Dessin des coupes stratigraphiques
L'intervention a permis tout d'abord d'observer une rue gallo-romaine
constituée d'un cailloutis de pierres calcaires émoussées. D'une
largeur de 5,5 m environ, cette voie suit une orientation nord-
ouest/sud-est. Si l'on excepte les traces d'ornières appréhendées sur
un remblai de démolition lors d'un diagnostic archéologique en 2005,
au niveau de l'Hôtel du Doyen, la rue antique du Jardin des
Augustines est le premier tronçon de voie repéré depuis le milieu du
XIXe s. On estime qu'elle a pu être utilisée entre le milieu du Ier s. ap.
J.-C. et la fin du IIIe s. ou courant le IVe s.
Plus au sud, le diagnostic archéologique a entraîné la redécouverte du cimetière des sœurs
Augustines Hospitalières de Bayeux. Ces religieuses avaient la charge des malades de l'Hôtel-
Dieu puis de l'hôpital, depuis l'installation de la communauté, au milieu du XVIIe s., jusqu'à la
seconde moitié du XXe s. (la communauté ayant finalement quitté Bayeux en 2004). Le cimetière
du monastère était donc situé entre l'actuelle allée des Augustines, menant au Musée de la
Tapisserie de Bayeux, et le parking Robert Wace, le long de la rue aux Coqs. Un imposant
monument funéraire, composé d'un tombeau en pierre calcaire en forme de sarcophage et d'un
calvaire, marque encore aujourd'hui l'emplacement de la tombe de la fondatrice de la
communauté, la mère Marie-Madeleine Julienne de la Hunaudière dite de Saint-Augustin,
décédée en 1680. La plupart des sépultures ayant été transféré en 1933 au cimetière de l'Est,
seules quelques inhumations anciennes, situées à plus d'un mètre de profondeur, sont restées en
place et ont été vues lors de la fouille. Leurs imbrications et le nombre important recoupements
sont caractéristiques des cimetières paroissiaux et communautaires. Il est à noter que des
recherches menées aux Archives diocésaines, situées impasse Glatigny à Bayeux, ont révélé
l'existence à l'emplacement du cimetière des Augustines, d'un cimetière antérieur dit "des
pauvres" (plan daté de la première moitié du XVIIe s.). Cette indication appuie l'hypothèse de
l'existence d'un cimetière probablement médiéval destiné aux indigents sans qu'il nous soit
possible de dire si les inhumations observées lors du diagnostic peuvent en faire partie.