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Professeur De Crombrugghe Clicheroux Frédérique
Demaret alice
FORTIS :
Une action malmenée.
ECON 2008-2009
Analyse de l’intermédiation financière.
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Table des matières.
I. Introduction………………………………………………………………………………………….……p 3
I.1. Descriptif du groupe Fortis Holding……………………………………………….…p 3
II. Origine du démantèlement de Fortis Holding…….....……………………………………..p 4
II.1. Elément déclencheur : gel du crédit interbancaire……………………………p 4
II.2. Mauvaise gestion des fonds propres : Intervention étatique……………..p 5
II.3. Rien ne va plus… ………………………………………………………………………...p 7
II.4. BNP Paribas au chevet de Fortis…………………………………………………….p 8
II.5. Mobilisation des actionnaires………………………………………………………...p 8
III.
Abc
bancaire: le fiasco de Fortis. ……………………………………………………………..p 9
III.1. Too big to fail. …………………………………………………………………………..p 9
III.2. Mauvaise communication chez Fortis. ……………….…………………………p 10
III.3. Fortis : sa recette “home-made” de valorisations d’actifs………..………p 11
III.4. Une rapide analyse du bilan consolidé et simplifié des banques et
assurances de Fortis. ………………………………………………………………………….p 12
IV. Fortis : Dénouements. …………………………………………………………………………….p 14
IV.1. Réalisation de l’accord: Rachat par BNP Paribas. …………………………..p 14
IV.1.1. Conséquence pour le reste du groupe: le holding se muera en
société d’assurances. ………………………………………………………………..p 16
IV.1.2. Le plan Ugeux pour relancer Fortis. …………………………………p 16
IV.2. Maintient de la position des actionnaires. …………………………………..…p 18
IV.3. Ratification de l’accord: Fortis reste entre les mains de L’état….………p 18
IV.4. Autre alternative pour Fortis. ……………………………..……………………….p 20
V. Les solutions bancaires à long terme. …………………………….………………………….p 20
VI. Scénario plausible pour Fortis. ……………………………………...…………………………p 21
VII. Bibliographie…………………………………………………….……………………………………p 22
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I. Introduction.
« Fortis Banque : nous sommes ouverts » Oui, le groupe Fortis est
toujours ouvert et ce grâce à une intervention étatique, un plan de sauvetage
qui a suscité la mobilisation européenne. Suite à la crise financière, Fortis a
connu une grande métamorphose, un démantèlement.
A travers ce travail nous établissons la chronologie des faits afin de
comprendre comment un groupe qui jouissait d’une notation maximale : AAA,
la présentant comme un émetteur de première qualité dans sa capacité à
rembourser des dettes et qui respectait les normes légales en terme de
solvabilité et de liquidité est arrivé à son démantèlement.
Pour rendre au mieux les tenants et les aboutissements de cette histoire
atypique que connait le monde de la finance les évènements seront repris de
la manière suivante :
Tout d’abord, un bref historique du groupe est abordé, depuis son origine
jusqu’à l’arrivée de Jean-Paul Votron et ses objectifs.
Ensuite, le document présente la crise des subprimes et son impact sur le
groupe Fortis en passant par son problème de liquidité jusqu'à son
démantèlement et son rachat par le groupe BNP Paribas. Dans cette partie il
est également question de la réaction des actionnaires et leurs actions en
justice, cette analyse se fait de manière chronologique.
La troisième partie est ciblée sur les faiblesses de Fortis, celles liées à sa
structure de financement ainsi que celles liées à d'autres domaines tels que la
communication et le management. Cette réflexion permet de situer les limites
d'un tel groupe, et les raisons pour lesquelles Fortis, en l'espace de quatre
ans, se retrouve dans la situation de crise actuelle.
Enfin cette réflexion permet de regarder d’un œil critique les différentes
solutions qui s’offrent au groupe et de prévoir aux mieux les résultats de
l’assemblée générale qui aura lieu ce 28 et 29 avril. Nous tenterons également
de faire ressortir le scénario qui nous paraît le plus probable et le plus adéquat
pour Fortis.
I.1. Descriptif du groupe Fortis Holding.
Afin d’avoir une compréhension claire de la situation actuelle et des
raisons qui ont poussé certains protagonistes à intervenir il est nécessaire de
revenir aux différents évènements qui ont permis à un groupe tel que Fortis
de voir le jour .
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Fortis nait en 1990 à la suite de l’intégration de trois compagnies d’assurances
à savoir de AG Group Belgique et de deux groupes hollandais: AMEV et la
banque VSB. Au cours des années 1990 le groupe fait l’acquisition du
bancassureur belge CGER, du crédit à l’industrie, de MEESPierson et de la
Générale de Banque. C’est en 1999 lors de cette dernière acquisition que
l’enseigne Fortis Banque envahit les rues du royaume.
Les entreprises du groupe sont fusionnées en deux pôles: banques et
assurances détenues à parts égales par deux holding faitiers, un belge et un
néerlandais cotés distinctement. Afin de pallier les problèmes de liquidité
provoqués par cette structure bicéphale, le groupe crée en 2001 l’action Fortis,
titre synthétique qui rassemble une action néerlandaise et une action belge.
En 2005, Jean-Paul Votron prend la place de CEO (
chief executive officer
) il
hérite d’un groupe intégré et décide de lui faire mener une politique
d’internalisation volontariste avec un double objectif:
- Accroître le néfice par action d’au moins 10% par an de 2005 à
2009.
- Porter à 30% en 2009 la part du bénéfice généré hors Benelux qui
était de 15% en 2004.
A ce moment Fortis Holding est à son sommet: 23ième groupe financier mondial
en terme d’actif, il a une position dominante sur les marchés belges et
luxembourgeois.En 2007, Fortis forme avec Royal Bank of scotland Group et
Banco Santander un consortium pour lancer une Offre publique d’achat sur
ABN Amro.
Fortis Holding comprend sormais: Bank Nederland, Fortis Banque
Luxembourg, ABN Amro, Fortis Insurance Nederland, Fortis Assurance
Belgique et Fortis Assurance Internationales. Cette dernière est présente en
Europe occidentale (Royaume-Uni, France, Allemagne, Luxembourg, Portugal,
etc.) en Russie, et possède des niches en Asie : à savoir en Chine, Malaisie,
Inde et Thaïlande.
II. Origine du démantèlement de Fortis Holding.
II.1. Elément déclencheur : gel du crédit interbancaire.
Dès le mois d’août 2007, alertée par la situation sur les marcs
mondiaux, la banque nationale de Belgique instaure un système hebdomadaire
de contrôle de liquidité des banques, qui suite à la faillite de Lehman Brothers,
deviendra journalier.
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Un peu plus tard un réel vent de panique s’empare de la Belgique, des
comptes sont vidés dans l’urgence et les banques coupent une fois pour
toutes les vannes du crédit interbancaire ce qui place Fortis au bord du
gouffre; Les autorités se voient contraintes d’intervenir. L’Etat ne peut pas
laisser tomber Fortis sous peine de déclencher une crise systémique, c’est à
dire la propagation d’une crise localisée à une crise globalisée et ce aux
nombreuses interdépendances du système financier.
Le réel problème est survenu lors de l’après midi du 26 septembre lorsque le
marché interbancaire s’est fermé, ceci a contraint les directeurs de Fortis de
solliciter pour la première fois une aide publique sous la forme d’un ELA
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auprès de la banque nationale. Le 28 septembre, Jean Claude Trichet
président de la BCE invité par Guy Quaden (gouverneur de la banque
nationale), arrive en Belgique afin de sensibiliser et d’informer le
gouvernement belge sur les produits toxiques, la spécificité et le sérieux de la
crise actuelle.
II.2. Mauvaise gestion des fonds propres : Intervention étatique.
La CBFA, Commission bancaire financière et des assurances interroge
les responsables de Fortis afin de savoir si ceux-ci ont des solutions, s’ils
peuvent s’appuyer sur l’un ou l’autre partenaire. La réponse est NON. L’organe
de contrôle demande alors au bancassureur d’ouvrir des data rooms. Si des
candidats sont intéressés au rachat, ils peuvent se rendre dans les locaux de
la CBFA pour scruter les comptes de Fortis. Seul ING et BNP Paribas se
présentent comme candidats potentiels. L’assureur Néerlandais Aegon ainsi
que l’assureur Allemand Munich Re et la SFPI se penchent sur les comptes de
Fortis afin de pouvoir fournir à BNP Paribas et ING une analyse claire de la
situation de Fortis. Cependant, ces derniers se heurtent à un problème
informationnel, l’information disponible s’avère être très rudimentaire alors
que la structure de la société est très complexe. Ils découvrent également
l’étendue des mauvais crédits structurés que Fortis a accumulé pour une
somme de quelques 53 milliards dont 10% sont liés aux subprimes.
N’ayant eu que des offres insuffisantes des candidats potentiels le groupe de
travail décide de se tourner vers une nationalisation en faisant monter l’Etat
dans le capital de Fortis à hauteur de 49,9% en échange de capitaux frais. En
effet, c’est bien la fragilité de la structure des capitaux propres qui est à la
base de l’effondrement des cours de bourse des actions bancaires.
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Emergency Liquidity Agreement: pour obtenir ces liquidités très spéciales il faut obtenir
l’accord des quinze gouverneurs des Banques centrales et des six membres du directoire de la
Banque européenne. Ces crédit d’urgence sont accordés à des taux très élevés afin de décourager
les banques d’y recourir.
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