B. Présentation détaillée - Fédération CGT des services publics

A. FICHE RESUMEE
ORGANISATION SYNDICALE : Confédération générale du travail
TITRE DU PROJET :
Analyse, prévention et résolution des malaises au travail dans la fonction publique
territoriale. Quels outils pour le CHS ?
INTITULE ET ADRESSE DE LORGANISME CHARGE DE LA RECHERCHE :
Confédération générale du travail
263, rue de Paris 93 516 MONTREUIL Cedex
NOM DU CHERCHEUR RESPONSABLE DE LA RECHERCHE :
Serge DUFOUR
DUREE DE LA RECHERCHE : du 01/09/2008 au 31/10/2009
RECAPITULATION FINANCIERE :
FRAIS GENERAUX ADMINISTRATIF ET DE GESTION :
FRAIS DE PERSONNEL :
FRAIS DE DIFFUSION, VALORISATION, PUBLICATION :
FRAIS PARTICULIERS AU PROJET :
TOTAL :
2
OBJET DE LA RECHERCHE :
Que ce soit en entreprise ou au sein des collectivités territoriales, les travaux du Centre
détude et de recherche Travail, Organisation, Pouvoir (CERTOP) mettent tous en
évidence lexistence de malaises au travail : il sagit dune sensation de pression
temporelle et de pénibilité, de conflictuali dormante et de difficulté de faire
reconnaître son métier, qui engendre de linsatisfaction, de linquiétude et du
mécontentement. La malaise altère notre santé sans que lon puisse identifier une
cause unique et sen défaire aisément. Il interroge la place de lindividu dans les
services, lorganisation de leur travail et le travail réalisé. Le présent projet a pour
objet : lapprofondissement de lanalyse de ces malaises tels quils se manifestent chez
les personnes qui travaillent ; lanalyse des freins et des moteurs qui agissent sur la
gestion de ces malaises au sein des comités Hygiène et sécurité (CHS) de la fonction
publique territoriale (FPT). Faisant suite à un 1er travail, il a une visée plus pratique :
cest avant tout une recherche-action destinée à « outiller » les membres des CHS.
_____________________________________________________________________
HYPOTHESES, METHODES, MOYENS :
Notre hypothèse est que la prise en compte de la santé au travail est liée à la maîtrise
de deux obstacles : le premier obstacle est lié à la qualification des malaises, le second
à la diversité dinterprétations de ces malaises. Dune part, les malaises au travail
prennent des formes diffuses, sexpriment de manière différée, sont parfois banalisés,
se combinent avec dautres difficultés de vie ; et dautre part, les raisons du mal-vivre
au travail se sont déplacées vers lamont et diversifiées au point dêtre difficiles à
saisir, de requérir des compétences souvent distribuées, mais rarement mises en
commun : les choix dorganisation et les modes de management réduisent de plus en
plus les prérogatives des salariés et la rationalisation des moyens oriente les
comportements professionnels vers des objectifs de performance ; enfin, les membres
du CHS se trouvent confrontés à des difficultés darticulation de leur « mission » au
regard de la réalité qui souvent dépasse leurs attributions. Concrètement, le projet
sappuiera sur la construction dun partenariat avec des élus Cgt des CHS de la FPT et
la constitution dun (ou de) groupe(s) de travail dit « recherche-action ». Il sattachera
à élaborer un référentiel de formation, une grille méthodologique pour lanalyse en
situation et à réaliser la formation du (ou des) groupe(s) de travail, sur un site ou deux
(1er « livrable »). Il approfondira lanalyse des malaises au travail et établira des
repères pour laction des membres du CHS (2e et 3e « livrables »).
3
B. PRESENTATION DETAILLEE
1. Le contenu de la recherche
11. Présentation syndicale de lobjet de la recherche
1
.
Comme en témoigne, par exemple, le succès de la thématique générique
du harcèlement moral, succès qui a débouché sur ladoption en 2002 dune
loi
2
, et la multiplication des publications parlant de mal-être au travail
3
, le
vécu quotidien des salariés français est de plus en plus « problématique ».
Souhaitable notamment dans une perspective de syndicalisation, la prise
en compte du « problème » par les organisations syndicales est
malheureusement loin daller de soi. Pourtant, comme en atteste lexistence
même des comités dhygiène, de sécurité et des conditions de travail
(CHSCT), elle correspond tout à fait aux missions que larticle L. 411-1 du
Code du travail attribue aux syndicats professionnels, soit « létude et la
défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux, tant collectifs
quindividuels, des personnes visées par leurs statuts ». De même, larticle 1er
des statuts de la Confédération générale du travail retient pour objectif
« lépanouissement individuel et collectif des hommes et des femmes ».
Préjudiciables à la réponse aux besoins et en dépit de progrès indéniables
4
,
les difficultés rencontrées tiennent sans doute au fait que les questions de
travail, de santé au travail… en particulier celles ayant trait à la psyché des
individus, sont de nature à perturber le fonctionnement « traditionnel » des
1
Cette présentation a été rédigée par la Cgt, le reste de la présentation détaillée par l’équipe
du CERTOP.
2
Modifiée en 2003, la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 définit le harcèlement
moral comme « un ensemble d'agissements pétés qui ont pour objet ou pour effet une
dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits du salarié et à
sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir
professionnel ».
3
Decèze Dominique (2004), France Télécom, la machine à broyer, Jean-Claude
Gawsewitch Editeur ; Decèze D. (2005), Haute tension à EDF-GDF, J.-C. Gawsewitch
Editeur…
4
Notons ainsi que le projet de document d’orientation du 48e Congrès de la Cgt parle
spécifiquement du travail et des conditions de travail. Cf. Cgt (2006), Le Peuple, n° 1623,
18 janvier. Lire également : Perraud Jean-François (2006), « Le travail et l’emploi dans un
même mouvement », Le Peuple, n° 1624, 1er février.
4
équipes syndicales davantage axé sur la défense des conditions matérielles
d’emploi (salaires…), à bousculer les « équilibres » existant entre acteurs
(syndicalistes, employeurs…), leurs systèmes de représentation… De plus,
pour reprendre une distinction faite désormais par la Cgt, leur résolution
renvoie peut-être davantage à un syndicalisme de proximité valorisant
limplication directe des salariés démocratie sociale quà un syndicalisme
plus « institutionnel », de délégation et de représentation…
Ainsi, les « malaises » exprimés par les salariés et parmi eux par les
syndiqués demeurent trop souvent perçus comme contraires à « lordre
viril », à la « logique sacrificielle » caractéristique jusquà une date récente de
lengagement militant. Ils sont fréquemment imputés à des « problèmes
individuels », psychologiques notamment, alors quils trouvent en grande
partie leur source dans lorganisation du travail, les pratiques managériales...
Le rôle, la « légitimité » des élus du CHSCT par rapport à ceux siégeant dans
dautres instances représentatives en sont dépréciés d’autant…
La situation semble beaucoup plus « sérieuse » dans le secteur et la
fonction publics, en particulier dans les collectivités locales. Particulièrement
touchées par la dégradation des conditions de travail
5
, celles-ci ne possèdent
pourtant pas dinstances dédiées, despace délimité dexpression des
salariés… Un éventuel « recentrage » de lactivité syndicale de lemploi sur le
travail, linscription des thématiques du travail à lagenda social en
apparaîssent dautant plus difficiles à envisager. Mais cest cette difficulté
même qui justifie la conduite de recherches sur les CHS dans la fonction
publique territoriale (FPT). Celles-ci correspondent à une nécessité d’autant
plus « impérieuse » que se dérouleront fin 2008 les élections aux CHS de la
FPT et que les nouveaux élus devront donc être « outillés » pour assurer leurs
fonctions.
12. Explicitation de la problématique et des hypothèses.
Au cours de la première recherche menée par Centre détude et de
recherche Travail, Organisation, Pouvoir (CERTOP), concernant la
qualification des malaises au travail dans la fonction publique territoriale
5
Cf. par exemple les articles publiés le 2 février 2006 par L’Humanité à l’occasion du
mouvement de grèves de la fonction publique.
5
(FPT)
6
, nous avons pu mettre en évidence dune part, la nature de ces malaises
et la complexité pour lélu du CHS de les qualifier et dautre part, les
difficultés pour les traiter au sein du CHS.
Cette deuxième recherche a pour point de départ cette complexité des
formes de manifestation des malaises et les difficultés pour les traiter, d un
second volet proporeposant sur une recherche-action menée conjointement
par des chercheurs et des syndicalistes.
121. Objectifs et hypothèses.
Au travers de létude précédemment menée, nous avons analysé dune part
les malaises que vivent les fonctionnaires de la FPT et dautre part, la manière
dont les divers acteurs tentent de les traiter au sein du CHS. Enfin, nous en
avons tiré les enseignements au plan du travail syndical de lélu du CHS.
La conclusion est claire : les élus syndicaux ne sont pas en mesure de
traiter ces malaises et ce, pour trois raisons.
Premièrement, dune part, les malaises au travail prennent des formes
diffuses, sexpriment de manière différée, sont parfois banalisés, se combinent
avec dautres difficultés de vie (de logement, de transport, de garde des
enfants par ex.) ; et dautre part, les raisons du mal-vivre au travail se sont
déplacées vers lamont et diversifiées au point dêtre difficiles à saisir, de
requérir des compétences souvent distribuées, mais rarement mises en
commun : les choix dorganisation et les modes de management réduisent de
plus en plus les prérogatives des salariés et la rationalisation des moyens
oriente les comportements professionnels vers des objectifs de performance.
De plus, notre précédente étude a montré que les malaises sont difficiles à
analyser et à caractériser pour lélu du CHS. Nous avons ainsi mis en évidence
quatre types de malaises :
- (a) les malaises professionnels liés à la non reconnaissance du travail et
des compétences engagées ;
6
Catlla Michel, Albanel Xavier, De Terssac Gilbert (2008), Les syndicats face aux malaises
au travail dans la fonction publique territoriale. Quelle place pour le CHS ? Etudes de cas,
Rapport final, convention d’études Ires-Cgt-université de Toulouse II (projet n° 4 de 2006)
CERTOP-CBRS, février.
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