ÉCONOMIE – CORRIGÉ DU DEVOIR D0045
EFC C0045
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I. CAUSES ET AVANTAGES DU DÉVELOPPEMENT DES MARCHÉS
FINANCIERS
Depuis le début des années quatre-vingts, de nombreux pays sont passés d’une économie
d’endettement (les banques attribuent la ressource financière) à une économie de marchés
financiers (les entreprises et l’État trouvent leur financement directement auprès des par-
ticuliers). Traditionnellement, le financement des entreprises se faisait pour l’essentiel par
l’endettement auprès des banques ; les pouvoirs publics contrôlaient par ailleurs étroitement
le crédit, en fixant le coût de refinancement des banques et en limitant les volumes de crédit
accordés. Enfin le système bancaire français se caractérisait par un très fort cloisonnement
entre les différents canaux de distribution du crédit, en fonction du public particulier auquel
s’adressait chacune des banques (Crédit agricole, Crédit foncier, Banque populaire...), de la
nature des crédits proposés (crédit à la consommation, au logement...) et des incitations à
l’investissement que l’État voulait donner dans différents secteurs de la vie économique
(industrie, logement, agriculture...).
La loi bancaire de 1984 a introduit plus de souplesse dans ce système de crédit administré à
travers différentes mesures, qualifiées de « règle des 3 D » : la déréglementation a conduit à
la suppression de l’encadrement du crédit (1987) et la fin du contrôle des changes (1990) ;
le décloisonnement a introduit le principe de banque universelle sur le modèle anglo-saxon,
supprimant les spécialisations des établissements bancaires ; la désintermédiation, enfin, a
traduit le souci d’attribuer un plus grand rôle aux marchés de titres dans le financement des
entreprises.
Les marchés financiers ont permis d’améliorer le financement de l’économie
L’évolution vers une économie de marchés financiers induit tout d’abord une meilleure
maîtrise de l’inflation, en diminuant le recours au crédit. Le crédit, qui se traduit par un
processus de création monétaire, est générateur d’inflation car il accroît le volume des
liquidités en circulation, à l’inverse des marchés financiers qui mettent en relation des
besoins de financement avec des disponibilités déjà existantes.
En second lieu, les marchés financiers permettent une diversification du risque pour les
prêteurs, notamment grâce à l’intégration internationale. Les prêteurs vont donc accepter de
financer des projets en moyenne plus risqués, dès lors qu’ils peuvent diminuer leur risque
total par des stratégies de diversification de portefeuille d’actifs. Une banque, en revanche,
supportera seule le coût d’un échec si elle finance un mauvais investissement : elle est donc
plus « réticente au risque » que les marchés financiers. La libéralisation des marchés
financiers va ainsi permettre un relèvement de l’investissement et donc de la croissance.
Les marchés financiers exercent également un contrôle permanent de court terme sur la
santé financière des entreprises et les décisions prises par leurs dirigeants, alors qu’un
établissement de crédit ne peut réaliser ce contrôle qu’au moment où il octroie le prêt, c’est-
à-dire dans la phase la plus en amont. L’information sur la valeur des actifs est contenue