– “Une interprétation de l’a posteriori” (1935) et “ Pathologie de la liberté,
essai sur la non-identification ” (1936), in Recherches philosophiques
– “Ruines d’aujourd’hui”, in les Temps modernes n° 108, décembre 1954
– Avoir détruit Hiroshima, Robert Laffont éd., 1962
– “Nuremberg et le Vietnam”, in les Temps modernes n° 2 41, juin 1966
– Kafka, pour et contre, Circé éd., 1990
– Deux entretiens avec Günter Anders, in Austriaca n° 35, 1992
– De la bombe et de notre aveuglement face à l’apocalypse, Titanic éd., 1995
– “Désuétude de la méchanceté”, in Conférence n° 9, 1999
– Nous, fils d’Eichmann, Rivages éd., 1999
– Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ? Allia éd., 2001
– “L’homme sans monde”, in Conférence n° 12, 2001
– Heidegger, Primo Levi et le séquoia, Max Dorra, Gallimard, 2001
– L’Obsolescence de l’homme / Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle,
Éd. de l’Encyclopédie des Nuisances.
Nous nous sommes laissés dire que les éd. Gallimard préparaient un gros recueil d'articles de G. A. et
qu'un autre éditeur préparait une recension de ses correspondances. Nous n'avons pas plus
d'informations. Apparemment se préparerait une "sortie" Anders… No comment! Si on est syncro
autant en profiter.
Nota : Ce texte fut accepté par nous, puis le traducteur, pas très riche, l'a cédé aux éditions Sulliver avec
lesquelles il a eût un désaccord, nous l'avons finalement repris. Malheuresement Sulliver maintien le titre sur
Électre — ce qui n'est pas sans créer une ambiguïté que vous allez rencontrer lors de vos démarches chez
certains libraires, d'où ce nota.
Le livre
Sans doute la charge la plus cruelle contre le "mensonge Heidegger" qui fonde sa théorie sur le
concret, ce qui, le démontrera G. Anders, n'est qu'une illusion du maître illusionniste en philosophie.
Voici l'avant-propos du traducteur :
Avant-propos
“Sur la pseudo-concrétude de la philosophie de Heidegger est paru en 1948 dans une revue
universitaire américaine de phénoménologie (depuis, cet essai n’a ni été réédité ni traduit). L’auteur,
issu d’une famille juive allemande et ancien élève de Heidegger, était alors en exil aux États-Unis.
Sur la pseudo-concrétude est une critique sans concession de l’ontologie heideggérienne telle qu’elle
se présente dans les textes d’avant la Seconde Guerre mondiale, notamment Être et Temps (1927).
Dans cet essai, Anders ne s’attaque pas au Heidegger recteur de l’université de Fribourg en
1933-1934, comme on le fait d’habitude ; il n’interprète pas les interventions publiques de Heidegger
telles que “ L’auto-affirmation de l’université allemande ” et ne polémique pas sur le degré de
compromission du “ Maître ” avec le régime nazi. Il critique Heidegger en interrogeant l’ontologie
heideggerienne même.
La thèse de départ de Sur la pseudo-concrétude est la suivante : Heidegger situe le Dasein, “modalité
humaine de l’être”, au-delà de la nature et de la surnature (l’Au-delà). Or, remarque Anders, dans un
tel champ, le concret se renverse en pseudo-concret. Il perd tout lien avec l’individuel, le social et
l’historique effectifs. Ainsi, l’activité du Dasein, c’est-à-dire devenir soi, être “authentique”, se
borne-t-elle à assumer la mort. En fait, cette “activité” est une pure passivité. Mais la primauté de l’être
sur l’étant postulée par Heidegger a les conséquences les plus graves pour l’homme en général et
l’homme Heidegger en particulier. Elle se traduit par la vacuité morale, l’absence d’épaisseur sociale,
l’oubli de la liberté politique, la pulvérisation de l’histoire (et même du temps, remplacé par la
temporalité), le rejet de l’Autre… Toutes choses, note Anders au passage, qui faciliteront l’adhésion de
Heidegger au national-socialisme.
En 1930, Walter Benjamin parlait de “démolir Heidegger”. On peut dire que Sur la pseudo-concrétude
réalise en grande partie cette tâche que Benjamin n’a pas eu le temps d’accomplir.”
L.M.
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