Table des mati`eres Cours V. Espaces et spectre d`Eilenberg

Table des mati`eres
Cours V. Espaces et spectre d’Eilenberg-Mac Lane .................... 1
V.1. Th´eor`eme de Whitehead . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
V.1.a. Cobrations (suite) ................................................ 1
V.1.b. ´
Equivalences d’homotopie faibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
V.1.c. Preuve du th´eor`eme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
V.2. Espaces d’Eilenberg-Mac Lane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
V.2.a. D´enition ........................................................ 6
V.2.b. Propri´et´e universelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
V.2.c. Existence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
R´ef´erences .................................................................... 11
COURS V
ESPACES ET SPECTRE D’EILENBERG-MAC LANE
V.1. Th´eor`eme de Whitehead
V.1.a. Cofibrations (suite).
V.1.1. Nous revenons sur la notion de cofibration vue dans le cours pr´ec´edent (D´efinition
IV.3.7 dans le cas point´e). Dans le cas non point´e, un morphisme i:AXd’espaces est une
cofibration s’il poss`ede la propri´et´e de rel`evement `a gauche par rapport aux morphismes de la
forme YIYpour Yun espace quelconque. Utilisant la propri´et´e d’adjonction de l’espace
des fonctions (§I.2.7), cela signifie concr`etement que l’on peut relever les homotopies : dans un
diagramme commutatif de fl`eches solides de la forme suivante, la fl`eche pointill´ee existe toujours :
(V.1) X× {0} t A×IftH//
νi:=(IdX×{0})t(i×IdI)
Y.
X×I
˜
H
88
Autrement dit on peut prolonger une homotopie Ht:AYen une homotopie d´efinie ˜
Ht:XY
et telle que ˜
H0=f.
V.1.2. Le propri´et´e de rel`evement `a gauche (resp. `a droite) a ´et´e d´egag´ee formellement
par Quillen (cf. [Qui67]). Elle permet une grande libert´e dans les raisonnements avec les CW-
complexes.
Un point de terminologie avant d’´enoncer `a titre s’exemple un lemme basique sur cette propri´et´e.
Dans une cat´egorie Cquelconque, ´etant donn´e un carr´e cocart´esien de la forme suivante :
Ah//
i
A0
i0
Xk//X0,
nous dirons que i0est obtenue `a partir de ipar cochangement de base suivant h.
Lemme V.1.3. — Soit Fune classe de fl`eches dans une cat´egorie C, et Pla classe des fl`eches
de Cadmettant la propri´et´e de rel`evement `a gauche par rapport aux fl`eches dans F.
1
2
Alors Pest stable par composition. Si de plus, Cadmettant des sommes amalgam´ees, Pest
stable par co-changement de base.
Remarque V.1.4. On en d´eduit imm´ediatement la propri´et´e duale (obtenue en inversant le
sens des fl`eches) : les morphismes ayant la propri´et´e de rel`evement `a droite par rapport `a une
classe de fl`eches arbitraire sont stables par composition et changement de base.
D´emonstration. Pour la stabilit´e par composition, soit i, j ∈ P et f∈ F. On utilise le dia-
gramme commutatif suivant :
Aq//
i
Y
f
B
j
e
pj >>
Xp//
˜p
GG
Z
o`u les fl`eches solides sont donn´ees. La fl`eche e
pj existe d’apr`es la propri´et´e de rel`evement `a gauche
de ipar rapport `a f: c’est un rel`evement de pjrelativement `a q. La fl`eche ˜pexiste d’apr`es la
prorpi´et´e de rel`evement de jpar rapport `a f: c’est un rel`evement de prelativement `a ˜p.
Pour la stabilit´e par co-changement de base : soit i∈ P et f∈ F, ainsi qu’un diagramme
commutatif
Ah//
i
A
i0
q//Y
f
Xk//X0
p//X
tel que le premier carr´e est cocart´esien et le deuxi`eme commutatif. On veut montrer que i0∈ P.
On peut alors construire les fl`eches pointill´ees rendant le diagramme suivant commutatif :
Ah//
i
A0
i0
q//Y
f
Xk//
f
pk
66
X0
p//
˜p
>>
X;
en effet, on construit d’abord f
pk d’apr`es la propri´et´e de rel`evement `a gauche de ipar rapport `a
f, comme rel`evement de pqrelativement `a qh. Alors ˜pexiste d’apr`es la propri´et´e universelle
de X0, vu comme somme amalgam´ee de Xet A0le long de A: ˜p=f
pk Aq. Le fait que ˜pest un
rel`evement de ppar rapport `a qr´esulte alors de la construction et de la propri´et´e universelle de
X0=XAA0.
Exemple V.1.5. Appliquant ce lemme par rapport `a la classe des fl`eches de la forme
YIev0
Y,
on obtient que les cofibrations sont stables par composition et co-changement de base.
Dualement, on obtient formellement que les fibrations (resp. fibrations faibles) sont stables par
composition et changement de base.
D´efinition V.1.6. On dit qu’un morphisme i:AXest une inclusion cellulaire si Xest
obtenu `a partir de Aen attachant des cellules (cf. §III.2.3) et iest l’inclusion canonique qui s’en
d´eduit.
Notons en particulier que si Xest un CW-complexe et Aun sous-CW-complexe, alors l’inclusion
canonique i:AXest tautologiquement une inclusion cellulaire.
3
Proposition V.1.7. — Toute inclusion cellulaire est une cofibration.
D´emonstration. On commence par traiter le cas de l’inclusion i:Sn1Dn,i.e. X=Dn,
A=Sn1. Dans ce cas, l’application νidu diagramme (V.1) admet une r´etraction :
r: (Dn×I)(Dn× {0} t Sn1×I=: B);
pour construire r, on voit Dn×Icomme sous-espace de Rn+1. Soit o= (0, Hdots, 0,2) Rn+1.
Pour tout xDn×I, la droite (ox) intersecte Ben un point exactement not´e r(x). Il est clair
que l’application x7→ r(x) est continue, et d´efinie la r´etraction attendue.
Si Xest obtenu `a partir de Aen ajoutant une n-cellule, la proposition r´esulte du cas pr´ec´edent
et du fait que les cofibrations sont stables par co-changement de base (cf. Ex. V.1.5). Le cas g´en´eral
en r´esulte par stabilit´e des cofibrations par composition (cf. `a nouveau Ex. V.1.5).
V.1.b. ´
Equivalences d’homotopie faibles.
D´efinition V.1.8. Soit f:XYun morphisme d’espaces non vides.
On dit que fest une ´equivalence d’homotopie faible si pour tout point xXet tout entier
n0, le morphisme induit :
f:πn(X, x)πn(Y, f(x))
est un isomorphisme.
Si f:XYest un morphisme d’espaces point´es, on dit que fest une ´equivalence d’homotopie
faible s’il l’est apr`es oubli des points bases.
Remarque V.1.9. 1. Par convention, on dit qu’un morphisme f:Yest une
´equivalence faible si Y=– autrement dit si fest un isomorphisme, ce qui ´equivaut
dans ce cas `a dire que fest surjectif !
2. La d´efinition des ´equivalences d’homotopie faible sur les espaces point´es est aussi une conven-
tion. Elle permet d’´eviter les morphismes tels que
f: (XtX)Idtp
(Xt ∗)
o`u les deux espaces sont point´es par un point xXvu dans le premier facteur. En effet,
pour ce choix de points bases, pour tout n0, les morphismes
f:πn(XtX, x)πn(Xt ∗, x)
sont des isomorphismes. Pourtant si Xn’est pas contractile, on n’a pas envie de dire que la
source et le but de font mˆeme type d’homotopie.
On notera toutefois que si Xest connexe par arc, et si f: (X, x)(Y, y) est un morphisme
d’espaces point´es tel que pour tout n0,
f:πn(X, x)πn(Y, y)
est un isomorphisme, alors Yest connexe par arc et fest une ´equivalence d’homotopie faible
dans le sens de la d´efinition pr´ec´edente.
V.1.c. Preuve du th´eor`eme.
Lemme V.1.10. — Pour tout diagramme commutatif `a homotopie pr`es de fl`eche solides de la
forme suivante :
Aq//
i
(1)
Y
f
Xp//
˜p
>>
Z
(2)
4
o`u Aest non vide, iest une inclusion cellulaire et fune ´equivalence d’homotopie faible, il existe
une fl`eche pointile ˜ptel que le triangle (1) est commutatif et le triangle (2) est commutatif `a
homotopie pr`es, par une homotopie constante sur A.
D´emonstration. On commence par d´emontrer cette proposition dans le cas de l’inclusion in:
Sn1Dn, pour un entier n0. Consid´erons donc un diagramme commutatif `a homotopie
pr`es :
Sn1q//
in
Y
f
Dn
p//
?˜p
<<
Z.
On prend le point base standard de Sn1et on consid`ere les points bases induits sur Dn,Y
et Z. L’application qcorrespond donc `a une classe d’homotopie dans [q]πn1(Y). Comme le
diagramme est commutatif `a homotopie pr`es,
f([q]) = [qf]=[pin]
est trivial dans πn1(Z). Comme fest une ´equivalence d’homotopie, fest injective et on en
d´eduit que [q] = 0. Cela implique qu’il existe un morphisme ˜p0:DnYtel que ˜p0in=q.
On ne peut pas montrer a priori que f˜p0est homotope `a ppar une homotopie constante sur
Sn1. Toutefois, f˜p0|Sn1=p|Sn1par construction. On en d´eduit donc une application bien
d´efinie :
α: (f˜p0)Sn1p:DnSn1DnZ.
Comme DnSn1Dn'Sn, l’application αd´efinit une classe d’homotopie dans πn(Z). Par
hypoth`ese, f:πn(Y)πn(Z) est surjectif. On peut donc trouver une application β:SnY
tel que [fβ]=[α]. Consid´erons l’application compos´ee :
˜p0
1:InSnβ
Y
o`u l’on a identifi´e Sn=In/∂In. Ainsi, ˜p0
1est constante sur le bord Indu n-cube. De mˆeme,
apr`es identification de In`a Dnl’application ˜p0d´efinit une application
˜p0
0:InY
que l’on peut supposer constante sur l’une des faces In1du cube In. On consid`ere l’application :
˜p0
2= (˜p0
0In1˜p0
1) : InIn1InY
qui correspond donc `a une application
˜p2:DnY
suivant l’hom´eomorphisme InIn1In'In'Dn. Notons que l’on peut supposer dans la construc-
tion pr´ec´edente que l’´equation suivante est satisfaite :
(V.2) ˜p2|Sn1= ˜p0|Sn1,
donc l’application
˜p0Sn1˜p2:DnSn1DnY
est bien d´efinie et par construction, [β] = [˜p0Sn1˜p2]. Ainsi donc, on obtient une homotopie
point´ee :
f(˜p0Sn1˜p2)
htp (f˜p0)Sn1p.
Si l’on compose ces applications avec l’injection ν2:DnDnSn1Dndans le deuxi`eme facteur,
on obtient une homotopie constante sur Sn1:
(f˜p2)
htp p.
5
Du fait de l’´equation (V.2), l’application ˜p2:DnYest solution du probl`eme de l’´enonc´e dans
le cas particulier de i=in.
Le cas g´en´eral s’en d´eduit par induction sur le nombre de cellules d´efinissant l’inclusion cellulaire
i.
Th´eor`eme V.1.11. — Soient Xet Ydeux CW-complexes et f:XYun morphisme quel-
conque. Alors les conditions suivantes sont ´equivalentes :
(i) fest une ´equivalence d’homotopie.
(ii) fest une ´equivalence d’homotopie faible.
D´emonstration. Le sens (i) implique (ii) est ´evident et il s’agit de d´emontrer la r´eciproque. Le
point essentiel est le r´esultat obtenu pr´ec´edemment mais on commence par d´emontrer le lemme
suivant.
Lemme V.1.12. — Soit f:XYune ´equivalence faible entre deux CW-complexes. Alors pour
tout morphisme p:Y0Y, il existe un morphisme ˜p:Y0Xunique `a ´equivalence d’homotopie
pr`es tel que f˜p
htp p.
L’existence de ˜pesulte du lemme pr´ec´edent appliqu´e `a fet il’inclusion d’un point base. Pour
l’unicit´e, supposons qu’il existe deux solutions ˜p1,˜p2:Y0X. On applique `a nouveau le lemme
pr´ec´edent au diagramme commutatif `a homotopie pr`es :
Y0× {0,1}˜p1t˜p2//
i
X
f
X×Ippr1//
H
::
Y.
Du fait que le triangle sup´erieur commute, Hest bien une homotopie de ˜p1`a ˜p2.
´
A partir de ce lemme on conclut facilement. Si on l’applique avec p= IdY, on trouve donc un
morphisme f0:YXunique `a ´equivalence d’homotopie pr`es tel que ff0= IdY.
Par ailleurs, on peut encore appliquer le lemme pr´ec´edent avec fet p=f. Notons que trivia-
lement,
f(f0f)=(ff0)f=f.
On en d´eduit par unicit´e dans le lemme pr´ec´edent que (f0f) est homotope `a l’identit´e et cela
conclut.
Rappelons qu’on a d´efinit la cat´egorie homotopique Hot comme la cat´egorie form´ee des CW-
complexes dont les morphismes sont les classes d’homotopie. Grˆace au th´eor`eme de Whitehead, on
en d´eduit une propri´et´e universelle de cette cat´egorie qui est plus souvent prise comme d´efinition.
Corollaire V.1.13. — La cat´egorie Hot est la cat´egorie universelle munie d’un foncteur
H:TopHot
tel que pour toute ´equivalence d’homotopie faible f,H(f)est un isomorphisme.
On dit encore que la cat´egorie Hot est la cat´egorie localis´ee de la cat´egorie des CW-complexes
par rapport aux ´equivalences d’homotopie faible.
Nous terminons par l’´enonc´e d’un th´eor`eme pour la culture.
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