SCHEMA REGIONAL D’ORGANISATION SANITAIRE EN BRETAGNE PRISE EN CHARGE SANITAIRE DES PERSONNES AGEES GARANTIR A LA PERSONNE AGEE DES SOINS ADAPTES A L’EVOLUTION DE SON ETAT DE SANTE AU PLUS PRES DE SON LIEU DE VIE en assurant le fonctionnement d’une filière gériatrique complète par territoire de proximité Préambule La prise en charge sanitaire des personnes âgées contribue à offrir, à proximité, une réponse globale et cohérente à l’ensemble de leurs besoins Tenant tant aux conditions d’environnement qu’à leur état de santé somatique ou psychique…, les besoins des personnes âgées apparaissent par nature à la fois multiformes et intriqués. L’émergence progressive ou subite de leur complexité constitue de plus un facteur de situations de crise et de rupture, lourdement préjudiciable aux intéressés et à leurs familles. Il importe en outre de souligner qu’environ 75 % des plus de 85 ans sont à domicile et que le maintien dans ce cadre de vie, constitue une demande essentielle de la population concernée. En conséquence, la qualité des dispositifs de prise en charge des personnes âgées doit s’entendre en termes de globalité, de continuité et de proximité des réponses aux besoins et leur élaboration doit être conduite avec le souci majeur de garantir la cohérence et la coordination de la démarche initiée dans le domaine sanitaire avec l’ensemble des politiques menées au bénéfice des personnes âgées. La prise en charge globale en faveur des personnes âgées relève à la fois des champs sanitaire, médico-social et social. LES DIFFERENTS ELEMENTS DE LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES AGEES ET LEURS CHAMPS D’INTERVENTION Par ailleurs, la demande de la population en terme de maintien dans le milieu de vie et de proximité des lieux de prise en charge doit être privilégiée pour bâtir l’organisation de l’ensemble de la prise en charge, y compris celle qui est dispensée par l’hôpital, et implique d’identifier des territoires pertinents dans lesquels peut s’envisager la mise en œuvre coordonnée et optimale de l’ensemble des actions et recommandations retenues pour satisfaire les demandes exprimées ou ressenties par les personnes âgées. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 2 sur 93 Introduction Le schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne arrêté en juin 1999 comporte en préambule une mention indiquant qu’il n’épuise pas l’ensemble des champs de réflexion concernant l’organisation des soins et ‘’qu’à l’évidence, devra être envisagée une approche relative à la prise en charge des personnes âgées en lien avec l’ensemble des collectivités et organismes concernés’’. Le schéma régional d’organisation sanitaire en santé mentale arrêté en avril 2001 prévoit que les structures hospitalières spécifiques destinées à prendre en charge les aspects psychiatriques du vieillissement ainsi que le développement des interventions auprès des structures sanitaires et médicosociales gérontologiques devront être envisagés ‘’dans des conditions à définir dans le cadre de l’organisation des soins aux personnes âgées, qui constituera un volet complémentaire du SROS’’. Le volet complémentaire du schéma régional d’organisation sanitaire en matière de prise en charge des personnes âgées a, aux termes des articles L. 6121-1 et L. 6121-3 du Code de la Santé publique, pour objet de : - fixer des objectifs en vue d’améliorer la qualité, l’accessibilité et l’efficience de l’organisation sanitaire au bénéfice de cette population ; - susciter les adaptations et les complémentarités de l’offre de soins ainsi que les coopérations, notamment entre les établissements de santé ; - déterminer l’organisation territoriale des moyens de toute nature, compris ou non dans la carte sanitaire, qui permettra la réalisation des objectifs retenus ; - comporter des recommandations utiles à la réalisation de ces objectifs. Il dessine ainsi le contexte et la perspective dans lesquels les établissements de santé auront à définir les projets d’établissements, à négocier des contrats d’objectifs et de moyens et à appliquer le droit des autorisations. Pour appréhender le champ et le contenu de la prise en charge sanitaire des personnes âgées, intégrée dans une prise en charge globale, il convient de prime abord d’identifier les notions en jeu et les disciplines médicales concernées, la population visée, le domaine d’intervention et les acteurs de soins considérés. LES NOTIONS PRISES EN COMPTE ET LES DEFINITIONS RETENUES D’une façon générale, il apparaît que la population, les médias, mais aussi une partie des professionnels de santé, ont une approche approximative des problèmes de santé des personnes âgées. C’est pourquoi, il paraît opportun de rappeler certaines notions : - le vieillissement est l’ensemble des processus physiologiques et psychologiques qui modifient la structure et les fonctions de l’organisme sous l’action du temps. Résultante de facteurs génétiques ou de facteurs environnementaux, il a des effets distincts de ceux des maladies et comporte des risques de sous-médicalisation, de sur-médicalisation ou de dys-médicalisation ; - la vieillesse s’appréhende de façon variable selon le domaine auquel elle s’applique : par exemple, le sujet âgé est la personne dont l’âge civil dépasse 65 ans pour l’Organisation Mondiale de la Santé, et 75 ans pour les collectivités territoriales gestionnaires d’établissements d’hébergement. On note par ailleurs un recours accru à l’hôpital des personnes de 85 ans et plus ; - l’âgisme est une discrimination liée à l’âge ; Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 3 sur 93 - la gérontologie est une science qui étudie le vieillissement dans tous ses aspects (bio-médical, socio-économique, culturel, démographique…) ; - les patients âgés relèvent de plusieurs tableaux : la mono-pathologie sans co-morbidité, la situation de fragilité, la poly-pathologie ; - le patient ‘’gériatrique’’ est un sujet âgé atteint de poly-pathologies dont certaines chroniques, responsables d’une réduction des réserves fonctionnelles l’exposant, en cas d’événement pathologique nouveau, à des décompensations somatiques et/ou psychologiques, et à des modifications de mode de vie en raison d’immobilisation ou de dépendance. Il s’agit d’une personne fragile, nécessitant, dès le stade initial de sa prise en charge, l’identification des risques d’aggravation, ainsi que des mesures de prévention et des soins spécifiques que requiert son état ; - la gériatrie : est une discipline médicale qui prend en charge les sujets âgés malades et devient une spécialité, ne concernant pas la prise en charge des personnes de moins de 60 ans et s’intéressant plus particulièrement à celles de plus de 75 ans. C’est la médecine particulière des personnes âgées, dont l’approche permet la distinction entre vieillissement physiologique et vieillissement pathologique. Elle se définit essentiellement par la façon de soigner et a pour finalité de : guérir ce qui est guérissable, compenser ce qui est compensable, adapter ce qui est adaptable ; prend en charge la coexistence de plusieurs pathologies, en s’adressant à des patients particuliers, tels que ceux atteints de ‘’poly-pathologies en cascade’’, et aux sujets ‘’âgés fragiles’’, dont les réserves adaptatives sont très diminuées ; prend en compte l’ensemble des conséquences psychiques, fonctionnelles et sociales de l’état des patients ; repose sur une évaluation gérontologique standardisée (EGS) qui consiste à apprécier l’ensemble des aspects adaptatifs du sujet âgé, sur le plan physique et psychologique mais aussi fonctionnel et social ; a pour objet d’appréhender l’ensemble des problèmes qui entraînent non seulement la dépendance mais aussi le désavantage social, qui apparaît quand font défaut les aides palliatives de la dépendance ; dès lors, la prise en charge en gériatrie vise à fournir non seulement la thérapie mais aussi les aides nécessaires. - la psycho-gériatrie correspond à la prise en charge de la souffrance psychique de la personne face à son vieillissement, généralement dans un contexte de vieillissement pathologique (polypathologies, démences de type Alzheimer et démences apparentées…). Dans ce domaine, la prise en charge gériatrique est au premier plan. - la géronto-psychiatrie correspond à la prise en charge psychiatrique de personnes âgées, qu’il s’agisse de pathologies mentales chroniques ou récentes, en phase aiguë ou non. Cette discipline relève essentiellement de la compétence des psychiatres. LA POPULATION CONCERNEE ET LES DIFFERENTS TYPES DE BESOINS A COUVRIR On a rappelé (cf. supra) que le maintien à domicile constitue une demande essentielle de la population concernée et que ce point doit de manière permanente être pris en considération, y compris pour définir l’offre hospitalière. Dans cette perspective, la prise en charge hospitalière s’apprécie au sens large, c’est à dire dans sa dimension de prévention et sous les formes les plus diversifiées, y compris alternatives et ambulatoires. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 4 sur 93 Dès lors que la prise en charge sanitaire des personnes âgées est envisagée comme un élément d’une prise en charge globale de cette population, il convient de répondre à l’ensemble des personnes concernées qui expriment en fonction de leur état de santé, des besoins différents et qui attendent en conséquence du dispositif hospitalier des types de réponses et d’intervention distincts : 1. La population valide, mais qui du fait de l’âge subit une perte progressive d’autonomie, pour laquelle l’intervention des services hospitaliers s’inscrit dans le cadre de la prévention secondaire et tertiaire (de la dépendance, de la crise et de l’urgence), en lien avec le médecin généraliste ; 2. La population atteinte de dépendance, pour laquelle l’intervention de l’hôpital consiste en un soutien au maintien et au retour à domicile, en lien avec le médecin généraliste et les services de soins à domicile, ou à l’hébergement en structures sociales et médico-sociales ; 3. La population qui subit un incident - qu’il s’agisse de l’irruption d’un problème de santé ou d’une difficulté au décours d’une pathologie chronique – et qui présente de ce fait un risque de fragilité, et pour laquelle l’intervention de l’hôpital se situe au niveau de la prévention de l’hospitalisation, en lien avec le médecin généraliste et /ou au niveau de l’accueil de l’urgence, de l’évaluation, du diagnostic et de l’orientation, ainsi que des soins relevant des disciplines en lien avec la pathologie, en cas de mono-pathologie ; 4. La population atteinte de pathologies relevant directement de la gériatrie et de la gérontopsychiatrie, et pour laquelle l’intervention de l’hôpital se situe essentiellement au niveau des soins spécifiques à la gériatrie et de la géronto-psychiatrie (aigus ou de suite) et de la préparation au retour à domicile ou en établissement d’hébergement. Le nécessaire respect des principes de globalité et de continuité des prises en charge justifie que l’ensemble des démarches d’amélioration des dispositifs de prise en charge des personnes âgées soient appréhendées de manière conjointe en Bretagne par les diverses autorités et professionnels compétents. C’est pourquoi, il est utile d’appréhender, pour chacune des populations envisagées, en regard de l’intervention potentielle de l’hôpital, les champs d’intervention correspondants des dispositifs sociaux et médico-sociaux. Il s’agit ainsi de repérer les points d’articulation à renforcer, ainsi que de formuler les recommandations utiles à la réalisation des objectifs d’amélioration de l’organisation sanitaire qui s’adressent également (sans caractère d’opposabilité) à ces champs connexes de compétence. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 5 sur 93 LE DOMAINE D’INTERVENTION ET LES ACTEURS DE SOINS CONSIDERES Les notions de continuité, de globalité et de proximité ainsi que l’identification de la population concernée permettent de déterminer le champ considéré : - - - La prise en charge sanitaire doit être comprise au sens large et inclure la prévention secondaire et tertiaire ; Elle concerne la prise en charge par les établissements de santé (centres hospitaliers régionaux et universitaires, centres hospitaliers, établissements de santé mentale, hôpitaux locaux et établissements de soins de suite et de réadaptation), mais aussi l’articulation de la prise en charge hospitalière (définie dans les conditions supra) avec les structures médico-sociales (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes et services de soins infirmiers à domicile), ainsi que l’organisation du lien ville/hôpital (relations avec le secteur ambulatoire, médecine de ville et paramédicaux libéraux) ; Elle comprend l’évaluation précoce et l’orientation, la prise en charge de l’urgence et la gériatrie de liaison, la médecine gériatrique en court séjour, les soins de suite et de réadaptation, la gérontopsychiatrie ainsi qu’une partie des soins de longue durée ; Elle s’appréhende sous des formes diversifiées c’est à dire tant en termes de consultations avancées, de structures alternatives à l’hospitalisation, d’équipes mobiles que d’unités hospitalières. L’EVOLUTIVITE DE L’ETAT DE SANTE DES PERSONNES AGEES ET LA NECESSITE D’ASSURER LE FONCTIONNEMENT D’UN DISPOSITIF CONÇU COMME UNE FILIERE DE SOINS SUSCEPTIBLE DE REPONDRE DE FAÇON REACTIVE A LA DIVERSITE DES PARCOURS INDIVIDUELS (PREMIERE PARTIE DU SCHEMA) On constate aussi qu’une personne âgée, du fait de la grande mutabilité de son état de santé, peut exprimer des besoins susceptibles de se modifier rapidement et nécessiter une adaptation en continu de la réponse apportée. A contrario, la difficulté d’adaptation à l’évolution rapide ou impromptue des besoins constitue souvent un facteur majeur de crise et de rupture. Les principes de globalité et de continuité des prises en charge doivent être mis en oeuvre, pour éviter précisément la survenue de ces situations de crise et de rupture, et suivre les diverses phases du parcours des patients, en tenant ainsi compte de l’instabilité potentielle de l’état et des besoins des personnes considérées. En conséquence, les objectifs d’amélioration et d’adaptation de l’offre régionale hospitalière (et de façon subséquente, les actions prioritaires à mener), qui constituent l’objet du schéma régional, sont retenus en visant les diverses fonctions qui doivent être remplies, sous la forme d’une filière de soins, tout au long du parcours des patients âgés : - l’évaluation gériatrique précoce de l’état de santé, essentielle pour définir les soins adaptés et l’orientation adéquate de la personne âgée ; la prévention et la prise en charge ambulatoire, pour favoriser le maintien et/ou le retour de la personne âgée dans son milieu de vie ; l’accès à une hospitalisation adaptée, pour délivrer à la personne âgée le traitement requis par son état de santé. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 6 sur 93 Cette approche de l’organisation des soins hospitaliers, qui privilégie nettement la notion de fonctionnement à celle de structure de prise en charge, et qui s’attache à répondre à l’évolution continue des besoins, y compris et avant tout, ceux qui s’expriment en termes de maintien en milieu de vie, se traduit par une formalisation particulière du dispositif proposé, qu’il convient d’expliciter : - - la présentation des objectifs et actions prioritaires retenus obéit à un ordre conjuguant graduation des prises en charge et prééminence du milieu de vie sur l’hospitalisation complète ; pour autant, la programmation de la mise en œuvre devra s’attacher à stabiliser et renforcer dans un premier temps l’hospitalisation complète en particulier en court séjour gériatrique, considérée (cf. infra) comme la pierre angulaire de l’ensemble ; la présentation des modalités d’action retenues obéit à un ordre traduisant la subordination des structures à la fonction qu’elles sont destinées à remplir ; c’est pourquoi, diverses structures de prise en charge par nature multi-fonctionnelles (par ex, cf. infra, l’hôpital de jour, ou bien l’équipe mobile…), apparaissent à plusieurs reprises, mais selon des caractéristiques et indications différentes, comme éléments de réponse à un besoin de soins repéré au cours du parcours de la personne âgée. LA DEMANDE DE MAINTIEN DES PERSONNES AGEES DANS LEUR ENVIRONNEMENT ET LA NECESSITE D’ENVISAGER CONCRETEMENT LE FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE GERIATRIQUE AU NIVEAU DU TERRITOIRE DE PROXIMITE DU LIEU DE VIE (DEUXIEME PARTIE DU SCHEMA) L’organisation régionale de la prise en charge sanitaire des personnes âgées, conçue sous la forme d’une filière de soins gériatriques, se décline au niveau territorial, au sein de secteurs sanitaires et plus précisément au sein de territoires de proximité (correspondant pour la plupart aux secteurs gérontologiques retenus par les Conseils Généraux), sous la forme de dispositifs consacrant la coopération des acteurs locaux pour remplir concrètement les fonctions de la filière gériatrique auprès des populations locales. Nota : Pour faciliter la lecture du schéma, les dispositions opposables, figurant au titre des « principes et modalités d’actions » dans la première partie et des « actions prioritaires » dans la seconde, sont présentées en caractères standard. Par opposition, les analyses intitulées « constats, enjeux et réflexions » et les « recommandations » dans la première partie et les « recommandations utiles » dans la seconde sont reprises dans le texte du schéma en italique. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 7 sur 93 PREMIERE PARTIE L’organisation régionale de la prise en charge sanitaire des personnes âgées POUR GARANTIR A LA PERSONNE AGEE DES SOINS ADAPTES A L’EVOLUTION DE SON ETAT DE SANTE IL CONVIENT D’ASSURER LE FONCTIONNEMENT D’UNE FILIERE GERIATRIQUE COMPLETE Répondant à 3 objectifs : Objectif n° 1 Permettre une évaluation gériatrique précoce de l’état de santé pour définir les soins adaptés et l’orientation adéquate de la personne âgée Objectif n° 2 Développer la prévention et les prises en charge ambulatoires pour favoriser le maintien de la personne âgée dans son milieu de vie Objectif n° 3 Assurer l’accès à une hospitalisation adaptée pour délivrer à la personne âgée le traitement requis par son état de santé bénéficiant de conditions favorables de mise en œuvre et soumise à une évaluation. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 8 sur 93 Objectif n° 1 Permettre une évaluation gériatrique précoce de l’état de santé pour définir les soins adaptés et l’orientation adéquate de la personne âgée Afin de permettre une évaluation précoce de l’état de santé de la personne âgée, et ainsi définir les soins adaptés et son orientation adéquate, deux actions prioritaires doivent être mises en œuvre, à partir d’un établissement de santé, doté d’une unité de médecine gériatrique aiguë (cf. infra) : Action prioritaire n° 1 Promouvoir l’intervention d’un dispositif ambulatoire d’évaluation offrant la possibilité d’une expertise gériatrique de la personne âgée sur son lieu de vie et à la demande de son médecin traitant Action prioritaire n° 2 Promouvoir l’intervention d’un dispositif mobile d’évaluation au sein de l’hôpital offrant la possibilité d’une expertise gériatrique de la personne âgée à l’occasion de toute hospitalisation Constats, enjeux et réflexions L’évaluation, enjeu majeur de la qualité de la prise en charge de la personne âgée, est souvent négligée. L’évaluation nécessite du temps, et notamment un temps suffisant d’observation. Procédant d’une approche pluridisciplinaire, associant un nombre important d’acteurs, aussi bien la médecine de ville que les services hospitaliers agissant en complémentarité, l’évaluation peut être réalisée à différents moments de la prise en charge (bilan initial ou bilan de suivi) et selon diverses modalités (évaluation globale ou bien davantage ciblée sur certains problèmes). Elle constitue une étape incontournable, dans la mesure où ses résultats vont conditionner l’orientation de la personne âgée et doit, de ce fait, être réalisée de manière précoce et préventive. Elle permet par ailleurs de préparer l’hospitalisation quand elle s’avère nécessaire, en évitant une déstabilisation préjudiciable liée à un passage aux urgences. Le constat porte sur l’insuffisance, voire l’absence, de l’évaluation, dont l’hétérogénéité en terme de contenu est soulignée, ainsi que le caractère variable de l’effet induit. Pour diverses raisons (notamment le manque de moyens, de structures ou services d’accueil adaptés), l’avis gériatrique peut en effet ne pas être suivi. Cela se traduit au mieux, par une hospitalisation justifiée mais qui peut ne pas être conduite conformément aux recommandations de l’avis gériatrique, et au pire, par une orientation inadéquate. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 9 sur 93 Le risque d’orientation inadaptée se rencontre plus particulièrement aux urgences où les personnes âgées, nombreuses, effectuent un transit souvent très long. Cette situation préjudiciable est notamment liée à une mauvaise articulation entre médecine de ville et établissements de santé et/ ou structures médico-sociales, mais aussi entre établissements de santé au sein même du secteur sanitaire (entre hôpital local et centre hospitalier). Faute de temps et de moyens, le recours à la compétence d’un gériatre pouvant s’avérer difficile, les personnes âgées ne bénéficient pas d’un bilan approfondi et, en conséquence, d’une orientation adaptée à leurs besoins. Dans ces conditions, l’orientation peut reposer parfois exclusivement sur la disponibilité des lits (en interne ou vers un hôpital local) ou places (en établissement d’hébergement) et être menée dans une relative précipitation. Or, les risques induits pour la personne âgée sont réels : - risque de perte d’autonomie, - risque lié à la non prise en compte de la polypathologie, - risque de « surmédicalisation ». Par ailleurs, si le développement d’unités d’hospitalisation en gériatrie aiguë s’avère nécessaire, le maintien d’un nombre important de sujets âgés hospitalisés dans des secteurs non gériatriques doit être envisagé. Le recours à des services de médecine spécialisée d’organe est en effet logique et souhaitable quand existe une pathologie d’organe prédominante. Cependant une prise en charge globale, médico-psycho-sociale de type gériatrique est nécessaire pour éviter de négliger certains problèmes pouvant entraîner une décompensation en cascade chez le patient âgé fragile et a fortiori polypathologique, l’absence d’anticipation conduisant le plus souvent à une perte d’autonomie, éthiquement inacceptable et dommageable en termes d’évolution. PRINCIPES ET MODALITES D’ACTION L’évaluation gériatrique, quelles qu’en soient les modalités, est un avis donné au médecin traitant (comme au médecin hospitalier d’un autre service). Ce dernier reste responsable de ses prescriptions à l’égard de son patient et peut donc tenir compte en totalité ou seulement en partie des recommandations qui lui auront été faites. En tout état de cause, le médecin traitant doit y trouver un bénéfice pour son patient. Action prioritaire n° 1 Promouvoir l’intervention d’un dispositif ambulatoire d’évaluation offrant la possibilité d’une expertise gériatrique de la personne âgée sur son lieu de vie et à la demande de son médecin traitant La mise à disposition au bénéfice du médecin traitant d’une possibilité de recours rapide à une expertise gériatrique Le médecin traitant, qui constitue le pivot des soins à la personne âgée, dispose d’un « numéro d’appel unique » qui permet de joindre dans la journée un gériatre de l’équipe hospitalière de référence, pour se voir proposer la programmation d’une consultation et/ou d’une évaluation gériatrique en hôpital de jour dans un délai rapide. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 10 sur 93 Le contenu d’un dispositif ambulatoire articulé avec un service de médecine aiguë, à disposition du médecin traitant Il s’agit de permettre le recours à l’initiative du médecin traitant à une expertise gériatrique dans un contexte de proximité, par accès direct au pôle ambulatoire, s’appuyant sur une unité ou un service de médecine gériatrique aiguë, et déclinant de façon graduée ses interventions à travers : - les consultations du gériatre (niveau 1), - l’hôpital de jour (niveau 2), - l’équipe mobile pluridisciplinaire de gériatrie (niveau 2), - la consultation mémoire et le centre mémoire de ressources et de recherche (niveau 3). Les consultations gériatriques Caractéristiques Il s’agit d’une consultation externe, sur rendez-vous. Missions La consultation permet l’accueil de toute personne âgée souffrant d’un problème somatique, cognitif ou social, afin d’effectuer un premier bilan, demandé par le médecin traitant au profit de la personne âgée elle-même ou de son entourage. Modalités de fonctionnement La consultation repose sur le médecin gériatre, qui peut faire appel à un psychologue et à une assistante sociale et travaille en étroite collaboration avec l’hôpital de jour et l’équipe mobile de gériatrie. La consultation peut se dérouler en présence du médecin traitant. Implantation - à proximité de l’hôpital de jour, s’il existe, dans le centre hospitalier, éventuellement à l’hôpital local, sous forme de consultations avancées. L’accueil pour évaluation en hôpital de jour Caractéristiques L’hôpital de jour constitue un centre inséré en milieu hospitalier accueillant des patients âgés pendant plusieurs heures consécutives, à l’exception de la période nocturne. Situé à l’interface de l’hôpital et de la médecine de ville, l’hôpital de jour constitue un maillon du réseau gérontologique de proximité. Mieux accepté que l’hospitalisation complète par les personnes âgées, son intervention se situe à un stade plus précoce de la maladie. Indications Pour les médecins traitants souhaitant un avis gériatrique, le recours à l’hôpital de jour est préférable aux consultations spécialisées (évoquées plus haut) quand les problèmes soulevés par le patient sont complexes, relèvent de plusieurs interventions (médecins, consultants de gériatrie, spécialistes de diverses disciplines telles que la neurologie et la psychiatrie, assistante sociale, éventuellement kinésithérapeutes ou psychologues) et nécessitent, outre l’entretien avec le malade et son examen minutieux, un temps d’échange avec les proches. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 11 sur 93 Missions S’agissant de l’évaluation, l’hôpital de jour assure les missions suivantes : 1. La réalisation d’un bilan clinique, à travers une évaluation pluridisciplinaire portant sur les déficiences et les risques les plus fréquents chez la personne âgée : troubles de l’équilibre et de la motricité, troubles sensoriels, dénutrition, dépression, incontinence, troubles vésico-sphinctériens, escarres, consommation médicamenteuse... ; 2. L’évaluation des fonctions cognitives. Il tient alors lieu de consultation de la mémoire, plus spécialement à destination des patients atteints de syndromes démentiels ; 3. Le développement d’une analyse plus ciblée sur des domaines spécifiques, ouvrant sur un diagnostic de pathologies aiguës ou chroniques. Dans ce cadre, il est nécessaire que l’ensemble du personnel médical et paramédical soit formé aux différents aspects du champ d’investigation, pour pouvoir répondre à la demande du médecin traitant. Modalités de fonctionnement L’accueil en hôpital de jour intervient après consultation auprès d’un gériatre, ou d’un médecin du réseau gérontologique. Il paraît souhaitable que le médecin traitant soit présent à la fin de la séquence d’hospitalisation, au moment de la synthèse et de l’élaboration des recommandations pour le projet de soins et de vie. Au-delà de la relation avec le médecin traitant, l’équipe de l’hôpital de jour doit privilégier la communication avec l’entourage familial de la personne âgée, les aides à domicile ou institutionnelles, ainsi que les services hospitaliers, y compris psychiatriques. Moyens Pour ce faire, l’hôpital de jour dispose : - d’une équipe pluridisciplinaire de base, adossée à l’équipe hospitalière, susceptible d’intervenir sous forme d’équipe mobile de gériatrie (cf. infra) et comportant - en tant que de besoin - gériatre, infirmière, aide-soignant, kinésithérapeute, psychologue, assistante sociale, secrétaire, ergothérapeute, - d’un accès à des consultations spécialisées sur place : neurologue, psychiatre, rééducateur, - d’un accès facile à un plateau technique (biologie, imagerie). L’intervention pour évaluation – à partir de l’hôpital de jour - de l’équipe mobile de gériatrie dans les structures d’hébergement Caractéristiques L’équipe mobile pluridisciplinaire gériatrique correspond à l’intervention de l’équipe pluridisciplinaire de l’hôpital de jour à l’extérieur de cette structure. L’évaluation porte sur l’état de santé et non sur la dépendance ; elle est donc complémentaire de l’évaluation effectuée par l’équipe médico-technique, concernant la dépendance, et actionnée par le médecin coordonnateur. Dans ces conditions, c’est tout ou partie du potentiel de l’hôpital de jour qui se déplace pour intervenir, en tant que de besoin et en complément éventuel de l’équipe médico-technique chargée de l’évaluation Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 12 sur 93 de la dépendance, dans les structures gériatriques et gérontologiques du secteur (notamment les hôpitaux locaux et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes/ EHPAD). Exceptionnellement, l’équipe mobile peut être amenée à intervenir au domicile, en cas de nécessité particulière d’une évaluation gériatrique complémentaire à l’évaluation effectuée par l’équipe médicotechnique, et sur proposition de celle-ci. C’est un partenaire incontournable du Centre local d’information et de coordination (CLIC) auquel il fournit l’expertise gériatrique nécessaire. Missions Les missions de l’équipe mobile sont proches de celles prises en charge par l’équipe de l’hôpital de jour, la différence majeure résidant dans la localisation et la durée de l’intervention. Elle a ainsi vocation à réaliser une expertise gériatrique sur le lieu de vie du patient (dans les structures d’hébergement, voire à domicile) et par suite à formuler un projet de soins et un projet de vie adaptés aux besoins de la personne. L’équipe mobile réalise les actions suivantes : - Intervention rapide, en évitant à la personne âgée de se déplacer, ou bien de quitter provisoirement son lieu de vie, - Evaluation in situ des conditions de vie réelles du sujet et de leur impact sur sa souffrance psychique, - Rencontre avec les soutiens familiaux ou les ‘’aidants’’ professionnels. Afin de remplir pleinement ses missions, l’équipe mobile doit impérativement connaître les différentes structures géronto-psychiatriques disponibles sur le territoire de proximité, ainsi que les dispositifs sanitaires et médico-sociaux qui y sont implantés. Modalités de fonctionnement L’intervention consiste en la venue du gériatre, accompagné éventuellement de l’équipe pluridisciplinaire, sur le lieu de vie du patient. Elle doit faire l’objet d’une formalisation, à travers une convention entre le centre hospitalier gestionnaire de l’équipe mobile et les structures qui bénéficient de cette prestation. L’intervention de l’équipe dans les structures d’aval, telles que les EHPAD, doit pouvoir être envisagée de façon ponctuelle en accord avec le médecin coordonnateur de la structure. Le recours à la consultation mémoire ou au centre mémoire de ressources et de recherche Ce dispositif spécialisé, prévu par la circulaire du 16 avril 2002 relative à la mise en œuvre du programme d’actions pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées, associe la psychiatrie, la gériatrie et la neurologie. Il a pour objet le dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer ou des syndromes apparentés. Il s’agit d’un dispositif gradué, inséré en milieu hospitalier, au sein ou en liaison étroite avec les pôles d’évaluation gériatrique. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 13 sur 93 Le premier niveau est constitué par LES CONSULTATIONS MEMOIRE Les consultations mémoire doivent assurer les missions suivantes : - affirmer le trouble mnésique, - diagnostiquer avec fiabilité un syndrome démentiel, - rassurer les personnes exprimant une plainte mnésique, - identifier les situations complexes justifiant le recours au centre mémoire de ressources et de recherche, - mettre en place un projet de soins personnalisé et l’articuler avec le plan d’aide élaboré par les professionnels de terrain et/ ou le CLIC, - participer au suivi des personnes malades en partenariat avec les médecins de ville (généralistes, neurologues, psychiatres…) et les professionnels médico-sociaux, - participer à la formation des professionnels impliqués dans la prise en charge des personnes souffrant de troubles démentiels. Dans les centres hospitaliers dotés d’un service d’accueil et de traitement des urgences (SAU), les consultations mémoires comportent un médecin correspondant, ou ‘’référent’’, du Centre mémoire de ressource et de recherche. Pour remplir leurs missions, les consultations disposent des moyens suivants : - d’une équipe pluridisciplinaire composée, selon les cas, à temps plein ou à temps partiel : d’un gériatre et/ou neurologue, avec la possibilité de faire appel à un psychiatre, d’un personnel (infirmier, assistant social…) chargé de l’accueil, de la coordination des intervenants médico-sociaux et du recueil de l’activité, d’un personnel - de préférence neuropsychologue - chargé de faire passer les tests, d’assurer le soutien psychologique ; - de moyens paracliniques ; - d’outils de suivi d’activités. En ce qui concerne leur implantation, les consultations mémoire, dont le fonctionnement est étroitement lié avec l’hôpital de jour gériatrique intervenant dans sa mission d’évaluation, doivent se situer dans un établissement doté d’une unité de soins de court séjour gériatrique et d’une unité d’hospitalisation de jour, afin de permettre de regrouper en un lieu et sur une journée tous les examens nécessaires et éviter une hospitalisation classique à chaque fois que celle-ci n’a pas de justification médicale. Le deuxième niveau est constitué par le CENTRE MEMOIRE DE RESSOURCES ET DE RECHERCHE, ayant à jouer un rôle de recours, à partir du maillage des consultations mémoire pour les diagnostics complexes, et développant une activité de recherche clinique et de formation. Ce centre, qui fait l’objet d’une procédure de labellisation doit répondre strictement à un cahier des charges fourni en annexe de la circulaire évoquée, et portant sur les missions et les moyens de mise en œuvre. Au titre des missions, le centre doit : - être un recours pour les consultations mémoire et les spécialistes pour les cas difficiles ; - assurer les missions d’une consultation mémoire pour le secteur géographique d’implantation ; - développer les travaux de recherche ; - assurer des formations universitaires ; - structurer et animer le dispositif régional et/ou inter-régional en partenariat avec les consultations mémoires, et notamment au travers de ‘’référents’’ identifiés par secteur sanitaire ; - aborder et traiter les questions à caractère éthique. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 14 sur 93 Ce centre doit être implanté au sein d’un CHU. Il doit par ailleurs disposer des moyens appropriés de mise en œuvre, tant en termes de moyens humains que de plateau technique. Action prioritaire n° 2 Promouvoir l’intervention d’un dispositif mobile d’évaluation au sein de l’hôpital offrant la possibilité d’une expertise gériatrique de la personne âgée à l’occasion de toute hospitalisation Il s’agit d’intervenir au sein de l’hôpital pour faire en sorte que le passage aux urgences, s’il n’a pu être évité, soit limité dans le temps mais aussi l’occasion d’une orientation pertinente, fondée sur un avis gériatrique. Il convient également de faire en sorte que soit identifiée l’éventualité d’une polypathologie affectant les personnes âgées accueillies dans des services spécialisés. L’intervention, pour évaluation, de l’équipe mobile gériatrique, à l’occasion d’un passage dans un service d’accueil et de traitement des urgences La mise en place d’unités spécifiques d’urgences gériatriques ne paraît pas souhaitable ; en effet c’est le médecin urgentiste qui doit assurer l’accueil des patients âgés au même titre que celui des autres malades. Par ailleurs, il convient de veiller à ne pas restreindre l’accès au plateau technique et aux compétences des autres consultants spécialisés des urgences. Cependant, cet accueil requiert beaucoup de temps du fait de la multiplicité des problèmes cliniques et sociaux, et implique que les urgentistes puissent faire appel à la compétence de gériatres pour effectuer un bilan approfondi de la personne accueillie. Il importe de considérer que l’enjeu central de l’amélioration de la qualité des soins apportés aux personnes âgées réside dans l’identification des patients ‘’fragiles’’, c’est à dire en risque de décompensation d’une poly-pathologie, et dans la prise en compte de la polypathologie. Caractéristiques L’équipe mobile pluridisciplinaire gériatrique correspond à l’externalisation de l’équipe pluridisciplinaire de l’hôpital de jour (cf. supra). Missions Dans ce cadre précis, l’équipe mobile met à la disposition des services d’urgences (Services d’accueil et de traitement des urgences/ SAU et Unités de proximité d’accueil, de traitement et d’orientation des urgences/ UPATOU) une compétence gériatrique par l’intervention sur place de professionnels spécialisés. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 15 sur 93 Elle constitue ainsi une équipe de « pré-admission gériatrique». Son intervention peut être justifiée par une demande : - d’aide à l’évaluation de l’état de santé et de la dépendance d’un sujet âgé dans le but d’identifier les déficiences, voire les incapacités susceptibles d’entraîner une décompensation et des complications (souvent une succession de complications) ; - d’aide à l’établissement d’un projet de soins et de vie en cohérence avec les possibilités, les attentes et les besoins d’un patient âgé ; - d’aide à l’orientation vers un service hospitalier adapté ; - d’aide au retour à domicile ou en structures d’hébergement. Modalités de fonctionnement Si le travail de l’équipe mobile est similaire dans son principe auprès des services d’urgences et dans les autres services hospitaliers non gériatriques, les modalités pratiques et les interventions proposées sont de nature différente et peuvent justifier une équipe dédiée aux urgences compte tenu du volume d’activité. L’intervention, pour évaluation, de l’équipe mobile gériatrique, à l’occasion d’une hospitalisation dans un service relevant d’une autre discipline que la gériatrie, y compris en hôpital local Caractéristiques Cf. supra Missions L’équipe mobile a vocation à intervenir en intra- (au sein d’un centre hospitalier) et en inter-hospitalier (au sein des hôpitaux locaux). L’équipe mobile doit veiller à l’identification des patients ‘’fragiles’’, c’est à dire en risque de décompensation d’une poly-pathologie, et/ou en risque de perte d’autonomie. Le passage de l’équipe mobile gériatrique permet d’apporter une aide et des compétences complémentaires pour la prise en charge de patients âgés hospitalisés en dehors de la filière gériatrique. Il facilite également le transfert dans le secteur de SSR gériatrique, quand celui-ci est justifié. Modalités de fonctionnement Concernant l’intervention en hôpital local, la périodicité du passage, en tant que de besoin, de l’équipe mobile doit se définir en fonction de la taille de l’hôpital local. Recommandations La circulaire DHOS/DGAS/03/AVIE n° 2003-257 du 28 mai 2003 relative aux missions de l’hôpital local précise que l’offre de soins dans ces établissements « s’intègre dans une filière graduée, notamment en matière de prise en charge des personnes âgées ». Afin de garantir la continuité et la qualité des prises en charge, il serait souhaitable que chaque médecin gériatre senior de la filière gériatrique ait un temps d’activité au sein d’un hôpital local, dans des conditions définies dans le cadre d’une convention de coopération inter-hospitalière. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 16 sur 93 Objectif n° 2 Développer la prévention et les prises en charge ambulatoires pour favoriser le maintien de la personne âgée dans son milieu de vie Afin de développer la prévention ainsi que les prises en charge ambulatoires destinées à favoriser le maintien de la personne âgée dans son milieu de vie, trois actions prioritaires doivent être mises en œuvre : Action prioritaire n° 1 Développer des mesures de prévention secondaire et tertiaire à partir de l’hôpital en lien avec la médecine de ville, tant à domicile que dans les structures d’hébergement Action prioritaire n° 2 Développer les modalités de prises en charge diversifiées à proximité du domicile ou des structures d’hébergement Action prioritaire n° 3 Améliorer les conditions de fin de vie des personnes âgées à leur domicile ou dans des structures d’hébergement en prenant en compte les dispositions définies dans le cadre de l’organisation relative aux soins palliatifs Constats, enjeux et réflexions Il convient de répondre au souhait essentiel des personnes âgées concernant leur maintien dans leur environnement, domicile ou lieu d’hébergement, autant que faire se peut. Par ailleurs, si l’hospitalisation répond à certaines situations, elle peut a contrario se révéler une réponse inadaptée aux besoins de la personne âgée. Elle ne se justifie alors que par l’échec du maintien à domicile, lequel peut être lié à trois facteurs conjugués à l’augmentation de la dépendance : - le manque de moyens à disposition, notamment en terme structurel, pour la prise en charge à domicile des personnes âgées, - le défaut d’anticipation de l’évolution de l’état de santé de ces personnes, - l’apparition d’un problème social (le plus souvent lié à l’usure ou la défaillance de l’entourage de la personne). L’hôpital a ainsi tendance à devenir le lieu de convergence de ces difficultés, la situation des personnes âgées accueillies se complexifiant et mêlant tout à la fois des problèmes médicaux, psychiques, fonctionnels mais aussi sociaux. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 17 sur 93 Or, une approche globale de la prise en charge oblige à repenser la réponse aux besoins des personnes âgées et appelle une action en amont de l’hospitalisation, en matière de prévention, de diversification des modalités de prise en charge dans le milieu de vie, et de contribution au fonctionnement de réseaux gérontologiques. En outre, l’augmentation très sensible de l’espérance de vie et celle remarquable - deux fois plus rapide - de l’espérance de vie sans dépendance, conduisent à considérer comme totalement fondée la nécessité de promouvoir la prévention, notamment à l’égard de la population âgée de plus de 85 ans. La prévention est en conséquence non seulement possible à l’intention du sujet âgé, mais également nécessaire, une même personne pouvant bénéficier de plusieurs types ou niveaux de prévention : Si une amélioration de l’état de santé des personnes âgées est constatée, globalement, en termes d’espérance de vie sans incapacité, cette évolution doit se poursuivre à travers le développement de la prévention primaire. De même, le dépistage précoce et l’anticipation des risques de dégradation de l’état de santé de la personne âgée constituent des enjeux importants permettant d’endiguer certaines évolutions préjudiciables et parfois traumatisantes pour l’individu. Un défaut d’anticipation peut en effet conduire à une hospitalisation prononcée en urgence, très souvent mal vécue par la personne âgée et source de risques divers (affections nosocomiales, décompensation, perturbation des relations sociales…). L’acuité de ces dysfonctionnements justifie un investissement particulier sur le champ de la prévention secondaire. Par ailleurs, lorsque la maladie est apparue, se pose, certes, la question du traitement de l’affection principale, mais également celle de la prise en compte effective des causes de cette affection, ainsi que des affections secondaires, la polypathologie étant la règle. L’absence d’évaluation globale de l’état de santé de la personne âgée, pendant la durée de l’hospitalisation, est en effet très souvent à l’origine d’une situation délicate : la sortie prématurée de la personne, pouvant générer par la suite une réhospitalisation qui aurait pu être évitée. Face au préjudice subi par la personne âgée, confrontée à cette situation, il est indispensable de mettre l’accent sur le développement de la prévention tertiaire. Il apparaît opportun de cibler la prévention sur les grandes pathologies du sujet âgé : la prévention des maladies identifiées comme pourvoyeuses de déficiences chez les personnes âgées, ainsi que la prévention des déficiences psychiques et des déficiences sensorielles. Les modalités de prise en charge à domicile de la personne âgée doivent également faire l’objet d’une attention toute particulière. Dans un souci de respect de l’individu et de ses choix, il convient en effet d’offrir à toute personne souhaitant demeurer à domicile les moyens pour ce faire. Une telle option suppose l’existence de services spécifiques, à la disposition de la personne âgée elle-même et/ou de son entourage, suffisamment diversifiés pour s’adapter et répondre aux besoins recensés. Or, le dispositif de prise en charge à domicile est actuellement faiblement développé, ce qui induit souvent des situations d’épuisement voire de crise de l’aidant principal. Dès lors, apparaît la nécessité de promouvoir ce dispositif, à travers une palette diversifiée et graduée de structures et services à disposition des personnes âgées : - - des structures et services favorisant le maintien à domicile : établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), réseaux d’aide à domicile, Comité local d’information et de coordination (CLIC), Service de soins infirmiers à domicile (SSIAD), infirmières libérales…, des solutions d’accueil temporaire en institution permettant de donner un temps de répit à l’entourage, des alternatives à l’hospitalisation à temps complet (hôpital de jour, équipe mobile de gériatrie). Le dispositif de prise en charge en géronto-psychiatrie apparaît insuffisamment identifié, avec notamment un développement trop faible des structures alternatives (hôpital de jour, équipes ambulatoires de secteur à vocation géronto-psychiatrique), un manque d’interdisciplinarité entre les secteurs gériatrique et psychiatrique, alors même qu’une collaboration étroite entre ces deux champs d’activité est essentielle dans la mesure où les besoins ressentis et /ou exprimés par les personnes âgées tant sur le plan somatique que psychique s’avèrent souvent intimement liés. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 18 sur 93 Parallèlement, la coordination autour de la personne âgée doit être encouragée, à travers l’activation du travail en réseau. Le travail en réseau constitue un levier de changement des pratiques et des mentalités, en ce qu’il permet de développer le partage d’informations et la mise en commun des expériences. Compte tenu de la multiplicité des intervenants de la prise en charge des personnes âgées, cette modalité de fonctionnement apparaît comme un vecteur incontournable de l’amélioration de la qualité des soins. Dès lors, il s’agit de promouvoir le développement des réseaux, tout en laissant la pleine initiative aux acteurs de proximité. Ainsi, au sein de réseaux ville-hôpital de soins aux personnes âgées ainsi que de réseaux gérontologiques (à privilégier par rapport aux réseaux par pathologie, qui ne répondent pas aux besoins exprimés par la majorité des acteurs de terrain dans le champ de la gériatrie), il convient de donner toute leur place aux médecins généralistes, interlocuteurs incontournables des personnes âgées, aux côtés notamment des ergothérapeutes, kinésithérapeutes, psychologues, assistantes sociales, infirmières, mais aussi des secteurs de psychiatrie. PRINCIPES ET MODALITES D’ACTION Action prioritaire n° 1 Développer des mesures de prévention secondaire et tertiaire à partir de l’hôpital en lien avec la médecine de ville, tant à domicile que dans les structures d’hébergement Le développement de mesures de prévention secondaire La prévention secondaire consiste à éviter le développement de la maladie par des interventions efficaces, menées en temps utile. L’objectif est de dépister précocement et en ambulatoire les situations à problèmes et d’éviter ainsi des hospitalisations. Le développement des actions de prévention secondaire passe par : - L’accès rapide à des soins infirmiers à domicile, délivrés soit par les Services de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) soit par les infirmiers libéraux ; La mise en place, dans chaque secteur de proximité, d’au moins un hôpital de jour. Le développement de mesures de prévention tertiaire - La prévention tertiaire vise à éviter les complications de maladies, et tout particulièrement le basculement dans la dépendance. Dans le cadre d’un maintien à domicile ou en structures d’hébergement de qualité, le développement de la prévention tertiaire doit se traduire par une réelle organisation et anticipation du retour à domicile, après une hospitalisation, de façon à éviter les ré-hospitalisations précoces qui peuvent, dans certains cas, constituer un indicateur d’aggravation indue. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 19 sur 93 Il s’agit d’associer à cette action l’ensemble des intervenants autour de la personne âgée, de préférence dans le cadre d’un réseau gérontologique : - la famille et le médecin traitant, les services sociaux et médico-sociaux de maintien à domicile, les établissements d’hébergement, le cas échéant. En tout état de cause, le retour à domicile devra se fonder sur une évaluation la plus globale possible des capacités de la personne âgée. Action prioritaire n° 2 Développer les modalités de prises en charge diversifiées à proximité du domicile ou des structures d’hébergement Ce dispositif extra-hospitalier doit être, en tant qu’élément constitutif de la filière gériatrique, pleinement articulé avec l’unité d’hospitalisation de court séjour gériatrique (cf. infra). La mise à disposition au bénéfice du médecin traitant - qui constitue le pivot des soins permettant le maintien en milieu de vie de la personne âgée - d’une possibilité d’un soutien fourni par le dispositif hospitalier. A cette fin, il dispose d’un « numéro d’appel unique » qui permet d’assurer une forme de régulation en lui permettant de joindre aux heures ouvrables un gériatre de l’équipe hospitalière de référence pour se voir proposer diverses alternatives à l’hospitalisation quand elles sont envisageables (prise en charge en hôpital de jour ou intervention de l’équipe mobile de gériatrie, indication de personnes ressources pour un renforcement du maintien à domicile ou pour un hébergement temporaire), ou dans le cas contraire, programmation d’une entrée directe dans le secteur de gériatrie aiguë ou préparation d’une hospitalisation en médecine en hôpital local soutenue par l’intervention de l’équipe mobile de gériatrie. L’intervention de l’équipe mobile gériatrique – à partir de l’hôpital de jour gériatrique - en soutien du retour à domicile ou dans des structures d’hébergement après une hospitalisation Caractéristiques Cf. supra (objectif n° 1 – Action prioritaire n° 2). Missions A ce stade, l’équipe mobile a vocation à accompagner le retour à domicile de la personne âgée. Son intervention est justifiée dans un premier temps par une demande d’aide à la mise en œuvre de la décision d’orientation prise à la sortie de l’hôpital. Il peut s’agir : - d’un retour au domicile (définition du type d’aides à mettre en place, conseils aux familles, adresses utiles…), Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 20 sur 93 - d’une entrée en institution (orientation en fonction de la pathologie, du handicap, de la zone d’habitation, du contexte social…), d’actions d’information et d’aides à l’intention des familles, de la définition des modalités de poursuite de soins de suite (type de rééducation et de réadaptation à domicile, en hôpital de jour, en soins de suite ou de réadaptation…). Dans ce cadre, l’équipe mobile peut être amenée à réaliser une évaluation gériatrique sur le lieu de vie du patient ou, lors de son hospitalisation, dans un des services de l’hôpital. A l’issue de cette évaluation, un projet de soins et un projet de vie peuvent être établis. A cette fin, il est indispensable que l’équipe ait une connaissance précise des dispositifs sanitaires et sociaux du secteur, ainsi que des différentes structures géronto-psychiatriques existantes. Modalités de fonctionnement L’intervention dans les structures d’aval périphériques du réseau gérontologique, comme les EHPAD, doit pouvoir être envisagée de façon ponctuelle à la demande des médecins généralistes et en accord avec le médecin coordonnateur. Elle doit être formalisée dans le cadre de conventions. Dans le cadre de l’ouverture de l’hôpital sur la ville, l’équipe mobile gériatrique peut être sollicitée par les CLIC pour intervenir à domicile ou dans les institutions médico-sociales sur avis du coordonnateur. L’intervention de l’équipe mobile gériatrique auprès de l’hôpital local pour éviter un transfert indu dans un centre hospitalier, ou après une hospitalisation en médecine gériatrique aiguë Au sein des hôpitaux locaux, soit en médecine, soit en soins de suite polyvalents, l’intervention de l’équipe mobile doit permettre d’apporter une aide à différents niveaux : - augmenter la qualité de la prise en charge globale gériatrique, et donc éviter une éventuelle insuffisance de soins, et prévenir des transferts indus sur le centre hospitalier de rattachement, faciliter les admissions sur l’hôpital local de secteur, faciliter les transferts justifiés depuis l’hôpital local sur le pôle aigu de la filière gériatrique, participer à la formation des médecins généralistes et des personnels de l’hôpital local. La prise en charge en hôpital de jour gériatrique - Il s’agit de créer un maillage territorial en places d’hôpital de jour permettant des prises en charge de courte durée. Caractéristiques L’hôpital de jour est une structure hospitalière accueillant des patients âgés pendant plusieurs heures consécutives, en dehors de la période nocturne. Il offre un recours en cas de situation complexe dépassant les possibilités de prise en charge thérapeutique à domicile ou en simple consultation. Situé à l’interface de l’hôpital et de la médecine de ville, il constitue un maillon du réseau gérontologique de proximité. Mieux accepté que l’hospitalisation complète par les personnes âgées, son intervention se situe à un stade plus précoce de la maladie. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 21 sur 93 Missions Dans le cadre du maintien en milieu de vie (et à la différence de son rôle en matière d’évaluation), ses missions sont plus particulièrement : - l’aide à la rééducation-réadaptation, réorientation ou réinsertion à domicile (alternative à une hospitalisation en SSR gériatrique, voire en USLD), - le suivi des patients à risque médicaux, psychologiques, sociaux, - l’information, le conseil, l’orientation et l’accompagnement du patient et de son entourage, - la concertation et la prise en charge en période de crise du maintien à domicile. Modalités de fonctionnement L’origine des patients est double : ils peuvent être adressés par un service hospitalier, ou par leur médecin traitant s’ils vivent à domicile. L’hôpital de jour dispense des séances (1 séance = 1 journée d’hospitalisation). Moyens Cf. supra (objectif n° 1 – Action prioritaire n° 1). Les interventions ambulatoires en géronto-psychiatrie et la définition des liens entre la gériatrie et la psychiatrie Il convient de promouvoir une collaboration étroite, par voie conventionnelle, entre la psychiatrie, la gériatrie et en tant que de besoin la neurologie. Cette collaboration, dont les termes doivent faire l’objet d’une convention par bassin de proximité, doit être mise en œuvre à deux niveaux : - - à l’intérieur d’un même établissement dans le cadre d’un travail de liaison : concertation aux urgences entre l’équipe mobile gériatrique et l’équipe de psychiatrie; intervention de la psychiatrie de liaison auprès des services de gériatrie, notamment lorsqu’une hospitalisation en établissement de santé mentale est envisagée ; entre plusieurs établissements de santé : intervention de l’équipe mobile de gériatrie en établissement de santé mentale et inversement de l’équipe ambulatoire de secteur à vocation géronto-psychiatrique dans la filière gériatrique; présence de psychiatres dans la filière gériatrique, notamment à l’hôpital de jour… Il convient d’identifier et développer le dispositif de géronto-psychiatrie assurant une prise en charge gériatrique des personnes qui relèvent d’une compétence psychiatrique : Définition de la géronto-psychiatrie La géronto-psychiatrie est une branche de la psychiatrie qui traite de l’ensemble des maladies psychiatriques de l’âge avancé et de leurs conséquences : troubles démentiels, troubles de l’humeur et de l’affectivité, psychoses, troubles du caractère et du comportement, toxicomanies. Ces maladies ont des caractéristiques cliniques et posent des problèmes particuliers de prise en charge. Dans la plupart des cas, la pathologie psychiatrique se complique de polymorbidité physique, de déficits sensoriels et de problèmes sociaux. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 22 sur 93 Elle fait partie intégrante de l’organisation multidisciplinaire de soins de santé mentale destinée aux personnes âgées : elle vise à restaurer, préserver ou améliorer leur qualité de vie et leur autonomie. Elle participe aussi au soutien de l’entourage (aidants, amis) : le service doit pouvoir apporter des avis, des conseils ou des soins spécialisés. La détection et l’intervention précoces peuvent améliorer le pronostic. Caractéristiques des soins dispensés et des patients pris en charge Les soins sont organisés autour de la solution à la crise en recherchant son origine, en aidant la personne âgée à dépasser cet épisode et en proposant une aide thérapeutique et logistique pour éviter sa récidive. La prise en charge médicale est psychiatrique et gériatrique. Un travail auprès des familles est également proposé. L’objectif est de permettre et de faciliter le retour de la personne âgée à son domicile ou de rechercher la structure la plus appropriée à son état. Ces objectifs s’inscrivent dans une dynamique de travail intersectoriel en réseau. Contenu du dispositif de géronto-psychiatrie L’évolution du dispositif de santé mentale repose notamment sur le développement de l’intersectorialité, la formalisation et le renforcement du partenariat, principalement au travers du fonctionnement en réseau, avec les autres champs sanitaires, médico-sociaux et sociaux. Les missions dévolues au secteur de psychiatrie s’appliquent également à la population des patients âgés : dépistage, prévention, soins, post-cure et réinsertion. Le dispositif ambulatoire en géronto-psychiatrie doit apporter les réponses les mieux adaptées et graduées aux patients gériatriques : les visites à domicile occupent une part importante de l’activité (l’équipe va au devant du patient et de son entourage, tient compte du cadre de vie, analyse sur le plan psychologique les limites d’un maintien à domicile, par exemple). Il doit apporter sa contribution à la formation des personnels des établissements hébergeant des patients gériatriques, à l’approche des pathologies mentales et des principes de traitement. Une diversification des structures ambulatoires doit contribuer au maintien en milieu de vie. En effet, l’hospitalisation à temps complet n’est qu’un des éléments du dispositif sectoriel dont le centre médicopsychologique doit être le pivot. Les structures de prise en charge ambulatoire en géronto-psychiatrie Le centre médico-psychologique (CMP) est le pivot de la politique de secteur : facilement accessible sur un plan géographique, il est le lieu d’accueil, d’écoute, de consultations et d’orientation des patients. Il est également le lieu d’élaboration et de coordination du travail de secteur, et notamment des visites à domicile des médecins, des soignants et des assistantes sociales de l’équipe. Ceci concerne particulièrement les personnes âgées vivant à domicile. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 23 sur 93 A partir du CMP, l’équipe ambulatoire de secteur psychiatrique à vocation géronto-psychiatrique présente l’avantage : - d’intervenir rapidement, - d’éviter à la personne âgée de se déplacer voire de se couper provisoirement de son lieu de vie, - d’évaluer in situ les conditions de vie réelles du sujet et leur impact sur sa souffrance psychique, - de rencontrer les soutiens familiaux ou les aidants professionnels, - de connaître les différentes structures géronto-psychiatriques disponibles sur le secteur, - de connaître tous les dispositifs sanitaires et sociaux du secteur. Elle permet de repérer et d’évaluer les pathologies psychiatriques associées ou les troubles affectifs et/ou comportementaux liés au vieillissement, à la manière dont il est vécu : - rapport entre un déficit cognitif éventuel et le fonctionnement psychique global, - conséquence d’un déficit sur l’efficience du sujet dans la vie quotidienne et dans son milieu de vie, - interactions entre la personne âgée en souffrance et l’environnement familial et social. Elle propose plusieurs types de prises en charge : - visites à domicile, - entretiens en C.M.P., - entretiens familiaux, - accompagnements de soutien psychologique dans des démarches. Elle peut proposer une orientation en : - consultations psychiatriques ou psychologiques en C.M.P., - hôpital de jour géronto-psychiatrique, - hospitalisation complète pour états critiques. Elle intervient en lien avec les : - établissements hospitaliers, - services d’aide à domicile, - services de protection des biens, - professions médicales et paramédicales libérales. Les structures alternatives à l’hospitalisation complète (centre d’accueil thérapeutique à temps partiel/ CATTP et hôpitaux de jour essentiellement). L’intersectorialité peut répondre à des besoins de prise en charge des personnes âgées communs à plusieurs secteurs dans un objectif de rationalisation. Ces structures alternatives présentent l’avantage : - d’éviter, si possible, l’hospitalisation à temps complet, - de concentrer les soins dans l’espace et dans le temps, et de permettre ainsi un retour au domicile le soir, - d’offrir des soins spécifiquement psychiatriques. Elles permettent d’évaluer : - les troubles psychiatriques, - la structure et les mécanismes de défense, - les capacités adaptatives, - l’incidence du vécu sur la perte d’autonomie et vice-versa, - l’autonomie fonctionnelle et psycho-affective. Elles proposent différents types d’actions tels que des ateliers individuels ou de groupes : musique, mémoire, peinture, expression corporelle, gymnastique douce, relaxation, etc. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 24 sur 93 La psychiatrie de liaison est le support de la continuité des soins : - dans le domaine sanitaire : équipe psychiatrique individualisée, spécialisée, compétente, pour des patients gériatriques ; - dans le domaine médico-social : coordination avec les structures implantées sur le même secteur ; - dans le champ social : elle participe aux échanges réguliers entre les équipes psychiatriques et les équipes sociales. Action prioritaire n° 3 Améliorer les conditions de fin de vie des personnes âgées à leur domicile ou dans des structures d’hébergement en prenant en compte les dispositions définies dans le cadre de l’organisation relative aux soins palliatifs Il convient ici de mobiliser le dispositif ambulatoire de soins palliatifs, reposant notamment sur l’intervention d’une équipe de soins palliatifs, intervenant soit à domicile soit dans des structures d’hébergement, auprès des patients en fin de vie, quel que soit leur âge. Recommandations Favoriser le développement de mesures de prévention primaire La prévention primaire a pour objet d’éviter l’apparition des maladies. Elle implique une anticipation des évolutions, mais également, dans le cadre du maintien de la personne âgée à domicile, un travail avec les familles. Sa promotion suppose de mener les actions suivantes : La mise en place d’un réseau de veille sur les avancées de la recherche clinique et de diffusion à tous les médecins et au grand public des progrès avérés La diffusion de l’information concerne notamment les affections constituant les principales causes d’hospitalisation ou de transfert en institution (affections cardio-vasculaires, ostéoporose), le traitement de l’hypertension artérielle, la prévention primaire des accidents vasculaires cérébraux et de l’infarctus du myocarde, les modalités de détection de la dénutrition ou de la malnutrition. Cette veille et cette diffusion peuvent entrer dans le cadre des réseaux gérontologiques. Le soutien et le développement d’actions de communication “grand public” en matière de promotion de la santé des personnes âgées Ces actions doivent notamment porter sur les problématiques suivantes : nutrition, hygiène, activités physiques, médicaments, continence... Plusieurs relais peuvent être imaginés en vue de développer les actions de communication : Comités départementaux des retraités (CODERPA), Comités d’éducation pour la santé, clubs, associations, universités du temps libre, CLIC... Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 25 sur 93 La mise en place d’actions de prévention sur des populations ciblées Ces actions s’inscrivent dans une démarche d’appropriation par la population des notions de prévention active et de prise en charge de sa santé. L’accompagnement de la prise de conscience du vieillissement Cette action vise à éviter les situations de crise obligeant à trouver des réponses en urgence, en développant la prise de conscience des familles et de l’entourage de la personne âgée par rapport à la problématique du vieillissement. L’appréhension de la dimension psychologique du vieillissement et son acceptation doivent ainsi être prises en compte à tous les niveaux de l’action : au CLIC, lors de l’accueil au guichet unique, dans le cadre de l’APA, à l’occasion du bilan et de l’élaboration du plan d’aide, dans le cadre de groupes de parole destinés aux aidants naturels (exemple ASPANORD 35), à l’occasion de l’intervention de professionnels hospitaliers, à domicile ou en établissement d’hébergement, dans le cadre d’instances locales mises en place dans les départements (CODEM, CLIC). Chaque contact doit être l’occasion d’informer la famille, et notamment de la sensibiliser aux solutions de prise en charge alternatives à l’hospitalisation. Contribuer au fonctionnement de réseaux gérontologiques et des Comités locaux d’information et de coordination (CLIC) assurant la coordination de l’ensemble des intervenants auprès de la personne âgée Le fonctionnement d’un réseau gérontologique regroupant tous les intervenants, et garanti par l’action du CLIC dont l’objet est notamment d’assurer la coordination nécessaire, est souhaitable pour accompagner le maintien à domicile. Il a également vocation à faciliter le retour à domicile succédant à une hospitalisation, de manière à éviter le risque de ré-hospitalisation. La contribution du dispositif hospitalier consiste à fournir un appui à l’action des différents membres du réseau gérontologique. Caractéristiques Le réseau gérontologique doit être structuré et regrouper l’ensemble des acteurs – au premier rang desquels figure le médecin généraliste - de la prise en charge des personnes âgées : - le centre hospitalier de référence, les hôpitaux locaux et les établissements de santé mentale, - les structures sociales et médico-sociales (EHPAD, SSIAD, CLIC…), - les professionnels libéraux (médecin traitant, médecin coordonnateur, infirmiers libéraux, professionnels para-médicaux…). Missions La contribution du dispositif hospitalier dans le réseau gérontologique revêt deux modalités essentielles : L’amélioration de la circulation des malades et de leur orientation : - en encourageant les relations personnelles entre médecins de ville et gériatres hospitaliers, d’une part, et les équipes soignantes hospitalières et les professionnels de soins libéraux, d’autre part, - en facilitant l’hospitalisation à proximité du domicile, - en encourageant la programmation des hospitalisations. La diffusion des compétences gériatriques, en assurant des actions de formation et d’information gériatriques. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 26 sur 93 Modalités de fonctionnement Dans certains cas, l’hôpital local peut constituer un point d’appui du réseau gérontologique, en raison des caractéristiques spécifiques de cette entité dans le dispositif de prise en charge, à savoir : - la coexistence fréquemment constatée de lits d’hospitalisation complète et de maison de retraite (ou EHPAD), un fonctionnement de facto basé sur l’implication de la médecine de ville (médecins généralistes et médecins spécialistes). Il pourra en ce sens développer les SSIAD voire les services de portage des repas à domicile. Contribuer, par le partenariat inter-institutionnel, à la promotion des alternatives sociales et médico-sociales à la prise en charge hospitalière Le développement de structures sociales et médico-sociales contribue à soulager l’entourage, et ainsi à éviter les situations de crise et d’épuisement. Condition de viabilité du fonctionnement de la filière gériatrique (et facilitée par l’appui fourni par le dispositif hospitalier), le développement des structures sociales et médico-sociales est à promouvoir. Il est souhaitable que les alternatives proposées soient suffisamment diversifiées, afin de répondre de manière adéquate et graduée aux besoins de la personne âgée. La promotion des services d’aide à domicile et de soins infirmiers à domicile L’organisation des aides à domicile doit bénéficier d’une coordination qui est assurée essentiellement par le CLIC. Parallèlement, il paraît important que soit significativement augmenté le nombre des places de services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), en complément des soins dispensés par les infirmiers libéraux. Le développement des places d’accueil pour une durée déterminée, en appui du maintien à domicile, permettant un répit pour l’entourage En référence au plan ‘’démence’’ adopté en 2001, il s’agit de promouvoir : - les places d’accueil de jour pour personnes dépendantes, en dehors de pathologies avérées, les places d’hébergement temporaire au sein de chaque établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), notamment pour les personnes âgées démentes, des places d'accueil de nuit dans certains EHPAD. Le délai d'accès à une alternative au maintien à domicile ne devrait pas excéder 8 jours. Le développement des places d’accueil en hébergement L’accueil en établissement (maisons de retraite, foyers logements, EHPAD) doit également être favorisé. L’accent doit être porté sur la médicalisation de ces structures et la mise en œuvre en leur sein de démarches qualité, dans le cadre de la réforme de la tarification, permettant un maintien des personnes âgées dans la structure et la prévention des hospitalisations non indispensables. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 27 sur 93 Contribuer à l’organisation et promouvoir la prise en charge des transports destinés à favoriser l’accès des personnes âgées au dispositif ambulatoire de soins Il appartient aux collectivités territoriales (Conseils Généraux, communautés de communes, communes…) d’examiner les modalités de réponse à un besoin identifié en matière de transport des personnes âgées, en particulier pour les personnes isolées, afin de permettre l’accès aux consultations ou aux dispositifs ambulatoires de prise en charge. Contribuer au soutien de l’entourage et à la formation des personnels intervenant à domicile ou dans les structures d’hébergement L’information de l’entourage Il s’agit d’apporter : - une aide et un soutien aux démarches de l’entourage, notamment en termes d’orientation, - une information sur le dispositif de prise en charge et la réponse adaptée aux besoins de la personne âgée, afin de favoriser une orientation adéquate. L’organisation du soutien psychologique des « aidants » familiaux Il convient d’éviter l’épuisement de l’entourage et la survenue de situations de crise et d’urgence. Ce soutien peut bénéficier de la contribution du dispositif ambulatoire de géronto-psychiatrie (cf. supra). Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 28 sur 93 Objectif n° 3 Assurer l’accès à une hospitalisation adaptée pour délivrer à la personne âgée le traitement requis par son état de santé Action prioritaire n° 1 Privilégier l’accès direct aux soins de médecine gériatrique Action prioritaire n° 2 Organiser l’accès aux soins de suite et de réadaptation gériatriques en prenant en compte les dispositions du volet soins de suite et de réadaptation du SROS Action prioritaire n° 3 Organiser l’accès aux soins de géronto-psychiatrie en prenant en compte les dispositions du schéma régional de santé mentale Action prioritaire n° 4 Déterminer les conditions d’accès à des soins de longue durée spécialisés en gériatrie Action prioritaire n° 1 Privilégier l’accès direct aux soins de médecine gériatrique Constats, enjeux et réflexions L’identification de lits de court séjour gériatrique au sein des centres hospitaliers demeure aujourd’hui trop faible et cela induit des effets pervers : - des hospitalisations dans des services de spécialité, au turn-over rapide, de personnes âgées fragiles, relevant d’une prise en charge globale nécessairement plus longue ; des retours prématurés à domicile ou de cas lourds en établissements médico-sociaux, par saturation des services de médecine ; des transferts trop rapides en soins de suite et de réadaptation, pour les mêmes raisons, de patients relevant encore d’une prise en charge aiguë, d’où une inadéquation par rapport à la mission des soins de suite. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 29 sur 93 PRINCIPES ET MODALITES D’ACTION Favoriser les conditions d’admission directe en médecine gériatrique aiguë grâce à l’intégration du dispositif ambulatoire et de la médecine gériatrique aiguë dans la même filière gériatrique Lorsque l’évaluation porte sur la nécessité d’une hospitalisation, il faut - tout en veillant à éviter le risque de sélectivité - faciliter l’admission directe en gériatrie aiguë. Ceci permet de mieux adapter les conditions d’hospitalisation et d’éviter la déstabilisation souvent préjudiciable du passage par les urgences. La filière gériatrique complète intégrant à la fois un pôle ambulatoire et un pôle d’hospitalisation doit être ouverte sur la ville et permettre un accès direct aux patients âgés à la demande de leur médecin traitant. Mettre en place un numéro d’appel unique Pour faciliter les contacts avec le pôle aigu gériatrique, il convient que le médecin traitant dispose d’un « numéro d’appel unique » assurant une sorte de régulation, lui permettant de joindre dans la journée un gériatre de l’équipe hospitalière du centre hospitalier concerné (cf. objectif n° 1 et objectif n° 2) et de se voir proposer, le cas échéant, la programmation d’une entrée directe dans le secteur de gériatrie aiguë ou la préparation d’une hospitalisation en médecine à orientation gériatrique dans un hôpital local. Identifier des lits de médecine à orientation gériatrique dans les hôpitaux locaux situés dans des zones géographiques isolées ou insulaires En cas d’isolement ou d’insularité, il convient d’identifier quelques lits de médecine à orientation gériatrique, susceptibles d’accueillir une admission directe, préparée en lien avec le pôle aigu gériatrique. - Identifier et développer les soins de médecine gériatrique aiguë soit dans un service spécifique, soit dans une unité au sein d’un service de médecine polyvalente ou interne, et dans ce dernier cas sous la responsabilité d’un gériatre. Caractéristiques des soins dispensés et des patients pris en charge Les services de soins de courte durée se distinguent des autres services de médecine interne ou polyvalente par une plus grande ouverture vers des pathologies mentales (démentielles), la psychopathologie du vieillissement (situation de crise) et les affections entraînant des incapacités fonctionnelles nécessitant une réadaptation, voire une réorientation du mode de vie. Leur démarche inclut systématiquement une action de prévention visant à éviter les évolutions en cascade de défaillances multiorganiques et la constitution ou l’aggravation de dépendances fonctionnelles. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 30 sur 93 Ces services accueillent des patients âgés (le plus souvent de plus de 70 ans) présentant une symptomatologie générale comme une altération de l’état général, une chute, une perte d’autonomie récente, des troubles du comportement, ou bien des patients âgés présentant une poly-pathologie, compliquée de problèmes médico-psycho-sociaux, dès leur entrée à l’hôpital ou après un passage par un service d’accueil d’urgence. Ils sont moins destinés à accueillir les malades en fonction de leur âge qu’en fonction des problèmes qu’ils posent, étant entendu qu’ils sont destinés exclusivement à des malades âgés. Missions Au cours de l’hospitalisation, sont pris en compte l’ensemble des problèmes somatiques, psychologiques et sociaux du malade. Dans ce contexte, les missions imparties aux soins de médecine gériatrique aiguë sont les suivantes : 1. Etablir tous les diagnostics utiles à la guérison du malade et/ou au maintien de sa qualité de vie, y compris les déficiences sensorielles, les troubles de la marche, les altérations cognitives… ; 2. Procéder à l’évaluation rigoureuse des fonctions sensibles chez le sujet âgé : équilibre et marche, autonomie, contrôle sphinctérien, état nutritionnel, fonctions cognitives, vision et audition, thymies… ; 3. Poser les indications thérapeutiques qui découlent de ces constatations ; 4. Etablir le projet de soins ; 5. Entreprendre les traitements médicamenteux (préventifs, curatifs et palliatifs) et non médicamenteux (lever précoce, mobilisation, rééducation, réadaptation, soutien psychologique) ; 6. Envisager avec le patient et éventuellement son entourage les conditions de vie ultérieures et contribuer à leur organisation ; 7. L’informer à chaque étape de son séjour (cf. circulaire du 04/02/1986 relative à l’hospitalisation des personnes âgées ) ; 8. Prévenir dans toute la mesure du possible les récidives et les hospitalisations non indispensables. Conditions d’admission Les critères d’admission sont précis : - L’entrée est, si possible, programmée après entretien direct entre le gériatre référent et le médecin traitant ; - Ne doivent entrer en court séjour gériatrique que les personnes âgées nécessitant un hospitalisation complète et répondant au critère de prise en charge de proximité. Concernant les patients adressés par les urgences, leur entrée ne sera décidée, autant que faire se peut, qu’après avis de l’équipe mobile gériatrique intervenant au SAU ou dans l’UPATOU. Recommandations Capacité minimum Une capacité minimum de 10 lits est recommandée. Tout centre hospitalier « référent » d’un bassin de proximité (correspondant assez souvent au secteur gérontologique) devrait comporter au moins une unité de soins de courte durée gériatrique. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 31 sur 93 Durée moyenne de séjour La durée moyenne de séjour ne devrait pas dépasser 15 jours. Conditions de fonctionnement La prise en charge du patient implique, outre la démarche médicale et de soins, des entretiens fréquents avec lui et sa famille de manière à prendre en compte au mieux ses demandes et ses relations avec l’entourage. Cette prise en charge s’inscrit par conséquent dans le cadre d’une stratégie d’équipe basée sur une concertation et des rencontres pluridisciplinaires, en vue d’harmoniser les points de vue et d’assurer une prise en charge personnalisée. Ceci est vrai à tous les stades de l’hospitalisation, y compris en fin de vie. Le projet de soins intègre, dès le départ, l’organisation de la sortie. Les sorties sont organisées vers le domicile (avec prise en charge éventuelle en hôpital de jour, en gérontopsychiatrie…), vers des structures d’hébergement (EHPAD…), ou bien vers d’autres types d’hospitalisation (hôpital local, soins de suite ou de réadaptation, soins de longue durée…). Ce service ou unité travaille en réseau par voie conventionnelle avec les autres établissements de soins, notamment EHPAD et hôpital local, afin d’optimiser la continuité de la prise en charge des personnes âgées. L’organisation du retour à domicile nécessite un contact préalable avec le médecin traitant et, selon les cas, l’infirmière libérale ou le service de soins infirmiers à domicile, ou tout autre service concourant au maintien à domicile, parfois l’assistante sociale de secteur, le secteur de psychiatrie ou toute autre structure (CLIC) qui contribuent à l’organisation de la vie du patient à son domicile. Lorsque l’entrée en institution est nécessaire, le service s’assure des conditions de cette entrée : information et accord du patient, choix de l’établissement, préparation psychologique de l’intéressé et de son entourage. Les mêmes précautions doivent être prises en cas de transfert vers un service de soins de longue durée, ou de soins de suite et de réadaptation. Il apparaît, par conséquent, que la démarche gériatrique nécessite un temps de soutien psychologique et d’accompagnement social important qui doit garantir une bonne orientation de la personne âgée et doit être pris en compte dans l’évaluation des charges de travail de travail de ce type de service. Moyens Les moyens humains du service sont constitués d’une équipe pluridisciplinaire. La composition et le fonctionnement de cette équipe constituent le véritable plateau technique gériatrique. Le ratio en personnel évoqué comme souhaitable par les professionnels, et repris à titre seulement indicatif, est de 1 praticien hospitalier /10 lits et de 1,25 équivalent temps plein/ lit pour le personnel paramédical. Ainsi , il est conseillé que l’équipe pluridisciplinaire comprenne : des médecins qualifiés en gériatrie, titulaires de la capacité ou du DESC, à savoir : - un médecin praticien responsable de l’unité ou du service, et au moins un praticien hospitalier par tranche de 10 lits. Les praticiens ayant une formation et une pratique gériatrique font figure de référents gériatriques pour : - dispenser les avis gériatriques au sein des services de courte durée, - conseiller et coordonner les soins de suite ainsi que les transferts dans leurs services respectifs de manière à éviter les inadéquations, - prendre en charge la formation du personnel soignant des services de soins de courte durée dans le domaine de leur compétence. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 32 sur 93 des personnels non médicaux : - infirmiers, aides soignants, agents de service hospitalier avec un ratio conseillé de 1,25 équivalent temps plein (ETP) par lit autorisé et installé, kinésithérapeute, ergothérapeute, avec un ratio de 0,05 (ETP) par lit, secrétaire, avec un ratio de 0,07 (ETP) par lit, ainsi qu’un temps d’orthophoniste, de podologue, de psychologue, de diététicienne et d’assistante sociale. Implantation Le service doit être situé à proximité d’un plateau technique d’accès facile comprenant au moins la radiologie conventionnelle, les explorations ultra-sonographiques et des locaux de rééducation fonctionnelle, kinésithérapie et ergothérapie. Les interventions dépassant les possibilités de ce plateau technique (endoscopie, examens spécialisés…) sont assurées par les équipes médicales des services de spécialités en ayant le souci de fournir la prestation sur place chaque fois que c’est possible, de manière à éviter au maximum les déplacements et transferts inutiles de ces malades. Il est souhaitable d’identifier : - dans un premier temps un service de médecine gériatrique au minimum dans chaque centre hospitalier disposant d’un service d’accueil des urgences, et à terme une unité de médecine gériatrique (identifiée au sein du service de médecine, complétée d’un hôpital de jour et d’une équipe mobile ou d’une présence gériatrique aux urgences) dans chacun des centres hospitaliers de proximité. Action prioritaire n° 2 Organiser l’accès aux soins de suite et de réadaptation gériatriques en prenant en compte les dispositions du volet soins de suite et de réadaptation du SROS Constats, enjeux et réflexions Les conditions d’admission en Services de soins de suite et de réadaptation ne permettent pas toujours de bien préciser leur mission : l’objectif précis de la prise en charge n’est pas toujours déterminé ou bien la phase de diagnostic est encore en cours… Les lits de moyen séjour servent encore trop souvent de lits de « dégagement » pour attente de long séjour et sont donc totalement détournés de leur mission de réadaptation gériatrique et de réinsertion en milieu de vie. La cohabitation de diverses populations, notamment avec des plus jeunes, des personnes présentant des troubles du comportement, des patients en soins palliatifs, constitue une source de difficultés de fonctionnement. Le manque de structures d’aval et un défaut d’articulation avec le secteur médico-social alourdissent les conditions de sortie à l’issue du séjour en soins de suite. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 33 sur 93 PRINCIPES ET MODALITES D’ACTION Il s’agit d’assurer, à la suite de soins de court séjour, l’accès à des conditions de prise en charge réellement gériatrique pour les personnes dont la poursuite des soins après la phase aiguë relève du plateau technique, des soins de suite et de réadaptation (SSR) gériatriques : - soit dans un service, - soit dans une unité de SSR gériatriques au sein d’un service de SSR polyvalents, c’est à dire avec un projet gériatrique et une vocation sanitaire, - soit dans un établissement de proximité ayant cette vocation. Si, dans la mesure où son état de santé le requiert, la personne âgée doit accéder à des soins de médecine physique et de réadaptation (M.P.R), il ne peut s’agir de M.P.R spécifique à la gériatrie. Identifier les conditions de prise en charge en soins de suite et réadaptation dans les hôpitaux locaux De manière générale, les personnes âgées bénéficient dans les hôpitaux locaux d’une prise en charge en soins de suite polyvalents, soutenue en tant que de besoin, par l’intervention de l’équipe mobile de gériatrie. Dans certains cas particuliers, l’identification de lits de SSR gériatriques peut s’avérer nécessaire dans un hôpital local ; leur fonctionnement doit alors être articulé avec celui des autres lits de SSR gériatriques de la filière, en bénéficiant par exemple de l’intervention des personnels exerçant dans le pôle de référence de la filière gériatrique, et dans le cadre d’une convention liant l’hôpital local et le centre hospitalier concerné. Favoriser les conditions d’admission en soins de suite et de réadaptation grâce à l’intégration du court et du moyen séjour adaptés à la personne âgée dans la même filière gériatrique Conformément aux termes de la circulaire n° 841 du 31 décembre 1997, la fonction des services de soins de suite ou de réadaptation ne doit plus se définir comme une modalité de « dégagement » des services de soins de courte durée, mais doit être pleinement articulée avec le court séjour. L’intégration dans une même filière de soins, favorisant le parcours des patients et aménageant les conditions d’élaboration concertée d’un projet de soins cohérent doit permettre, au travers des conditions d’admission, une définition précise à l’égard de chaque patient des objectifs des soins de suite et de réadaptation. Identifier et développer les soins de soins de suite et de réadaptation gériatriques Caractéristiques des soins dispensés et des patients pris en charge Les services de soins de suite ou de réadaptation pour personnes âgées, ex « moyen séjour gériatrique », accueillent, le plus souvent après une hospitalisation en soins de courte durée, des personnes âgées souffrant généralement d’affections multiples et de pathologies d’évolution prolongée nécessitant une prise en charge hospitalière. Ces personnes âgées sont en situation de fragilité plus ou moins importante, d’origine médicale, psychologique voire psychiatrique et sociale. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 34 sur 93 Ces services doivent permettre l’approche globale, complète, des problèmes du malade âgé, lui donnant le maximum de chances pour récupérer ses capacités fonctionnelles et permettre l’aménagement ou le réaménagement de son projet de vie. Missions Orientées vers le retour à domicile ou, à défaut, vers la prise en charge institutionnelle la plus adaptée possible, les missions des Services de soins de suite et de réadaptation gériatriques peuvent se définir ainsi : 1. Poursuite de soins, avec consolidation de l’acquis et surveillance thérapeutique. 2. Rééducation fonctionnelle, réadaptation et réinsertion, en agissant au niveau du patient mais également de son environnement. 3. Evaluation et orientation, en assurant la poursuite de l’évaluation des déficiences, des incapacités, des handicaps, mais aussi des potentialités restantes et à développer (dans les domaines médicaux, psychologiques, sociaux). Cette appréciation est souvent difficile à réaliser en service de soins de courte durée spécialisé. 4. Elaboration d’un projet de vie, avec la personne âgée, les soignants et l’entourage à domicile (dont le médecin et le cas échéant l’infirmière). Le service de soins de suite et de réadaptation gériatriques doit permettre aussi : 1. La prise en charge adaptée de situations pathologiques aiguës intercurrentes, lorsqu’elles restent compatibles avec les moyens techniques et humains du service. 2. Une prise en charge des personnes âgées malades, atteintes d’une pathologie grave, évolutive, mettant en jeu le pronostic vital, en phase avancée ou terminale, à condition que des lits soient clairement « identifiés » soins palliatifs. Cette identification ne pourra être effective que si certaines exigences sont satisfaites, notamment en termes de définition d’un projet de service structuré, concerté et validé, incluant : - une réflexion préalable de l’équipe ; - une formation spécifique des personnels ; - un personnel en adéquation au plan qualitatif et quantitatif ; - un médecin référent en soins palliatifs dans le service ; - des réunions régulières de synthèse pluridisciplinaires ; - un soutien de l’équipe incluant un temps de psychologue ; - une procédure d’intervention d’une équipe de bénévoles d’accompagnement ; - des locaux adaptés à la pratique correcte des soins palliatifs et de l’accompagnement des malades, des familles, des équipes soignantes et bénévoles. En aval, ces missions n’incluent pas le rôle de salle d’attente des services de soins de longue durée. Conditions d’admission L’admission : - - est destinée à assurer une poursuite des soins pendant le temps nécessaire à la restauration d’une autonomie compatible avec le retour à domicile ou l’institution d’origine, à proximité des autres éléments de la filière gériatrique pour une bonne articulation de la prise en charge des personnes âgées ; n’est effective qu’après avis des médecins référents du service, ou de l’équipe mobile de gériatrie qui peut assurer la mission de pré-admission ; peut être directe, sous réserve qu’une évaluation complète, justifiant cette orientation, ait été au préalable réalisée par l’équipe gériatrique. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 35 sur 93 Recommandations Capacité minimum Une dimension minimale de 15 lits est recommandée. Durée moyenne de séjour La durée des prises en charge doit être adaptée à la diversité des besoins et à l’état des patients. La durée moyenne de séjour ne devrait pas y dépasser 35 jours. Conditions de fonctionnement Concernant les unités ou services de SSR gériatriques autonomes, il convient de souligner l’intérêt d’une convention avec l’établissement de proximité disposant d’un court séjour et d’une unité mobile gériatriques. Les soins de suite ou de réadaptation, à l’instar des autres éléments de la filière gériatrique, requièrent un fonctionnement fondé sur le travail en équipe multidisciplinaire, avec réunions régulières de l’ensemble des intervenants pour définir et réévaluer les objectifs. Pour éviter à la personne âgée en difficulté une rupture avec son environnement, facteur de risque supplémentaire, le service de soins de suite gériatriques doit se situer à proximité de son lieu de résidence. La nécessité de coordination des soins par un gériatre est rappelée. Moyens Les ratios en personnel évoqués comme souhaitables par les professionnels, étant repris à titre seulement indicatif, il est conseillé que l’équipe pluridisciplinaire comprenne : des médecins qualifiés en gériatrie, titulaires de la capacité ou du DESC de gériatrie, dans les conditions suivantes : - un médecin responsable de l’unité ou du service, - et au moins un praticien hospitalier temps plein par tranche de 30 lits ; des personnels non médicaux : - infirmiers, aides soignants, agents de service hospitalier avec un ratio conseillé de 0,96 équivalent temps plein (ETP) par lit autorisé et installé, kinésithérapeute, avec un ratio de 0,05 (ETP) par lit, ergothérapeute et psychomotricien avec un ratio de 0,01 (ETP) par lit, secrétaire, avec un ratio de 0,01 (ETP) par lit, ainsi qu’un temps d’orthophoniste, de podologue, de psychologue, de diététicienne et d’assistante sociale. Concernant les lits identifiés comme dispensant des soins palliatifs sous certaines conditions, notamment un projet de service structuré, concerté et validé, il est souhaitable de prévoir le ratio de personnel paramédical adapté (cf. dispositions définies dans le cadre de l’organisation régionale relative aux soins palliatifs). Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 36 sur 93 Equipement et plateau technique Ce service devrait disposer de locaux permettant la réalisation des soins, la rééducation, le ré-apprentissage des gestes de la vie courante. Il devrait être doté de matériel permettant la prise en charge de malades dépendants (ex : lits à hauteur variable, matelas anti-escarres, lève-malades…). Pour les démarches diagnostiques, les conditions d’accès au plateau technique adapté, notamment en terme de proximité, devront être formalisées. Une collaboration étroite avec un service de neurologie, de psychiatrie et de rééducation devra être mise en place, par exemple sous forme de vacations des spécialistes de ces services en SSR. Implantation Considérant que « la notion de proximité de l’entourage constitue un élément déterminant pour la qualité de la prise en charge, il convient d’éviter toute rupture prolongée avec le milieu de vie, pour certaines activités, telles que les actions de réinsertion en milieu de vie ; pour d’autres activités telles que la rééducation, le niveau d’équipement et de disponibilité du plateau technique peut constituer l’élément essentiel » (circulaire DH/EO4 n° 97.841 du 31 décembre 1997 relative aux orientations en matière d’organisation des soins de suite ou de réadaptation). Ainsi, pour les soins de suite indifférenciés, à dominante gériatrique, la notion de proximité est prévalente. En revanche, pour la rééducation fonctionnelle spécialisée, c’est la nature du plateau technique qui prédomine. Les services de soins de suite ou de réadaptation gériatriques doivent être développés sur l’ensemble du territoire à un bon niveau de proximité : au sein d’établissements de santé publics et privés, y compris en CHU et en hôpital local. Suivant la densité de la population âgée du bassin d’implantation, il pourra s’agir de services de SSR, voire d’établissements, dédiés exclusivement à la gériatrie ou d’unités de SSR gériatriques au sein de services ou d’établissements polyvalents (15 lits minimum). Action prioritaire n° 3 Organiser l’accès à une hospitalisation en géronto-psychiatrie en prenant en compte les dispositions du schéma régional de santé mentale Constats, enjeux et réflexions Le dispositif de prise en charge n’est pas suffisamment identifié (cf. objectif n° 2 : constats, enjeux et réflexions) avec notamment un développement insuffisant d’unités d’hospitalisation spécialisées en géronto-psychiatrie, pour assurer l’accueil pour un temps déterminé des personnes âgées démentes en état de crise psychique, relevant du territoire géographique d’intervention de l’établissement de santé mentale. Un manque d’interdisciplinarité entre les secteurs gériatrique et psychiatrique est également relevé, alors même qu’une collaboration étroite entre ces deux secteurs est essentielle, dans la mesure où les besoins ressentis et /ou exprimés par les personnes âgées tant sur le plan somatique que sur le plan psychique s’avèrent souvent très intriqués. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 37 sur 93 PRINCIPES ET MODALITES D’ACTION Promouvoir une collaboration étroite, par voie conventionnelle, entre la psychiatrie, la gériatrie et en tant que de besoin la neurologie Cette collaboration, dont les termes doivent faire l’objet d’une convention par bassin de proximité, doit être mise en œuvre à deux niveaux : - - à l’intérieur d’un même établissement dans le cadre d’un travail de liaison : concertation aux urgences entre l’équipe mobile gériatrique et l’équipe de psychiatrie ; intervention de la psychiatrie de liaison auprès des services de gériatrie, notamment lorsqu’une hospitalisation en établissement de santé mentale est envisagée (cf. objectif n° 2, action prioritaire n° 2), entre plusieurs établissements de santé : intervention de l’équipe mobile de gériatrie en établissement de santé mentale et réciproquement, de l’équipe ambulatoire de secteur à vocation géronto-psychiatrique dans la filière gériatrique,; présence de psychiatre dans la filière gériatrique, notamment à l’hôpital de jour… Mettre en place des unités d’hospitalisation complète dans le cadre d’un dispositif de géronto-psychiatrie assurant une prise en charge gériatrique des personnes qui relèvent d’une compétence psychiatrique L’hospitalisation en géronto-psychiatrie s’inscrit dans le cadre d’un dispositif dont le contenu et les caractéristiques, tant en termes de soins dispensés que de patients pris en charge ont été précisés. L’évolution du dispositif de santé mentale repose notamment sur le développement de l’intersectorialité, la formalisation et le renforcement du partenariat, principalement au travers du fonctionnement en réseau, avec les autres champs sanitaires, médico-sociaux et sociaux. Les missions dévolues au secteur de psychiatrie s’appliquent également à la population des patients âgés : dépistage, prévention, soins, post-cure et réinsertion. Une diversification des structures ambulatoires doit contribuer au maintien en milieu de vie (cf. objectif n° 2, action prioritaire n° 2). En effet, l’hospitalisation à temps complet n’est qu’un des éléments du dispositif sectoriel dont le centre médico-psychologique doit être le pivot. Les services d’hospitalisation à temps complet en établissement de santé mentale Il convient de disposer en établissement de santé mentale d’un service ou unité de gérontopsychiatrie aiguë dédiée à l’accueil pour un temps déterminé des patients, à profil gériatrique, atteints de troubles mentaux, et notamment des personnes âgées atteintes d’un processus démentiel et présentant un état de crise psychique nécessitant une hospitalisation psychiatrique, relevant du territoire géographique de l’établissement. C’est un lieu de soins actifs et spécifiques qui bénéficie en son sein d’une présence gériatrique. Il ne s’agit en aucun cas d’une unité d’attente d’un hébergement. De même, l’hospitalisation en psychiatrie des personnes âgées ne doit nullement être considérée comme définitive, ni bien évidemment punitive par les patients ou leurs familles. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 38 sur 93 De ce fait, l’admission n’y est effectuée qu’après une consultation préalable avec un des médecins de l’unité (en tenant compte de critères d’admission relatifs aux indications de prise en charge ou aux contre-indications et effets indésirables), et après élaboration d’un contrat de soins (établi avec le sujet et/ou son entourage) pour un séjour thérapeutique n’excédant pas six semaines, sauf dérogation sur avis médical. Les missions de ces services sont les suivantes : 1. Evaluation de la nature des troubles et de leur évolution dans le nycthémère et sur plusieurs jours, 2. Maîtrise des symptômes par la prise en charge institutionnelle et le rééquilibrage du traitement psychotrope, 3. Analyse des capacités d’adaptation fonctionnelle et psycho-affective du sujet. Si le choix des professionnels porte sur la non identification de lits spécifiques pour assurer l’hospitalisation en géronto-psychiatrie, il convient alors que les conditions de fonctionnement de cette hospitalisation correspondent aux conditions de fonctionnement spécifique retenues pour les services ou unités de géronto-psychiatrie (cf. supra) et permettent notamment une articulation précise et concrète de l’intervention de la psychiatrie et de la gériatrie. Recommandations Les critères d’admission tiennent à trois indications cumulatives de prise en charge : - la prise en charge au domicile, sur le lieu d’hébergement ou en hôpital de jour s’avère impossible, les troubles présentés par la personne âgée sont du registre psychiatrique ou psychopathologique et ont un caractère aigu..., ils mettent en péril permanent la vie du sujet. Concernant plus particulièrement les patients déments, il apparaît souhaitable d’envisager l’hospitalisation en géronto-psychiatrie comme une réponse de durée limitée aux situations dans lesquelles les troubles du comportement sont prédominants. L’admission en géronto-psychiatrie présente également des contre-indications : - l’hospitalisation à temps plein désinsère la personne âgée de son milieu de vie habituel, - elle lui impose un nouveau rythme propre à l’institution qui l’oblige à un effort d’adaptation et provoque souvent des effets psychiatrogènes et des effets indésirables, l’hospitalisation ne devant en aucun cas être retenue comme une mesure discriminatoire, ségrégative ou de rejet à partir de notions vagues comme « perturbateurs » ou « difficiles ». Au titre des moyens en personnel, les ratio en personnel évoqués comme souhaitables par les professionnels, étant repris à titre seulement indicatif, il est conseillé que l’équipe pluridisciplinaire comprenne : des médecins comprenant outre un psychiatre responsable du dispositif, un médecin gériatre, avec un ratio conseillé d’encadrement médical de 0,13 équivalent temps plein (ETP) par lit d’hospitalisation ; des personnels non médicaux : - infirmiers, aides soignants, agents de service hospitalier avec un ratio conseillé de 1,16 ETP par lit autorisé et installé, ainsi qu’un temps de secrétaire, psychologue, assistante sociale, kinésithérapeute, et de musicothérapeute. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 39 sur 93 La continuité entre référent psychiatrique et référent somaticien doit être assurée et formalisée sous forme de convention (entre leurs établissements de rattachement), cette convention devant qualifier la meilleure réponse possible aux situations de crise et aux urgences (lors de transferts, par exemple). Le projet thérapeutique préparant à la sortie du patient doit tenir compte de la nature des équipements gériatriques existants, en partenariat avec les modalités classiques de suivi sectoriel. Les unités de géronto-psychiatrie peuvent avoir une vocation intersectorielle (inter- ou intra-établissement), avec désignation d’un référent gériatre clairement identifié. Action prioritaire n° 4 Déterminer les conditions d’accès à des soins de longue durée spécialisés en gériatrie Constats, enjeux et réflexions De l’état des lieux relatif à la prise en charge sanitaire des personnes âgées en soins de longue durée, il ressort que ce secteur sert encore trop souvent à dégager tous les problèmes de dépendance, physique et/ou psychique, en particulier lorsqu’il n’y a pas suffisamment de lits de section de cure dans les maisons de retraite, ainsi que les cas sociaux, alors qu’il devrait avoir les moyens de prendre en charge les malades chroniques ayant besoin d’un environnement médical et para médical hospitalier (hospitalo-requérants). Si la place des soins de longue durée dans l’offre globale de soins pour les personnes âgées doit être appréciée à la lumière des nouvelles dispositions législatives, il est en tout état de cause indispensable que les unités ou services de soins de longue durée gériatriques ne reçoivent que des populations âgées, car elles relèvent d’une prise en charge spécifique, différente en tout cas de celle d’une population plus jeune. En termes de fonctionnement, ces unités s’inscrivent dans la filière hospitalière de soins et ne peuvent être isolées de l’ensemble de l’organisation des soins gériatriques. Recommandations En l’absence de réglementation définissant clairement les conditions de prises en charge dans des unités réservées à des soins de longue durée spécialisés en gériatrie, les recommandations évoquées visent à mieux différencier cette vocation sanitaire de celle des EPHAD. Identifier les d’admission patients pris en charge et les conditions Ces services ou unités ne s’adressent qu’à des personnes âgées nécessitant une surveillance pluri-quotidienne et sans autonomie, identifiées comme patients âgés ‘’hospitalo-requérants’’. Il s’agit des personnes âgées relevant de soins techniques et médicaux importants (STMI), tels que définis à l’égard de certains profils de soins identifiés dans le modèle PATHOS. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 40 sur 93 Ils accueillent des malades atteints de pathologies chroniques, notamment ceux qui présentent des maladies dégénératives du système nerveux central à un stade évolutif, des malades requérant des soins techniques lourds prolongés. Concernant plus particulièrement les patients déments, il apparaît que l’hospitalisation de longue durée s’adresse aux patients nécessitant des soins très lourds, mais non atteints de troubles du comportement (ces troubles justifiant plutôt une hospitalisation en géronto-psychiatrie (cf. objectif n° 3, action prioritaire n° 3). Les modalités d’admission sont analogues à celles appliquées en SSR gériatrique (avis du gériatre référent ou de l’équipe mobile). Les patients qui y sont admis proviennent soit de l’hôpital (soins de suite ou de réadaptation ou soins de courte durée), soit d’un établissement médico-social, soit du domicile. La proposition d’admission est de la responsabilité du médecin traitant après concertation avec le patient et ses proches. La décision médicale d’admission appartient au médecin chargé de l’unité de soins de longue durée (sous réserve de la décision administrative qui est du ressort du directeur de l’établissement). Le médecin vérifie que le patient satisfait aux critères d’admission et qu’il a fait l’objet d’une évaluation gérontologique préalable. Identifier les missions spécifiques A terme, les services de soins de longue durée actuels devraient devenir pour partie des services de soins de longue durée gériatriques redéfinis. Une attention particulière doit être accordée à l’accueil du patient et de sa famille. Les soins dispensés sont de trois types : 1. soins d’entretien de la vie : c’est la réponse à la dépendance, 2. soins médicaux et techniques : préventifs, curatifs, adaptatifs et, dans les situations de fin de vie, palliatifs, 3. soins relationnels : on soigne des personnes diminuées, fragiles, perturbées, pour qui la relation a une importance extrême. L’écoute, le respect et l’attention, l’incitation à des choix, sont au moins aussi importants que le contenu technique des soins. Des thérapies ayant recours à une médiation peuvent favoriser la relation (par exemple la musicothérapie). Malgré leur importance et leur caractère contraignant et répétitif, les soins ne sont que l’une des composantes de la prise en charge. La promotion de l’autonomie des patients (dans son sens étymologique de droit et de possibilité pour une personne de déterminer sa vie) et le souci de leur qualité de vie ne doivent jamais être perdus de vue. L’association des familles et d’éventuels intervenants bénévoles au travail des professionnels de la gériatrie vise à créer une communauté de vie dans laquelle chacun peut trouver sa place. Implantation L’implantation des unités de soins de longue durée doit répondre au meilleur compromis possible entre des impératifs humains d’une part, techniques et organisationnels d’autre part. Sur le plan humain, les patients âgés doivent trouver des unités de soins de longue durée à proximité de leur domicile pour éviter d’être trop coupés de leur entourage habituel. Sur le plan du fonctionnement, les unités de soins de longue durée ne doivent pas être trop éloignées d’un plateau technique, à condition qu’elles restent de taille humaine et intégrées à la cité. Elles peuvent donc se trouver dans les centres hospitaliers universitaires, les centres hospitaliers, les établissements de santé privés, Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 41 sur 93 les hôpitaux locaux qui peuvent bénéficier de mesures de « désenclavement », notamment grâce à des conventions passées avec les services de gériatrie des hôpitaux généraux voisins. Concernant les services de soins de longue durée actuels qui deviendront des services assurant l’hébergement des personnes âgées dépendantes, il est hautement souhaitable qu’ils ne soient pas isolés, mais implantés à proximité d’une filière gériatrique, en tout cas intégrés à la cité et de taille humaine pour pouvoir y développer un projet de vie. Moyens Il est souhaitable que ces services accueillant des patients « hospitalo-requérants » bénéficient du même ratio de personnel médical et paramédical que les services de soins de suite et de réadaptation gériatriques. Concernant les services de long séjour évoluant comme services assurant l’hébergement des personnes âgées dépendantes, et les ratios en personnel évoqués comme souhaitables par les professionnels, étant repris à titre seulement indicatif, il est conseillé que l’équipe pluridisciplinaire comprenne 1 temps plein médical /120 lits et de 0,6 équivalent temps plein personnel paramédical /lits. Il est souhaitable de ne pas instaurer une limitation de durée de la prise en charge. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 42 sur 93 POUR ASSURER L’EFFICACITE DU DISPOSITIF ENVISAGE, IL CONVIENT DE Déterminer les conditions favorables à la mise en œuvre de la filière gériatrique Promouvoir le travail en gériatrie et assurer la formation des personnels intervenant dans les établissements de santé La promotion du travail en gériatrie doit permettre de renforcer son attractivité à l’égard des personnels de santé et favoriser ainsi le recrutement des personnels nécessaires pour assurer une prise en charge sanitaire de qualité des personnes âgées. La formation gériatrique des personnels intervenant dans les différents services d’hospitalisation peut être effectuée grâce au développement de la présence de l’équipe mobile gériatrique. Inscrire dans le projet de chaque établissement de santé concerné son orientation en matière de gériatrie ainsi que sa contribution à la filière gériatrique Les établissements doivent inscrire et spécifier dans leur projet d’établissement, le contenu de leur orientation gériatrique ainsi qu’une organisation adaptée. Les objectifs doivent ensuite être déclinés dans le contrat d’objectifs et de moyens signé entre l’établissement et l’A.R.H. et assortis de la mobilisation de moyens issus principalement des redéploiements internes à l’établissement et, pour des établissements efficients, d’un accompagnement financier de l’A.R.H. dans l’attente de la mise en œuvre de la tarification à l’activité. Faciliter les échanges d’informations relatives à la personne âgée La définition du contenu et des conditions de transmission d’un dossier unifié devrait favoriser l’instauration d’un lien entre le médecin traitant et l’équipe hospitalière et ainsi favoriser l’accès aux soins adaptés ainsi que le retour en milieu de vie du patient après une hospitalisation. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 43 sur 93 Déterminer les conditions de suivi et d’évaluation de la filière gériatrique Organiser un suivi de l’activité de la filière gériatrique Il s’agit de retenir des indicateurs de suivi pour chaque filière : En consultation : - Nombre de consultations. En hôpital de jour et au travers de l’intervention de l’équipe mobile - Nombre de patients pris en charge ; Diagnostics ; Conditions ultérieures de prise en charge (proportion de retours à domicile, en EHPAD, des transferts en court séjour, hôpital de jour,…). En soins de médecine gériatrique - Nombre d’entrées, de patients ; Diagnostics principaux et associés (informations recueillies à partir du PMSI) ; Taux de retour à domicile et de ré-hospitalisation ; Durée moyenne de séjour ; Durée d’attente de transfert en soins de suite ou de réadaptation et en soins de longue durée. En soins de suite et de réadaptation - Nombre de venues, de patients ; Diagnostics ; Nombre de demandes, dont le nombre de demandes inadéquates ; Nombre de refus ; Délai d’attente pour l’entrée en soins de longue durée… ; Durée moyenne de séjour. En soins de longue durée - Nombre d’entrées, de patients ; Diagnostics (à l’aide de PATHOS par exemple) ; Niveaux de dépendance (à l’aide de grilles, AGGIR par exemple) ; Recueil du degré de satisfaction… Organiser une évaluation des conditions de fonctionnement de la filière gériatrique Il s’agit d’exploiter diverses données : Rapport d’activité des filières gériatriques - Nombre de consultations : - dans le pôle ambulatoire, - à l’extérieur par l’équipe mobile, Nombre d’admissions ; Activité PMSI ; Flux des patients. Conventions signées avec : - Les hôpitaux locaux ; Les EHPAD. Analyse macro économique - Taux d’hospitalisation de la population âgée par secteur de proximité ; Degré de satisfaction des partenaires. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 44 sur 93 Prévoir l’identification et qualité de prise en charge l’exploitation des indicateurs de La notion de qualité comporte un versant subjectif et un versant objectif qui ne sont pas toujours faciles à concilier. Sur le plan subjectif, il y a qualité quand le malade a obtenu satisfaction dans ses attentes, ses demandes et ses besoins. Sur le plan objectif, la qualité se décline en termes d’efficacité et d’efficience, de conformité à des normes techniques, réglementaires et sociales. Dans la pratique gérontologique, quatre conditions sont garantes de qualité : - Des règles de fonctionnement claires précisant : la place et les attributions du patient/résident et celles de sa famille, la composition, la structure, le fonctionnement et la coordination de l’équipe soignante, et son articulation avec les intervenants médicaux. Un personnel formé aux techniques de soins gériatriques et à la relation avec les personnes âgées. Un travail par objectifs à partir d’un plan de soins ou d’«un contrat de séjour» élaboré avec le patient/résident (et ses proches, le cas échéant). Cela implique un recueil de ses souhaits et de ses attentes, un diagnostic médical précis, une évaluation gériatrique soigneuse et un recueil de son histoire de vie s’il s’agit d’une entrée en soins de longue durée. Un souci permanent de bonne communication entre les intervenants professionnels et le patient/résident et sa famille. De nombreux outils sont disponibles pour le recueil d’information : grilles d’évaluations fonctionnelles et de performances cognitives, d’autonomie, d’appréciation de l‘état nutritionnel… Le niveau de qualité objective peut être contrôlé par des indicateurs (ex. incidence des escarres, de la dénutrition, consommation médicamenteuse, etc.), par des audits cliniques et par tout ce qui participe à la démarche d’accréditation. La qualité (ou la non-qualité) ressentie peut s’apprécier à travers les questionnaires de sortie, à l’aide d’enquêtes de satisfaction périodiques en soins de longue durée, au vu des recours à la commission de conciliation. Elle peut aussi s’exprimer dans des réunions de familles (en soins de longue durée) ou dans des entretiens informels. Il convient d’assurer une exploitation de ces données qui permettent d’apprécier l’adéquation de la réponse apportée par la filière gériatrique aux besoins des personnes âgées. Déterminer les conditions concrètes de fonctionnement d’une filière gériatrique au plus près du lieu de vie de la personne âgée La définition d’une organisation territoriale de la prise en charge sanitaire des personnes âgées au sein de chaque secteur sanitaire se traduit par l’identification d’une filière gériatrique complète par territoire de proximité (cf. infra). Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 45 sur 93 DEUXIEME PARTIE L’organisation territoriale de la prise en charge sanitaire des personnes âgées POUR GARANTIR A LA PERSONNE AGEE DES SOINS ADAPTES A L’EVOLUTION DE SON ETAT DE SANTE AU PLUS PRES DE SON LIEU DE VIE IL CONVIENT D’ASSURER LE FONCTIONNEMENT D’UNE FILIERE GERIATRIQUE COMPLETE par territoire de proximité Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 1 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 2 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 3 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 4 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 5 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 6 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 7 La filière gériatrique du secteur sanitaire n° 8 Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 46 sur 93 Les conditions d’identification des territoires de proximité La polarisation urbaine que l’on peut observer par les déplacements domicile/ travail agit presque à l’identique dans le domaine des flux hospitaliers. La construction en 1994 des secteurs sanitaires comme agrégation de zones d’emploi INSEE était fondée sur cette constatation. En Bretagne, l’étude des hospitalisations par type d’activité confirme le secteur sanitaire comme espace d’organisation où se réalise le compromis entre qualité/ sécurité et proximité. Elle révèle la structuration en plusieurs bassins de proximité au sein de cet espace. Le découpage en bassins de proximité respecte donc en priorité les limites des secteurs sanitaires. Les secteurs sanitaires sont ensuite découpés selon les limites des zones d’emploi INSEE. Les zones d’emploi présentant plusieurs bassins de recrutement pour les activités de proximité sont découpées à partir des flux observés des patients. Les bassins de proximité sont construits autour d’un hôpital de proximité ou de référence, on peut y trouver un ou plusieurs hôpitaux locaux ainsi que des établissements privés. On peut noter une superposition importante des découpages en pays et bassins de proximité. Lorsque le découpage en pays est en adéquation avec la polarisation urbaine, les destinations principales des patients recouvrent assez bien les limites territoriales des pays. La seule réelle divergence observée concerne le pays du Centre-Ouest Bretagne, qui déborde très largement du bassin de proximité de Carhaix. Les secteurs gérontologiques, qui respectent les limites départementales, sont en général un peu moins étendus que les deux autres découpages ; ils sont donc un peu plus nombreux. La grande majorité des secteurs gérontologiques sont entièrement ou presque entièrement inclus dans un seul bassin de proximité. A l’opposé, les plus petits bassins de proximité - Pont-Labbé et Douarnenez à l’ouest et Paimpol, Lannion au nord - sont entièrement inclus dans les secteurs gérontologiques correspondants. Des divergences, liées à la différence des logiques de construction concernent le secteur sanitaire n° 8 (à l’est de Carhaix et au sud autour de Pontivy). Par ailleurs, le secteur gérontologique de Quimperlé, plus étendu que son bassin de proximité éponyme, déborde sur les secteurs sanitaires n° 2 et n° 3. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 47 sur 93 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 1 Les territoires de proximité identifiés au sein du secteur sanitaire n° 1 Dans le cadre de la réflexion sur la territorialisation, le groupe de travail a adhéré à la proposition d’identifier au sein du secteur sanitaire n° 1 deux territoires infra-sectoriels EST et OUEST axés sur deux pôles de référence gériatrique : le CH des Pays de Morlaix et le CHU de Brest. Si ce découpage semble globalement correspondre aux zones d’attractivité des établissements, aux bassins d’emploi et aux habitudes de coopération des différents acteurs, il ne se superpose pas néanmoins aux secteurs de psychiatrie. Les forces et les faiblesses des conditions de prise en charge constatées Forces LE TERRITOIRE DE PROXIMITE EST Des soins de suite et réadaptation adaptés aux besoins particuliers de la population âgée : Les soins de longue durée gériatriques : une répartition géographique homogène et une spécificité médicale à conforter ; Des premiers éléments de structuration de la géronto-psychiatrie ; Un engagement collectif dans un réseau de soins palliatifs. LE TERRITOIRE DE PROXIMITE OUEST Une adaptation de l’offre aux besoins de la population âgée : des structures regroupées en fédération de gériatrie au CHU ; Une offre hospitalière de proximité ; L’adaptation de la psychiatrie à l’augmentation des troubles psychiques liés au vieillissement ; Une coordination gérontologique sur la région brestoise. Faiblesses Les deux sous-secteurs identifiés au sein du secteur sanitaire n° 1 connaissent des difficultés similaires qui sont à l’origine des faiblesses de l’organisation actuelle de prise en charge des personnes âgées : L’avenir inquiétant de la démographie médicale et paramédicale ; Un manque de structures spécifiques à la prise en charge des personnes âgées ; Une insuffisance et inadaptation des structures médico-sociales en amont et en aval de l’hôpital ; Un manque de coordination entre l’hôpital, la médecine libérale et le secteur médico-social. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 48 sur 93 Les actions prioritaires à mener par territoire de proximité et le contenu des filières gériatriques Les actions prioritaires retenues sont destinées à atteindre les objectifs suivants : Identification d’une filière gériatrique complète dans chacun des deux sous-secteurs ; Structuration et développement de la géronto-psychiatrie ; Développement d’un travail en réseau multidisciplinaire dans le domaine gériatrique. Les actions prioritaires Le contenu de chaque filière gériatrique TERRITOIRE DE PROXIMITE OUEST TERRITOIRE DE PROXIMITE EST PERMETTRE UNE EVALUATION GERIATRIQUE PRECOCE DE L’ETAT DE SANTE Mettre en place un dispositif ambulatoire d’évaluation Sur Brest, mise en place d’une consultation multidisciplinaire de gérontologie dans le cadre d’un réseau ville-hôpital gérontologique. Sur Morlaix : - mise en place d’une consultation gériatrique ; - réflexion sur la création d’un hôpital de jour. Sur Landerneau, organisation de consultations gériatriques en complément des consultations avancées de l’équipe de secteur psychiatrique dans le cadre d’un programme d’actions envers les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer et de maladies apparentées. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 49 sur 93 TERRITOIRE DE PROXIMITE OUEST Mettre en place un dispositif mobile d’évaluation au sein de l’hôpital TERRITOIRE DE PROXIMITE EST Sur Brest : Sur Morlaix, projet d’équipe mobile en lien avec le futur - mise en place d’une équipe mobile en 2003 en service de médecine gériatrique. complément de l’unité d’accueil gériatrique aux urgences ; - renforcement des liens entre les consultations existant actuellement en neurologie, neuropsychologie et en gériatrie ; - mise en place d’un centre mémoire multidisciplinaire avec des consultations mémoire de proximité, fonctionnant en coopération avec les CLIC. DEVELOPPER LA PREVENTION ET LES PRISES EN CHARGE AMBULATOIRES Développer des mesures Sur Brest, développement d’actions de prévention dans le Sur Morlaix, réflexion sur l’amélioration des articulations cadre de la consultation gérontologique multidisciplinaire. entre les différentes structures sanitaires, sociales et médico-sociales du bassin de proximité, dans le but d’une coordination gérontologique opérationnelle. Développer les modalités Sur Brest, création d’un hôpital de jour gériatrique nécessitant un renforcement en effectif médical et paramédical en sus des 6 places d’hôpital de jour fonctionnant actuellement en médecine interne et accueillant des personnes âgées. de prévention secondaire et tertiaire de prises en charge alternatives à l’hospitalisation complète Sur Lanmeur, projet d’implantation d’un hôpital de jour en géronto-psychiatrie de 5/6 places (dépendant du secteur psychiatrique de Morlaix). Sur Morlaix, projet d’hôpital de jour gériatrique. Sur Landerneau : - promotion du partenariat entre l’hôpital et le secteur libéral pour permettre le développement d’une hospitalisation à domicile (HAD) comprenant des places réservées aux patients âgés ; - création de 2 places d’accueil de jour au sein d’une nouvelle construction (2006). Améliorer les conditions de fin de vie des personnes âgées Sur Brest, Bohars, Lesneven, Crozon et Saint Renan, identification de lits d’appui en soins palliatifs. Organisation du travail avec le réseau brestois de soins palliatifs et avec le réseau de Lesneven. Sur Guilers, accès à l’unité de 10 lits de soins palliatifs. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Sur Roscoff, projet d’hôpital de jour gériatrique (5 places). Sur Morlaix, Roscoff et Lanmeur, identification de lits d’appui en soins palliatifs dans le cadre d’un réseau. Sur Morlaix, renforcement des liens entre la fédération de gériatrie et le réseau douleur et soins palliatifs (notamment avec l’équipe mobile). Page 50 sur 93 TERRITOIRE DE PROXIMITE OUEST TERRITOIRE DE PROXIMITE EST ASSURER L’ACCES A UNE HOSPITALISATION ADAPTEE Privilégier l’accès direct Formalisation des rapports entre le CHU et les hôpitaux Sur Morlaix, identification d’une fédération de gériatrie et locaux du sous-secteur Ouest pour faciliter les parcours création d’une unité de 20/25 lits de médecine gériatrique des patients âgés, pour réaliser des entrées directes au (2006) CHU soit par l’accueil gériatrique, soit en court séjour gériatrique, et privilégier les retours vers les soins de suite ou soins de longue durée des hôpitaux locaux, en particulier sur Crozon. Sur Landerneau, identification d’une unité de 10 lits de médecine gériatrique au sein du service de médecine générale. Organiser l’accès aux Sur Guilers, reconnaissance de l’existant. Sur Landerneau, réflexion sur l’identification de 10 lits de SSR gériatriques. aux soins de médecine gériatrique soins de suite et de réadaptation gériatriques Sur Lanmeur, projet de développement de SSR gériatriques (actuellement 10 lits) de proximité. Sur Morlaix, confirmation de la spécificité gériatrique d’une partie des lits de SSR. Sur Roscoff, création d’une unité de SSR gériatriques (au moins 10 lits) par requalification de lits de médecine. Organiser l’accès aux Sur Lanmeur, implantation d’un hôpital de jour gérontopsychiatrique de 5/6 places géré par le centre hospitalier en charge du dispositif de santé mentale, pour répondre à une demande de prise en charge de proximité. Sur Morlaix, mise en place d’une unité inter-sectorielle de géronto-psychiatrie de 20 lits d’hospitalisation complète et de 2 places d’hospitalisation de jour. Déterminer les Sur Morlaix, intégration des USLD gériatriques dans la filière gériatrique (création de la fédération de gériatrie). soins de gérontopsychiatrie conditions d’accès à des soins de longue durée spécialisés en gériatrie Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 51 sur 93 Les recommandations utiles Les recommandations utiles à la réalisation des objectifs d’amélioration de l’organisation territoriale de la prise en charge sanitaire des personnes âgées, s’appliquent aux actions menées dans le domaine médico-social et social sur les secteurs gérontologiques correspondant aux territoires de proximité identifiés, dans les conditions suivantes : Promotion du rôle des CLIC, avec implication d’établissements de santé, à l’image de celui de Landerneau, dans une démarche participative multi-partenariale de constitution des CLIC ; Sur Brest, diversification de l’offre, telle que mise en place d’un accueil de jour pour patients désorientés au centre de long séjour ; Création par des hôpitaux locaux, comme à Lanmeur, de places d’accueil de jour pour personnes âgées en alternative à l’hébergement complet ; Création de réseaux gérontologiques associant les hôpitaux, les libéraux et les structures d’hébergement médico-sociales. Des services comme le portage de repas à domicile, l’accueil familial, les groupes de paroles, l’accueil de jour ou de nuit sont des éléments importants dans la promotion du maintien à domicile dans de bonnes conditions ; Sur Landivisiau, projet de places d’accueil de jour gériatrique et développement de l’accueil de jour de patients atteints de pathologies démentielles. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 52 sur 93 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 2 Les territoires de proximité identifiés au sein du secteur sanitaire n° 2 Dans le cadre de la réflexion sur la territorialisation, le groupe de travail a identifié 4 territoires de proximité : Quimper/ Concarneau, Pont l’Abbé, Douarnenez, Carhaix. Les forces et les faiblesses des conditions de prise en charge constatées Forces Des éléments d’adaptation de la filière hospitalière à la prise en charge sanitaire des personnes âgées ; Le développement de la géronto-psychiatrie ; Une culture de coopération hospitalière sectorielle à conforter. Faiblesses Le vieillissement démographique de la population ; Les inquiétudes concernant l’évolution de la démographie médicale et paramédicale ; Un manque de structures spécifiquement adaptées à la prise en charge des personnes âgées ; L’insuffisance et l’inadaptation des structures d’hébergement en amont et en aval de l’hospitalisation. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 53 sur 93 Les actions prioritaires à mener par territoire de proximité et le contenu de la filière gériatrique Les actions prioritaires retenues sont destinées à atteindre les objectifs suivants : Développer une filière gériatrique complète au sein du secteur associant les sites de Quimper, Douarnenez, Pont l’Abbé et Carhaix ; Renforcer et structurer la géronto-psychiatrie ; Promouvoir le fonctionnement en réseau. Les actions prioritaires Le contenu des filières gériatriques Territoire de proximité de Quimper/ Concarneau Territoire de proximité de Pont-l’Abbé Territoire de proximité de Douarnenez Territoire de proximité de Carhaix PERMETTRE UNE EVALUATION GERIATRIQUE PRECOCE DE L’ETAT DE SANTE Mettre en place un dispositif ambulatoire d’évaluation Sur Quimper : Sur Pont-l’Abbé, création d’un - mise en place d’une pôle de consultation et consultation gérontologique d’évaluation en gériatrie. multidisciplinaire ouverte sur la ville ; - augmentation de la capacité de lits en UHCD ; - mise en place d’une consultation mémoire associant la gériatrie et la psychiatrie. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 54 sur 93 Dans le cadre du réseau de gérontologie : création d’une consultation pluridisciplinaire d’évaluation médicale et sociale. Territoire de proximité de Quimper/ Concarneau Mettre en place un dispositif mobile d’évaluation au sein de l’hôpital Territoire de proximité de Pont-l’Abbé Sur Châteaulin, création d’un centre d’accueil de jour (8 places) en géronto-psychiatrie dans le cadre d’une unité d’accueil, de diagnostic et d’orientation en psycho-gériatrie et géronto-psychiatrie (8 lits d’hospitalisation complète + 4 places d’hôpital de jour + 8 places d’accueil thérapeutique de jour). Sur Quimper, organisation d’une présence de gériatre aux urgences pouvant ponctuellement assurer une gériatrie de liaison. Territoire de proximité de Douarnenez Territoire de proximité de Carhaix Sur Douarnenez, intervention des gériatres aux urgences. Identification d’un lit d’UHCD à vocation gériatrique permettant de réaliser des évaluations gériatriques Sur Carhaix, réflexion à engager sur la pertinence de la création d’une équipe mobile interne avec poste de gériatre. DEVELOPPER LA PREVENTION ET LES PRISES EN CHARGE AMBULATOIRES Développer les modalités de prises en charge alternatives à l’hospitalisation complète Sur Châteaulin, création de 4 places d’hospitalisation de jour en géronto-psychiatrie (pour mémoire, cf. ci-dessus). Sur Concarneau, mise en place d’un hôpital de jour. Sur Quimper, possibilité d’augmentation de la capacité en places d’HAD après évaluation de l’existant. Développement de la psychiatrie de liaison. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 55 sur 93 Améliorer les conditions de fin de vie des personnes âgées Territoire de proximité de Quimper/ Concarneau Territoire de proximité de Pont-l’Abbé Sur Saint-Yvi, identification de Sur Pont-l’Abbé, lits d’appui en soins palliatifs. identification de lits d’appui en soins palliatifs. Territoire de proximité de Douarnenez Sur Douarnenez, implantation de l’unité de soins palliatifs du secteur 2 (10 lits SSR). Territoire de proximité de Carhaix Sur Carhaix, réflexion sur les lits d’appui en soins palliatifs. Projet de réseau de soins palliatifs de Cornouaille, en complément de l’équipe mobile de soins palliatifs, associant établissements de santé, médico-sociaux et acteurs de ville. ASSURER L’ACCES A UNE HOSPITALISATION ADAPTEE Privilégier l’accès direct Sur Quimper, renforcement Sur Pont-l’Abbé, Sur Carhaix, réflexion sur de la capacité en lits de réflexion sur la la création de lits de aux soins de médecine gériatrie aiguë, avec création d’une unité médecine gériatrique. gériatrique développement des entrées de médecine directes. gériatrique. Améliorer la prise en charge des personnes âgées au sein des services de soins de suite et de réadaptation dans Organiser l’accès aux soins le cadre de la réflexion sur la réorganisation des SSR à l’échelon du secteur sanitaire et, à cette fin, envisager la de suite et de réadaptation localisation de 70 lits de soins de suite gériatriques sur Bénodet. gériatriques Organiser l’accès aux soins Sur Concarneau, mise en place d’un hôpital de jour. de géronto-psychiatrie Sur Douarnenez, projet de création d’une unité de 15 lits orientés vers la prise en charge de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Sur Châteaulin, création de 8 lits d’hospitalisation complète dans le cadre dans le cadre d’une unité d’accueil, de diagnostic et d’orientation en psychogériatrie et gérontopsychiatrie (pour mémoire cf. ci-dessus). Sur Quimper, structuration de la géronto-psychiatrie en fédération. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 56 sur 93 Les recommandations utiles Les recommandations utiles à la réalisation des objectifs d’amélioration de l’organisation territoriale de la prise en charge sanitaire des personnes âgées, s’appliquent aux actions menées dans le domaine médico-social et social sur les secteurs gérontologiques correspondant aux territoires de proximité identifiés dans les conditions suivantes : Territoire de proximité de Quimper/ Concarneau Territoire de proximité de Pont-l’Abbé Territoire de proximité de Douarnenez Territoire de proximité de Carhaix Sur Châteaulin, mise en place d’un accueil de jour. Sur Carhaix : - médicalisation plus importante du secteur d’hébergement, avec création d’unités Sur Douarnenez : particulières pour accueillir les personnes - mise en place d’une antenne CLIC ; désorientées et développement de la prise en - réorganisation des lits de prise en charge des fins de vie ; charge des personnes âgées (USLD - projets d’une unité d’accueil de jour et et maisons de retraite) ; d’unités d’hébergement et de soins pour - augmentation de la capacité du personnes âgées atteintes de déficiences SSIAD (20 places pour les deux psychologiques (convention tripartite) ; cantons de Douarnenez et Châteaulin). Il convient d’ajouter, sur l’ensemble des territoires de proximité, les recommandations ci-après : Développement de l’hébergement temporaire, ou de l’accueil de jour ou de nuit, dans les EHPAD ; Développement des capacités de lits d’hébergement complet sur le Finistère Sud ; Renforcement du travail en réseau entre les professionnels de la psychiatrie, les établissements d’hébergement et les USLD ; Nécessité, sur les quatre bassins de proximité, d’intervention des moyens de la gérontologie et de la gériatrie auprès des personnes handicapées vieillissantes à domicile ou en institution médico-sociale spécifique. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 57 sur 93 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 3 Les territoires de proximité identifiés au sein du secteur sanitaire n° 3 Le choix s’est porté sur l’identification de deux territoires de proximité définissant le maillage des prises en charge autour de quatre pôles d’activités : Hennebont, Lorient, Quimperlé et Port-Louis. - un territoire autour de Lorient comportant Hennebont/ Port-Louis/ Groix/ Ploemeur/ Lanester/ Pont Scorff et Plouay, en notant un axe fonctionnel Port-Louis/ Hennebont ; un territoire autour de Quimperlé comportant Le Faouët/ Pont Aven/ Bannalec/ Scaër/ Arzano, en notant un axe fonctionnel Quimperlé/ Le Faouët. Les forces et les faiblesses des conditions de prise en charge constatées Forces LE TERRITOIRE DE PROXIMITE LORIENT/ HENNEBONT/ PORT-LOUIS Un travail de réflexion mené depuis quelques années dans le cadre de la conférence sanitaire de secteur ; Une volonté collective de prendre en charge les soins palliatifs ; Hors foyer d’hébergement, un très faible nombre d’établissements médico sociaux ; Une volonté de développer les consultations spécialisées et les évaluations dans le cadre des hôpitaux de jour (à créer), les centres d’évaluation, les réseaux ; Une volonté de créer (ou transformer) des lits d’hébergement temporaire ; Une organisation existante en gérontopsychiatrie. Sur Lorient/Hennebont : Un centre hospitalier de référence restructuré sur le plan gérontologique, doté d’un plateau technique performant ; Une filière gériatrique hospitalière avec un service de médecine gériatrique aiguë qui souhaite se développer ; Le CLIC de Lorient et le Réseau Initiative Age Handicap. Sur Port-Louis : Un hôpital local affichant sa vocation gériatrique et sa politique de maintien à domicile ; Une équipe médicale composée de praticiens hospitaliers gériatres ; Une équipe de psychologues assurant une aide à la prise en charge psycho-gériatrique, un réseau ville-hôpital associant les professionnels du secteur libéral et les praticiens hospitaliers ; Un réseau gérontologique structuré, avec un cadre de santé qui effectue des évaluations à domicile et coordonne les diverses activités tels que le service de soins à domicile, l’hébergement temporaire, la téléalarme, le portage des repas. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 58 sur 93 LE TERRITOIRE DE PROXIMITE QUIMPERLE / LE FAOUËT Culture gérontologique partagée entre les professionnels de la gérontologie ; Structuration du pôle d’hospitalisation de la filière gériatrique au Centre hospitalier de Quimperlé ; Existence d’un réseau gérontologique et d’un CLIC ; Existence de réseaux ville-hôpital inter-établissements (Quimperlé/ Le Faouët), et hôpital/ SSR du secteur, formalisés par conventions ; Sensibilisation des professionnels de la prévention ; Intervention des gériatres de Quimperlé dans les établissements extérieurs (hôpital local de Le Faouët, MAPA d’Arzano) ; Volonté exprimée par les EHPAD, de travailler plus étroitement avec les gériatres du Centre hospitalier de Quimperlé ; Une organisation existante en géronto-psychiatrie. Faiblesses LE TERRITOIRE DE PROXIMITE LORIENT/ HENNEBONT/ PORT-LOUIS Un vieillissement important de la population ; Des difficultés d’admission directe dans les services de court séjour de référence, dans les SSR gériatriques et les USLD (pour les malades non originaires de la commune d’implantation de l’établissement) ; Une prise en charge des soins à domicile insuffisante sur le secteur gérontologique d’Hennebont/ Plouay ; Un désengagement des foyers logements dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes (hors Port-Louis) ; Des structures d’hébergement hospitalier (long séjour) non adaptées aux normes de sécurité et/ou recommandations pour la création des EHPAD ; des locaux très souvent inadaptés à la prise en charge des personnes âgées ; Une absence de prise en charge des personnes handicapées et polyhandicapées vieillissantes ; Un déficit de temps de psychologue et d’assistante sociale ; Une image de la gériatrie encore négative ; Un déficit en lits d’hébergement temporaire ; Un déficit en lits de SSR gériatriques pénalisant les services de court séjour du centre hospitalier de référence ; Un rôle insuffisant du centre hospitalier de référence dans la prise en charge des personnes âgées ; Une concertation à améliorer avec la médecine libérale ; Un réseau gérontologique insuffisamment structuré pour une partie du bassin de proximité ; Une absence de plateau technique et de consultation externes gériatriques au Centre Hospitalier de Port-Louis. LE TERRITOIRE DE PROXIMITE QUIMPERLE / LE FAOUËT Nombre élevé de personnes âgées relevant d’USLD prises en charge en maisons de retraite ; Insuffisant développement du pôle ambulatoire de la filière gériatrique à Quimperlé ; Insuffisante coordination des structures entre elles ; Insuffisante capacité en SSR gériatriques ; Inexistence de structures d’hébergement temporaire ; Très mauvais état des bâtiments abritant les soins de longue durée et EHPAD ; Absence de structure d’accueil à la journée ; Insuffisance des moyens des USLD en matière de locaux, de moyens humains, matériels et capacités. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 59 sur 93 Les actions prioritaires à mener par territoire de proximité et le contenu des filières gériatriques Les actions prioritaires retenues sont destinées à atteindre les objectifs suivants : Définir le maillage des prises en charges au sein de deux bassins de proximité, en organisant les relations entre les quatre pôles d’activité : hospitalisation, activités d’évaluation et ambulatoires, réseau avec les professionnels libéraux ; Favoriser la prévention ; Développer les composantes ambulatoires des filières gériatriques ; Développer les alternatives à l’hospitalisation complète ; Améliorer les flux dans les services de court et moyen séjour. Les actions prioritaires Le contenu de chaque filière gériatrique Territoire de proximité Lorient / Port-Louis Territoire de proximité Quimperlé / Le Faouët PERMETTRE UNE EVALUATION GERIATRIQUE PRECOCE DE L’ETAT DE SANTE Mettre en place un dispositif ambulatoire d’évaluation Sur Lorient-Hennebont, créer un pôle d’évaluation gériatrique avec consultations mémoire fonctionnant en coopération avec Port-Louis et les CLIC, complétés par des consultations polyvalentes sur Lorient/Hennebont, Port-Louis, éventuellement sur le Divit. Sur Le Faouët : - créer une équipe mobile pluridisciplinaire pouvant intervenir à domicile, en EHPAD et en hôpital local ; - poursuivre le développement de la consultation gériatrique en hôpital local. Sur Port- Louis : - poursuivre le développement du réseau ville-hôpital ; - formaliser une équipe mobile pour développer les évaluations pluridisciplinaires à domicile, dans le cadre du réseau ville-hôpital, Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 60 sur 93 Territoire de proximité Lorient / Port-Louis Territoire de proximité Quimperlé / Le Faouët Mettre en place à destination des médecins traitants et des Sur Quimperlé : professionnels de santé un numéro d’appel unique pour - mettre en place un numéro d’appel unique identifié ; les secteurs gérontologiques du territoire de proximité. - poursuivre le développement de la consultation gériatrique et formaliser ses liens avec le Centre mémoire et de ressources rennais. Mettre en place un dispositif mobile d’évaluation au sein de l’hôpital Sur Scaër, Le Faouët, Bannalec et Pont Aven, mettre en place une consultation mémoire avancée hébergée en EHPAD. Sur Lorient/Hennebont, mettre en place une équipe mobile Sur Quimperlé, créer une équipe mobile interne hospitalière. intervenant aux urgences et dans les services de court séjour (dont le service de psychiatrie). DEVELOPPER LA PREVENTION ET LES PRISES EN CHARGE AMBULATOIRES Développer des mesures de prévention secondaire et tertiaire Dans le cadre du réseau de Port-Louis, développer des actions de santé (formations, informations) à destination des professionnels de santé et des ‘’aidants’’. Mettre en place des formations communes avec celles mises en œuvre sur le territoire de Quimperlé, spécifiques à la prise en charge des personnes âgées. Mettre en place des formations communes avec celles mise en œuvre sur le site de Port-Louis, spécifiques à la prise en charge des personnes âgées. Mettre en place, au sein du réseau gérontologique, une veille sanitaire en lien avec les organismes régionaux concernés. Poursuivre les conférences ‘’grand public’’ d’informations et d’éducation sanitaire dites ‘’soirées du Bois-Joly’’. Poursuivre, dans le service de gériatrie, les séances de formation médicale continue et les ouvrir progressivement aux médecins traitants qui le souhaitent, conjointement avec les médecins intervenant sur Port-Louis. Structurer les conditions de retour à domicile après une hospitalisation en médecine gériatrique et SSR, en lien avec les SSIAD, le CLIC, le réseau gérontologique et les EHPAD. Conforter l’activité ambulatoire en géronto-psychiatrie dans Conforter l’activité ambulatoire en géronto-psychiatrie le cadre de l’intervention des équipes de secteur dans le cadre de l’intervention des équipes de secteur psychiatrique. psychiatrique. Assurer le fonctionnement intersectoriel d’un hôpital de jour en géronto-psychiatrie. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 61 sur 93 Développer les modalités de prises en charge alternatives à l’hospitalisation complète Territoire de proximité Lorient / Port-Louis Territoire de proximité Quimperlé / Le Faouët Sur Hennebont, créer 5 places d’hôpital de jour. Sur Lorient/ Kerbernès, créer 5 places d’hôpital de jour. Mettre en place une équipe ambulatoire de psychiatrie dédiée aux personnes âgées. Sur Le Faouët, créer une unité spécifique pour personnes âgées démentes présentant des troubles du comportement. Sur Quimperlé, créer 7 places d’hôpital de jour. Mettre en place une équipe ambulatoire de psychiatrie Mettre en place un hôpital de jour intersectoriel en géronto- dédiée aux personnes âgées. psychiatrie. Améliorer les conditions de fin de vie des personnes âgées Sur Port-Louis : - organiser la prise en charge palliative à domicile dans le cadre du réseau ville-hôpital ; - développer des actions de formation et d’information ; - mettre en œuvre 5 lits d’appui en soins palliatifs en SSR. Sur Quimperlé et Le Faouët, identifier des lits ‘’soins palliatifs’’. Développer des complémentarités soins palliatifs entre établissements du secteur sanitaire. ASSURER L’ACCES A UNE HOSPITALISATION ADAPTEE Privilégier l’accès direct aux soins de médecine gériatrique Sur Hennebont, valoriser les 20 lits installés. Sur Lorient, mettre en place une seconde unité de 20 lits en fonction de l’évolution des capacités d’accueil. Développer le partenariat – par voie de convention - entre Port-Louis et Hennebont pour l’accès aux soins de médecine gériatrique (hospitalisation complète et de jour). Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Sur Quimperlé : - adapter la capacité de médecine gériatrique à son activité réelle ; - mettre en place, au sein du service de médecine gériatrique, la cellule de régulation dotée d’un numéro d’appel unique (mise en relation rapide des médecins traitants avec les gériatres, programmation d’une hospitalisation, coordination des activités du pôle ambulatoire et du pôle d’hospitalisation). Page 62 sur 93 Organiser l’accès aux soins de suite et de réadaptation gériatriques Territoire de proximité Lorient / Port-Louis Territoire de proximité Quimperlé / Le Faouët Sur Port-Louis : - affichage de la qualification gériatrique des SSR ; - formalisation des conditions d’accès direct ; - poursuite de l’organisation des sorties de SSR. Sur Quimperlé : - promotion d’un système conventionnel entre médecine gériatrique et l’ensemble des SSR sur le secteur sanitaire ; - adapter la capacité de SSR aux besoins du territoire de proximité. Sur Lanester, prise en charge en soins de longue durée, en articulation avec la géronto-psychiatrie,. Déterminer les conditions d’accès à des soins de longue durée spécialisés en gériatrie Développement d’une Unité intersectorielle de soins de longue durée en géronto-psychiatrie Sur Le Divit, développer l’hébergement temporaire au sein des USLD. Sur Le Faouët, mettre en place des soins de longue durée. Sur Lorient/Kerbernès et sur Hennebont : - mettre en place une unité spécialisée dans la prise en charge de patients atteints de maladie d’Alzheimer ; - développer l’hébergement temporaire au sein des USLD. Sur Port-Louis, mettre en place une deuxième unité spécialisée dans la prise en charge de patients souffrant de maladie d’Alzheimer. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 63 sur 93 Les recommandations utiles Les recommandations utiles à la réalisation des objectifs d’amélioration de l’organisation territoriale de la prise en charge sanitaire des personnes âgées, s’appliquent aux actions menées dans le domaine médico-social et social sur les secteurs gérontologiques correspondant aux territoires de proximité identifiés, dans les conditions suivantes : Territoire de proximité Lorient /Hennebont/ Port-Louis Territoire de proximité Quimperlé / Le Faouët Poursuivre avec les partenaires du réseau gérontologique du secteur la mise en place et la pérennisation du CLIC Sur Port-Louis : Sur Quimperlé : création de places d’accueil de jour (et éventuellement de nuit) dédiées aux création de 10 places d’hébergement temporaire ; personnes atteintes de démence ; création d’une structure d’accueil à la journée pour personnes augmentation du nombre de places d’hébergement temporaire et individualisation âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer. d’une unité pour patients dément ; Sur Hennebont-Kerbernès : individualisation d’unités Alzheimer et de l’hébergement temporaire au sein des USLD ; création des hôpitaux de jour (consultations externes et évaluation gérontologique) ; création d’une unité mobile exerçant son activité sur l’ensemble LorientHennebont. Mettre en place des services de soins à domicile sur le secteur gérontologique d’Hennebont/ Plouay, et accroître l’existant sur Riec et sur Pont Aven ; Favoriser, dans la limite des dispositions réglementaires, l’entrée des généralistes en hôpital de proximité ; Mettre en place les conditions de soutien psychologique des ‘’aidants’’ familiaux ; Promouvoir le fonctionnement en réseau pour : - améliorer la circulation des malades, - favoriser le transfert d’information tout en respectant éthique et vie privée, - développer et coordonner la formation des équipes soignantes et médicales, - favoriser la prévention, les études et la recherche en lien avec des universitaires bretons. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 64 sur 93 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 4 Les territoires de proximité identifiés au sein du secteur sanitaire n° 4 Le secteur sanitaire n° 4 correspond aux secteurs gérontologiques n° 4 (Auray), n° 5 (Vannes), n° 6 (La Roche Bernard), n° 7 (Ploërmel) et n° 8 (Locminé). Trois territoires de proximité ont été identifiés : Vannes/ La Roche Bernard, Auray/ Belle-Ile, Ploërmel/ Malestroit/ Josselin. Les forces et les faiblesses des conditions de prise en charge constatées Forces Engagement d’un travail en commun des établissements du secteur n° 4 ; Développement de la prise en charge spécifique des personnes âgée présentant des troubles cognitifs et/ ou du comportement dans les EHPAD ; Existence et restructuration en cours du projet gérontologique sur les sites de Vannes, Auray et Malestroit ; Volonté des hôpitaux locaux de s’inscrire dans le réseau gérontologique en étroite collaboration avec les pôles de référence gériatriques. Faiblesses Evolution démographique du secteur n° 4 ; Retard en matière d’équipements en lits d’unités de soins de longue durée (USLD) et de maison de retraite ; Etat de ‘’parents pauvres’’ des USLD en matière de moyens et de qualification ; Inadéquation de la prise en charge en maisons de retraite de personnes âgées relevant de USLD ; Insuffisance des capacités en médecine gériatrique et en soins de suite gériatriques ; Insuffisance de la coordination entre professionnels ; Insuffisance de l’implication des généralistes dans une prise en charge efficiente des personnes âgées ; Insuffisance du nombre des gériatres et déficit d’image de la spécialité ; Situation des personnes handicapées vieillissantes. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 65 sur 93 Les actions prioritaires à mener par territoire de proximité et le contenu des filières gériatriques Les actions prioritaires retenues sont destinées à atteindre les objectifs suivants : Définir le maillage des prises en charge, en organisant trois pôles de référence gériatriques (comportant un ensemble de prestations : consultations, médecine gériatrique, soins de suite, soins de longue durée, hôpital de jour, équipe mobile, hospitalisation à domicile) : Vannes, Auray, Malestroit/ Ploërmel ; Favoriser la prévention ; Développer les alternatives à l’hospitalisation ; Améliorer la filière interne de prise en charge ; Développer la formation ; Développer, en mutualisant les moyens, le partenariat avec les établissements de santé, les structures médico-sociales et les professionnels. Les actions prioritaires Le contenu de chaque filière gériatrique Territoire de proximité Vannes/ La Roche Bernard Territoire de proximité Auray/ Belle-Ile Territoire de proximité Ploërmel/ Malestroit/ Josselin PERMETTRE UNE EVALUATION GERIATRIQUE PRECOCE DE L’ETAT DE SANTE Mettre en place un dispositif ambulatoire d’évaluation Création d’un numéro unique d’appel par pôle de référence gériatrique. Mise en place de consultations gériatriques de proximité dans les hôpitaux locaux. Mise en place de consultations par pôle de référence gériatrique. Mise en place d’un hôpital de jour assurant des bilans cognitifs, par pôle de référence gériatrique. Sur Vannes, mise en place d’un centre d’évaluation de la mémoire. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 66 sur 93 Territoire de proximité Vannes/ La Roche Bernard Mettre en place un dispositif mobile d’évaluation au sein de l’hôpital Territoire de proximité Auray/ Belle-Ile Territoire de proximité Ploërmel/ Malestroit/ Josselin Mise en place d’une équipe mobile assurant une régulation interne au centre hospitalier, par pôle de référence gériatrique. DEVELOPPER LA PREVENTION ET LES PRISES EN CHARGE AMBULATOIRES Développer les modalités Mise en place d’une équipe mobile assurant un appui – par intervention définie par voie conventionnelle - aux institutions médico-sociales ainsi qu’au domicile, par pôle de référence gériatrique. Mise en place d’un hôpital de jour assurant une prise en charge ambulatoire et participant au soutien à domicile, par pôle de référence gériatrique (8 places pour le pôle de Vannes ; 5 places pour chacun des deux autres pôles Auray et Malestroit-Ploërmel). Mise en place d’hospitalisation à domicile, par pôle de référence gériatrique. Renforcement du rôle des Centres médico-psychologiques (CMP) dans le cadre du maintien à domicile des personnes âgées présentant des troubles psychiques, en particulier en cas de démence. Sur Saint Avé, identification d’un hôpital de jour de 12 places, d’un CATTP de 10 places et d’un CMP spécifique. Améliorer les conditions Sur Malestroit, création d’une unité de soins palliatifs (8 lits). Sur le bassin de proximité Ploërmel/ Malestroit/ Josselin, organisation d’un travail en réseau intégrant les 5 lits d’appui de l’hôpital local de Josselin. Sur La Roche-Bernard, réflexion à mener sur des lits d’appui. de prises en charge alternatives à l’hospitalisation complète de fin de vie des personnes âgées ASSURER L’ACCES A UNE HOSPITALISATION ADAPTEE Privilégier l’accès direct aux soins de médecine gériatrique Organiser l’accès aux soins de suite et de réadaptation gériatriques A Belle-Ile, du fait de sa particularité insulaire, transformation de 5 lits de médecine en médecine gériatrique. Mise en place d’une unité de médecine gériatrique par pôle de référence gériatrique. Mise en place d’unités de soins de suite gériatriques d’une capacité minimale de 15 places, y compris - en tant que de besoin - dans les hôpitaux locaux, par pôle de référence gériatrique. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 67 sur 93 Territoire de proximité Vannes/ La Roche Bernard Organiser l’accès aux soins de gérontopsychiatrie Déterminer les conditions d’accès à des soins de longue durée spécialisés en gériatrie Territoire de proximité Auray/ Belle-Ile Territoire de proximité Ploërmel/ Malestroit/ Josselin Renforcement des structures de prise en charge des personnes âgées présentant des troubles cognitifs et / ou du comportement, en développant un partenariat ave le secteur psychiatrique. Sur Saint Avé, identification d’une unité d’hospitalisation de court séjour de gérontopsychiatrie intersectorielle. Mise en place de soins de longue durée, ainsi que d’une unité spécifique pour les personnes présentant des troubles cognitifs et / ou du comportement, dans les hôpitaux locaux Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 68 sur 93 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 5 Les territoires de proximité identifiés au sein du secteur sanitaire n° 5 Quatre territoires de proximité ont été identifiés : Territoire de proximité de Fougères, Territoire de proximité de Vitré, Territoire de proximité de Redon, Territoire de proximité de Rennes, en incluant le pays de Brocéliande et celui des Vallons de Vilaine. Les forces et les faiblesses des conditions de prise en charge constatées Forces Deux établissements dans la zone de Rennes offrant déjà une palette complète de prise en charge des personnes âgées (évaluation, hôpital de jour, court séjour gériatrique), un troisième ayant une offre très spécialisée… ; Un potentiel important de lits de soins de suite et réadaptation, avec la présence de 8 hôpitaux locaux dans le secteur et un établissement privé PSPH s’orientant vers une spécialisation de référence en gériatrie. Faiblesses Un manque de lits d’aval, notamment en médico-social et en hébergement, est cruellement ressenti par les acteurs et ce dans les quatre secteurs de proximité. Cette situation conduit à une embolisation des lits à tous les niveaux de la prise en charge. Le manque de places de SSIAD et de personnels d’aide à domicile. Les difficultés des territoires : - Hétérogénéité du secteur 5 entre des zones très urbanisées et des zones rurales, - Problème des frontières administratives de certains pays retenus comme territoires de proximité limitrophes d’autres départements ou région. Les difficultés à venir de la démographie médicale : - Certaines spécialités seront difficiles à trouver pour certains territoires, - Les médecins généralistes sont de moins en moins nombreux dans les territoires ruraux, d’où les inquiétudes sur la permanence des soins et les interventions dans les structures. Les perspectives démographiques sur la zone rennaise vont rapidement accroître les besoins en équipement. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 69 sur 93 Les actions prioritaires à mener par territoire de proximité et le contenu de la filière gériatrique Les actions prioritaires Le contenu Des filières gériatriques Territoire de proximité de Fougères Territoire de proximité de Vitré Territoire de proximité de Redon Territoire de proximité de Rennes Sur La Guerche (Janzé se tourne historiquement vers Rennes), mettre en place des consultations avancées de gériatrie à partir du Centre Hospitalier de Vitré au profit notamment des résidents, des patients et de la population locale (évaluation pour La Guerche ½ journée par semaine). Sur Vitré, mettre en place des consultations au profit des patients hospitalisés. Sur Redon : - mettre en place une consultation d’évaluation gériatrique à partir du Centre Hospitalier au profit des HL et EHPAD, - mettre en place une équipe mobile de gériatrie à disposition des HL, EHPAD et SSIAD, voire intervenant à domicile à partir d’une structure d’hôpital de jour. Sur Redon, mettre en place des consultations au profit des patients hospitalisés dans les différents services de l’établissement, notamment au sein de l’UPATOU. Sur Rennes, Chantepie et Bain de Bretagne : - mettre en place une équipe mobile de gériatrie (EMG) sur chacun des pôles de référence, à disposition des HL et des EHPAD (10 patients par semaine par EMG). - mettre en place un hôpital de jour par centre de référence. Sur Rennes, Chantepie et Bain de Bretagne, intervention de l’EMG dans tous les services de l’établissement de rattachement. PERMETTRE UNE EVALUATION GERIATRIQUE PRECOCE DE L’ETAT DE SANTE Mettre en place un Sur l’arrondissement de Fougères, mettre en place des consultations avancées de gériatrie à partir du Centre Hospitalier au bénéfice des EHPAD. Mettre en place un Sur Fougères, mettre en place des consultations au profit des patients hospitalisés. dispositif ambulatoire d’évaluation dispositif mobile d’évaluation au sein de l’hôpital Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 70 sur 93 Territoire de proximité de Fougères Territoire de proximité de Vitré Territoire de proximité de Redon Territoire de proximité de Rennes DEVELOPPER LA PREVENTION ET LES PRISES EN CHARGE AMBULATOIRES Développer les modalités Développer l’hospitalisation de jour, pour prévenir et anticiper les hospitalisations complètes. Développer l’hospitalisation Développer l’hospitalisation de jour couplée à de jour, pour prévenir et l’hébergement temporaire anticiper les hospitalisations sur l’ensemble du bassin de complètes. population. Développer le dispositif ambulatoire en géronto-psychiatrie. de prises en charge alternatives à l’hospitalisation complète Améliorer les conditions de fin de vie des personnes âgées Sur Fougères, organiser l’accès à l’unité de soins palliatifs pour les patients nécessitant une hospitalisation. Permettre l’intervention en intra comme en extra hospitalier d’une équipe mobile spécialisée. Former les personnels des autres structures. Mettre en place une équipe mobile de soins palliatifs permettant des interventions intra et extra hospitalières. Sur Redon, mettre en place Sur Chantepie, accroître le une équipe mobile de soins nombre de lits de repli (de 6 palliatifs intervenant à à 9). l’intérieur de l’hôpital et en liaison avec les HL et les EHPAD, notamment pour la formation. ASSURER L’ACCES A UNE HOSPITALISATION ADAPTEE Privilégier l’accès direct aux soins de médecine gériatrique Sur Fougères, projet de Sur Vitré, projet de création création d’un court séjour de lits de court séjour gériatrique évalué à une gériatrique (12 lits). quinzaine de lits. Sur Redon, projet de création d’un service de court séjour gériatrique évalué à 18 lits d’hospitalisation complète. Améliorer l’accès à la médecine des HL. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 71 sur 93 Sur Rennes et Chantepie, conforter les services de court séjour gériatrique. Sur Bain de Bretagne, mettre en place un service de court séjour gériatrique. Organiser l’accès aux soins de suite et de réadaptation gériatriques Territoire de proximité de Fougères Territoire de proximité de Vitré Médicalisation des lits de soins de suite existants. Médicalisation des lits de soins de suite existants. Sur Antrain, création de 18 lits de soins de suite gériatriques par conversion. Sur Fougères, augmenter les capacités de lits de SSR, puis identifier des Soins de suite gériatriques. Organiser l’accès aux soins Sur Saint Brice, formaliser par convention de géronto-psychiatrie l’organisation de consultations psychiatriques. Déterminer les conditions d’accès à des soins de longue durée spécialisés en gériatrie Mettre au point une fiche commune pour les admissions. Mettre en place un réseau de médecins coordonnateurs des EHPAD. Territoire de proximité de Redon Médicalisation des lits de soins de suite existants, puis identification de lits de soins de suite gériatriques. Augmentation du nombre de lits de soins de suite. Territoire de proximité de Rennes Médicalisation des soins de suite existants. Adaptation des capacités et des modalités de prise en charge en SSR gériatrique. Sur Redon, mettre en œuvre une équipe mobile de géronto-psychiatrie. Mettre en place un dispositif d’aide et de soutien aux aidants naturels et institutionnels. Mettre en place des unités d’hospitalisation en géronto psychiatrie Recenser de façon Assurer un interface avec le Mettre au point une fiche coordonnée les lits et CLIC pour la gestion commune pour les places disponibles, gérer coordonnée des lits et admissions par sousles listes d’attente de façon places disponibles. territoire. centralisée. Mettre au point une fiche Mettre au point une fiche commune pour les commune pour les admissions. admissions. Développer une capacité d’accueil en USLD spécialisés pour les personnes âgées démentes. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 72 sur 93 Les recommandations utiles Les recommandations utiles à la réalisation des objectifs d’amélioration de l’organisation territoriale de la prise en charge sanitaire des personnes âgées, s’appliquent aux actions menées dans le domaine médico-social et social sur les secteurs gérontologiques correspondant aux territoires de proximité identifiés dans les conditions suivantes : Territoire de proximité de Fougères Créer des temps de gériatre dans les HL (0,5 ETP par HL). Territoire de proximité Territoire de proximité de de Vitré Redon Sur Vitré, prévoir un gériatre à temps partiel comme coordonnateur des EHPAD. Développer les outils communs type PATHOS. Développer l’intervention de travailleurs sociaux dans les HL. Sur Antrain et Saint Brice, projet de places d’accueil de jour. Sur Saint Brice, transformer un service Permettre des solutions d’accueil d’hébergement temporaire en lits d’accueil temporaire sur le pays. de jour en relation avec la consultation gériatrique de proximité. Sur Antrain, créer 16 lits d’hébergement temporaire, dont 4 pour patients atteints de la maladie d’Alzheimer et 10 places accueil de jour pour patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Prévoir un gériatre coordonnateur des EHPAD de la zone. Territoire de proximité de Rennes Accélérer la coordination entre les niveaux de pays et le pôle de référence. Développer les outils de liaison entre les acteurs (cf projet de soins infirmier du CH). Sur Le Grand Fougeray, projet de places d’accueil de jour des patients atteints de maladie d’Alzheimer. Développer l’hébergement temporaire sur Développer les places l’ensemble du bassin de population, d’hébergement temporaire, couplé à de l’hospitalisation de jour. notamment pour les malades d’Alzheimer. Il convient d’ajouter, sur l’ensemble des territoires de proximité, les recommandations ci-après : Développer des places supplémentaires de SSIAD, d’hébergement, d’hébergement temporaire afin d’avoir la capacité de répondre en urgence aux besoins (lorsque l’aidant principal ne peut plus, ponctuellement, apporter son aide,…) ; Assouplir les modalités d’accès à l’accueil temporaire pour s’adapter aux demandes nouvelles (fin de semaine) ; Développer le travail en liaison avec les CLIC ; Constituer une liste centralisée de gestion des files d’attente des diverses structures par territoire de proximité, simplifier la gestion de la demande ; Faciliter et coordonner la gestion inter départementale pour les zones frontalières. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 73 sur 93 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 6 Les territoires de proximité identifiés au sein du secteur sanitaire n° 6 Il est possible de distinguer sur le secteur sanitaire deux flux de population délimitant deux territoires de proximité : le territoire de Saint Malo/ Dinard (y compris le canton de Ploubalay) et le territoire de Dinan. Les forces et les faiblesses des conditions de prise en charge constatées Forces LE TERRITOIRE DE PROXIMITE DE DINAN un centre hospitalier (Dinan) fortement orienté vers la prise en charge gériatrique ; un centre hospitalier (Léhon) doté d’un service de géronto-psychiatrie et travaillant en étroite collaboration avec le CHG ; une continuité de prise en charge entre soins chirurgicaux dispensés par la Clinique de Dinan et les acteurs gérontologiques ; une implantation diversifiée des structures d’hébergement ; des services de soutien à domicile bien structurés et dynamiques ; des personnels libéraux très présents ; une volonté de travailler ensemble autour de la personne âgée (projet de CLIC en cours). LE TERRITOIRE DE PROXIMITE DE SAINT MALO/ DINARD un centre hospitalier (Saint-Malo) disposant de toute la palette de disciplines médicales aiguës, mais aussi d’un fort secteur gériatrique ; un dispositif de psychiatrie intégré à l’hôpital général ; des établissements de proximité dont la prise en charge est en pleine évolution (CH Dinard, HL Cancale, Clinique Saint-Joseph de Combourg, Maison Saint-Thomas-de-Villeneuve de Baguer-Morvan) ; une continuité de prise en charge entre les soins chirurgicaux dispensés par la Clinique de Saint Malo et les acteurs gérontologiques ; un parc important et diversifié en matière d’hébergement des personnes âgées ; des services de soutien à domicile structurés et dynamiques ; une volonté de travailler ensemble dans le cadre du comité gérontologique local ; une coopération active et opérationnelle entre le centre hospitalier de Saint Malo et l’hôpital de Dinard. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 74 sur 93 Faiblesses SUR LES DEUX TERRITOIRES DE PROXIMITE CONCERNES une perspective d’augmentation sensible du nombre des personnes âgées ; une offre de soins, tant sanitaire que médico-sociale, quantitativement déficitaire par rapport aux moyennes régionales ; une filière gériatrique incomplète tant sur le territoire malouin que sur le territoire dinanais ; une prévalence forte de la maladie d’Alzheimer ; sur le secteur sanitaire n° 6, nécessité d’endiguer la fuite des patients hors du secteur. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 75 sur 93 Les actions prioritaires à mener par territoire de proximité et le contenu des filières gériatriques Les actions prioritaires retenues sont destinées à atteindre les objectifs suivants : Favoriser le retour à domicile ; Assurer la cohérence de la prise en charge du sujet âgé entre les acteurs sanitaires, médico-sociaux et libéraux. Améliorer la prévention et le diagnostic précoce des pathologies gériatriques ; Améliorer la prise en charge des populations cibles (patients souffrant de polypathologies, patients à risque de décompensation, patients de type Alzheimer et apparentés) ; Les actions prioritaires Le contenu de chaque filière gériatrique Territoire de proximité de Dinan Territoire de proximité de Saint-Malo/ Dinard Sur Dinan : - renforcer la consultation d’évaluation gériatrique avancée dans le cadre du pôle ambulatoire gériatrique. - développer le diagnostic des démences de type Alzheimer et des troubles de l’autonomie, à partir des 12 places d’hôpital de jour de géronto-psychiatrie, en collaboration avec les services de gériatrie. Sur Saint Malo/ Dinard, renforcer la consultation d’évaluation gériatrique avancée dans le cadre de l’hôpital de jour. PERMETTRE UNE EVALUATION GERIATRIQUE PRECOCE DE L’ETAT DE SANTE Mettre en place un dispositif ambulatoire d’évaluation Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 76 sur 93 Mettre en place un dispositif mobile d’évaluation au sein de l’hôpital Territoire de proximité de Dinan Territoire de proximité de Saint-Malo/ Dinard Sur Dinan, mettre en place une unité mobile de gériatrie intervenant : - en intra-hospitalier, - extra-hospitalier, dans le cadre d’un réseau gérontologique, sur demande des institutions médicosociales, via le médecin coordonnateur, ou à domicile. Sur Dinard, mettre en place une unité mobile, adossée à l’hôpital de jour, intervenant en intra-hospitalier, en interhospitalier et en extra-hospitalier dans le cadre d’un réseau gérontologique sur demande des institutions médico-sociales, via le médecin coordonnateur, ou à domicile. Sur Saint-Malo, renforcer l’unité existante. DEVELOPPER LA PREVENTION ET LES PRISES EN CHARGE AMBULATOIRES Développer des mesures de prévention secondaire et tertiaire Développer les modalités de prises en charge alternatives à l’hospitalisation complète Améliorer les conditions de fin de vie des personnes âgées Sur Dinan, à partir des 12 places d’hôpital de jour de géronto-psychiatrie (desservant les secteurs 6 et 7), conforter les capacités et diversifier la prestation en collaboration avec les services de gériatrie en vue de développer le diagnostic et la prise en charge des démences de type Alzheimer et des troubles de l’autonomie. Conforter le fonctionnement des 6 lits de soins de suite orientés vers la prise en charge des soins palliatifs. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Développer le dépistage des situations à risque au sein du pôle ambulatoire gériatrique : consultation et hôpital de jour. Préparer le retour à domicile en coordination avec les acteurs libéraux et la famille. Sur Dinard, mettre en place (pour une capacité de 7 places) un hôpital de jour gériatrique, pour réadaptation et réinsertion d’une part, et prise en charge psychogériatrique pour les patients déments d’autre part, dans le cadre du pôle ambulatoire gériatrique. Renforcer les équipes déjà formées pour répondre aux besoins d’accompagnement des personnes âgées en fin de vie (unité et équipe mobile hospitalière de soins palliatifs). Page 77 sur 93 Territoire de proximité de Dinan Territoire de proximité de Saint-Malo/ Dinard ASSURER L’ACCES A UNE HOSPITALISATION ADAPTEE Privilégier l’accès direct Sur Dinan, compléter la filière gériatrique en créant une unité de gériatrie aiguë (capacité de 14 lits). Organiser l’accès aux Sur Dinan : porter la capacité d’accueil à 60 lits au moins et renforcer la médicalisation. aux soins de médecine gériatrique soins de suite et de réadaptation gériatriques Sur Plancoët : conforter la capacité d’accueil et renforcer la médicalisation sur 10 lits dédiés à la prise en charge gériatrique. Organiser l’accès aux Sur Dinan, conforter les capacités à partir des 12 places d’hôpital de jour de géronto-psychiatrie desservant les secteurs 6 et 7 (pour mémoire). Déterminer les Renforcer et diversifier les moyens dédiés à la prise en charge des personnes âgées présentant un syndrome démentiel. Sur Dinan, renforcer la coopération entre le centre hospitalier général et l’établissement gérant les secteurs psychiatriques pour aboutir à la mise en commun de moyens dédiés au fonctionnement de 20 à 25 lits d’U.S.L.D. pour l’accueil des personnes âgées souffrant d’un syndrome démentiel et potentiellement hospitalorequérantes soins de gérontopsychiatrie conditions d’accès à des soins de longue durée spécialisés en gériatrie Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Sur Cancale, mettre en place 5 lits de médecine à orientation gériatrique. Sur Combourg, transformer 12 lits de médecine polyvalente en lits de médecine à orientation gériatrique. Sur Dinard, renforcer la prise en charge aiguë de la personne âgée dans les 45 lits de médecine avec l’appui de l’équipe mobile de gériatrie. Sur Saint-Malo, à moyen terme, renforcer les capacités d’accueil en gériatrie aiguë. Organiser l’Intervention de l’équipe mobile auprès des services de soins de suite des hôpitaux locaux. Sur Baguer-Morvan : extension de 37 à 50 lits de SSR gériatriques. Sur Cancale : création de 10 lits de SSR par transformation de lits de soins de longue durée. Sur Saint-Malo-Ville : envisager dès que possible le renforcement des capacités de moyen séjour gériatrique. Sur Saint-Malo : - créer un pôle de consultation mémoire, - dans le secteur gériatrique, identifier 20 lits de géronto-psychiatrie. Collaborer avec l’établissement gérant les secteurs psychiatriques en vue d’augmenter les lits dédiés à la psycho-gériatrie sur le secteur sanitaire n° 6. Spécialisation et renforcement des équipes dans l’objectif d’une amélioration des soins aux résidents désorientés ou hospitalo-requérants. Page 78 sur 93 Les recommandations utiles Les recommandations utiles à la réalisation des objectifs d’amélioration de l’organisation territoriale de la prise en charge sanitaire des personnes âgées, s’appliquent aux actions menées dans le domaine médico-social et social sur les secteurs gérontologiques correspondant aux territoires de proximité identifiés, dans les conditions suivantes : Territoire de proximité de Dinan Territoire de proximité de Saint-Malo/ Dinard Sur Dinan : Sur Saint Malo : - développement de l’hébergement temporaire et de l’accueil de jour - hébergement temporaire, spécialisé, - concevoir au Centre Hospitalier un projet de restructuration architectural d’une - projet architectural au C.H. de Dinan centaine de lits accueillant des personnes âgées dépendantes, dont la moitié en USLD. Il convient d’ajouter, sur les deux territoires de proximité, les recommandations ci-dessous : Développement des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) pour assurer le retour et le maintien à domicile ; Développement de lits d’hébergement temporaire en relation avec les services de soins de suite et de réadaptation ; Prendre en compte les perspectives démographiques dans la programmation du nombre de lits médico-sociaux et adapter les locaux à la prise en charge des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ; Développer les outils de coordination et les outils de coopération (sur le territoire de Dinan, définition d’une convention entre le CLIC et les acteurs sanitaires ; sur le territoire de Saint-Malo, coordination avec les acteurs des secteurs gérontologiques des pays de Saint-Malo et de Combourg) ; Développement d’un véritable réseau gérontologique ville-hôpital-établissements médico-sociaux, « Poly-pathologies et Handicap ». Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 79 sur 93 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 7 Les territoires de proximité identifiés au sein du secteur sanitaire n° 7 Après examen de différentes propositions (prise en charge par pays, zones gérontologiques, prise en charge s’appuyant sur les zones d’attraction des établissements sanitaires), la Conférence sanitaire de secteur a retenu comme base de la prise en charge des personnes âgées un découpage reposant sur trois territoires de proximité : le territoire de proximité du Trégor/ Goëlo ; le territoire de proximité de Guingamp ; le territoire de Saint-Brieuc/ Lamballe/ Quintin. Les forces et les faiblesses des conditions de prise en charge constatées Forces Les contrats d’objectifs et de moyens (COM) signés comportent souvent un volet important consacré à la prise en charge des personnes âgées. Volonté très affirmée de mettre en place une filière gériatrique complète dans chaque territoire de proximité, les hôpitaux locaux souhaitant de leur côté jouer un rôle important dans cette filière, en passant des conventions avec les établissements plus importants. Volonté d’un travail en commun : Existence d’une convention d’intervention médicale en gérontologie (SAINT-BRIEUC, LAMBALLE) ; Fonctionnement de consultations gériatriques : intervention des gériatres des CH de LANNION et TREGUIER au service des urgences du CH de LANNION pendant deux ans ; Gériatres partagés hôpitaux locaux / centre hospitalier ; Réseau médical gériatrique Goëlo, Trégor, Penthièvre ; Coopération entre les établissements psychiatriques (publics et privés) et les hôpitaux (centres hospitaliers, cliniques privées et hôpitaux locaux). Volonté de moderniser le parc immobilier dans des délais souvent très rapprochés. Mise en place des CLIC : 2 CLIC (GUINGAMP et LANNION) sont déjà labellisés niveau 3, un CLIC à PAIMPOL en voie de labellisation, et une antenne CLIC à QUINTIN. Nombreux CLIC en cours d’élaboration, les hôpitaux étant fortement intégrés dans les démarches de création. Les établissements du secteur ont manifesté la volonté d’arriver à moyen terme à coordonner l’action des CLIC au sein de chaque territoire de proximité. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 80 sur 93 Faiblesses Le secteur sanitaire n° 7 est un secteur où les personnes âgées de plus de 75 ans sont très nombreuses dans un département où la population est la plus âgée de Bretagne. L’évolution démographique apparaît donc comme préoccupante. Aucun établissement hospitalier du secteur n°7 ne dispose d’une filière gériatrique complète. Le Centre Hospitalier de TREGUIER est le seul établissement à disposer d’une filière quasiment complète. Il n’existe pas de fédération inter-hospitalière gériatrique véritablement opérationnelle à ce jour. Tous les établissements hospitaliers du secteur n° 7, quelle que soit leur taille, font part du manque d’effectifs médicaux, et de difficultés concernant les effectifs de personnels paramédicaux (IDE, AS). A noter également, l’absence ou le manque de formation des personnels sur la prise en charge des démences. Est soulignée l’insuffisance de places en structures d’aval et de personnels quantitativement et qualitativement dans les structures existantes, tant au niveau des moyens (gériatriques et psychiatriques) que des longs séjours. Cette insuffisance entraîne un encombrement des services de court séjour et une prolongation des durées de séjour dans les services actifs. Ce manque de places entraîne une sur-occupation des services de médecine (qui sont obligés de garder les personnes âgées de manière inadéquate), en dévoiement des missions des services de soins de suite (dont la DMS est passée en quelques années de 20 jours à 30 - 32 jours) qui deviennent un « sas d’entrée » en long séjour. Il existe une insuffisance de lits de médecine gériatrique, de soins de suite gériatriques et de lits d’USLD sur le secteur sanitaire n° 7. Est également notée l’insuffisance des moyens, tant quantitativement que qualitativement en USLD, ce qui induit trop souvent des files d’attentes très importantes. Il existe un déphasage et un décalage de la vocation des lits : - Section de cure médicale des maisons de retraite faisant fonction d’USLD et fonctionnant avec un ratio de personnel de maison de retraite ; - SSR faisant fonction de lits de médecine, etc. Sont relevés l’insuffisance du nombre de places de SSIAD et le problème du quota des actes des infirmiers libéraux, ce qui pose le problème du suivi des personnes âgées après hospitalisation, et l’insuffisance de formation des médecins généralistes à la prise en charge des personnes âgées. Le secteur sanitaire n° 7 est marqué par l’inadéquation entre l’offre des places d’hébergement (beaucoup de foyers-logements) et la dépendance des personnes sollicitant une entrée en structure (en quasi totalité, il s’agit de demandes en soins de longue durée). Le secteur n° 7 est peu pourvu en places de « cantou » ou autre type de prises en charge spécialisées, réellement identifiées. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 81 sur 93 En dépit des efforts faits par les établissements publics et privés de psychiatrie intervenant sur le secteur, et compte tenu de la démographie des psychiatres sur le secteur, certains établissements évoquent des difficultés voire l’absence de prise en charge en géronto-psychiatrie. Aucun des besoins en matière de géronto-psychiatrie n’est satisfait à ce jour. La problématique liée aux personnes handicapées vieillissantes dans les établissements psychiatriques est également soulevée. Une insuffisance de lits dédiés à la prise en charge des soins palliatifs et une absence d’unité résidentielle soins palliatifs sur le secteur sanitaire n° 7 entraîne une prise en charge des personnes suivies en soins palliatifs dans des services inadaptés pour ce faire (bien souvent dans des USLD). Enfin, beaucoup d’établissements évoquent la vétusté de leur parc immobilier, ne permettant pas une prise en charge adaptée des personnes âgées. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 82 sur 93 Les actions prioritaires à mener par territoire de proximité et le contenu des filières gériatriques Les actions prioritaires retenues sont destinées à atteindre les objectifs suivants : Adapter la structure capacitaire à l’évolution démographique et pathologique ; Améliorer et développer la géronto-psychiatrie. Développer les alternatives à l’hospitalisation ; Améliorer la prise en charge de pathologies particulières ; Constituer la filière interne de prise en charge gériatrique en vue d’optimiser l’articulation avec les CLIC et de renforcer les liens entre les établissements de santé du secteur sanitaire ; Cette organisation induit : une filière gériatrique complète au sein de chaque territoire de proximité ; la reconnaissance d’un pôle de référence gériatrique dans chaque territoire de proximité ; un équipement suffisant de chaque pôle de référence gériatrique tant au niveau des structures que du personnel médical et paramédical. Les actions prioritaires Le contenu de chaque filière gériatrique Territoire de proximité Trégor/ Goëlo Territoire de proximité de Guingamp Territoire de proximité Saint-Brieuc/ Lamballe/ Quintin Projet de formation continue commune aux structures gériatriques par sous-secteur et dossier d’admission commun aux établissements (partiellement réalisé). Projet d’une fédération interhospitalière de gériatrie entre le Centre hospitalier de référence et les hôpitaux locaux et partage de moyens humains (partage de gériatres entre centre hospitalier et hôpital local). Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 83 sur 93 Territoire de proximité Trégor/ Goëlo Territoire de proximité de Guingamp Territoire de proximité Saint-Brieuc/ Lamballe/ Quintin PERMETTRE UNE EVALUATION GERIATRIQUE PRECOCE DE L’ETAT DE SANTE Mettre en place un dispositif ambulatoire d’évaluation Mettre en place un dispositif mobile d’évaluation au sein de l’hôpital Sur Tréguier : - mise en place de consultations avancées fonctionnant en lien avec le CLIC ; - prise en charge diagnostique avec la consultation mémoire au sein de l’hôpital de jour, en lien avec le service de gériatrie des centres hospitaliers, le service de neurologie sur Lannion/ Trestel et la consultation mémoire sur Saint-Brieuc. Sur Lamballe et Quintin, mise en place de consultations gériatriques avancées. Développement de la consultation de géronto-psychiatrie à partir de la collaboration des établissements de santé de Léhon, Dinan et Lamballe. Constitution d’une équipe mobile de gériatrie intra-établissement. Sur Saint-Brieuc, création d’une unité de consultations et d’orientation gériatrique. Sur Lannion/ Trestel et Tréguier, collaboration pour pérenniser l’accueil gériatrique. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 84 sur 93 Territoire de proximité du Trégor/ Goëlo Territoire de proximité de Guingamp Territoire de proximité Saint-Brieuc/ Lamballe/ Quintin DEVELOPPER LA PREVENTION ET LES PRISES EN CHARGE AMBULATOIRES Développer les modalités Sur Tréguier, mise en place de 2 de prises en charge alternatives à l’hospitalisation complète places d’hospitalisation de jour supplémentaires. Sur Guingamp, création d’un hôpital de jour de 5 places et développement de l’hospitalisation à domicile (HAD). Sur Lamballe : - mise en place d’une cellule d’évaluation et d’orientation gérontologique, dans le cadre d’une hospitalisation de jour, implantée à l’hôpital local, et fonctionnant en lien avec l’équipe mobile et le CLIC, chargée de l’évaluation sociale, - mise en place d’un service d’HAD gériatrique (6 places). Sur Léhon, développement de l’hôpital de jour (réadaptation fonctionnelle + diagnostic précoce de la démence). Sur Saint-Brieuc, réflexion sur l’accueil et l’hôpital de jour. Sur Yffiniac, développement des alternatives à l’hospitalisation à temps complet par la création d’un accueil de jour thérapeutique pour 10 personnes âgées en soins psychiatriques et un accueil à temps partiel des personnes âgées présentant des troubles cognitifs. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 85 sur 93 Territoire de proximité du Trégor/ Goëlo Améliorer les conditions de fin de vie des personnes âgées Sur Lannion/ Trestel, identification de 5 lits dédiés aux soins palliatifs. Sur Paimpol, identification de 5 lits dédiés de soins palliatifs en soins de suite. Sur Tréguier, « officialisation » d’un 3ème lit dédié aux soins palliatifs. Territoire de proximité de Guingamp Sur Guingamp, identification de 5 lits dédiés aux soins palliatifs . Territoire de proximité Saint-Brieuc/ Lamballe/ Quintin Sur Lamballe, projet de création de 3 lits d’appui de soins palliatifs. Sur Quintin, création de 3 lits d’appui en soins palliatifs. Sur Saint-Brieuc : - identification de 4 lits d’accompagnement de personnes âgées en fin de vie, - projet de réseau de soins palliatifs de Saint-Brieuc et du Penthièvre. ASSURER L’ACCES A UNE HOSPITALISATION ADAPTEE Privilégier l’accès direct Sur Tréguier, individualisation d’une Sur Guingamp, création de 10 lits de unité aiguë de court séjour Alzheimer. médecine gériatrique. Organiser l’accès aux Sur Lannion/ Trestel, extension de 13 lits de SSR gériatriques. Sur Paimpol, extension de 10 lits de soins de suite au moins et individualisation du service des soins de suite. Organiser l’accès aux Sur Lannion/ Trestel, Paimpol, Tréguier et Bégard, poursuite et développement des actions de coopération. aux soins de médecine gériatrique soins de suite et de réadaptation gériatriques soins de gérontopsychiatrie Sur Lamballe, projet de création d’une 2ème unité de médecine à orientation gériatrique dans le cadre de la fédération de gériatrie de SaintBrieuc. Sur Saint-Brieuc, projet de création de 20 lits de médecine gériatrique et éventuel accroissement ultérieur de cette capacité. Sur Guingamp, création de 10 lits Sur Lamballe, augmentation de la supplémentaires de soins de suite capacité en soins de suite. gériatriques. Sur Ploufragan, mise en œuvre d’un accueil en SSR gériatrique tirant parti de la collaboration du centre hospitalier de référence et des hôpitaux locaux. Sur Quintin, création de 10 lits de SSR. Sur Saint-Brieuc, projet de 20 lits de soins de suite gériatriques. Sur Guingamp et Bégard, poursuite et Sur Yffiniac, accueil de jour développement des actions de thérapeutique en psychiatrie pour coopération. personne âgées (pour mémoire, cf. cidessus). Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 86 sur 93 Territoire de proximité du Trégor/ Goëlo Territoire de proximité de Guingamp Sur Paimpol et Lannion, création d’un Centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) pour personnes âgées géré par le dispositif de santé mentale. Sur Guingamp, regroupement des activités déployées par l’établissement de santé mentale dans un pôle psychiatrique à la fois unique et localisé sur le pôle de santé de Guingamp. Territoire de proximité Saint-Brieuc/ Lamballe/ Quintin Poursuite et développement des actions de coopération entre les établissements de santé de Saint Brieuc, Lamballe, Quintin, Yffiniac et Léhon. Sur Saint-Brieuc, création d’un hôpital de jour à vocation gériatrique et géronto-psychiatrique en collaboration avec l’établissement de santé mentale. Déterminer les Sur Lamballe, projet de création d’une unité pour patients atteints de la maladie d’Alzheimer, de 16 lits hospitalo-requérants. conditions d’accès à des soins de longue durée spécialisés en gériatrie Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 87 sur 93 Les recommandations utiles Les recommandations utiles à la réalisation des objectifs d’amélioration de l’organisation territoriale de la prise en charge sanitaire des personnes âgées, s’appliquent aux actions menées dans le domaine médico-social et social sur les secteurs gérontologiques correspondant aux territoires de proximité identifiés, dans les conditions suivantes : Territoire de proximité du Trégor/ Goëlo Territoire de proximité de Guingamp Concertation entre les 3 établissements de santé du territoire de proximité du Trégor/ Goëlo pour répondre à la demande actuelle d’hébergement temporaire médicalisé en unité pour patients atteints de la maladie d’Alzheimer, et projet de développement des lieux de vie pour personnes désorientées dans les services d’hébergement. Sur Guingamp : - prise en charge des personnes âgées démentes de l’USLD au sein d’unités d’accueil pour personnes démentes : intégration de deux unités de 16 lits pour personnes âgées démentes dans la construction en cours de 138 lits pour personnes âgées, dont 95 lits d’USLD, Sur Bégard, extension de 10 lits d’une maison d’accueil - augmentation de 12 lits de la capacité des USLD dans le cadre de la construction de 138 lits pour pour personnes âgées dépendantes. personnes âgées (2004 – 2005). Sur Lannion/ Trestel : - organisation de la réponse à la demande d’accueil de jour, - restructuration du bâtiment Long Séjour (horizon 2006). Sur Paimpol : - individualisation de l’unité de soins de longue durée, - projet de développement du CLIC et des consultations médico sociales ; - projet d’unité pour personnes désorientées (projet maison de retraite). Sur Lamballe : - développement de l’accueil temporaire (accueil de jour et hébergement temporaire), - développement du CLIC Sur Langueux, création d’une unité spécifique pour patients atteints de la maladie d’Alzheimer et « autres désorientés » de 11 lits, à disposition du territoire de proximité. Sur Quintin, projet d’extension de l’accueil de jour des personnes désorientées. Sur Saint-Brieuc : - accroissement de la médicalisation des lits d’hébergement existants notamment des 45 lits de soins courants en maison de retraite pour permettre l’optimisation des capacités d’hébergement actuellement sous-utilisées du fait des besoins de prise en charge de la population âgée vieillissante, qui relève de structures d’accueil de type USLD, - extension de la capacité d’accueil en « cantou » (+28 lits) par transformation de lits d’USLD, - développement du CLIC. Sur Tréguier : - développement de l’accueil de nuit, - restructuration des bâtiments USLD et individualisation de l’unité de vie pour personnes âgées démentes, - projet de développement du CLIC. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Territoire de proximité Saint-Brieuc/ Lamballe/ Quintin Page 88 sur 93 Les filières gériatriques du secteur sanitaire n° 8 Les territoires de proximité identifiés au sein du secteur sanitaire n° 8 Dans le cadre de la réflexion sur la territorialisation, le groupe de travail n’a pas estimé utile de procéder à une identification sur le secteur sanitaire de territoires de proximité infra-sectoriels. Les forces et les faiblesses des conditions de prise en charge constatées Forces Une offre relativement satisfaisante mais inégalement répartie et pas toujours adaptée aux situations de dépendance ; La volonté médicale d’associer toutes les compétences pour optimiser la prise en charge ; Une diversité des acteurs professionnels et un plateau technique conséquent ; La place et le rôle du centre hospitalier de Plouguernével pour ce qui concerne la prise en charge en psycho-gériatrie. Faiblesses Un secteur marqué par sa ruralité ; Un secteur particulièrement marqué par le vieillissement de la population (indice de vieillissement de 37 % contre 28 % pour l’ensemble de la région Bretagne) ; La plus forte baisse des effectifs des moins de 20 ans par rapport aux autres secteurs sanitaires bretons ; Un manque de ressources humaines, médicales et paramédicales ; Une absence de coordination entre l’hôpital, la médecine et le secteur médico-social. Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 89 sur 93 Les actions prioritaires à mener par territoire de proximité et le contenu des filières gériatriques Les actions prioritaires retenues sont destinées à atteindre les objectifs suivants : Organiser une filière gériatrique du secteur n° 8 à partir des centres hospitaliers de Pontivy, Plémet-Loudéac et Guémené sur Scorff Mettre en œuvre le pôle de compétence de géronto-psychiatrie ; Promouvoir le fonctionnement en réseau. Les actions prioritaires Le contenu de chaque filière gériatrique PERMETTRE UNE EVALUATION GERIATRIQUE PRECOCE DE L’ETAT DE SANTE Mettre en place un dispositif ambulatoire d’évaluation Mettre en place un dispositif mobile d’évaluation au sein de l’hôpital Sur Plémet-Loudéac, projet de mise en place d’une consultation gérontologique multidisciplinaire avancée visant à établir des « plans de vie » prévisionnels pour la personne âgée atteinte d’un syndrome démentiel ; cette consultation comportera un temps de médecin gériatre, d’assistance sociale, de neuro-psychologue et / ou de psychiatre en soutien du CLIC de Loudéac. Sur Bréhan, mise en place de consultations de gérontologie pour personnes âgées souffrant de troubles démentiels. Projet d’une équipe de gérontologie sur le secteur comprenant des équipes de gériatrie intra-établissements et des consultations inter-établissements assurées par l’U.S.L.D. DEVELOPPER LA PREVENTION ET LES PRISES EN CHARGE AMBULATOIRES Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 90 sur 93 Développer les modalités de prises en charge alternatives à l’hospitalisation complète Sur Plouguernével et dans les centres médico-psychologiques, mise en place de consultations spécialisées de psycho-gériatrie, Sur Pontivy, mise en place d’un hôpital de jour de 10 places pour personnes âgées. Intervention des équipes de secteur auprès des personnes âgées dans les structures extra-hospitalières et autres établissements sanitaires et médico-sociaux. Améliorer les conditions de fin de vie des personnes âgées Sur Loudéac et Pontivy, projet d’identification de lits de repli correspondant à 10% des lits de soins de suite existants. ASSURER L’ACCES A UNE HOSPITALISATION ADAPTEE Privilégier l’accès direct Sur Guéméné sur Scorff, identification de 15 lits de médecine à orientation gériatrique. Sur Plémet-Loudéac, projet d’identification de lits de médecine gériatrique aiguë au sein du service de médecine. Sur Pontivy, projet de création d’une unité de médecine polyvalente gériatrique de 10 à 15 lits. Sur la zone Rostrenen / Plouguernével, réflexion à mener sur l’opportunité de mettre en place des lits de médecine et SSR fonctionnant sur le mode de l’hôpital local. Organiser l’accès aux Sur Guéméné sur Scorff, organisation par convention de la filière gériatrique dans les 30 lits de SSR. Sur Loudéac, identifier 20 lits de soins de suite polyvalents à orientation gériatrique. Sur Pontivy, identifier 20 lits de SSR gériatriques. Organiser l’accès aux Sur Plouguernével, mise en place du pôle de compétence de psychogériatrie : admission vers les unités de psychiatrie active pour les prises en charge de court séjour (25 places). Déterminer les Sur Plouguernével, mise en place d’un dispositif spécifique pour patients atteints de syndromes démentiels et notamment de la maladie d’Alzheimer, par identification d’une unité intersectorielle de 25 lits dédiée à la prise en charge des personnes atteintes de troubles démentiels graves. aux soins de médecine gériatrique soins de suite et de réadaptation gériatriques soins de gérontopsychiatrie conditions d’accès à des soins de longue durée spécialisés en gériatrie Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 91 sur 93 Les recommandations utiles Les recommandations utiles à la réalisation des objectifs d’amélioration de l’organisation territoriale de la prise en charge sanitaire des personnes âgées, s’appliquent aux actions menées dans le domaine médico-social et social sur les secteurs gérontologiques correspondant aux territoires de proximité identifiés, dans les conditions suivantes : Sur Guéméné sur Scorff, pour répondre aux besoins des personnes âgées de ce bassin de vie, il est envisagé d’augmenter de 20 places la capacité d’accueil des personnes âgées dépendantes ; - Sur Loudéac : projet de création d’un accueil de jour et de lits d’accueil d’hébergement temporaire pour les personnes âgées dépendantes (5/ 6 lits), un CLIC non labellisé. - - Sur Pontivy : projet de création d’un CANTOU pour les personnes âgées déambulantes perturbatrices (15 lits par transformation de 20 lits existants), d’un accueil de jour qui permettrait de renforcer le maintien à domicile et de 5 à 6 lits d’hébergement temporaire, projet de CLIC en cours. Sur Plouguernével, mise en place d’un CLIC ; Sur Rostrenen, ouverture d’un CANTOU de 12 places au sein du Centre de Long séjour, ainsi que de places d’hébergement temporaire ; Projet d’extension à Loudéac et de création à Pontivy d’un Service de soins à domicile pour personnes âgées, géré en association (hôpital, CCAS, professionnels de santé, ville de Pontivy ou communauté de communes). - Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 92 sur 93 GLOSSAIRE A.P.A. ------------------------- Aide Personnalisée à l’Autonomie CLIC --------------------------- Comité Local d’Information et de Coordination EHPAD------------------------ Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes ETP ---------------------------- Equivalent Temps Plein HAD ---------------------------- Hospitalisation A Domicile HL ------------------------------ Hôpital Local MAPA ------------------------- Maison d’Accueil pour Personnes Agées SSIAD ------------------------- Service de Soins Infirmiers A Domicile SSR ---------------------------- Soins de Suite et de Réadaptation STMI --------------------------- Service Technique et Médicaux Importants UHCD ------------------------- Unité d’Hospitalisation de Courte Durée UPATOU --------------------- Unité de Proximité d’Accueil, de Traitement et d’Orientation des Urgences USLD -------------------------- Unités de Soins de Longue Durée Schéma régional d’organisation sanitaire en Bretagne – Prise en charge sanitaire des personnes âgées – Juin 2003 Page 93 sur 93