2M371 – Algèbre linéaire 2 Mathématiques Université Pierre et Marie Curie Année 2015/2016 Sujet no 1 On désigne par k un corps commutatif, et on se place dans GL2 (k), l’ensemble des matrices carrées réelles inversibles de taille 2. On pose : SL2 (k) = {M œ GL2 (k) | det M = 1}. Pour ⁄ œ k, on définit les matrices de transvection : 3 4 3 1 ⁄ 1 T1,2 (⁄) = œ SL2 (k) et T2,1 (⁄) = 0 1 ⁄ puis, pour µ œ kú , les matrices de dilatation : 3 4 3 µ 0 1 D1 (µ) = œ GL2 (k) et D2 (µ) = 0 1 0 0 1 0 µ 4 4 œ SL2 (k) , œ GL2 (k) . L’objectif est de démontrer la proposition ci-après, et les questions qui suivent ont pour seul but de vous guider dans la preuve de ce résultat ; vous n’êtes pas tenu(e) d’y répondre pour y parvenir. Proposition. (i) Pour toute matrice M œ SL2 (k), il existe m œ N et T1 , . . . , Tm des matrices de transvection tels que M = T1 · · · Tm . (ii) Pour toute matrice M œ GL2 (k), il existe m œ N, T1 , . . . , Tm des matrices de transvection et D une matrice de dilatation tels que M = D · T1 · · · Tm . 1) Soient M œ GL2 (k), ⁄ œ k, µ œ kú , et k, l œ {1, 2} distincts. a. Rappeler l’effet des produits Tk,l (⁄) · M et Dk (µ) · M . ≠1 b. Expliciter les matrices Tk,l (⁄) et Dk≠1 (µ). 2) Pourquoi le point (ii) est-il conséquence du point (i) ? 3 4 a b 3) Soit M = œ SL2 (k). c d a. On suppose a = 1. Montrer que M se réalise comme produit de transvections. Indication : on pourra chercher T une matrice de transvection telle que : 3 4 1 b TM = . 0 1 b. On suppose a ”= 1. Montrer qu’il existe P un produit de transvections et bÕ , cÕ , dÕ œ k tels que : 3 4 1 bÕ PM = . cÕ dÕ c. Conclure. 2 2M371 – Algèbre linéaire 2 Mathématiques Université Pierre et Marie Curie Année 2015/2016 Sujet no 2 Soient n œ Nú , a1 , . . . , an œ C, et : Q a1 an c a2 a1 c A = c . .. a .. . an an≠1 ··· ··· .. . a2 a3 .. . ··· a1 R d d d œ Mn (C) , b i.e. A est la matrice dont la t-ième colonne, pour t œ 1, n , correspond au vecteur colonne (–kt )kœ 1,n , où : ; ak≠t+n+1 si k œ 1, t ≠ 1 –kt = . ak≠t+1 si k œ t, n L’objectif est de calculer det A, et les questions qui suivent ont pour seul but de vous guider dans ce calcul ; vous n’êtes pas tenu(e) d’y répondre pour y parvenir. Posons Ê = e2ifi/n , et soit œ Mn (C) la matrice dont le coefficient (s, t), pour (s≠1)(t≠1) s, t œ 1, n , égale Ê . 1) Expliquer pourquoi det = ” 0. Indication. Si s, t œ 1, n , on a Ê (s≠1)(t≠1) = (Ê t≠1 )s≠1 . 2) Soit P (X) = a1 + a2 X + · · · + an X n≠1 œ C[X]. a. Soient s, t œ 1, n , et cst le coefficient (s, t) de A. Montrer que : cst = Ê (s≠1)(t≠1) P (Ê s≠1 ). Indication. Pour k œ 1, n , on pourra observer que : Ê (s≠1)(k≠1) = Ê (s≠1)(k≠t) · Ê (s≠1)(t≠1) . b. En déduire que det( A) = 3) Conclure. 1 n≠1 r s=0 2 P (Ê s ) (det ). 3 2M371 – Algèbre linéaire 2 Mathématiques Université Pierre et Marie Curie Année 2015/2016 Sujet no 3 Soient k un corps commutatif, et n œ Nú . On rappelle que la trace sur Mn (k) est définie par : n q tr : Mn (k) æ k, (mij )i,jœ 1,n ‘æ mkk . k=1 0) Montrer que tr est une forme linéaire vérifiant, pour tous A, B œ Mn (k) : tr(AB) = tr(BA). On se propose maintenant de démontrer la proposition ci-après, et les questions qui suivent ont pour seul but de vous guider dans la preuve de ce résultat ; vous n’êtes pas tenu(e) d’y répondre pour y parvenir. Proposition. Soit „ une forme linéaire sur Mn (k). Les conditions suivantes sont équivalentes : (i) Pour toutes matrices A, B œ Mn (k), on a „(AB) = „(BA). (ii) „ est proportionnelle à la trace, c’est-à-dire qu’il existe ⁄ œ k tel que „ = ⁄ tr. 1) Montrer que (ii) ∆ (i). 2 2) Pour (i, j) œ 1, n , on définit la matrice Eij = (est )s,t œ Mn (k) par est = 1 si (s, t) = (i, j) et est = 0 sinon. 4 a. Montrer que, pour tout (i, j, k, l) œ 1, n , Eij · Ek,l = Eil si j = k, et Eij · Ek,l = 0 sinon. 2 b. En déduire la valeur de „(Eij ) pour tout (i, j) œ 1, n . c. Conclure. 4 2M371 – Algèbre linéaire 2 Mathématiques Université Pierre et Marie Curie Année 2015/2016 Sujet no 4 L’objectif est de démontrer la proposition ci-après, et les questions qui suivent ont pour seul but de vous guider dans la preuve de ce résultat ; vous n’êtes pas tenu(e) d’y répondre pour y parvenir. Proposition. Soient k un corps commutatif, n œ Nú , et f : Mn (k) æ k une application (non nécessairement linéaire) vérifiant f (AB) = f (A)f (B) pour toutes matrices A, B œ Mn (k). Si f n’est pas constante, alors pour toute matrice M œ Mn (k), les conditions suivantes sont équivalentes : (i) M est inversible. (ii) f (M ) ”= 0. 1) a. Montrer que f (In ) = 1. b. En déduire que (i) ∆ (ii). 2) Montrer que f (0) = 0. 3) Soient r œ 0, n ≠ 1 , et notons Dr = (dij )i,j œ Mn (k) la matrice diagonale dont les r premiers coefficients diagonaux valent 1 et les autres 0, i.e. telle que dij = 1 si i œ 1, r et j = i, et dij = 0 sinon. a. Montrer qu’il existe E œ GLn (k) telle que Dr E = N , avec : Q c c c c c c c N = c c c c c c c a 1 2 0 1 .. . r+1 ··· 0 .. . .. . .. . 1 .. . .. 0 0 . .. . 0 .. . .. .. .. . . . R 1 d . d .. d d d r d d .. d . , d d .. 0 d d . d . . 0 d b . .. . 0 i.e. N = (nij )i,j œ Mn (k) avec nij = 1 si i œ 1, r et j = i + 1, et nij = 0 sinon. b. En remarquant que N r+1 = 0, montrer que f (Dr ) = 0. 4) a. Déduire de 3) que f (M ) = 0 si M œ Mn (k) n’est pas inversible. b. Conclure. 5 2M371 – Algèbre linéaire 2 Mathématiques Université Pierre et Marie Curie Année 2015/2016 Sujet no 5 Question de cours Soient k un corps commutatif, E un k-espace vectoriel de dimension finie n > 0, et E = (e1 , . . . , en ), B = (b1 , . . . , bn ) deux bases de E. On note E ú = (eú1 , . . . , eún ) la base duale de E, B ú = (bú1 , . . . , bún ) la base duale de B, et P la matrice de passage de E à B. Rappeler l’expression de P ú , la matrice de passage de E ú à B ú , en fonction de P , puis démontrer la formule proposée. Indication. Pour i, j œ 1, n , on pourra remarquer que la composante (i, j) de P ú correspond à búj (ei ). Exercice Soient n œ Nr{0, 1}, E le R-espace vectoriel Rn , et E ú le dual de E. On considère les formes linéaires f1ú , . . . , fnú œ E ú définies, pour x = (x1 , . . . , xn ) œ E, par : fkú (x) = xk + xk+1 si k œ 1, n ≠ 1 , puis fnú (x) = x1 + xn . La famille F ú = (f1ú , . . . , fnú ) est-elle une base de E ú ? Si oui, déterminer la base préduale de F ú . Indication. Notant E la base canonique de E, on pourra commencer par construire la matrice P ú œ Mn (R) dont la k-ième colonne, pour k œ 1, n , correspond aux coordonnées du vecteur fkú exprimé dans la base duale E ú de E, puis s’intéresser à det P ú . . . 6 2M371 – Algèbre linéaire 2 Mathématiques Université Pierre et Marie Curie Année 2015/2016 Sujet no 6 Question de cours Rappeler l’énoncé et la démonstration du théorème du rang. Exercices On désigne par k un corps commutatif. 1) Soient E un k-espace vectoriel de dimension finie paire n = 2k, k œ N, et f un endomorphisme de E. Démontrer l’équivalence entre les conditions suivantes : (i) f ¶ f = 0 et rg f = k. (ii) ker f = im f . 2) Soient E, F, G trois k-espaces vectoriels, et f œ L(E, F ), g œ L(F, G). On suppose E et F de dimensions finies. Montrer que : dim[ker(g ¶ f )] 6 dim(ker f ) + dim(ker g). Indication. On pourra considérer la restriction de f à ker(g ¶ f ). 7 2M371 – Algèbre linéaire 2 Mathématiques Université Pierre et Marie Curie Année 2015/2016 Sujet no 7 On fixe k un corps commutatif, E un k-espace vectoriel, et f un endomorphisme de E. On pose f 0 = idE , puis on définit, pour tout k œ N, l’endomorphisme f k+1 de E en posant f k+1 = f ¶ f k . 1) Soit k œ N. Montrer que ker f k µ ker f k+1 et im f k+1 µ im f k . 2) On suppose qu’il existe d œ N tel que ker f d = ker f d+1 . Montrer qu’alors, pour tout entier k œ Nú , on a ker f d = ker f d+k . Dans tout ce qui suit, on suppose E de dimension finie n > 0. 3) a. Montrer qu’il existe d œ N tel que ker f d = ker f d+1 . b. Soit r = min{d œ N | ker f d = ker f d+1 }. Montrer que, pour tout k œ 0, r≠1 , on a ker f k ”= ker f k+1 et im f k ”= im f k+1 . 4) On suppose f nilpotent, c’est-à-dire qu’il existe d œ Nú tel que f d = 0. Notons ‹ = min{d œ Nú | f d = 0} l’indice de nilpotence de f . Montrer que ‹ 6 n. 8 2M371 – Algèbre linéaire 2 Mathématiques Université Pierre et Marie Curie Année 2015/2016 Sujet no 8 Question de cours Rappeler l’énoncé et la démonstration de la formule du changement de base (on pourra se limiter au cas des endomorphismes). Exercice On se place dans le Q-espace vectoriel E = Q3 , et on considère l’endomorphisme f de E dont la matrice dans la base canonique de E est donnée par : Q R 0 2 ≠2 M = a 0 3 ≠2 b . 0 1 0 On pose f 0 = idE , puis on définit, pour tout k œ N, l’endomorphisme f k+1 de E en posant f k+1 = f ¶ f k . 1) a. Montrer que f 3 = 3f 2 ≠ 2f . b. Supposons qu’il existe ⁄ œ Q et x œ Er{0E } tel que f (x) = ⁄x. Montrer que ⁄ vérifie ⁄3 = 3⁄2 ≠ 2⁄. c. En déduire que l’ensemble vérifie µ {0, 1, 2}. des valeurs ⁄ œ Q telles que ker(f ≠⁄ idE ) ”= {0E } 2) Pour ⁄ œ , on pose E⁄ = ker(f ≠ ⁄ idE ). a. Démontrer que, pour tout ⁄ œ générateur b⁄ de E⁄ . , E⁄ est de dimension 1, et déterminer un b. Montrer que la famille B = (b0 , b1 , b2 ) ainsi obtenue forme une base de E. c. Expliciter D, la matrice de l’endomorphisme f dans la base B. 3) Soit P la matrice de passage de E à B. a. Exprimer M en fonction de D, P et P ≠1 . b. En déduire l’expression de f n (x, y, z), pour tous n œ N et (x, y, z) œ E. 9