SRDE - La Région Languedoc Roussillon

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REGION
LANGUEDOC-ROUSSILLON
CONSEIL
ECONOMIQUE ET SOCIAL
Session plénière du
Mercredi 21 décembre 2005
Adopté à l’unanimité
Le Président
Jean-Claude BOUSQUET
AVIS DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL REGIONAL
SUR LE PROJET DE SCHEMA REGIONAL DE
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE SERVIR
(RAPPORTS N°01.03 DU CONSEIL REGIONAL DU 30.11.2005 ET
N°01.04 DU CONSEIL REGIONAL DU 23.12.2005)
Conformément aux dispositions de l’article L 4241-2 du Code Général des
Collectivités Territoriales, le Conseil Economique et Social a été saisi pour avis
du projet de Schéma Régional de Développement Economique. La préparation en a
été confiée aux Commissions Industrie Tourisme Artisanat et Agriculture Mer
Pêche.
Propos introductifs
Le Conseil Economique et Social avait décidé, il y a un an, d’engager une réflexion
sur ce que pouvait être l’esquisse d’un Schéma régional de développement
économique. Non en raison d’un appétence particulière pour l’élaboration de
schémas ; mais tout simplement parce que la gravité de la situation économique
et sociale dans laquelle se trouvait – se trouve – le Languedoc-Roussillon imposait
une réflexion collective, à la fois objective et distanciée, sur un sujet majeur.
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L’Assemblée consultative régionale a donc, très logiquement, participé aux
différentes phases de la concertation engagée à partir de Juin 2005 sur cette
question par le Conseil Régional.
Le diagnostic, de qualité, destiné à “ mettre en exergue les principaux facteurs
d’évolution de l’économie du Languedoc-Roussillon ” a trouvé une résonance
particulière au sein du Conseil Economique et Social. Nombre des éléments
d’analyse qui y figurent s’inscrivent, en effet, dans le droit fil de positions
maintes fois réaffirmées depuis plus de dix ans par les responsables
professionnels. Ainsi, comme l’indiquait déjà en Octobre 1996 un avis du CES
(qu’il a semblé utile d’annexer ci-après) à propos des paradoxes de l’économie
“ Dans un région comme le Languedoc-Roussillon, qui a toujours été plus réactive
qu’active, la prise de conscience de cette situation nouvelle (créée par
l’ouverture de l’espace européen, la décentralisation, et l’émergence des
territoires en tant qu’acteurs) a permis à chacun de mieux comprendre cette
région des extrêmes. Leader tout à la fois, pour la création d’entreprises et le
chômage, elle cultive le paradoxe, alterne bonnes et mauvaises places (cinquième
au plan national pour la recherche, avant-dernière pour l’industrie) et n’a jamais
su être moyenne. ” Ou, comme l’écrivait en 1990 le Président Philippe LAMOUR,
“ on pourrait multiplier à l’infini ces exemples qui en font cette terre de
contrastes où se côtoient les mondes d’hier et de demain, petits boulots et
haute technologie ”.
Le deuxième rapport intitulé “ Enjeux et propositions ” tire, logiquement les
leçons du diagnostic, dont les principaux éléments sont, à nouveau, rappelés tout
au long des pages.
Le Schéma s’est donné pour objectif d’assurer une nouvelle impulsion au
développement économique de la région en déployant une stratégie fondée sur la
valorisation de la ressource humaine, la redynamisation du capital
entrepreunarial, et la solidarité des territoires.Une démarche qui entend se
placer sous le triple signe de l’efficacité, de l’équité et de la démocratie
participative.
Difficile, là encore, pour le Conseil Economique et Social, de ne pas souscrire à
nombre des orientations proposées, alors même que dès décembre 1991,
l’Assemblée Consultative régionale avait défini trois grands axes stratégiques
assez similaires à ceux du SRDE : développement économique et scientifique de
la région, organisation du territoire régional et de l’espace qu’occupent ses villes
et ses campagnes, prise en compte du devenir de tous les habitants, y compris
ceux que le progrès aura laissé au bord de la route.
-2-
Ces orientations ont été déclinées, par la suite, en un certain nombre de
propositions. L’importance de la formation, la recherche et les transferts de
technologie, tout comme les préoccupations de bonne gestion des ressources
naturelles, ou la reconnaissance de la fonction d’entraînement métropolitaine y
figuraient en bonne place.
Sur ce dernier point, on se bornera ici à rappeler, à titre indicatif, les éléments
d’une vision à moyen terme de l’évolution du territoire régional qu’exprimait, dès
1996 le CESR : “ permettre au Languedoc-Roussillon ouvert sur les espaces
nationaux, méditerranéens, communautaires, de mieux fonctionner en réseaux,
de faire émerger une puissante tête de réseau le bassin Montpellier – Nîmes –
Sète fort de 800 000 habitants, c’est à dire l’équivalent des grandes métropoles
voisines, conforter l’équilibre interne à ce réseau en renforçant le pôle
Perpignanais et Roussillonnais qui tout en assurant une fonction majeure de
pénétration vers la péninsule ibérique et le Sud, reste un élément clé dans le
maintien de cet équilibre ; lutter contre la fragilisation de l’ensemble Béziers –
Narbonne qui fut jadis le cœur de la province narbonnaise, et tirer parti des
richesses potentielles des hauts pays ”
Recherche d’efficacité dans la dynamique métropolitaine, mais aussi d’équilibre
et de cohérence territoriale était donc déjà, et reste, au centre des
préoccupations des responsables professionnels de la région.
Il serait illusoire d’imaginer que les conseillers économiques et sociaux puissent,
en dépit de leur traditionnelle réactivité, formuler des appréciations exhaustives
sur le contenu intégral de documents fort denses. On voudra donc bien
considérer le présent avis comme une simple contribution de deux Commissions
du CESR, qui a, très naturellement, vocation à être enrichie.
Le présent avis comportera trois parties :
-
Les lignes de forces du diagnostic de l’économie régionale,
Les orientations stratégiques du Schéma Régional de Développement
Economique,
Les observations des Commissions Industrie Tourisme Artisanat et
Agriculture Mer Pêche.
-3-
I) Les lignes de force du diagnostic de l’économie régionale
intitulé “ Les paradoxes d’une économie renouvelée ”
La première partie du Schéma Régional de Développement Economique pose un
diagnostic qui met en lumière les principaux facteurs d’évolution du
Languedoc-Roussillon. Il présente également les enjeux que la Région doit
prendre en compte pour bâtir sa stratégie de développement futur.
 Le premier chapitre s’intitule : “ une croissance continue qui interroge ”. On y
rappelle à quel point la dynamique démographique de ces dernières décennies a
été à la base du développement régional (un million d’habitants supplémentaires
entre 1954 et 2004). Le document décrit certaines caractéristiques atypiques
de l’économie d’une région marquée, notamment, par l’accroissement concomitant
des emplois crées et du chômage ; d’où la référence aux paradoxes qui
caractérisent l’économie languedocienne et roussillonnaise, et la présentation de
quelques indicateurs clés :




une croissance soutenue de l’emploi, en particulier de l’emploi féminin, et un
taux de chômage record,
un niveau élevé de création d’entreprises de France dont néanmoins la moitié
disparaît dans les cinq ans.
un PIB par emploi qui classe la région Languedoc-Roussillon au 10ème rang des
régions métropolitaines, mais la situe à l’avant dernière position pour le PIB
par habitant,
une épargne et une capitalisation bancaire florissantes alors que seulement
1,4% du volume national de capital risque a été investi dans les entreprises
régionales.
Le développement de l’économie régionale ne dépend plus, aujourd’hui
exclusivement, des grands secteurs qui ont fait jadis sa richesse , les mines, le
textile, le cuir, le vignoble de masse.
La nouvelle économie, nous indique le SRDE, est impulsée par les migrations
humaines, le développement urbain, la recherche, l’innovation. Le phénomène de
tertiarisation s’amplifie, la métropolisation joue une rôle central, l’économie des
services devient, chaque jour, plus importante.
 Le deuxième chapitre s’intitule “ un autre développement ”. L’activité
tertiaire, qui crée 80% des emplois et génère 78% de la valeur ajoutée, est en
passe de devenir le moteur du développement régional. La région
-4-
Languedoc-Roussillon y est vue comme un modèle expérimental de cette nouvelle
économie qui privilégie les compétences (plus que le seul savoir-faire), et la
mobilité.
Contrepartie de cette évolution : un marché du travail à deux visages, celui du
confort (emploi intéressant, qualifié) et celui de la précarité (emploi instable,
peu qualifié, saisonnier, mal rémunéré).
Le succès de ce modèle de développement passe nécessairement, nous indique le
rapport, par un environnement intellectuel et culturel attractif (universités,
recherche, cadre de vie, santé, services, équipements publics,…), mais aussi par
la mise en œuvre d’une politique sociale renforcée pour lutter contre l ’exclusion
et la marginalisation.
On comprend, dès lors, l’importance de la formation dans ce contexte.
L’innovation sociale se doit de concilier les mondes du social et de l’économique, à
travers des partenariats pour l’emploi, favorisant la création d’entreprise par
les chômeurs, Groupements d’employeurs, SCOP,….
Pour autant, les secteurs d’activité plus traditionnels, tels l’artisanat (38% du
nombre d’entreprises, et 24% des salariés de la région), l’agriculture, qui occupe
40% de la superficie régionale), et son emblématique viticulture, le tourisme
avec ses 14 millions de touristes, l’industrie innovante avec les TIC et ses 3000
établissements, les secteurs tels l’agroalimentaire, la santé et la pharmacie, ont
aussi un rôle à jouer dans la consolidation de cette nouvelle économie. Un modèle
productif inédit, est en train d’émerger, qui associe activités tertiaires
directionnelles, activités industrielles novatrices, et secteurs traditionnels
rénovés.
 Le troisième chapitre du SRDE intitulé “ un nouvel espace régional ” identifie
l’espace métropolitain de l’aire de Sète, Montpellier, Nîmes et Alès (entre Sète
et Rhône), comme un des moteurs du développement régional de demain. Cet
espace qui regroupe près d'un million d'habitants, s’arrime aux aires
métropolitaines de Lyon et Marseille.
Second mouvement observé dans cette région riche d’un chapelet de villes
moyennes : une concentration démographique sur la bande littorale, une intense
périurbanisation autour de chacune de ces villes. Près de deux habitants sur
trois résident à moins de trente kilomètres du rivage, et huit sur dix à moins de
trente kilomètres d’une des huit principales agglomérations de la région.
-5-
Le troisième mouvement, plus complexe, positionne le Languedoc-Roussillon
comme terre de jonction et espace d’ouverture dans l’ensemble
inter-métropolitain de Lyon – Marseille – Toulouse et bientôt Barcelone.
Le diagnostic met donc en exergue “ les contrastes d’une économie qui s’appuie
sur un essor démographique important, l’émergence d’un autre développement
entre créativité et précarité, enfin la métamorphose d’un espace régional soumis
aux dynamiques métropolitaines ”. Il ouvre sur la phase 2 de SERVIR “ Enjeux et
propositions ” qui définit la stratégie et les actions à mettre en œuvre dans les
différents domaines d’activités structurant le développement économique futur.
-6-
II) Les orientations stratégiques du Schéma Régional de
Développement Economique SERVIR
Le SRDE SERVIR est la résultante tout à la fois des réflexions menées en
interne par l’institution, des remarques et propositions recueillies lors des
réunions de “ La Région en chantier ” du printemps 2004, et des réponses à un
questionnaire spécifique. Les Commissions Industrie Tourisme Artisanat et
Agriculture Mer du Conseil Economique et Social avaient fourni des éléments de
réponse à cette enquête.
A partir du diagnostic effectué , le SRDE SERVIR s’est donné pour objectif de
définir les options fondamentales qui vont guider la politique économique
régionale. La stratégie mise en place devra être lisible pour l’ensemble des
partenaires, collectivités et entreprises. Après l’adoption du Schéma régional de
développement économique, la Région déclinera les objectifs présentés en
programmes d’actions et procédures .
La deuxième phase de la démarche engagée par la Région s’exprime dans un
rapport dénommé “ Enjeux et propositions ”. Ce document traduit “ la volonté
régionale de donner une impulsion nouvelle au développement économique et
social par des actions spécifiques d’incitation et d’accompagnement, mais aussi de
conforter la solidarité des territoires en ouvrant sur plus d’équité et de justice
spatiale, enfin de faire valoir une conception partagée du développement
économique en construisant un partenariat actif et dynamique avec les acteurs
régionaux ”.
-7-
Le premier chapitre intitulé “ COMPRENDRE ET CHOISIR ”
évoque la fragilité de l’économie régionale, en rappelle les atouts
et fixe trois objectifs.
Les objectifs fixés pour l’économie du Languedoc-Roussillon à l’horizon 2015
sont les suivants:
1. un PIB par habitant se situant à la moyenne de l’Union Européenne à 25
(actuellement un retard de 12% pour la région),
2. un taux de chômage atteignant la moyenne de l’Union Européenne à 25
(actuellement 13,1% contre 9% dans l’Union à 25)
3. un investissement des entreprises exprimé en % du PIB égal à la moyenne
européenne.
Le deuxième chapitre “ Qualifier et agir ” définit les enjeux et
conditions de la réussite
Trois enjeux vont structurer la logique des interventions de la Région :
I)
Premier enjeu: “ profiter de la dynamique démographique,
mobiliser les hommes, valoriser le capital humain. ”
Dans ce cadre, le Schéma régional de développement économique privilégie
quatre objectifs :
1.Une mise en cohérence des profils d’emploi et de qualification des travailleurs
grâce à la formation professionnelle.
Le Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles (PRDF) devra
répondre à ce défi. L’Etat et la Région assument, en effet, une responsabilité
centrale en matière d’éducation et de formation continue, et doivent donc
privilégier la concertation et le partenariat. La clé de la réussite réside, de fait,
dans la capacité de l’économie régionale à anticiper ses besoins en qualification
et en emplois de façon à mettre en phase l’offre de formation avec les attentes
de l’économie.
-8-
2.Une véritable stratégie régionale en faveur de la recherche, de
l’enseignement supérieur et de l’innovation, destinée à permettre au formidable
potentiel de matière grise existant de contribuer significativement au
développement économique de la Région.
Les unités de recherche régionale ne sont ni suffisamment inter-connectées, ni
suffisamment visibles pour rayonner au delà des frontières. La recherche en
région doit acquérir davantage de reconnaissance et de visibilité au plan
international et développer les coopérations. Pour cela, il convient de mettre les
acteurs concernés en ordre de bataille, professionnaliser l’accompagnement de la
recherche en région, et intensifier les relations laboratoires / entreprises.
3. L’Economie Sociale et Solidaire régionale (ESSOR) a pour objectif de
replacer l’homme au cœur d’une société au sein de laquelle les inégalités ne
cessent de progresser. La rentabilité financière ne peut en effet être le seul
critère fondateur du développement économique. L’économie sociale qu’il convient
de soutenir montre que d’autres modes de fonctionnement de l’économie sont
possibles.
4.La culture d’entreprendre est une priorité du SRDE. Dans une région qui
accueille de nombreux jeunes, il semble important d’encourager l’esprit
d’entreprise et de susciter des vocations, d’accompagner l’effort des porteurs
de projets, de façon à revivifier l’économie régionale. Des actions fortes
d’information et de sensibilisation seront engagées à cet effet.
II) Deuxième enjeu : “ Plus d’entreprises en création et en
développement sur des marchés ouverts ”
Il s’agit d’un défi stratégique pour une région où coexistent entreprises de
pointe et établissements à faible productivité du travail. Il faut donc encourager
l’esprit d’initiative et de création, non seulement dans le domaine de la recherche
/ développement et des nouvelles technologies, mais également dans des
activités économiques plus classiques. La vitalité des entreprises de l’artisanat,
des services, de l’agriculture, du commerce, du bâtiment laisse, en effet,
présager de grandes perspectives de croissance.
Pour relever les défis fondamentaux que représentent le développement de
l’emploi et la création de richesses, la Région mettra l’accent sur cinq éléments
clés.
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1. accorder une priorité absolue à la création et à la transmission
d’entreprises.
Il s’agit de professionnaliser le dispositif d’accompagnement des porteurs de
projets, de repérer les futurs entrepreneurs, d’améliorer leur information et
leur mise en réseau afin de rompre leur isolement. En ce qui concerne la
transmission d’entreprise, la perspective de libération d’un grand nombre de
petites entreprises dans les années à venir, impose qu’une nouvelle impulsion soit
donnée en cette matière.
2.La Région partenaire des entreprises en développement.
Il importe de structurer le tissu des entreprises en favorisant leur
regroupement en filières de façon à leur assurer une bonne visibilité, notamment
en matière d’exportation. Cette démarche s’effectuera en cohérence avec la
stratégie définie en faveur des pôles de compétitivité.
L’un des objectifs visés est de favoriser l’émergence progressive, dans une
région qui en compte trop peu, d’entreprises moyennes de 100 à 500 salariés, qui
joueront le rôle de locomotives de la croissance régionale.
Mais le renforcement de la compétitivité des entreprises, passe également par
un encouragement à l’innovation, la valorisation et le transfert technologique
dans une économie de plus en plus globalisée. De nombreux outils, dont on ne
détaillera pas la liste ici, sont prévus pour favoriser un indispensable transfert
de connaissances en direction des entreprises. Les perspectives de
développement de l’économie régionale reposent, en effet, dans une large mesure
sur une intensification des relations entre la science et l’entreprise.
3. Les facteurs exogènes.
Les résultats du Languedoc-Roussillon à l’export peuvent être qualifiés de
médiocres. Pourtant, la mondialisation croissante des échanges impose
l’adaptation des entreprises régionales à cette nouvelle donne.
Une grande attention devra donc être portée aux projets de développement des
entreprises régionales, afin de les inciter à ne pas quitter le
Languedoc-Roussillon, et limiter ainsi les délocalisations. Quant aux efforts pour
favoriser la prospection d’investisseurs extérieurs, ils devront être intensifiés.
4. les Solidarités économiques.
Le secteur public est, par définition, le premier lieu de redistribution, donc de
solidarité. D’où, dans une région caractérisée par une faiblesse chronique des
- 10 -
investissement privés, la nécessité de faire porter les efforts sur certains
investissements publics nécessaires au développement économique. Le CPER est,
à cet égard, un des moyens essentiels pour coordonner les financements
conjoints en faveur de ces investissements.
Le SRDE indique également que la Région sera amenée à encourager les
solidarités entre les entreprises elles-mêmes, à travers le regroupement de
compétences, les échanges de méthodes, des techniques, des informations, la
création de réseaux, de soutien des grandes entreprises aux plus petites,
l’éclosion de groupes de “ business angels ”.
La concurrence mondiale soumet, en effet, des entreprises de plus en plus
fragilisées à de rudes pressions. C’est pourquoi, dans cet environnement
complexe, les principes de base de la politique régionale devrait conduire à
donner la priorité à la prévention, et à impliquer fortement les salariés dans le
processus.
5.L’ Ingénierie financière.
Rien ne sert de développer des entreprises ou
pas sur place les ressources financières à
d’ingénierie financière n’est pas suffisamment
et mobiliser des moyens financiers à la hauteur
de les créer, si elles ne trouvent
leur projet. L’actuel dispositif
efficace. Il faut donc l’améliorer
des enjeux.
III) Troisième enjeu : “ Assurer la cohérence économique,
territoriale. La Région en phase avec ses territoires ”.
Dans une région marquée par une grande diversité des territoires, il s’agit de
définir une stratégie partagée de développement économique, de fixer des
objectifs de développement sur la base de territoires d’action, de construire un
partenariat vivant avec les différentes collectivités territoriales. La
concertation et la contractualisation sont, à cet égard, des instruments majeurs
de mise en cohérence des projets, que la Région doit favoriser, encourager,
développer. Elle doit également soutenir avec force le processus de coopération
interrégionale, en particulier avec les régions limitrophes dont la Catalogne.
Les cinquante dernières années ont, en effet, profondément bouleversé
l’organisation territoriale de la région, avec l’émergence d’une métropole
indiscutée : Montpellier. Son apport au développement économique régional est
- 11 -
indéniable, et a donné une lisibilité nationale et internationale à l’ensemble du
Languedoc-Roussillon. Il est cependant clair , nous rappelle le SRDE, que c’est
dans la résolution de l’équation “ motricité de la métropole , dynamique du
littoral et équilibre avec l’arrière pays ” que repose le succès d’un
développement harmonieux du territoire.
Le SRDE rappelle enfin que le Languedoc-Roussillon bénéficie d’une situation
géographique privilégiée, entre Europe du Nord et Maghreb, à la croisée des
grands courants d’échanges européens et internationaux. Cette situation
mériterait d’être valorisée. Le Languedoc-Roussillon se doit donc de mettre en
œuvre une politique d’ouverture et de coopération en direction des régions
voisines, des pays de la Méditerranée et de l’Europe du Nord.
Le dernier chapitre intitulé “ Connaître et accompagner ” le
développement des grands secteurs d’activités , apporte un
éclairage particulier à la situation économique de ces secteurs, et
détaille les programmes de soutien que la Région se propose
d’engager pour chacun d’eux.
1. L’Agriculture et les productions halieutiques, des secteurs d’activité
importants mais à l’avenir incertain, dans le cadre d’une Politique Agricole
Commune (PAC) en pleine transformation
La fonction première de l’agriculture et des activités halieutiques est une
fonction de production. Or, aujourd’hui, en dépit des efforts réalisés pour
répondre aux attentes des consommateurs, nombre d’entreprises – en particulier
dans le secteur viticole – sont confrontées à des difficultés structurelles
majeures. D’où, la nécessité de favoriser le rapprochement avec les milieux de la
recherche – Agropolis, Ifremer, les Universités et centres de recherche – pour
permettre aux professionnels de bénéficier des fruits de la recherche et
trouver de nouveaux débouchés.
On ne saurait pour autant ignorer que l’agriculture assure également un rôle
indispensable en matière d’aménagement et de mise en valeur de l’espace rural,
de maintien de l’emploi et des services en milieu rural, de développement du
tourisme. Cette dimension doit être clairement reconnue.
- 12 -
2. Une industrie, faible mais prometteuse
Malgré son faible poids dans l’économie tant au plan régional que national, le
secteur industriel du Languedoc-Roussillon est très diversifié. Les secteurs
d’activités moteurs pour l’industrie régionale sont – indique le SRDE l’agroalimentaire, la santé, les biotechnologies, les médicaments, les
technologies de l’information, les biens intermédiaires et le nautisme.
3. Les services aux personnes et aux entreprises
L’accroissement démographique est à la base d’un développement régional, qui
repose, dans une large mesure, sur un formidable essor de l’activité tertiaire et
résidentielle.
Le développement de l’économie résidentielle et des services à la personne ne
saurait être contesté. D’où la nécessité de favoriser, en réponse à des besoins
prévisibles, des services susceptibles d’être assumés par du personnel qualifié,
même si, dans une région à faibles revenus, se posera la question de la solvabilité
de ces activités.
Quant au renforcement des services aux entreprises, il constitue une véritable
priorité en Languedoc-Roussillon. Le potentiel de recherche dont dispose la
région, la qualité des ressources humaines disponibles, sont autant d’atouts qu’il
convient de valoriser. La professionnalisation de ces services à haute valeur
ajoutée s’impose comme un facteur clé pour le développement de notre économie.
4. Pour une stratégie régionale du tourisme à long terme
Du tourisme de masse, la région est passée à l’ère d’un tourisme différencié. Elle
doit maintenant répondre aux attentes d’une clientèle soucieuse
d’environnement, de qualité du service, de sécurité, de produits du terroir… Les
séjours se sont fractionnés et les offres en hébergements, circuits et activités
doivent être réinventés. Le Schéma Régional de Développement Touristique
(SRDT) en cours de préparation, devra prendre en compte ces évolutions. Il
devient, en effet, impératif de développer une offre touristique d’un nouveau
type pour relancer une activité qui s’essouffle.
- 13 -
5. L’artisanat, socle de développement de l’économie régionale
L’artisanat constitue un des piliers du développement économique de la région.
Ce secteur est toutefois confronté au vieillissement de sa population dirigeante,
aux difficultés de recrutement, à la faible capacité financière de ses
entreprises. Deux enjeux sont déterminants pour l’avenir de l’artisanat : assurer
la transmission et la création d’entreprises, et faciliter l’orientation des jeunes
vers les métiers de l’artisanat.
6. Des perspectives encourageantes pour le Bâtiment et les Travaux Publics
Le défi majeur que ce secteur devra relever est celui de la disponibilité d’une
main d’œuvre qualifiée. Il importe donc de bien cibler les besoins des
entreprises et d’adapter les formations en intégrant en permanence le facteur
innovation. Celle-ci est, en effet, devenue progressivement présente à tous les
stades de développement des entreprises du Bâtiment et des entreprises de
Travaux Publics. Rechercher et mettre au point de nouveaux dispositifs
techniques et de nouvelles méthodes de conception favorables au développement
durable est un objectif majeur pour ces branches d’activité.
Coordonner les actions de développement et construire un
partenariat rénové résument , en conclusion de servir, la finalité
même de la démarche engagée.
La loi du 13 Août 2004 précise que la “ Région coordonne sur son territoire les
actions de développement économique ”. La Région va devoir rédiger un rapport
annuel “ relatif aux aides et régions d’aides mis en œuvre sur son territoire ”.
Mais les modalités de cette coordination restent à inventer. Cette inventivité ne
pourra s’exercer qu’à travers des échanges réguliers avec tous les acteurs du
développement. La mutualisation des forces et des intelligences permettrait de
révéler des potentialités qui n’ont pu s’exprimer jusqu’à présent.
SERVIR, et les actions qui doivent en découler, permettront de repenser
l’articulation entre les collectivités, et surtout de clarifier les rôles de chacun Communautés de Communes, Communautés d’agglomération, et Départements dans le développement économique. Le processus de contractualisation instauré
par la Région témoigne de sa volonté de réussir cette concertation.
- 14 -
Les Chambres Consulaires s’inscrivent elles aussi dans cette dynamique, tout
comme les syndicats de salariés, et l’économie sociale et solidaire, qui seront
impliqués. Toutes les institutions sollicitées pour participer à l’élaboration de
SERVIR, (dont les Commissions ad hoc du CESR) seront invitées à la présentation
des résultats annuels.
Le Schéma Régional de Développement Economique SERVIR n’est cependant pas
figé. Il pourra faire l’objet des adaptations nécessaires compte tenu des
évolutions à venir. Il intègrera les réflexions exprimées dans le SRDT, le PRDF,
et le SRADT. SERVIR fera l’objet d’un tableau de bord permettant de suivre les
résultats obtenus en particulier sur les objectifs majeurs, et d’outils
d’évaluation.
Il appartient ensuite à l’Etat d’indiquer si les orientations de SERVIR sont
conformes à ses vues, et en conséquence de déléguer à la Région certaines aides
dédiées aux entreprises comme le prévoit la loi du 13 Août 2004.
- 15 -
III) Observations du Conseil Economique et Social régional
Au cours d’une réunion organisée le 6 décembre dernier, les Commissions
Industrie et Agriculture ont pris connaissance avec beaucoup d’intérêt du projet
de Schéma Régional de Développement Economique, qui leur a été présenté de
manière claire et précise. Le diagnostic posé sur l’économie régionale, l’analyse
des grandes évolutions, ne peuvent, en effet, que favoriser la perception par
chacun des changements profonds intervenus, et aideront à cerner les tendances
du développement futur.
La stratégie définie dans le projet de Schéma Régional de Développement
Economique SERVIR vise un objectif fédérateur : permettre au plus grand
nombre d’accéder à un emploi stable et qualifié. Aussi, la formation doit-elle
être pour la Région une des principales priorités.
Les réflexions et observations formulées par les deux Commissions en
septembre et décembre ont porté principalement sur trois points :
1. Le soutien et le développement du potentiel économique et technologique de
la région par la structuration et le renforcement de l’outil existant.
Le renforcement du tissu entrepreneurial de la région dans les domaines
d’excellence est une priorité forte. On ne saurait donc, en cette matière, sous
estimer le formidable capital économique que constitue la filière viticole ; une
filière qui connaît une crise sans précédent, et à laquelle il convient d’apporter,
dès à présent, un soutien sans faille.
D’une manière plus générale, la Région prévoit, dans le cadre du SRDE,
d’accompagner le développement des pôles de compétitivité sélectionnés,
associant la recherche et l’entreprise. Il s’agit d’une décision importante. Il est,
en effet, essentiel de pouvoir concentrer sur quelques secteurs d’activités
prioritaires des moyens financiers importants (biologie, médecine, santé,
agronomie, agroalimentaire, mécanique, énergie…) pour leur donner une meilleure
visibilité, davantage de cohérence et un plus grand rayonnement.
Les différents modes d’organisation collective et partenariale que sont les
réseaux, les pôles et plates-formes d’activité, les contrats de filières, les
groupements d’entreprises, dans une région où 94% des entreprises ont moins de
10 salariés, bénéficieront d’un large soutien de la Région. Cette proposition doit
être soutenue. C’est, en effet, à travers ce type d’organisation que les petites et
- 16 -
moyennes entreprises pourront procéder aux regroupements de leurs moyens
afin de développer leurs exportations.
L’accompagnement de la transmission-reprise d’entreprise est une priorité
majeure, en raison des perspectives de cessation d’activité qui semblent se
dessiner. Cette préoccupation est prise en compte dans le SRDE qui reprend
plusieurs des propositions du CESR. On citera, à titre indicatif, celle concernant
l’accompagnement du repreneur par le cédant durant quelques mois. A cet effet,
la Région étudiera le principe de la remise en fonction du CIFA abandonné par
l’Etat.
Concernant la réduction progressive des subventions aux entreprises au profit
d’avances remboursables, le CESR rappelle qu’il a, à plusieurs reprises, souligné la
nécessité d’apporter un soutien spécifique aux TPE situées en zone rurale
profonde par le biais d’aides directes à l’investissement. De telles dispositions
permettraient de compenser partiellement les handicaps dont souffrent ces
entreprises du fait de leur implantation géographique.
2. La Recherche d’une cohérence optimale dans l’utilisation des ressources
humaines, financières, technologiques, territoriales, dont dispose la région.
Le taux de chômage régional est, on le sait, un des plus élevés de France. Or, un
grand nombre d’offres d’emplois pour des travaux manuels sont malgré tout
insatisfaites. Cette situation devra être prise en compte dans le cadre du PRDF,
afin de mettre en oeuvre les dispositions qui s’imposent pour valoriser et rendre
plus attractifs ces différents métiers. Un effort particulier devra être engagé
en faveur de la formation en alternance et l’apprentissage qui constituent une
voie d’insertion professionnelle efficace, et insuffisamment développée.
La lutte contre le chômage est une priorité, qui implique que l’on porte une
attention particulière aux entreprises car elles seules créent des emplois. Les
Commissions ont donc largement débattu du problème endémique du manque de
fonds propres dans les petites et moyennes entreprises. Problème d’autant plus
important qu’en Languedoc-Roussillon, les fonds collectés par le système
bancaire sont largement redistribués et investis hors région. Certes les
investissements publics sont un facteur déterminant de la dynamique régionale.
Mais l’investissement privé dans les entreprises, en particulier sur les créations
à besoins financiers importants en matière de Recherche et Développement,
reste largement insuffisant. Ce sont généralement les TPE et PME qui sont
confrontées à ce type de problème. Aussi convient-il de mieux accompagner
cette catégorie d’entreprise pour leur permettre d’accéder aux financements
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nécessaires à leur développement. L’augmentation de la capacité d’intervention
de la SORIDEC devrait être complétée par la mise en place d’outils de capital,
amorçage performants et favoriser l’éclosion d’un réseau régional de “ business
angels ”. Mais au delà, c’est l’ensemble du système bancaire régional, en
partenariat avec l’Etat et les Collectivités, qui doit se mobiliser. C’est à travers
ce type de démarche, signe d’une croyance forte en l’avenir, que le moteur du
développement peut être accéléré.
Autres remarques des Commissions :
Un important potentiel d’emploi existe dans le secteur des services aux
personnes. Son développement est certes lié à la solvabilité de ce “ marché ”.
Mais, il est surtout lié à la professionnalisation des différents métiers
correspondants. Ce secteur pourrait faire l’objet d’un contrat de filière entre la
Région, et un interlocuteur de référence qui serait capable de réunir les acteurs
concernés.
Est-il besoin de souligner que le champ des services à la personne inclut
l’ensemble des acteurs qui, dans le cadre d’interventions publiques, participent au
renforcement du lien social.
D’une façon générale, la prise en compte de l’économie sociale et solidaire comme
secteur d’activité dynamisant dans le développement économique et social (et on
ne saurait ici passer sous silence le rôle des entreprises d’insertion par
l’économique) mérite d’être soulignée.
Quant aux services publics, ils occupent une place incontournable, et doivent
continuer à jouer un rôle majeur dans le développement régional.
Les Commissions ont en revanche souhaité une meilleure prise en compte des
notions d’environnement et de biodiversité. Le Languedoc-Roussillon est une des
régions françaises qui offre les paysages et les milieux naturels les plus
diversifiés (32% du territoire sont concernés par un zonage (PNC, PNR, Natura
2000, ZNIEFF, réserves naturelles, conservatoire du littoral). Ces territoires
constituent un facteur important d’attractivité et doivent faire l’objet d’une
attention particulière. Les activités liées à la gestion de l’environnement et la
biodiversité (gestion des déchets et de la ressource en eau, débroussaillement,
entretien de la ripisylve et des fossés, gestion des milieux humides, bioénergies,
…) sont, en effet, un moteur du développement durable et une source réelle de
création d’emplois.
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Peut-être conviendrait-il également que le SRDE fasse référence au rôle que
peut et doit jouer la culture en matière de création de richesses et d’emplois.
C’est d’ailleurs dans cette perspective que s’inscrit le rapport intitulé “ la
culture, facteur d’attractivité et de développement du territoire ” que le CESR
présentera prochainement.
3. Faire davantage connaître, et donc reconnaître, à l’extérieur et à l’étranger
les potentialités et les savoir-faire d’une région à forte identité.
La construction d’une image reconnue, et identifiable à l’échelon national et
européen, est un des objectifs du SRDE. Le rapport devrait d’ailleurs, davantage
qu’il ne le fait, mettre en exergue les relations entre la politique européenne et
la stratégie de développement du territoire régional. Développer, dans des
parties distinctes, le partenariat avec l’Europe et celui avec l’Etat (page 70 du
PRDE) permettrait de donner davantage de force aux propos conclusifs du
Schéma qui rappelle, fort justement, que “ le premier point de repère est
l’Europe ”.
Pour autant, l’ouverture sur la Méditerranée ne doit pas être négligée. La région,
compte tenu de sa position géographique et des caractéristiques de son
économie, doit intégrer cette réalité dans la perspective de la zone de libre
échange qui s’annonce à l’horizon 2010. Le marché du Maghreb ne peut être
ignoré, et doit faire l’objet d’une stratégie organisée dans son approche
commerciale, à l’exemple de l’action menée par la région PACA. C’est pourquoi le
secteur maritime, avec le développement prévisible des autoroutes de la mer,
mérite, entre autres d’être pris en compte, dans la perspective d’un
accroissement des échanges économiques avec les Pays du Sud de la
Méditérranée.
L’examen des orientations stratégiques de SERVIR exprime la volonté d’engager
l’économie régionale vers de nouvelles perspectives de développement. Il a
conduit les Commissions du CESR à en approuver les grandes lignes. Il conviendra
par la suite de définir les priorités et les moyens affectés à leur mise en
œuvre.
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CONCLUSION
Au terme d’un examen approfondi des orientations stratégiques du Schéma
SERVIR, qui exprime la volonté de la Région d’engager l’économie du
Languedoc-Roussillon vers de nouvelles perspectives de développement, les
Commissions du CESR ont été amenées à en approuver les grandes lignes.
Ce document, est-il écrit, “ reste perfectible ”. “ La stratégie économique
régionale définie par SERVIR se veut avant tout évolutive ” y est-il précisé. D’où
l’implication du Conseil Economique et Social et l’extrême attention qu’il portera
dans l’avenir à “ la présentation, chaque année, notamment devant les
Commissions concernées du CESR, des résultats de SERVIR ”.
L’élaboration du Schéma Régional de Développement Economique est un exercice
difficile mais indispensable.
Difficile dans la mesure où le développement économique et social des
territoires qui composent la région dépend – le SRDE le montre clairement – d’un
nombre considérable de facteurs exogènes, difficilement maîtrisables.
Mais indispensable car, comme le souligne le propos conclusif du Schéma, “ le
Languedoc-Roussillon est à la croisée des chemins… et doit, soit trouver une voie
originale de développement, soit faire définitivement le choix de la solidarité
nationale pour assurer son quotidien ”.
Tel est l’enjeu de la démarche entreprise.
En soulignant, dans un récent avis, que le “ Schéma devrait permettre
l’émergence d’un véritable projet de développement économique partagé, et
donner ainsi une plus grande cohérence aux programmes et outils existants ”, le
CESR n’a pas seulement voulu rappeler son attachement à la nécessaire
concrétisation des ambitions affichées. Il a aussi voulu marquer son accord avec
les quelques principes – efficacité, solidarité, cohérence - auxquels doivent
s’adosser les propositions contenues dans le Schéma.
La mise en œuvre de ces propositions sera complexe car la maîtrise des
évolutions d’une économie régionale aussi atypique, aussi contrastée, est,
elle-même, également complexe. D’où le titre du diagnostic du SRDE “ Les
paradoxes d’une économie renouvelée ”.
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Peut-être réinterprêtera t-on mieux la signification de cet intitulé en relisant ce
qu’écrivait (poétiquement) Philippe LAMOUR en 1990 sur le sujet : “ … mais le
Languedoc-Roussillon est aussi une terre paradoxale comme on le dit du sommeil
paradoxal, ce moment vital durant lequel le rêve devient la substance
nourricière de l’esprit au repos. Cette région a, en effet, besoin de mythes
pour s’accomplir, d’imaginaire pour croire en sa propre réalité, de démesure
pour comprendre sa normalité. C’est ainsi et nul n’y pourra rien changer ”. A
méditer.
Telles sont les observations, remarques et propositions du CESR sur le projet de
Schéma Régional de Développement Economique dont il approuve les grandes
orientations.
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