efficace vis-à-vis de ces diverses formes de délinquances ne sont pas de même
natures. Le regroupement d’infraction des DEFT ne concerne que les
phénomènes liés à la délinquance d’affaire (les infractions étudiées par le droit
pénal des affaires) qui connaissent un développement spécifique dans un
contexte d’internationalisation des échanges. Nous retrouvons ainsi les
infractions prévues par le code pénal ou hors du code pénal, et qui présentent un
caractère d’extranéité quasi systématique quant aux auteurs, aux victimes ou
aux territoires concernés par les actes. C’est l’extranéité qui paralyse le droit
pénal, qui est par définition interne.
Il faut préciser que la définition formulée est « opérationnelle » car elle permet
d’étudier, de proposer ou d’évaluer des options alternatives de politique
criminelle (prévention/répression, régulations privées et/ou publiques, etc.), ce
qui dans le cas d’une délinquance en col blanc est primordial si l’on veut la
mise en œuvre d’une politique crédible (appliquée et applicable). La politique
criminelle relative aux DEFT a mobilisé en priorité l’instrument pénal. Sur ce
plan ont joué différents facteurs : le recours à l’étiquette criminalité organisée et
l’effet stigmatisant de la peine.
On rappellera en revanche que les options de politique criminelle qui existantes
concernant les délinquances économiques et financières sont nombreuses. Il est
possible de cerner les avantage et les inconvénients de chaque option et d’être
ainsi capable dans un deuxième temps d’opérer une évaluation de l’efficacité
relative de chacune d’entre elles.
Selon la grille de lecture des grands systèmes de politique criminelle proposée
par Delmas-Marty (1992), la panoplie des instruments de politique criminelle
s’articule autour de quatre axes : (i) réponses étatiques aux infractions (droit
pénal, droit administratif, droit civil, médiation étatique), (ii) réponses
sociétales aux infractions (codes disciplinaires professionnels, autodéfense),
(iii) réponses étatiques aux déviances assurées par la police ou par les autorités
médico-sociales, (iv) réponses sociétales à la déviance assurée par la famille,
l’école, l’église, le milieu social.
Concernant les DEF, les réponses sont dans une très large mesure de deux
ordres :
- Les réponses d’origine étatique (système pénal, droit administratif, droit civil,
arbitrage étatique) ;
- Les réponses d’origine sociétale développées par divers réseaux
d’autorégulation qui se développe principalement à partir du milieu