Nous allons prendre en compte ici l’expérimentation réalisée sur le module 1 et qui avait
pour but de mesurer le gain en vocabulaire des sujets. Il faut préciser que l’objectif de
CAMILLE n’est pas spécifiquement l’apprentissage de vocabulaire, mais le réinvestissement
de connaissances acquises en langue maternelle dans le cadre de la profession ou de la
formation.
Méthodologie de l’expérimentation du module 1
Le module 1
À la recherche d’un emploi,
a été expérimenté au Cavilam à Vichy en 1995 par
Nadia Ibrahim-Ouali (1995) avec un groupe de 12 personnes réparties en deux groupes de
6, l’un travaillant sur le logiciel, l’autre sur une version papier et cassette audio.
L’expérimentation s’est déroulée sur 3 semaines à raison de trois après-midis par semaine,
c’est-à-dire 22 heures 30. Cela correspondait, d’après l’évaluation formative réalisée
auparavant, au temps nécessaire pour faire les activités du module dans leur totalité.
Le groupe papier (groupe 1) avait à sa disposition les textes des dialogues, les documents
écrits et l’enregistrement audio des dialogues. Ils n’avaient pas de vidéo, et pas non plus le
contenu des ressources (culture, fonctions, grammaire, lexique). En revanche, ils avaient à
leur disposition des dictionnaires (monolingues et bilingues selon leur choix) et le Quid.
Avant l’expérimentation, les sujets ont rempli un questionnaire les concernant (identité,
rapport aux langues étrangères et à l’ordinateur), ont répondu au questionnaire d’Oxford
(1990) sur leurs stratégies d’apprentissage et ont fait un test de vocabulaire portant sur les
domaines traités dans le module : formation, travail, expérience, licenciement, salaire, prise
de contact.
Ce test lexical a été repassé après l’expérimentation ainsi qu’un test plus général portant sur
l’ensemble des connaissances du module. Un post-questionnaire différent pour chacun des
deux groupes a également été rempli.
Résultats et commentaires
Le groupe 1 a travaillé sur le contenu de
A la recherche d’un emploi
pendant un temps
moyen de 16h 30 alors que le groupe logiciel (groupe 2) a passé 19h 50, ce qui peut
s’expliquer par deux facteurs. D’abord, et cela est nettement ressorti dans les
post-questionnaires, le groupe papier a trouvé le matériel ennuyeux et inintéressant ; il faut
dire que le matériel avait été conçu pour l’ordinateur et que nous avons tiré sur papier des
pages peu attrayantes. Ensuite, ce groupe n’avait pas à sa disposition les fonctionnalités du
logiciel (ressources et possibilité de s’enregistrer) ce qui limitait son travail aux activités
elles-mêmes. Le groupe a rempli son contrat honnêtement mais sans plaisir. Dans le
post-questionnaire, la perception que les sujets ont de leurs progrès est faible.
À l’inverse, le groupe logiciel a trouvé le matériel intéressant, enrichissant et pratique, a
aimé faire cette expérimentation et a eu l’impression de progresser, en pariculier à l’écrit.
Le gain de vocabulaire réalisé par exercice a été de 0,33 dans le groupe 1 et de 0,24 dans le
groupe 2, ce que l’on peut expliquer par de nombreuses raisons. Tout d’abord, le groupe 1 a
travaillé comme il en avait l’habitude, sur support papier, en prenant de nombreuses notes
et en surlignant copieusement les documents ; de plus, il s’est concentré par obligation sur
l’écrit. Le groupe 2, lui, s’est trouvé confronté à une nouvelle culture d’apprentissage, a dû,