Comment faites-vous pour vous tenir informé de toute l’actualité ? Je ne saurais me passer de mon journal pour accompagner le café du matin. Je lis donc au moins un quotidien par jour, généralement Le Soir. J’agrémente, parfois, cette lecture de celle du Courrier International ou de magazines divers. Le reste de la journée, je me tiens informé via la radio. Je regarde extrêmement peu la télévision. Curieux pour un homme d’images, non ? Enfin, comme tous les accros de l’info, je m’informe via le net. A cet égard, mon iPhone m’accompagne jusque dans mon lit. Présenté de la sorte, on peut avoir le sentiment que je passe énormément d’heures à me tenir informé. Il n’en est rien. L’information est un feuilleton continu. Je ne suis donc pas contraint de tout lire à chaque fois. J’enregistre juste les nouveaux éléments venus s’ajouter à ceux que je connaissais déjà. L’actualité économique est-elle facile à croquer ? A l’exception de mes collaborations avec les périodiques d’HEC-ULg et de la Setca, je me contente de croquer l’actualité économique « vue par Monsieur Tout-le-monde ». Autrement dit, je me risque à la dessiner quand elle rejoint l’actualité générale. Seuls ceux qui lisent Trends connaissent les grands patrons. Je préfère donc ne pas m’aventurer dans les « profondeurs » de l’économie. Est-ce que je souffre de la récurrence des sujets économiques ? Il est vrai que je me vois souvent obligé d’illustrer des thématiques liées à des fermetures, au chômage, etc. Mais je ne suis pas plus gâté avec la politique. Je me demande parfois où je vais puiser l’inspiration pour encore illustrer le dossier BHV ! Quel évènement économique vous a particulièrement inspiré au cours des dernières années ? Assurément la saga Fortis. Elle m’a qui plus est fait gagner de l’argent (rires). J’ai en effet reçu le Press Cartoon of Belgium 2009 (ndlr. prix récompensant chaque année le meilleur dessin paru dans la presse belge) pour un croquis représentant Maurice Lippens. Après l'effondrement de Fortis Banque, il semblait que son grand patron, comme Saddam Hussein en son temps, ait disparu de la surface de la terre... Cela m’a inspiré. Le prix m’a été remis à Knokke. Ville dont le bourgmestre n’est autre que Léopold Lippens… le frère de Maurice Lippens. Je peux vous assurer que l’accueil ne fut pas des plus chaleureux (rires) Diriez-vous que vous appartenez au monde de l’art ou de la presse ? Je me qualifierais plutôt d’électron libre. Je pratique une forme d’art mais mon mode de vie n’est pas celui d’un artiste. Je ne peux pas me contenter de créer au gré de mon inspiration. Je suis tenu de produire ! Cette contrainte me rapproche donc du métier de journaliste qui, chaque jour, doit sortir son journal. Je m’éloigne en revanche de cette profession par mon droit à la subjectivité et à la mauvaise foi. Pour faire court, disons que je suis un « artiste par élimination ». Quel est le plus grand paradoxe de la Wallonie ? A l’étranger, Les Wallons sont reconnus pour leur convivialité, leur ardeur, leur caractère remuant,…Un peuple toujours prêt à se mobiliser. Je me suis toujours demandé pourquoi ce dynamisme que nous avons pour certaines choses ne se traduit pas dans notre économie. Pourquoi ne sommes-nous pas économiquement plus efficients ? Comment se porte votre petite entreprise ? Ma petite entreprise se porte bien (rires). Outre mes collaborations avec Le Soir, Télé Moustique, Ciné Télé Revue et le Courrier International, je participe en radio au Jeu des Dictionnaires ainsi qu’à l’émission Mise au point pour la télévision. Mes journées sont si remplies que j’ai chaque matin le sentiment de devoir mettre un litre et demi d’eau dans une bouteille d’un litre ! Parallèlement, mon métier est terriblement stressant. Tous les jours, je dois être performant. Créer quelque chose de drôle, en solitaire, dans un délai imparti. C’est le revers de la médaille… Quels sont vos projets ? Je sortirai un nouvel album l’an prochain. En collaboration avec le magasin liégeois, Typhus, je me lance également dans la production sur demande de dessins sur cadre, t-shirt,… Il suffit pour cela de sélectionner le dessin qui vous plait dans une base de données et nous nous chargeons de sa reproduction. Enfin, je disposerai bientôt d’une application iPhone. Concrètement, les personnes qui le souhaitent pourront recevoir des petits jeux ainsi que mon dessin du jour. J’ai mis du temps à me lancer dans les nouvelles technologies. Je fus l’un des derniers à créer mon site internet. Aujourd’hui, j’inverse la tendance en devenant le premier dessinateur à proposer ce service !