être catholiques..." et il ajoutait : "je plains l'Eglise d'être si riches en valeurs
catholiques si astucieusement désarmées devant les profondeurs".
Quiconque n'éprouve pas le besoin du geste instinctif pour celui qui tombe :
se raccrocher à n'importe quoi ou à n'importe qui représentant un secours de
qualité étranger à sa chute...celui-là, privé du vertige de son impuissance
ignorée ou ignorante, satisfait de sa petite perfection et de sa facile piété, à
l'abri de toute surprise parce que à l'abri de tout risque volontaire, fossilisé
dans une activité de commande le dispensant de s'affirmer et de vouloir... en
un mot : dispensé d'implorer, de chercher, de crier, de supplier; dispensé
d'espérer, donc dispensé de s'appuyer sur la seule Promesse de Dieu et les
seules mérites de Jésus-Christ... celui-là n'est pas le catholique tel que Dieu le
voudrait.
L'espérance nous a été donnée pour les états de vie réservée aux enfants de
l'Amour, ceux, nous dit Saint Paul, qui espèrent contre toute espérance, qui
résistent jusqu'au sang, dit l'Apôtre, pas ceux qui reculent en possession
lamentable, en concessions expliquées, en chantant des cantiques émouvants.
L'Apôtre est formel : l'espérance est un secours à utiliser quand manquent
tous les autres secours. Que répondre alors aux croyants qui fabriquent si bien
et en facilité des catholicismes qui n'ont aucun besoin d'appui sur le libre
secours de Dieu, qu'ils ne récitent jamais leur acte d'espérance, préférant
compter sur le "social"...
Il y a une manière d'ignorer agréablement le drame de son cas personnel
connu jusqu'au devoir de l'espérance, c'est de ne s'occuper que des cas
collectifs et sociaux, absorbé par le seul aspect tangible et matériel de la
situation, mais incapable d'en comprendre efficacement le vrai drame dans
lequel il faudrait introduire l'espérance, puisque soi-même ignorant de son
propre drame, mais au contraire pleinement satisfait de son catholicisme, on
ne voit pas la nécessité de l'espérance.
Il faut le dire tout net : le catholicisme est un drame bienheureux, mais un
drame; ou alors il n'a pas commencé d'être une vie de résurrection ou
d'ascension. Or, un drame se caractérise par des appels au secours face à la
gravité de la situation : gravité de la partie qu'on joue, des décisions à
prendre, des moyens à vouloir, des prises de conscience à consentir, des
améliorations à acquérir, des luttes à décider, des refus à opposer, des
affirmations à vouloir... et tout cela pour déboucher sur des étendues
spirituelles si vastes, des profondeurs si vertigineuses, des pressentiments si