Négliger ses enfants est la contradiction d’une civilisation.
Je suis heureux d’être vivant en 2012 pour participer à une société qui fait enfin
leur place aux femmes et aux enfants.
Dans cette société, les agressions sexuelles sur les enfants n’auront plus droit
de cité comme ça l’aura été depuis toujours dans la crainte traditionnelle
du patriarche qui avait et qui exprimait ses droits de vie et de mort sur les siens,
même à travers les lois (droit romain, code Napoléon).
Dans la société des Droits de l’Homme, on comprend enfin qu’il ne peut y avoir
de droits de l’Homme sans droits des femmes et droits des enfants. On comprend
enfin que le contraire de l’Amour, ce n’est pas la haine mais bien le pouvoir,
la prise de pouvoir (Jung).
CAR : y a-t-il de l’amour ou n’y en a-t-il pas ? Cet amour est-il bien l’amour envers
un enfant qu’on respecte ou l’amour envers soi-même que l’on projette sur un
enfant ? Car c’est le point de départ de toute violence, indésirable dans le rapport
avec une personne qu’on désire aimer.
Un enfant qui deviendra dans l’inceste
et l’agression sexuelle DEPOSSEDE DE LUI-
MÊME. Et c’est bien ainsi que doivent
grandir les enfants dont on ne respecte pas
l’identité de par diverses maltraitances
qui vont l’assujettir et le soumettre au lieu
de l’aimer et de l’encourager.
Le désordre familial engendre déjà pour
l’enfant une grande angoisse, des difficultés
à se situer dans ses liens de filiation et dans
ses repères identitaires; mais il engendre aussi le sentiment d’échec
et d’inadaptation sociale. Il génère aussi l’insécurité, la rancune, le cynisme,
voire même la haine envers le parent qui abandonne ou qui n’a pas su tenir sa juste
place. Dixit Christine Vander Borght, dans son livre « Miser sur la compétence
parentale»…
Le mot inceste qui signifie impur ou souillé
(étymologie), ne peut plus n’être considéré
aujourd’hui uniquement dans sa référence parentale
exclusivement et la loi belge de 1965 sur
la protection de l’Enfance faisait déjà le parallèle
dans les sanctions entre des abus ou des viols
par des membres du cercle familial et par
des personnes profitant de leur pouvoir autoritaire
sur les enfants, soit donc aussi par des enseignants
comme cela a été mon cas personnel : je suis une
de ces victimes du silence de l’Eglise belge mais
du silence et de la réprobation de mes parents aussi,
qui n’ont pas eu le courage de dénoncer le
pédocriminel à la justice ni de prendre en charge un
traitement ou une thérapie à mon égard, tout simplement par la peur du qu’en
dira-t-on mais aussi par le prestige dont jouissait l’Eglise catholique.
Mon travail personnel se situe dans l’écriture je peux créer des situations dans
lesquelles peuvent percer la solitude et les malaises mais aussi les comportements
borderline d'adultes ayant é victimes comme nous. Pour que des jeunes
en questionnement puissent s'identifier et se reconnaître, comme j'ai pu le faire moi
aussi grâce à certains livres, comprendre à défaut de traitement.
Une certaine Lydia Luft a dit « L’enfance est le sol sur lequel nous marcherons
toute notre vie.» Peu d’entre nous sortent indemnes de l’enfance alors que cette
période devrait être l’élément clé de notre épanouissement. Et pour cela, il n’y a
qu’une réponse à toutes nos questions et c’est le mot AMOUR. Amour comme
partage. Pas une possession ni une dictature. Trop d’enfants sont l’objet
des projections personnelles d’un de leur parent ou de la vengeance de l’autre.
Il faut sortir l’enfant du conflit de couple. Et il faut savoir qu’il sera la victime
potentielle de chaque désaccord.
Dans l’enfance mais aussi dans l’adolescence, l’amour des enfants envers leurs
parents, tout autant que leur pendance vitale et existentielle,
sont incroyablement profonds et viscéraux. Cet amour peut les mener jusqu’à des
sacrifices de leur intérêts et de leur existence quotidienne dont la plupart
des parents n’ont pas la moindre idée. Beaucoup de parents prennent cette
soumission pour de l’argent comptant et tirent sur la ficelle jusqu’à ce qu’elle
casse : dès ce moment dramatique, tout le monde souffrira pour longtemps
et parfois atrocement.
On verra apparaître les drogues et l’alcool, l’amertume, le désespoir et,
en particulier, beaucoup de rancœur de part et d’autre, peut-être à vie, et c’est
toujours lamentable.
Il est super important de crier que dans l’attachement aux parents et
dans la reconnaissance de ceux-ci se situent pour l’enfant son
identité et son ressort pour toute son existence.
L’amour pur est évidemment beaucoup plus fort que tous les
médicaments du monde et aucune consultation de psy ne le
remplacera jamais.
J’appelle les ros de mes romans
des rebelles homéostasiques. J’utilise le mot
homéostasique (et non homéostatique) pour
cerner les personnes en état de souffrance
et pour décrire le comportement de
personnes qui ne peuvent modifier chez eux
un esprit de soumission à la loi de leur
milieu ou de leur famille, à l’encontre
de leurs intérêts.
L’inceste et l’agression sexuelle dans un
cadre d’autorité, pour moi, c’est une
immense escroquerie que l’on fait à l’enfant
car, non seulement on le détruit
psychiquement mais, en plus,
on le condamne à baigner dans le mensonge à propos de lui-même,
à propos de sa famille et à propos de la société. Il perdra donc toute possibilité
de définir son rôle dans son milieu mais aussi son rôle vital métaphysique.
Il restera, comme je l’ai été durant toute mon existence, une proie à la dérive.
Pascal ROUCOUR
Alias Victor KHAGAN (Rebelles Homéostasiques)
27.04.2012
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