ÉCONOMIE CORRIGÉ DU DEVOIR D0045
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CORRIGÉ DU DEVOIR D0045
Pour traiter cette question, il convient d'exposer, en premier lieu, les évolutions des
marchés financiers. Puis, il s'agit d'expliquer quels ont été les effets bénéfiques de la
globalisation des marchés financiers sur l'économie elle, avant de présenter les
effets négatifs de cette mondialisation.
INTRODUCTION
Le montant des transactions sur les marchés financiers internationaux, c'est-à-dire
l'ensemble des marchés (marchés des capitaux à long terme, marché monétaire, marchés
des changes) se négocient des titres (actions, obligations) et des actifs financiers
(devises...) est aujourd'hui 50 fois plus important que la valeur du commerce international.
Le terme d'économie réelle fait référence aux activités qui consistent à produire des biens et
des services. Le financement de ces activités peut se faire de différentes manières : par
autofinancement, de façon indirecte par recours au crédit, ou encore de façon directe, sur
les marchés financiers (vous développerez les différents types de financement). Ces
derniers jouent un rôle indispensable dans le financement de l'économie. Mais avec la
globalisation des capitaux, ils sont devenus instables et trop souvent déconnectés des
besoins de la sphère réelle. Comment ne pas frémir en songeant aux conséquences d'un
éventuel déplacement brutal de telles masses de capitaux ? La perspective d'obtenir des
gains importants quasi immédiats sur les marchés financiers ne condamne-t-elle pas de
nombreux investissements productifs créateurs d'emplois, en privilégiant les investissements
financiers purement spéculatifs au détriment des investissements productifs ?
Pour traiter le sujet, il convient donc d'étudier les causes et les avantages attendus du
développement des marchés financiers internationaux. Puis nous analyserons les
contraintes qu'imposent les marchés financiers et les risques liés à un veloppement trop
rapide et incontrôlé de ces marchés.
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I. CAUSES ET AVANTAGES DU DÉVELOPPEMENT DES MARCHÉS
FINANCIERS
Depuis le début des années quatre-vingts, de nombreux pays sont passés d’une économie
d’endettement (les banques attribuent la ressource financière) à une économie de marchés
financiers (les entreprises et l’État trouvent leur financement directement auprès des par-
ticuliers). Traditionnellement, le financement des entreprises se faisait pour l’essentiel par
l’endettement auprès des banques ; les pouvoirs publics contrôlaient par ailleurs étroitement
le crédit, en fixant le coût de refinancement des banques et en limitant les volumes de crédit
accordés. Enfin le système bancaire français se caractérisait par un très fort cloisonnement
entre les différents canaux de distribution du crédit, en fonction du public particulier auquel
s’adressait chacune des banques (Crédit agricole, Crédit foncier, Banque populaire...), de la
nature des crédits proposés (crédit à la consommation, au logement...) et des incitations à
l’investissement que l’État voulait donner dans différents secteurs de la vie économique
(industrie, logement, agriculture...).
La loi bancaire de 1984 a introduit plus de souplesse dans ce système de crédit administré à
travers différentes mesures, qualifiées de « règle des 3 D » : la déréglementation a conduit à
la suppression de l’encadrement du crédit (1987) et la fin du contrôle des changes (1990) ;
le décloisonnement a introduit le principe de banque universelle sur le modèle anglo-saxon,
supprimant les spécialisations des établissements bancaires ; la désintermédiation, enfin, a
traduit le souci d’attribuer un plus grand rôle aux marchés de titres dans le financement des
entreprises.
Les marchés financiers ont permis d’améliorer le financement de l’économie
L’évolution vers une économie de marchés financiers induit tout d’abord une meilleure
maîtrise de l’inflation, en diminuant le recours au crédit. Le crédit, qui se traduit par un
processus de création monétaire, est générateur d’inflation car il accroît le volume des
liquidités en circulation, à l’inverse des marchés financiers qui mettent en relation des
besoins de financement avec des disponibilités déjà existantes.
En second lieu, les marchés financiers permettent une diversification du risque pour les
prêteurs, notamment grâce à l’intégration internationale. Les prêteurs vont donc accepter de
financer des projets en moyenne plus risqués, dès lors qu’ils peuvent diminuer leur risque
total par des stratégies de diversification de portefeuille d’actifs. Une banque, en revanche,
supportera seule le coût d’un échec si elle finance un mauvais investissement : elle est donc
plus « ticente au risque » que les marchés financiers. La libéralisation des marchés
financiers va ainsi permettre un relèvement de l’investissement et donc de la croissance.
Les marchés financiers exercent également un contrôle permanent de court terme sur la
santé financière des entreprises et les décisions prises par leurs dirigeants, alors qu’un
établissement de crédit ne peut réaliser ce contrôle qu’au moment il octroie le prêt, c’est-
à-dire dans la phase la plus en amont. L’information sur la valeur des actifs est contenue
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dans leur prix, qui synthétise à chaque instant toutes les informations pertinentes
disponibles.
Enfin, l'introduction de la concurrence dans le système permet une meilleure allocation des
ressources entre les pays en facilitant la rencontre des agents à capacité de financement
avec ceux ayant un besoin de financement (financement des pays émergents facilité par
exemple), de quoi apporter plus de croissance à l'économie mondiale.
Bien entendu, ces avantages attendus des marchés financiers ont une contrepartie. En effet,
un tel développement ne se fait pas sans conséquences pour l'économie.
II. LES CONTRAINTES ET RISQUES LIÉS AU DÉVELOPPEMENT DES
MARCHÉS FINANCIERS
(Il s'agit ici de reprendre les différents points développés dans la leçon 23, nous en
proposons d'autres ici qui complèteront votre présentation).
Le bilan de la politique de libéralisation des marchés financiers reste pourtant controversé, et
l’on pourrait parler à l’heure actuelle en France d’un système de financement « mixte »:
l’intermédiation bancaire reste forte pour les particuliers (ménages) et pour les PME, mais
les financements sur les marchés de titres se sont considérablement développés pour les
grandes entreprises.
Le développement des marchés financiers a par ailleurs significativement réduit les marges
de manoeuvre des gouvernements dans la conduite des politiques économiques, dans un
contexte plus général de réduction des dépenses publiques. Si les gouvernements se sont
volontairement « liés les mains » en se désengageant du système de financement, il est
légitime de s’interroger sur les conséquences d’une telle politique aujourd’hui. La politique
budgétaire est elle aussi affaiblie par la nécessité d’une plus grande maîtrise des dépenses
publiques, en vue de gagner la confiance des marchés financiers qui drainent l’épargne
nécessaire au refinancement de cette dette. Lorsque la dette publique apparaît excessive,
les marchés demandent une prime de risque plus importante, d’où une hausse des taux
d’intérêt, ce qui peut accroître la charge de la dette pour les États. De plus, le financement
de la dette publique par emprunt exige également le maintien de taux d'intérêt aptes à
séduire les investisseurs étrangers et les spéculateurs. Cela ne peut que décourager
l'investissement productif des entreprises et donc fragiliser la croissance.
Mais, c’est surtout l’instabilité inhérente aux marchés financiers qui risque de peser sur les
possibilités de croissance des économies. L’extrême volatilité des cours alimente en effet
une incertitude qui peut miner la confiance des producteurs et des consommateurs. La
circulation rapide de l’information dans une économie mondialisée favorise des
comportements moutonniers et des engouements irrationnels pour certains types de
placements, qui s’avèrent désastreux à long terme. On en a vu un exemple lors de la crise
d’Asie du Sud-Est en 1997, où une phase d’euphorie et de spéculation boursière a été suivie
d’une brusque crise de confiance, ce qui a entraîné un retrait brutal des capitaux étrangers.
Dans ce contexte, toute nouvelle information susceptible de modifier la valeur boursière de
l’entreprise peut donner lieu à des spéculations de la part des opérateurs boursiers qui sont
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souvent sans lien avec les conséquences réelles de l’information. Les opérateurs ne jugent
pas une action en fonction de la valeur fondamentale de l’entreprise qui l’a émise, mais en
fonction de ce que pensent les autres opérateurs de cette action, puisque c’est cet avis qui
va, à terme, déterminer la valeur de l’action par le jeu de l’offre et de la demande. Il y a bien,
dans cette perspective, une totale déconnection entre la sphère réelle et la sphère
financière.
Un autre canal de transmission des marchés financiers vers l’économie réelle transite par le
comportement des entreprises elles-mêmes. Face aux pressions croissantes des
actionnaires, celles-ci cherchent à accroître leur valeur boursière par tous les moyens :
fusions acquisitions, rachat d’actions, montages financiers qui s’éloignent parfois de l’activité
de base de l’entreprise et n’ont que peu de cohérence industrielle. Vivendi Universal, dont
l’activité première était la distribution d’eau, s’est tourné vers la musique, les
télécommunications et les jeux vidéo sans obtenir le succès escompté.
Enfin, la globalisation financière est à l'origine de nombreuses crises financières qui se
propagent, telles des virus, d'un pays à l'autre. Elles sont notamment dues : (vous
développerez cet argument, les éléments principaux étant présentés ci-dessous.)
aux réactions massives aux informations susceptibles d'entraîner une diminution de
la rentabilité des portefeuilles de titres (stratégies de désinvestissements massifs des
spéculateurs), donc risque d'éclatement des bulles spéculatives ;
à l'instabilité accrue des taux d'intérêt (et des taux de change) qui favorise la
spéculation grâce au déplacement immédiat et massif des capitaux.
CONCLUSION
La libéralisation des marchés financiers devait permettre une réduction des coûts de
financement et une meilleure allocation des capitaux. Pourtant, l'observation de la réalité ne
confirme pas ces deux tendances. Par ailleurs, les innovations financières conjuguées aux
progrès de la technologie ont favorisé la naissance de « bulles spéculatives » aux
conséquences redoutables.
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