Créé par Muriel Langbour
Voix-off
« Mais, quatre jours après le mariage, c’est la massacre de la Saint Barthélémy. Le carnage des protestants
commence lorsque les cloches de l’église Saint Germain l’Auxerrois sonnent le tocsin. »
Janine Garrisson, historienne
« Nous sommes, ici, dans la fameuse cour carrée de Louvre. C’est ici que s’est déroulée l’exécution des
chefs huguenots, venus entourer Henri de Navarre pour son mariage. Beaucoup dormaient dans des
chambres au côté du roi. Ils ont été, donc, tirés par les gardes royaux, poursuivis à travers les couloirs,
menés ici et exécutés à l’arme blanche. Il doit y avoir 30 ou 40 gentilshommes qui sont morts de cette
manière, tout à fait terrible. »
Voix-off
« Ce massacre, qui a fait environ 2 000 victimes à Paris, devient, avec l’avènement de la République,
l’exemple même des violences de l’ancien régime. »
Janine Garrisson, historienne
« La Saint Barthélémy, qui n’a été voulue… qui en a pas voulu… qui a été un accident de parcours dans sa
politique, a provoqué une crise telle qu’elle a relancée les guerres civiles de plus belle. »
Voix-off
« Quelques mois après la Saint Barthélémy, Charles IX meurt. Et le troisième fils de Catherine, Henri III,
monte sur le trône. La reine mère a 70 ans. Ici, à Blois, un autre crime va être commis, cette fois-ci contre le
parti catholique. On soupçonne, une fois encore, Catherine de Médicis d’être la responsable du meurtre. »
Bruno Guignard, animateur du Patrimoine du Château de Blois
« Tout ce que nous avons, comme représentation du XVIème siècle, est imaginée. Les témoins du drame
n’ont parlé que bien après. Et c’est à partir de ces témoignages qu’on peut reconstituer la scène. Ce très
célèbre tableau peint par Paul Delaroche en 1833, représente ce qui s’est passé le matin du 23 décembre
1588 au château de Blois. C’est à dire, l’exécution du duc de Guise. Henri III vient constater la mort de son
rival exécuté par les spadassins, les gardes personnels du roi, dans l’appartement même d’Henri III. Dans
tout cela, Catherine de Médicis est singulièrement absente. Henri III ne l’a absolument pas avertie, même
pas consulter. Ce qui, d’ailleurs, va beaucoup vexer la reine mère et qui voit, en fait, le danger que
représente cette exécution. Car, ce n’est pas parce qu’on supprime le duc de Guise et son frère, le cardinal
de Guise, le lendemain, que les problèmes sont pour autant résolus. Et Catherine de Médicis aura, paraît-il
ce mot : « C’est bien coupé mon fils, maintenant, il faut recoudre ! » »
Voix-off
« A Blois, Catherine de Médicis s’éteint le 5 janvier 1589. »
Ivan Cloulas, historien
« Elle a voulu être une reine, une France, qu’elle aurait en quelque sorte convertie à la paix. Elle a voulu,
tout le temps, faire la paix entre les antagonistes, qui eux étaient absolument dressés les uns contre les
autres, les armes à la main, catholiques, protestants, mais aussi au sein de la famille royale.
Malheureusement, elle a été obligée, elle aussi, d’employer l’arme, l’arme de la guerre, l’arme de la
négociation. C’est une femme qui s’est accrochée de toutes ses forces pour rendre à la France une place de
premier plan, dans l’ensemble de l’Europe, même, on pourrait dire, dans l’ensemble du monde. Et tout cela,
dans une époque où elle n’avait pas les moyens de le faire. Elle s’est battue contre l’impossible. »
Voix-off
« De Catherine de Médicis, célébrée comme une grande reine par ses contemporains, ne se perpétue,
pourtant, aujourd’hui encore, que l’image déformée d’une souveraine machiavélique. »