-En France, les 2/3 des licences sportives sont détenues par des hommes ; les filles sont
moins nombreuses à faire du sport et en font moins souvent dans les milieux sociaux les
moins favorisés(Source MJS. 2002)
Les causes ?
Une explication caricaturale est parfois avancée : le monde sportif est organisé autour de
la compétition et les femmes très majoritairement SEMBLERAIENT chercher autre chose
Or ceci est une représentation sommaire, elle fait l’impasse sur d’autres difficultés, elle
cantonne les femmes à des modèles sociaux dominés par l’homme, évacue le problème des
temps et des espaces de pratiques pas toujours adaptés à la demande féminine…Exit donc
la mixité (le sport aux garçons et aux filles… autre chose).
Bien au contraire, il n’y pas de déterminismes sociaux (les femmes n’aimeraient pas la
compétition, préfèreraient le step, les activités hygiénistes…) ; A force de s’entendre dire
que le sport n’est pas fait pour elles, elles peuvent finir pas s’en convaincre, « je suis une
fille donc je n’aime pas le sport, donc je suis mauvaise etc…). Elles risquent de se
conformer aux attentes de leur entourage fondées sur les rôles sociaux de sexe (on retrouve
la même chose en math : il est dit que les filles seraient plus littéraires et les garçons
scientifiques. Ces attentes conduisent finalement davantage les garçons dans une
dynamique de travail et de progrès vis à vis des maths, ce qui tendrait à confirmer le
préjugé de départ mais ce qui est erroné). On est au cœur des stéréotypes sexués. Cela
prouve simplement qu’il n’y a pas d’égalité homme/femme au niveau de l’éducation, de la
vie professionnelle, de l’accès au loisir. Revendiquer l’éducabilité des filles (par les
garçons ?) c’est revendiquer le droit à la mixité.
Du côté de la culture :
La culture commune ne vise pas à ce que tout le monde fasse en tout point pareil, mais que
tous et toutes aient suffisamment d’activité en commun, c'est pourquoi, si on joue au
volley on joue contre (et non avec) et on compte les points. Comme dit A.Davisse, si on
ne les compte pas de la même manière que dans les clubs de volley, cela n'a pas
d'importance. On n’est pas du tout obligé de copier les modèles de la fédération de volley,
mais il faut rentrer dans le champ culturel du rapport d’opposition et si on n’y rentre pas
alors on n’est pas " initié(e) "au volley. Les éternelles débutantes c’est ça, ce ne sont pas
des filles qui n’ont pas les moyens de jouer au volley, ce sont des filles pour qui, du point
de vue de l’imaginaire, l’adversaire n’est toujours pas construit.
La référence culturelle n’est pas une référence sportive au sens de la copie des modèles
fédéraux (cette copie n’est d'ailleurs pas non plus à l’avantage des garçons qui s'y
enferment trop), mais une référence culturelle au sens anthropologique. Comme le dit Paul
Goirand, il s'agit de comprendre pourquoi ,depuis des siècles, les hommes (et plutôt les
hommes que les femmes) essayent de se mettre sur les mains, de créer du vertige, de
s’affronter sans se tuer (c’est la définition même du combat mais aussi de certains sports
collectifs parce que s’il n’y a pas la règle, il y a la mort).
Du côté des procédures
Je reviens sur les enjeux de la mixité : si la question de la culture commune devient l’objet
d’un débat plus sensible aujourd’hui (rapport Thélot) c’est sans doute parce que l’exigence
de démocratisation a pris le pas dans notre société de plus en plus préoccupée par la
persistance du noyau dur de l’échec scolaire. Ce qui doit guider la réflexion engagée dans