant une division pertinente des
risques ; un système de mesure et d'évaluation indépendant des unités opérationnelles ; un reporting
appropr (fiable, exhaustif, actualisé...) vers les instances dirigeantes.
Pour ce qui concerne la sélection, le processus de notation mérite un éclairage particulier. On peut
déduire de la connaissance des clients une évaluation de leur solidité, qui pourra servir à la mise en place de
cotations ou « scorings » des clients. La mise en œuvre de systèmes internes de notation s'est effectivement
généralisée dans la quasi-totalité des groupes bancaires, tant pour la clientèle entreprise que pour la
clientèle « retail » ; mais pour cette dernière on parlera plutôt de scoring.
Les notations reposent sur un panel d'indicateurs (en général 30 à 40) soigneusement sélectionnés
(ratios financiers, secteur économique ...). Ces indicateurs déterminent automatiquement une notation qui
est proposée par l'exploitation à la validation d'un comité des risques, voire à un arbitrage en cas de
désaccord sur la note.
Les grilles de notation propres à chaque banque comportent en général une vingtaine de niveaux
permettant de positionner chaque contrepartie. La notation est revue à minima une fois par an,
plus souvent (trimestriellement) dans les niveaux les plus sensibles ou en cas de détérioration de la
situation. Ainsi les décisions de constitution ou de reprise de provisions s'opèrent pratiquement en temps
réel.
La notation permet de traiter de façon plus homogène et plus rapide les demandes de crédit et de mettre
en œuvre des Systèmes Interactifs d'Aide à la décision (SIAG), de définir des fourchettes tarifaires
plus cohérentes avec le risque réel, enfin d'élaborer une politique de délégation mieux « calibe ». La
notation permet également le développement de la méthode RAROC (Risk Ajusted Return On Capital),
qui calcule le rendement ex-ante d'une opération de crédit en incluant notamment le coût des fonds
propres, de la sinistralité et de la gestion. La réforme Bâle II implique que les systèmes internes de
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notation soient agréés par l'autorité bancaire (la Commission bancaire dans l'exemple français).
Enfin, elle peut aussi être assurée par le recours à l'externe : agences de notation (Moody's ...); Banque
centrale nationale, Coface ... Ces organismes sont réputés assurer une stricte neutralité d'appréciation.
C - Les risques de marché (ou de prix)
Ils s'alimentent à l'évolution favorable d'un prix d'actif, hors cas lié au risque de contrepartie
traité ci-dessus (le défaut d'un émetteur effondrant le cours de ses actions par exemple). Sauf exception,
ils sont limités aux opérations concernant le portefeuille de négociation, à savoir les titres de transaction et
de placement et les dérivés assimilés :
1 - le risque de taux d'inrêt (en fait le support est un titre de dette tel une obligation ou un bon du
Trésor voire un TON et/ou un de leurs dérivés) ; sur le portefeuille degociation ;
2 - le risque de variation de prix des titres de propriété (portefeuille d'actions) et des risques optionnels
(portefeuille d'options) : sur le portefeuille de négociation ;
3 - le risque de change et options : sur l'ensemble bilan et hors-bilan ;
4 - le risque sur produits de base et options (métaux, produits agricoles, produits énergétiques) : sur le
portefeuille de négociation ;
5 - Le risque de règlement contrepartie : sur le portefeuille de négociation. II s'agit soit :
a - du risque d'intermédiation : exposition à la défaillance de celui qui s'engage à livrer et ou
à payer à la place d'un autre (cautionnement, intermédiation sur titre ...);
b - du risque de règlement : exposition au cours de la période qui sépare le moment
l'instruction de paiement ou de livraison d'un instrument financier vendu ne peut plus être
annulée unilatéralement et la réception définitive de l'instrument financier acheté ou des espèces
correspondantes.
Les quatre premiers points ont en commun de correspondre à des situations patrimoniales de la banque
plus connues sous l'appellation de positions longues ou courtes : ceci signifiant qu'une banque
possédant à un moment donné sur un type d'actifs don, plus de créances que de dettes, compte sur
une hausse du prix (on dit position longue) puisqu'elle valoriserait son solde ; en la matière, le risque est
dans la baisse du prix. L'exemple inverse illustre la position courte (risque de hausse du prix).
D - Les autres risques bancaires
D'autres actifs exposent les banques spécialisées au risque de prix (immobiliers par exemple).
1 - Le risque de taux d'intérêt global : le risque encouru en cas de variation des taux d'intérêt du fait
de l'ensemble des opérations de bilan et de hors-bilan, à l'exception, le cas échéant, des opérations
soumises aux risques de marché ci-dessus.
2- Le risque économique : il s'alimente aux anomalies du cycle de production-consommation de
chacun des secteurs d'activité auxquels sont rattachés les clientèles ; il est exacerbé du fait de la chaîne
économique (un client est lui-même fournisseur d'un client etc., ce qui fait que tout l'amont de la
chaîne est masqué au banquier).
3 - Le risque pays : il s'alimente aux aléas de nature politique et/ou catastrophique auxquels est exposée
chacune des zones d'activité avec lesquelles les clientèles travaillent, mais aussi dans lesquelles la
banque s'est elle-même implantée. II n'a jamais pour origine les difficultés propres au client ou à son
secteur (on dit origine commerciale du risque) mais résulte de la situation économique ou politique du
pays tout entier qui s'accompagne le plus souvent d'une interruption des transferts (on dit
origine politique du risque). II est exacerbé par la proximité de fait existant entre pays
géographiquement voisins ou proximité de jure existant entre pays liés par des accords économiques
ou politiques.
II LES RISQUES OPERATIONNELS
Cet ensemble regroupe des sources de risques communes à toutes les entreprises. Bien sûr, certaines
prennent une importance particulière dans le cadre des banques, comme les dysfonctionnements des
systèmes d'information, compte tenu de la place que ceux-ci occupent.
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A - Les risques opérationnels
Ils s'alimentent à une inadaptation ou une défaillance imputable à des procédures, des personnels et des
systèmes internes, ou à des événements extérieurs.
II est important de noter dans le cadre des accords dele II que :
les exigences formulées en matière de maîtrise des risques opérationnels s'étendent aux
prestataires à qui sont confiées « les activités externalisées »(confes à un tiers par la banque, de
manière durable et à titre habituel). La banque est donc impliquée par ses choix en matière de
sous-traitance ;
les risques opérationnels englobent les risques juridiques et le risque de non conformité.
B - Les risques juridiques
Ils s'alimentent à tout litige avec une contrepartie, résultant de toute imprécision, lacune ou
insuffisance susceptible d'être imputable à l'entreprise au titre de ses opérations : il s'agit donc de risques
délictuels ou contractuels (poursuites pénales ou civiles à la clé).
III LES RISQUES DE GOUVERNANCE
A - Le risque de non-conformité (ou déontologique, éthique, comportemental)
II s'alimente à tout dysfonctionnement dans les opérations, dont l'accumulation pourrait
occasionner des dommages individuels gravement préjudiciables et peut être contenu dans l'expression «
défaut du respect dû au client ». II est exacerbé par tout ce qui éloigne le client (et notamment le
particulier) de l'attention de la banque en général et de ses commerciaux plus spécialement. De ce
fait, les sources de risque sont largement incluses dans les risques opérationnels.
B - Les risques de management
II s'alimente aux altérations du pilotage de l'établissement pour cause de chocs externes
(rapprochements, fusions, événements politiques nationaux majeurs...) ou internes (déficience des outils de
pilotage, climat social, défaillance des relais internes...).
C - Les risques extérieurs (liés à la puissance publique ou à la concurrence)
Ils sont induits par les changements d'obligations légales, la pression des élus etc. Ils sont
exacerbés par la difficulté à s'adapter (taille ou facteurs de production insuffisants). Ces risques dépassent
largement les domaines habituellement « sous contrôle ».
CONCLUSION :
Tous ces risques (bancaires, opérationnels, de gouvernance) ont en commun d'être générateurs de coûts
financiers avérés ou potentiels, c'est la notion d'exposition. Ils se traduisent généralement par la
survenance d'une perte. Ils nécessitent donc un volume de fonds propres adéquat.
Pour cette raison, l'identification des risques, leur maîtrise et leur suivi dépendent soit de dispositions
réglementaires (notion de ratios prudentiels) soit de dispositions propres à chaque établissement.
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