nouveau modèle de société et de développement. Cette proposition à trois volets prendra la
forme d'un exposé autour de quatre axes: 1) une relecture des modèles de société et de
développement présents au Nord comme au Sud, relecture accompagnée d'un repérage des
tendances fortes qui se dessinent aujourd'hui; 2) une lecture de la nouvelle configuration
des classes sociales, des mouvements sociaux et de l'économie sociale au Nord comme au
Sud; 3) un esquisse de bilan de l'économie sociale et de ses contributions passées, actuelles
et potentielles, tout particulièrement celles du mouvement associatif; 4) des pistes de
renouvellement de la solidarité et de la coopération internationales à partir des notions
d'économie sociale et solidaire, d'«empowerment», d'espace intermédiaire entre le «local»
et le «global», notions inscrites dans le cadre plus général de l'émergence de nouveaux
contrats sociaux mondiaux. Fil conducteur: les ONG sont à l'intersection de la relation
communautés locales, économie sociale et développement, de la relation entre
l'«économique» et le «social», de la relation entre l'État et la société civile et de la relation
Nord-Sud.
Il existe d'importantes convergences entre la dynamique de l'économie sociale des pays du
Nord et celle du mouvement associatif des pays du tiers-monde
. Le mouvement associatif
constitue, comme nous le verrons, un espace inédit d'innovation sociale au coeur de la crise
actuelle. Dans un premier temps, nous exposerons les tendances fortes des sociétés au Nord
«Mouvement associatif» est une expression surtout utilisée dans les pays francophones.
«Mouvement communautaire» est l'expression la plus courante dans les pays anglophones.
«Mouvement populaire» est l'expression utilisée par exemple en Amérique latine. Les trois
expressions peuvent être considérées ici comme proches parentes. Plusieurs interprétations
de ce mouvement ont cours mais, règle générale, on s'entend sur un certain nombre de traits
communs: 1) son apparition ou sa relance dans les années 60; 2) ses principales
composantes, c'est-à-dire des organisations travaillant au niveau des conditions de vie au
sein des collectivités locales dans des domaines aussi variés que le logement, la santé et les
services sociaux, l'éducation, la défense des sans emploi, l'aide à l'enfance (garderies), l'aide
à domicile, etc. et 3) sa visée de prise en charge (l'empowerment) de quartiers ou de
collectivités locales sous un mode indépendant des pouvoirs publics et des grandes
organisations traditionnelles que sont les partis politiques et les syndicats.