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Le système bancaire belge
Quel paradoxe, que le système bancaire belge ! Bien géré, bénéficiant d’un marché domestique stable,
dénué de bulle immobilière, il a pourtant été emporté dans la tourmente de la crise… Il n’est sans doute
pas exagéré de dire qu’il a été détruit par une succession d’erreurs politiques et financières magistrales.
Le nœud du problème résidait dans l’importance du secteur bancaire (330% du PIB en 2007 contre
environ 225% en France et en Allemagne
) et sa très grande concentration : les trois grandes banques,
Fortis, KBC et Dexia détiennent toujours plus de 75% des actifs. Or, ces trois établissements, pour des
raisons variables et dans des circonstances très différentes, ont tous pris des décisions cruciales pour
leur avenir qui ont très mal tourné.
Dexia : la décision de fusionner les activités de banque de détail belge, de banque de secteur
public français de CLF et de banque privée luxembourgeoise de BIL était peut-être une superbe
idée politique et un symbole d’intégration européenne, mais elle n’avait aucun sens économique.
Lancée dans une concurrence effrénée contre les banques allemandes sur le marché du secteur
public et dans l’activité complexe des monoline américains, Dexia ne s’est pas donné les
moyens de ses ambitions. Le capital était trop faible (car l’activité essentiellement concentrée
sur des activités à faible pondération en capital), le programme de financement était trop
agressif (trop de financements à court terme) et géré trop loin des métiers opérationnels.
Quand, sous la pression politique, le management de Dexia a accepté de ne pas sortir
rapidement son exposition souveraine, il a scellé le destin du groupe qui n’a pas résisté au PSI
mis en place sur la dette grecque. Le groupe a donc été découpé en trois et la partie belge, DBB,
largement concentrée sur la banque de détail, va devoir redevenir rentable malgré la part de
l’héritage malheureux qui lui a été allouée.
Fortis : Fortis était la plus grande banque belge, rentable, solide, bénéficiant d’une
extraordinaire base de clientèle, etc. Que s’est-il passé ? Une seule et une unique décision : le
rachat, aux côtés de RBS et de Santander, de la banque ABN Amro à un prix exorbitant, au plus
haut de la bulle en 2007. La plus grande OPA bancaire de l’Histoire s’est vite avérée la plus
grande catastrophe financière ! A peine quelques mois plus tard, le prix payé n’avait plus aucun
sens économique et le rachat avait détruit les fonds propres règlementaires. Après la faillite de
Lehman Brothers, le gouvernement belge a dû se résoudre à nationaliser la banque aux côtés
des Etats néerlandais et luxembourgeois. Au terme d’une restructuration d’une complexité
ébouriffante – qui donne encore lieu à quelques contentieux – le groupe a été démantelé
comme suit : le gouvernement des Pays-Bas a repris la partie hollandaise de l’activité en
intégrant la partie bancaire dans un nouvel ABN Amro et en séparant la partie assurance dans
ASR Nederland, BNPP a repris une part majoritaire dans l’activité bancaire belge (Fortis
Banque Belgique) et l’activité d’assurance belge est devenue Ageas. Le solde des actifs est logé
dans une bad bank dont la répartition des pertes et profits donnerait la migraine même à un
spécialiste de la mécanique quantique.
KBC : les déboires de KBC ont été moins spectaculaires que ceux de ses deux concurrents
belges. Ses principales difficultés sont venues de sa forte implantation en Europe de l’Est,
souvent par le biais d’acquisitions payées au prix fort et de l’aversion généralisée au risque qui a
suivi la faillite de Lehman Brothers et a fragilisé toutes les banques ayant une activité importante
Les chiffres sont exprimés en taille de bilan