L'internationalisation des marchés financiers 1. Un processus relativement récent Le processus d'internationalisation des marchés financiers est relativement récent puisqu'il date des années 1980. C'est sous l'impulsion des Etats-Unis et de l'Angleterre (puis de l'Europe et du Japon) que les marchés financiers ont été libéralisés. Ce processus repose sur les principes du libéralisme économique et de la pensée néoclassique qui veulent que, en laissant faire le marché (la loi de l'offre et de la demande), on aboutit à la meilleure situation économique possible. Ainsi, l'internationalisation et la libéralisation des marchés doivent permettre une mobilité parfaite des capitaux à travers le monde. Le processus d'internationalisation se traduit à la fois par : – un décloisonnement des marchés, c'est-à-dire la suppression des séparations entre les différents marchés des capitaux notamment nationaux ; – une désintermédiation, c'est-à-dire un accès direct aux marchés des capitaux pour les agents économiques en se passant (théoriquement) des banques ; – une déréglementation, c'est-à-dire un assouplissement (voire une suppression) des règles de fonctionnement des marchés. On parle de la « règle des 3 D ». Ce processus s'inscrit dans un contexte économique de crise : crise du système monétaire international, crise de la dette des pays en développement, montée régulière du chômage, remise en cause de la pensée keynésienne... Cette globalisation financière signifie qu'un agent économique peut emprunter ou placer de l'argent où il le souhaite à travers le monde, pour la durée qu'il veut, son objectif étant la recherche de la rentabilité maximale. 2. Des effets contrastés Les marchés financiers fonctionnent aujourd'hui 24h/24, en temps réel et en continu à travers le monde (grâce à l'informatique et au décalage horaire entre les places financières). Leur libéralisation a favorisé une plus grande disponibilité de l'épargne notamment pour les pays en développement. Cependant, la globalisation financière a aussi favorisé une plus grande volatilité des capitaux, développant ainsi la spéculation, c'est-à-dire les mouvements de capitaux à (très) court terme. Par ailleurs, ces mouvements n'ont plus guère de rapport avec la production et les échanges de marchandises. Par exemple, sur le marché des changes, la valeur des échanges quotidiens dépasse les 1 500 milliards de dollars (l'équivalent du PIB annuel de la France). Les mouvements de capitaux à travers le monde sont 50 fois plus importants que le commerce international. Depuis peu, on peut aussi observer le développement d'un capitalisme actionnarial. En effet, avec l'internationalisation des marchés financiers, une part de plus en plus importante du capital des entreprises est la propriété d'investisseurs qui recherchent la plus grande rentabilité. Ceux-ci n'hésitent pas à revendre leurs participations s'ils peuvent trouver un placement plus rentable. C'est pourquoi les entreprises sont « contraintes » de fournir des taux de profit importants pour conserver leurs actionnaires. Cela peut passer par des délocalisations, des suppressions d'emplois, des restructurations, etc. L'essentiel L'internationalisation des marchés financiers a débuté dans les années 1980. La libéralisation des marchés des capitaux a eu des effets contrastés, car si elle facilite l'accès à l'épargne pour les agents ayant des besoins de financement (comme les PED), elle favorise aussi la spéculation.